Bienvenue chez les (Franco-)Belges !

20 sujets de 221 à 240 (sur un total de 410)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #485010

    Au fait Yupa, est ce que Astérix et le transitalique est abordable sans avoir lu les deux précédents albums de Jean-Yves Ferri et Yvan Conrad Astérix chez les Pictes et Le papyrus de César ?

    C’est un pari difficile de succéder à René Goscinny et Albert Uderzo car il faut qu’ils préservent l’esprit de la série, tout en apposant leur propre touche et ne pas rester dans l’ombre de leurs illustres prédecesseurs…

    Je n’ai encore jeté qu’un coup d’oeil au début du Papyrus de César, mais il démarre très bien et vraiment drôle, avec un bon pitch qui plus est !
    Cependant, il faut avouer que si je ne fais pas erreur, avec leur premier essai Astérix chez les Pictes Ferri et Conrad n’étaient guère au point (La Transitalique n’est pas pleinement réussie à mon avis, mais peut plaire par le côté “grande aventure” et les très bons gags sur les noms des concurrents).
    Alors que dans Astérix chez les Pictes, la plupart des noms “amusants” (en “Mac”) des Pictes ne sont qu’à peine drôles, voire assez obscurs. Le jeune Picte que vont aider nos deux Gaulois s’appelle Mac Oloch (= ma cloche ? ma co-loc’ ?) ; son petit frère s’appelle Mac Mini (parce qu’il est petit…), et ainsi de suite. Seul un guerrier appelé Mac Aye m’a fait un peu rire. On ne comprend rien au long comportement de robot de Mac Oloch après avoir été dégelé, ni au fait qu’il soit aphone, puis par rechutes : ce n’est pas comique. Obélix pique des crises de colère hurlantes et tellement idiotes contre Astérix qu’on se demande comment fait celui-ci pour rester son ami ! Il faut en rire ??
    Le pire est le monstre du Loch Ness, d’un dessin ridicule, gentil toutou géant que même l’écolo Franquin ami des bêtes aurait trouvé exagérément niais.
    Bien moins grave que le manque de bons gags, on assiste à une anachronique tentative d’invasion de l’Ecosse par une armée romaine, alors que César débarqué dans le Kent avait renoncé tout de suite à celle de la Bretagne (Angleterre) devant la puissance des tribus celtes équipées de chars de combat : ce qui rendait l’Astérix chez les Bretons de Goscinny assez conforme historiquement.
    Non, le vrai problème est ailleurs, mais c’est vrai que la critique est facile et que c’était bien difficile de reprendre la célèbre saga…

    Bon, je termine avec mon survol “Néo-Astérix” :
    Le Papyrus de César
    Ah, voilà ! Jusqu’ici c’est bien (à mon avis) le meilleur des 3 albums créés par Ferri et Conrad.
    Le pitch du chapitre à censurer ou à sauvegarder de “La Guerre des Gaules” narrant les exploits des “Gaulois irréductibles” mêle habilement l’Histoire et la fantaisie, tout à fait à la façon de Goscinny (ce n’est pas le cas dans les deux autres albums, sans plausibilité aucune).
    Les gags et jeux de mots y sont meilleurs (“un numide qui fuit” :-)) et les noms plus rigolos (Kefèlapolis, Promoplus :-)…).
    Le trouble qui bride Obélix à la suite de son horoscope lui donne un poil de profondeur et de comique réel, au lieu de ses crises de rage et obsessions de boulimique.
    Enfin, le récit est beaucoup plus cohérent que dans “Les Pictes” et se termine de façon plus jouissive et moins absurde que dans “La Transitalique”.
    Vraiment le meilleur, oui !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #485011

    Bon, je termine avec mon survol “Néo-Astérix” :
    Le Papyrus de César
    Ah, voilà ! Jusqu’ici c’est bien (à mon avis) le meilleur des 3 albums créés par Ferri et Conrad.
    Le pitch du chapitre à censurer ou à sauvegarder de “La Guerre des Gaules” narrant les exploits des “Gaulois irréductibles” mêle habilement l’Histoire et la fantaisie, tout à fait à la façon de Goscinny (ce n’est pas le cas dans les deux autres albums, sans plausibilité aucune).
    Les gags et jeux de mots y sont meilleurs (“un numide qui fuit” :-)) et les noms plus rigolos (Kefèlapolis, Promoplus :-)…).
    Le trouble qui bride Obélix à la suite de son horoscope lui donne un poil de profondeur et de comique réel, au lieu de ses crises de rage et obsessions de boulimique.
    Enfin, le récit est beaucoup plus cohérent que dans “Les Pictes” et se termine de façon plus jouissive et moins absurde que dans “La Transitalique”.
    Vraiment le meilleur, oui !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #492857

    Le Prisonnier du Bouddha (1960), un “Spirou et Fantasio” classique de Franquin, mais signé aussi de Greg et Jidéhem. Je comptais le relire un jour et viens de le faire avec grand plaisir.
    L’intro est si indirecte que le lecteur se demande dans quelle direction on l’emmène : à Champignac, on suit le petit Noël qui se rend à la papeterie ; il commande pour le maire de grosses fournitures en papier, crayons, gommes ; le marchand en bavardant avec Duplumier nous apprend que le maire travaille d’arrache-pied à son discours d’inauguration de la foire aux bestiaux de Champignac. Ainsi est posé le contexte où arrivent Spirou et Fantasio dans leur Turbotraction n° 2 (moins belle à mon sens que le modèle n° 1). Ils rendent une visite-surprise au comte, mais tombent sur une ambiance très inquiétante (et très réussie narrativement) dans le parc du château, puis dans le château, car le comte essaie de cacher un invité secret, Nicolas, savant au nom russe co-inventeur d’un appareil supprimant la pesanteur. C’est un “Générateur Atomique Gamma”, en plus court le GAG 🙂 mais deux espions, Boris et Alexandre, vont tenter de s’en emparer. A noter que nulle allusion à la Russie ou à l’URSS n’est faite, malgré l’évidence. De même quand on apprend que Longplaying, ami de Nicolas et du comte, est prisonnier en Asie dans la Vallée des Sept Bouddhas, au Nord de “Hoïnk-Oînk” aucune mention de la Chine n’apparaît. Seules les nationalités américaine de Longplaying et britannique des deux envoyés anglais sont annoncées. Pourtant tout le contexte géopolitique, les décors, les costumes, et un certain nombre de véritables caractères chinois dénoncent la Chine de Mao comme responsable du kidnapping et ennemie de nos héros qui s’y rendent en libérateurs de l’Américain. En fait, probablement pour des raisons de mondialisation, la BD et les Comics de la Guerre Froide usaient seulement d’une très prudente propagande, inventant de nombreux faux pays telle la Bordurie des albums de Tintin. Avant et pendant la guerre mondiale il en allait autrement.
    L’album est plein d’aventure et de bons gags (grâce au GAG parfois !). A noter quelques incohérences : parfois nos héros occidentaux comprennent ce que disent les Chinois entre eux. De plus, le GAG est certes capable de faire germer à toute vitesse des plantes, mais nullement de les modifier en géantes comme dans le parc du comte au début.
    Comme souvent, on n’aperçoit pas une seule femme dans l’album, ni au cours de la foire aux bestiaux de Champignac ni ailleurs excepté deux ou trois, vues de loin dans la foule de “Hoïnk-Oînk” ! Aujourd’hui ce principe paraît des plus étranges évidemment.
    L’album a essayé de donner du poids à Spip, dont le lecteur connaît toutes les pensées ou presque ; le problème est que le marsupilami lui n’a pas droit au même traitement…
    Quant au camion détruit et pulvérisé vers la fin, le lecteur n’apprenant qu’après coup que nos héros l’ont abandonné sur une pente roulant à vide, la scène est exactement similaire dans Gil Jourdan “L’enfer de Xique-Xique”, sorti également en 1960.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #492858

    Le Prisonnier du Bouddha (1960), un “Spirou et Fantasio” classique de Franquin, mais signé aussi de Greg et Jidéhem. Je comptais le relire un jour et viens de le faire avec grand plaisir.
    L’intro est si indirecte que le lecteur se demande dans quelle direction on l’emmène : à Champignac, on suit le petit Noël qui se rend à la papeterie ; il commande pour le maire de grosses fournitures en papier, crayons, gommes ; le marchand en bavardant avec Duplumier nous apprend que le maire travaille d’arrache-pied à son discours d’inauguration de la foire aux bestiaux de Champignac. Ainsi est posé le contexte où arrivent Spirou et Fantasio dans leur Turbotraction n° 2 (moins belle à mon sens que le modèle n° 1). Ils rendent une visite-surprise au comte, mais tombent sur une ambiance très inquiétante (et très réussie narrativement) dans le parc du château, puis dans le château, car le comte essaie de cacher un invité secret, Nicolas, savant au nom russe co-inventeur d’un appareil supprimant la pesanteur. C’est un “Générateur Atomique Gamma”, en plus court le GAG 🙂 mais deux espions, Boris et Alexandre, vont tenter de s’en emparer. A noter que nulle allusion à la Russie ou à l’URSS n’est faite, malgré l’évidence. De même quand on apprend que Longplaying, ami de Nicolas et du comte, est prisonnier en Asie dans la Vallée des Sept Bouddhas, au Nord de “Hoïnk-Oînk” aucune mention de la Chine n’apparaît. Seules les nationalités américaine de Longplaying et britannique des deux envoyés anglais sont annoncées. Pourtant tout le contexte géopolitique, les décors, les costumes, et un certain nombre de véritables caractères chinois dénoncent la Chine de Mao comme responsable du kidnapping et ennemie de nos héros qui s’y rendent en libérateurs de l’Américain. En fait, probablement pour des raisons de mondialisation, la BD et les Comics de la Guerre Froide usaient seulement d’une très prudente propagande, inventant de nombreux faux pays telle la Bordurie des albums de Tintin. Avant et pendant la guerre mondiale il en allait autrement.
    L’album est plein d’aventure et de bons gags (grâce au GAG parfois !). A noter quelques incohérences : parfois nos héros occidentaux comprennent ce que disent les Chinois entre eux. De plus, le GAG est certes capable de faire germer à toute vitesse des plantes, mais nullement de les modifier en géantes comme dans le parc du comte au début.
    Comme souvent, on n’aperçoit pas une seule femme dans l’album, ni au cours de la foire aux bestiaux de Champignac ni ailleurs excepté deux ou trois, vues de loin dans la foule de “Hoïnk-Oînk” ! Aujourd’hui ce principe paraît des plus étranges évidemment.
    L’album a essayé de donner du poids à Spip, dont le lecteur connaît toutes les pensées ou presque ; le problème est que le marsupilami lui n’a pas droit au même traitement…
    Quant au camion détruit et pulvérisé vers la fin, le lecteur n’apprenant qu’après coup que nos héros l’ont abandonné sur une pente roulant à vide, la scène est exactement similaire dans Gil Jourdan “L’enfer de Xique-Xique”, sorti également en 1960.

    Xanatos
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    Xanatos le #493152

    Le Prisonnier du Bouddha (1960), un “Spirou et Fantasio” classique de Franquin, mais signé aussi de Greg et Jidéhem. Je comptais le relire un jour et viens de le faire avec grand plaisir. L’intro est si indirecte que le lecteur se demande dans quelle direction on l’emmène : à Champignac, on suit le petit Noël qui se rend à la papeterie ; il commande pour le maire de grosses fournitures en papier, crayons, gommes ; le marchand en bavardant avec Duplumier nous apprend que le maire travaille d’arrache-pied à son discours d’inauguration de la foire aux bestiaux de Champignac. Ainsi est posé le contexte où arrivent Spirou et Fantasio dans leur Turbotraction n° 2 (moins belle à mon sens que le modèle n° 1). Ils rendent une visite-surprise au comte, mais tombent sur une ambiance très inquiétante (et très réussie narrativement) dans le parc du château, puis dans le château, car le comte essaie de cacher un invité secret, Nicolas, savant au nom russe co-inventeur d’un appareil supprimant la pesanteur. C’est un “Générateur Atomique Gamma”, en plus court le GAG :-) mais deux espions, Boris et Alexandre, vont tenter de s’en emparer. A noter que nulle allusion à la Russie ou à l’URSS n’est faite, malgré l’évidence. De même quand on apprend que Longplaying, ami de Nicolas et du comte, est prisonnier en Asie dans la Vallée des Sept Bouddhas, au Nord de “Hoïnk-Oînk” aucune mention de la Chine n’apparaît. Seules les nationalités américaine de Longplaying et britannique des deux envoyés anglais sont annoncées. Pourtant tout le contexte géopolitique, les décors, les costumes, et un certain nombre de véritables caractères chinois dénoncent la Chine de Mao comme responsable du kidnapping et ennemie de nos héros qui s’y rendent en libérateurs de l’Américain. En fait, probablement pour des raisons de mondialisation, la BD et les Comics de la Guerre Froide usaient seulement d’une très prudente propagande, inventant de nombreux faux pays telle la Bordurie des albums de Tintin. Avant et pendant la guerre mondiale il en allait autrement. L’album est plein d’aventure et de bons gags (grâce au GAG parfois !). A noter quelques incohérences : parfois nos héros occidentaux comprennent ce que disent les Chinois entre eux. De plus, le GAG est certes capable de faire germer à toute vitesse des plantes, mais nullement de les modifier en géantes comme dans le parc du comte au début. Comme souvent, on n’aperçoit pas une seule femme dans l’album, ni au cours de la foire aux bestiaux de Champignac ni ailleurs excepté deux ou trois, vues de loin dans la foule de “Hoïnk-Oînk” ! Aujourd’hui ce principe paraît des plus étranges évidemment. L’album a essayé de donner du poids à Spip, dont le lecteur connaît toutes les pensées ou presque ; le problème est que le marsupilami lui n’a pas droit au même traitement… Quant au camion détruit et pulvérisé vers la fin, le lecteur n’apprenant qu’après coup que nos héros l’ont abandonné sur une pente roulant à vide, la scène est exactement similaire dans Gil Jourdan “L’enfer de Xique-Xique”, sorti également en 1960.

    Je me permets de quoter ton message mon cher Yupa car je sais que ma réponse se retrouvera à la page suivante.

    Tout cela pour te dire que je rejoins en tout point ta critique élogieuse de l’album Les prisonniers du Bouddha qui est selon l’une des toutes meilleures aventures de Spirou et Fantasio. 🙂

    Le trait de Franquin est toujours aussi magnifique et somptueux et ce grand dessinateur est parfaitement à l’aise.

    Bien que je n’ai pas relu l’album depuis de nombreuses années (il est resté chez mes parents à Tahiti), j’en garde des souvenirs très clairs et très forts.

    L’ambiance dans le château du comte de Champignac au début de l’album est en effet lugubre et angoissante. Je crois me souvenir aussi que Fantasio pousse un hurlement de surprise et d’épouvante quand il se retrouve nez à nez avec Nicolas dans la pénombre !

    La carrure et la corpulence du scientifique sont impressionnantes, même si la peur de Fantasio, bien que compréhensible, peut prêter à sourire par la suite, Nicolas étant d’une grande timidité et doux comme un agneau.

    Le passage où nos deux héros découvrent avec stupeur que la végétation du comte est devenue gigantesque était également intriguant !

    La forêt de Champignac

    Il y a en effet beaucoup de gags liés au GAG ( 😉 ), je me souviens d’une scène en particulier où l’un des espions s’est emparé de la fabuleuse machine, s’envole avec en étant sur le point de passer au dessus d’un mur, et, au moment fatidique, celle ci tombe en panne et le malheureux tombe en se cassant la figure !

    J’ai été aussi marqué par cette scène où Fantasio fut exaspéré par un autochtone se déplaçant très lentement sur sa mule qui traversait un pont. Notre blondinet eut recours alors au GAG pour faire léviter l’asiatique et sa bête (aussi interloqués l’un que l’autre) et pouvoir traverser plus rapidement le pont. Cela ne manqua pas de causer la fureur de Spirou qui gronda son ami pour son acte impulsif qui ne les ferait pas passer inaperçus. La colère de Spirou était légitime car le civil en question travaillait pour le compte des soldats ayant capturé le scientifique Américain Longplaying !

    Pour ce qui est du Marsupilami, notre tandem l’avait confié à Nicolas, mais l’intrépide animal ne l’entendit pas de cette oreille, il frappa l’infortuné scientifique et sauta hors du bateau pour accompagner nos héros. Nicolas crut à tort qu’il s’était noyé mais le comte le rassura en lui disant que le Marsupilami est amphibie, tout en espérant qu’il fournira une aide précieuse à Spirou et Fantasio.

    C’est vraiment une histoire de Spirou que j’adore qui est drôle, pleine de rebondissements et palpitante. 🙂

    Chapeau aussi d’avoir noté la référence faite à Gil Jourdan, je ne l’avais pas décelé, n’ayant jamais lu ce grand classique de la BD Franco Belge dont Jacques Sadoul en avait pourtant dit le plus grand bien. 🙂

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #493164

    Hé hé, cher Xan’, tu as en effet pas mal de souvenirs des meilleures séquences du Prisonnier du Bouddha ! On peut penser que l’idée de base est venue à Franquin par une photo ou un film sur les “Grands Bouddhas” de Douen-Houang sculptés dans une falaise, elle-même parsemée de monastères en bois accrochés à la paroi. Un des gags qui m’ont toujours fait bien rire, c’est lorsque nos héros redescendant les escaliers de bois sont guettés par une brigade chinoise qui se prépare à surgir dès qu’ils seront arrivé sur le palier. Mais quand l’officier donne l’ordre, personne n’a la clé de la porte, et les Chinois perdent du temps ! Spirou et Fantasio n’ayant pas oublié après le palier de détruire avec l’engin l’escalier de planches, dès que deux Chinois réussissent à enfoncer la porte, ils se retrouvent à se balancer en équilibre angoissant sur juste une planche et un montant ! Deux cases géniales !
    N’oublions surtout pas le discours du maire à l’inauguration de la foire aux bestiaux, morceau d’anthologie tout à fait hilarant :
    “….Je suis heureux d’être présent parmi toutes ces magnifiques bêtes à cornes à la tête desquelles monsieur le préfet nous fait l’honneur de s’asseoir, lui qui debout à la proue du splendide troupeau de la race bovine tient d’un oeil lucide et vigilant le gouvernail dont les voiles, sous l’impulsion du magnifique cheval de trait indigène entraînent, sur la route toute droite de la prospérité, le Champignacien qui ne craint pas ses méandres, car il sait qu’en serrant les coudes il gardera les deux pieds sur terre afin de s’élever à la sueur de son front musclé vers des sommets toujours plus hauts !!” (et à ce moment il s’envole en effet car Nicolas a braqué sur lui le G.A.G.)…
    Un détail curieux : dans cet album, Fantasio est un fumeur de pipe, pour une des premières fois je crois, ce qui lui donne l’air plus mature que Spirou.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #493165

    Hé hé, cher Xan’, tu as en effet pas mal de souvenirs des meilleures séquences du Prisonnier du Bouddha ! On peut penser que l’idée de base est venue à Franquin par une photo ou un film sur les “Grands Bouddhas” de Douen-Houang sculptés dans une falaise, elle-même parsemée de monastères en bois accrochés à la paroi. Un des gags qui m’ont toujours fait bien rire, c’est lorsque nos héros redescendant les escaliers de bois sont guettés par une brigade chinoise qui se prépare à surgir dès qu’ils seront arrivé sur le palier. Mais quand l’officier donne l’ordre, personne n’a la clé de la porte, et les Chinois perdent du temps ! Spirou et Fantasio n’ayant pas oublié après le palier de détruire avec l’engin l’escalier de planches, dès que deux Chinois réussissent à enfoncer la porte, ils se retrouvent à se balancer en équilibre angoissant sur juste une planche et un montant ! Deux cases géniales !
    N’oublions surtout pas le discours du maire à l’inauguration de la foire aux bestiaux, morceau d’anthologie tout à fait hilarant :
    “….Je suis heureux d’être présent parmi toutes ces magnifiques bêtes à cornes à la tête desquelles monsieur le préfet nous fait l’honneur de s’asseoir, lui qui debout à la proue du splendide troupeau de la race bovine tient d’un oeil lucide et vigilant le gouvernail dont les voiles, sous l’impulsion du magnifique cheval de trait indigène entraînent, sur la route toute droite de la prospérité, le Champignacien qui ne craint pas ses méandres, car il sait qu’en serrant les coudes il gardera les deux pieds sur terre afin de s’élever à la sueur de son front musclé vers des sommets toujours plus hauts !!” (et à ce moment il s’envole en effet car Nicolas a braqué sur lui le G.A.G.)…
    Un détail curieux : dans cet album, Fantasio est un fumeur de pipe, pour une des premières fois je crois, ce qui lui donne l’air plus mature que Spirou.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #493524

    En fait Fantasio est un fumeur de pipe affirmé dès “Les Pirates du Silence”, où il reçoit à Champignac une grande boîte de tabac (que le marsupilami va bouffer avec satisfaction !).

    J’avais gardé un souvenir peu enthousiaste du Nid des marsupilamis, mais parce que je l’avais lu trop jeune, dans une collection familiale, et confondu avec des resucées plus ternes et récentes. Je me procure quelques compilations en ce moment et je viens de le relire, c’est vraiment un formidable album !
    On démarre “in medias res” comme on dit : le directeur des conférences “Découvertes de notre monde” termine une phrase devant Fantasio en admirant ironiquement une photo (l’arrière-train de Spirou en fuite, qu’un gorille a photographié par hasard). Cela ne met pas de bonne humeur Spirou, mais cet effet en “prise directe” avec le précédent titre (“Le Gorille a bonne mine”) crée l’illusion d’une continuité de vie de nos héros entre les albums, dans le vide narratif intercalaire. Ils pensent la conférence sur leur expédition en bonne voie et rentrent en turbotraction quand en pleine ville ils manquent de percuter une fille en scooter qui fonce à travers tout sans regarder : travaux, intersections, files de piétons, croisement au feu rouge, elle sème la terreur et occasionne plusieurs accidents sans trop de gravité… puis elle arrive chez nos héros, qui l’ont suivie, car évidemment c’est Seccotine ! Voilà quelques albums que Spirou a quitté son appartement du centre de Bruxelles pour venir vivre dans la grande maison de Fantasio. Pourquoi ? Il y a une raison, et j’en reparlerai.
    Invités par la dynamique journaliste à sa conférence sur les marsupilamis (qui a chassé la leur sur les gorilles !) Spirou et Fantasio vont être éblouis, même le misogyne acharné qu’est Fantasio !
    En effet ensuite, dans tout le corps principal de l’album, Franquin se livre à une étonnante performance : en suivant et décrivant ce pseudo-film animalier, il restaure les antiques cases muettes de la BD des origines, et ses légendes écrites sous forme de la voix off de Seccotine commentant les images !
    La vie marsupilamienne y gagne force excellents gags muets, à la Chaplin en quelque sorte.
    C’est formidable et très drôle !
    L’autre réussite de Franquin est d’avoir fait exister de façon logique – sinon crédible – cette espèce animale étrange, sans oublier l’humour.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #493525

    En fait Fantasio est un fumeur de pipe affirmé dès “Les Pirates du Silence”, où il reçoit à Champignac une grande boîte de tabac (que le marsupilami va bouffer avec satisfaction !).

    J’avais gardé un souvenir peu enthousiaste du Nid des marsupilamis, mais parce que je l’avais lu trop jeune, dans une collection familiale, et confondu avec des resucées plus ternes et récentes. Je me procure quelques compilations en ce moment et je viens de le relire, c’est vraiment un formidable album !
    On démarre “in medias res” comme on dit : le directeur des conférences “Découvertes de notre monde” termine une phrase devant Fantasio en admirant ironiquement une photo (l’arrière-train de Spirou en fuite, qu’un gorille a photographié par hasard). Cela ne met pas de bonne humeur Spirou, mais cet effet en “prise directe” avec le précédent titre (“Le Gorille a bonne mine”) crée l’illusion d’une continuité de vie de nos héros entre les albums, dans le vide narratif intercalaire. Ils pensent la conférence sur leur expédition en bonne voie et rentrent en turbotraction quand en pleine ville ils manquent de percuter une fille en scooter qui fonce à travers tout sans regarder : travaux, intersections, files de piétons, croisement au feu rouge, elle sème la terreur et occasionne plusieurs accidents sans trop de gravité… puis elle arrive chez nos héros, qui l’ont suivie, car évidemment c’est Seccotine ! Voilà quelques albums que Spirou a quitté son appartement du centre de Bruxelles pour venir vivre dans la grande maison de Fantasio. Pourquoi ? Il y a une raison, et j’en reparlerai.
    Invités par la dynamique journaliste à sa conférence sur les marsupilamis (qui a chassé la leur sur les gorilles !) Spirou et Fantasio vont être éblouis, même le misogyne acharné qu’est Fantasio !
    En effet ensuite, dans tout le corps principal de l’album, Franquin se livre à une étonnante performance : en suivant et décrivant ce pseudo-film animalier, il restaure les antiques cases muettes de la BD des origines, et ses légendes écrites sous forme de la voix off de Seccotine commentant les images !
    La vie marsupilamienne y gagne force excellents gags muets, à la Chaplin en quelque sorte.
    C’est formidable et très drôle !
    L’autre réussite de Franquin est d’avoir fait exister de façon logique – sinon crédible – cette espèce animale étrange, sans oublier l’humour.

    Xanatos
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    Xanatos le #493767

    Le Nid des Marsupilamis

    Je suis ravi que Le Nid des Marsupilamis t’ait autant enthousiasmé lors de ta redécouverte mon cher Yupa ! 😀

    Oui cet album de Franquin est une pure merveille, sans nul doute l’un des meilleurs albums de Spirou et Fantasio, même si les vrais héros de cette histoire sont le Marsupilami et sa famille.

    Le running gag de Seccotine qui conduit de manière aussi dangereuse que loufoque m’a bien fait rire.

    Oui, tu as raison au sujet de Fantasio, je me souviens que non seulement il était furieux que ce soit le reportage de Seccotine qui ait été choisi au détriment du sien sur les gorilles, mais il avait fait une remarque phallocrate sur sa rivale.

    Cependant, lors de la projection du film, il sera, à l’instar de Spirou et de l’ensemble du public, captivé par celui ci.

    La narration de Seccotine ainsi que le cadrage, la mise en scène des images font résolument penser aux meilleurs documentaires animaliers et on ne peut qu’être admiratif devant la patience d’archange dont elle a fait preuve pour filmer les marsupilamis dans les moindres détails.

    Ce récit est captivant et nous permet d’en savoir plus sur le mode de vie de l’animal à longue queue.

    On découvre par exemple que non seulement c’est un mammifère, mais qu’en plus il est ovipare ! On se rend compte aussi que la femelle Marsupilami a une force herculéenne et un appétit d’ogre comparables au mâle (ce ne sont pas les infortunés piranhas dévorés par elle qui diront le contraire !) tout en étant délicate et douce… Même si elle peut être prompte à se mettre en colère quand son bien aimé arrive brusquement et fait s’envoler des papillons. J’aime en tout cas bien leur relation amoureuse donnant lieu à des passages souvent attendrissants. 🙂

    Les Marsupilamis

    J’ai été aussi marqué par le combat du Marsupilami contre un redoutable serpent où il a employé sa queue pour duper son ennemi et mieux l’assommer ensuite.

    Quant aux bébés marsupilamis, dès leur plus jeune âge, ceux ci ne manquent pas de ressources.

    J’ai gardé aussi un souvenir inoubliable du Jaguar cherchant à dévorer le marsupilami et sa famille: non seulement chacune de ses tentatives sont infructueuses, mais en plus, à chacun de ses échecs, sa queue se fait petit à petit manger par les voraces piranhas !

    Au sujet de ce redoutable poisson, Seccotine avait émit l’hypothèse que le tempérament irascible du Marsupilami vient peut être du fait que durant une période de sa vie, il mange abondamment de ce poisson qui aurait une influence importante sur son tempérament.

    Je suis admiratif aussi devant le soin accordé à la jungle palombienne qui est magnifique, Franquin l’a fignolé dans les moindres détails.

    Le Nid des Marsupilamis est un vrai chef d’oeuvre ! 😀

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494232

    Ce que je voulais dire à propos du déménagement de Spirou et de son installation chez Fantasio, c’est que tout vient de la turbotraction : Spirou n’a qu’un appartement en centre-ville de Bruxelles (au fait, il est peut-être un voisin de Tintin, dans le même cas au début ?). Mais la turbotraction a été offerte aux deux héros à la fin de “La corne du Rhinocéros”, copropriétaires de l’engin. Narrativement il est bien gênant pour Franquin à chaque démarrage d’aventure de perdre du temps en contacts et RV des deux amis pour filer en voiture. C’est Fantasio qui possède une vaste maison avec garage pour la voiture. Donc, autant que Spirou s’installe avec lui !
    A l’époque très puritaine des années 50, nul ne voyait malice dans ces nombreux couples masculins vivant dans la même demeure : Spirou et Fantasio, Tintin et Haddock, Tif et Tondu, Blondin et Cirage, Astérix et Obélix, Norbert et Kari, etc. C’était un simple ghetto d’auteurs-hommes et de public-jeunes garçons, un jeu de miroirs admis comme “pur” d’autant plus que nulle fille ou femme ne s’y montrait, donc nulle sexualisation. Franquin aura de l’audace en montrant Seccotine dans ce petit monde clos ; puis Goscinny avec Falbala (mais aucune des deux n’aime nos héros !). Aux USA le Code Hays gérait encore le cinéma depuis 1931, et ne céda que vers 1964. Plus réaliste, E. P. Jacobs s’arrangea toujours pour que Blake et Mortimer ne vivent point ensemble, bien que célibataires endurcis dans un monde “sans femmes” eux aussi.

    Justement je suis en train de (re)lire quelques albums de “Blake et Mortimer” et vais en parler bientôt.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494364

    Après les 2, 3 et 4, j’ai acheté le volume 5 de la compilation des “Spirou et Fantasio”, et vous ai déjà dit un mot de ma redécouverte du Nid des marsupilamis, album génial et une des meilleures ventes internationales de la série ! cette compil contient aussi Le Voyageur du Mésozoïque, et Vacances sans histoires, enfin La foire aux gangsters, ainsi que des historiettes courtes.
    L’histoire de l’oeuf de dinosaure est géniale aussi, des lustres avant le “Jurassic Park” de Michael Crichton ! Franquin le rousseauiste rend son Platéosaure très débonnaire et kawaii, si l’on peut dire. Ce n’est que par accident qu’il avale avec toute une verdure le sinistre savant qui venait de concevoir une nouvelle bombe atomique, justice immanente mais quand même un des seuls morts de toute la série. A vrai dire, il y en a un autre dans “La Foire aux gangsters”: un petit homme japonais débarque chez Spirou et Fantasio, les agresse, puis leur montre une supériorité écrasante grâce au judo (mais le marsupilami lui n’en fait qu’une bouchée). Le but, explique t-il à nos deux héros, est de sauver un bébé kidnappé par un gang de boxeurs en leur enseignant ses techniques imparables de close-combat. Plus tard, le Japonais se fait tuer dans un accident. Toutefois, non seulement Franquin lui donne un nom absurde (Soto Kiki), mais au final il serait lui aussi un gangster, hypothèse bien peu solide de Spirou… Franquin avait ajouté quelques dessins montrant le chef mafieux Lucky Caspiano à la base de tout qui explose dans sa voiture, sous le regard vengeur de Soto Kiki, survivant avec des béquilles, celui-ci aussitôt arrêté par la police, mais cet épiloque a disparu des albums. Dans un cas de figure ou l’autre, il y a un mort dans le récit !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494365

    Après les 2, 3 et 4, j’ai acheté le volume 5 de la compilation des “Spirou et Fantasio”, et vous ai déjà dit un mot de ma redécouverte du Nid des marsupilamis, album génial et une des meilleures ventes internationales de la série ! cette compil contient aussi Le Voyageur du Mésozoïque, et Vacances sans histoires, enfin La foire aux gangsters, ainsi que des historiettes courtes.
    L’histoire de l’oeuf de dinosaure est géniale aussi, des lustres avant le “Jurassic Park” de Michael Crichton ! Franquin le rousseauiste rend son Platéosaure très débonnaire et kawaii, si l’on peut dire. Ce n’est que par accident qu’il avale avec toute une verdure le sinistre savant qui venait de concevoir une nouvelle bombe atomique, justice immanente mais quand même un des seuls morts de toute la série. A vrai dire, il y en a un autre dans “La Foire aux gangsters”: un petit homme japonais débarque chez Spirou et Fantasio, les agresse, puis leur montre une supériorité écrasante grâce au judo (mais le marsupilami lui n’en fait qu’une bouchée). Le but, explique t-il à nos deux héros, est de sauver un bébé kidnappé par un gang de boxeurs en leur enseignant ses techniques imparables de close-combat. Plus tard, le Japonais se fait tuer dans un accident. Toutefois, non seulement Franquin lui donne un nom absurde (Soto Kiki), mais au final il serait lui aussi un gangster, hypothèse bien peu solide de Spirou… Franquin avait ajouté quelques dessins montrant le chef mafieux Lucky Caspiano à la base de tout qui explose dans sa voiture, sous le regard vengeur de Soto Kiki, survivant avec des béquilles, celui-ci aussitôt arrêté par la police, mais cet épiloque a disparu des albums. Dans un cas de figure ou l’autre, il y a un mort dans le récit !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494366

    Après les 2, 3 et 4, j’ai acheté le volume 5 de la compilation des “Spirou et Fantasio”, et vous ai déjà dit un mot de ma redécouverte du Nid des marsupilamis, album génial et une des meilleures ventes internationales de la série ! cette compil contient aussi Le Voyageur du Mésozoïque, et Vacances sans histoires, enfin La foire aux gangsters, ainsi que des historiettes courtes.
    L’histoire de l’oeuf de dinosaure est géniale aussi, des lustres avant le “Jurassic Park” de Michael Crichton ! Franquin le rousseauiste rend son Platéosaure très débonnaire et kawaii, si l’on peut dire. Ce n’est que par accident qu’il avale avec toute une verdure le sinistre savant qui venait de concevoir une nouvelle bombe atomique, justice immanente mais quand même un des seuls morts de toute la série. A vrai dire, il y en a un autre dans “La Foire aux gangsters”: un petit homme japonais débarque chez Spirou et Fantasio, les agresse, puis leur montre une supériorité écrasante grâce au judo (mais le marsupilami lui n’en fait qu’une bouchée). Le but, explique t-il à nos deux héros, est de sauver un bébé kidnappé par un gang de boxeurs en leur enseignant ses techniques imparables de close-combat. Plus tard, le Japonais se fait tuer dans un accident. Toutefois, non seulement Franquin lui donne un nom absurde (Soto Kiki), mais au final il serait lui aussi un gangster, hypothèse bien peu solide de Spirou… Franquin avait ajouté quelques dessins montrant le chef mafieux Lucky Caspiano à la base de tout qui explose dans sa voiture, sous le regard vengeur de Soto Kiki, survivant avec des béquilles, celui-ci aussitôt arrêté par la police, mais cet épiloque a disparu des albums. Dans un cas de figure ou l’autre, il y a un mort dans le récit !

    Veggie11
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    Veggie11 le #494367

    Je me souviens bien de cet épisode alternatif de ”La foire aux gangsters”, et je me souviens même l’avoir lu dans un album ! Franquin concluait d’ailleurs par ”Gangster, ne m’en parlez pas : c’est le pire des métiers !”.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494408

    Je me souviens bien de cet épisode alternatif de ”La foire aux gangsters”, et je me souviens même l’avoir lu dans un album ! Franquin concluait d’ailleurs par ”Gangster, ne m’en parlez pas : c’est le pire des métiers !”.

    Cet épilogue de 4 cases, selon l’album-compilation n°5, est bien paru dans le journal “Spirou”, mais non repris dans les albums séparés. Il est vrai qu’il montrait directement une exécution mortelle. En ôtant cette survie du Japonais, ce dernier en voiture est percuté et jeté dans un fleuve, disparaissant du récit ensuite, mais sa mort n’est plus qu’une déduction, non expressément montrée.

    Parmi les bizarreries des albums, on peut remarquer que Spirou ne quitte jamais (ou presque) ses gants blancs. Même dans un calendrier des 4 saisons où Franquin a dessiné chez eux nos deux héros, en été Spirou en chemisette garde ses gants !
    Son âge n’est pas plus facile à déterminer que celui de Tintin, alors que Fantasio est manifestement plus âgé que lui. Dans “Le Gorille a bonne mine” (dont le titre, meilleur, était d’abord “Le Gorille a mauvaise mine”, jeu de mot puisqu’il s’agit en effet d’une sinistre mine d’or gérée par des truands), Fantasio ironise sur Spirou, légèrement sonné par l’alcool : “Tu es un peu jeunet pour absorber plusieurs whiskies en une soirée”. Spirou a le permis puisqu’il conduit la turbotraction. Il ne fume jamais (sauf une fois, une “cigarette du condamné” dans “Le Repaire de la Murène”, mais ce n’est que pour gagner du temps), alors que Fantasio fume la pipe comme Franquin lui-même.
    Pour “Les Pirates du Silence”, Franquin débordé et fatigué s’est fait très largement aider par Will et Rosy, et celui-ci l’a amené à faire parler le marsupilami. Franquin n’a consenti qu’à lui faire répéter des mots comme un perroquet, car il était opposé à le rendre anthropomorphe. Il le voulait animal, simplement doué d’un vif instinct. D’ailleurs par la suite le marsu ne parlera qu’une ou deux fois, sans doute simplement parce que des lecteurs s’étonnaient de son retour au silence complet : Franquin regrettait vivement cette aptitude et l’effaça vite.
    Pourtant, étrangeté, l’autre animal-compagnon, à savoir Spip, s’il ne parle pas pense de façon tout à fait anthropomorphe ! Cet écureuil très joliment dessiné commente souvent les événements, et nous avons accès à sa pensée, ce qui n’est le cas ni du marsupilami ni d’aucun animal chez Franquin (obligé par contrat de reprendre le Spip de Robvel et Jijé). Du coup on s’aperçoit que Spip représente l’aspiration constante à une vie tranquille. Bien que très utile par ses coups de dents au cours de maintes aventures et très fidèle envers nos héros, il ne se prive pas de les critiquer ou moquer pour leur aventurisme irrationnel. Il se comporte un peu comme une épouse raisonnable et casanière du duo masculin, et qui tente même de les quitter par coup de colère dans “Vacances sans histoires”, deux coups de freins brusques lui meurtrissant le museau.
    A part cela, on peut noter que Spip s’entend excellemment avec le marsupilami, et que tous deux fêtent Seccotine quand ils la rencontrent.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494409

    Je me souviens bien de cet épisode alternatif de ”La foire aux gangsters”, et je me souviens même l’avoir lu dans un album ! Franquin concluait d’ailleurs par ”Gangster, ne m’en parlez pas : c’est le pire des métiers !”.

    Cet épilogue de 4 cases, selon l’album-compilation n°5, est bien paru dans le journal “Spirou”, mais non repris dans les albums séparés. Il est vrai qu’il montrait directement une exécution mortelle. En ôtant cette survie du Japonais, ce dernier en voiture est percuté et jeté dans un fleuve, disparaissant du récit ensuite, mais sa mort n’est plus qu’une déduction, non expressément montrée.

    Parmi les bizarreries des albums, on peut remarquer que Spirou ne quitte jamais (ou presque) ses gants blancs. Même dans un calendrier des 4 saisons où Franquin a dessiné chez eux nos deux héros, en été Spirou en chemisette garde ses gants !
    Son âge n’est pas plus facile à déterminer que celui de Tintin, alors que Fantasio est manifestement plus âgé que lui. Dans “Le Gorille a bonne mine” (dont le titre, meilleur, était d’abord “Le Gorille a mauvaise mine”, jeu de mot puisqu’il s’agit en effet d’une sinistre mine d’or gérée par des truands), Fantasio ironise sur Spirou, légèrement sonné par l’alcool : “Tu es un peu jeunet pour absorber plusieurs whiskies en une soirée”. Spirou a le permis puisqu’il conduit la turbotraction. Il ne fume jamais (sauf une fois, une “cigarette du condamné” dans “Le Repaire de la Murène”, mais ce n’est que pour gagner du temps), alors que Fantasio fume la pipe comme Franquin lui-même.
    Pour “Les Pirates du Silence”, Franquin débordé et fatigué s’est fait très largement aider par Will et Rosy, et celui-ci l’a amené à faire parler le marsupilami. Franquin n’a consenti qu’à lui faire répéter des mots comme un perroquet, car il était opposé à le rendre anthropomorphe. Il le voulait animal, simplement doué d’un vif instinct. D’ailleurs par la suite le marsu ne parlera qu’une ou deux fois, sans doute simplement parce que des lecteurs s’étonnaient de son retour au silence complet : Franquin regrettait vivement cette aptitude et l’effaça vite.
    Pourtant, étrangeté, l’autre animal-compagnon, à savoir Spip, s’il ne parle pas pense de façon tout à fait anthropomorphe ! Cet écureuil très joliment dessiné commente souvent les événements, et nous avons accès à sa pensée, ce qui n’est le cas ni du marsupilami ni d’aucun animal chez Franquin (obligé par contrat de reprendre le Spip de Robvel et Jijé). Du coup on s’aperçoit que Spip représente l’aspiration constante à une vie tranquille. Bien que très utile par ses coups de dents au cours de maintes aventures et très fidèle envers nos héros, il ne se prive pas de les critiquer ou moquer pour leur aventurisme irrationnel. Il se comporte un peu comme une épouse raisonnable et casanière du duo masculin, et qui tente même de les quitter par coup de colère dans “Vacances sans histoires”, deux coups de freins brusques lui meurtrissant le museau.
    A part cela, on peut noter que Spip s’entend excellemment avec le marsupilami, et que tous deux fêtent Seccotine quand ils la rencontrent.

    Veggie11
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    Veggie11 le #494417

    Et pourtant c’était bien en album que j’ai pu lire cette fin alternative, un album des années 70 à peu près vu qu’il appartient à mon père (qui l’a depuis repris). Si l’édition intégrale ne la propose pas, c’est fort dommage, j’ai toujours préféré cette fin alternative à celle ”officielle”, qui est plus politiquement correcte. Pour l’anecdote intéressante concernant cette fin officielle, Gaston, qui était très apprécié par les lecteurs du journal, est regardé de travers par les passants à sa sortie de prison, comme s’il passait pour un jeune délinquant. Ça m’avait perturbée à l’époque, car je voyais Gaston comme un personnage sympa, gentil et tendre, qui certes énervait ses collègues ou ses patrons, mais qui en soi ne provoquait pas de condescendance à son égard.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494427

    Tu as bien raison, chère Veggie, la fin alternative est bien plus forte. Il est tout à fait possible que les auteurs des textes (Patrick Pinchart et Thierry Martens) commentant chaque titre dans la compilation aient fait erreur sur la publication de la fin de ce récit, ou bien qu’elle ait été censurée après les années 70, lorsque le néo-moralisme qui nous touche est apparu. D’ailleurs je crois que dans les albums post-Franquin de “Spirou” Fantasio ne fume plus, comme ce pauvre Lucky Luke…
    Moi aussi j’ai été surpris par le regard hostile des passants envers Gaston : après quelques secondes, on se dit “ah oui, il sort de la prison, donc les gens le prennent pour un délinquant en fin de peine”. Alors qu’il a été pris par erreur la veille dans le coup de filet de la police. Franquin voulait montrer la stigmatisation qui frappe même les ex-taulards.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #494428

    Zut, encore une réponse qui apparaît en double !

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