Au fait Yupa, est ce que Astérix et le transitalique est abordable sans avoir lu les deux précédents albums de Jean-Yves Ferri et Yvan Conrad Astérix chez les Pictes et Le papyrus de César ?
C’est un pari difficile de succéder à René Goscinny et Albert Uderzo car il faut qu’ils préservent l’esprit de la série, tout en apposant leur propre touche et ne pas rester dans l’ombre de leurs illustres prédecesseurs…
Je n’ai encore jeté qu’un coup d’oeil au début du Papyrus de César, mais il démarre très bien et vraiment drôle, avec un bon pitch qui plus est !
Cependant, il faut avouer que si je ne fais pas erreur, avec leur premier essai Astérix chez les Pictes Ferri et Conrad n’étaient guère au point (La Transitalique n’est pas pleinement réussie à mon avis, mais peut plaire par le côté “grande aventure” et les très bons gags sur les noms des concurrents).
Alors que dans Astérix chez les Pictes, la plupart des noms “amusants” (en “Mac”) des Pictes ne sont qu’à peine drôles, voire assez obscurs. Le jeune Picte que vont aider nos deux Gaulois s’appelle Mac Oloch (= ma cloche ? ma co-loc’ ?) ; son petit frère s’appelle Mac Mini (parce qu’il est petit…), et ainsi de suite. Seul un guerrier appelé Mac Aye m’a fait un peu rire. On ne comprend rien au long comportement de robot de Mac Oloch après avoir été dégelé, ni au fait qu’il soit aphone, puis par rechutes : ce n’est pas comique. Obélix pique des crises de colère hurlantes et tellement idiotes contre Astérix qu’on se demande comment fait celui-ci pour rester son ami ! Il faut en rire ??
Le pire est le monstre du Loch Ness, d’un dessin ridicule, gentil toutou géant que même l’écolo Franquin ami des bêtes aurait trouvé exagérément niais.
Bien moins grave que le manque de bons gags, on assiste à une anachronique tentative d’invasion de l’Ecosse par une armée romaine, alors que César débarqué dans le Kent avait renoncé tout de suite à celle de la Bretagne (Angleterre) devant la puissance des tribus celtes équipées de chars de combat : ce qui rendait l’Astérix chez les Bretons de Goscinny assez conforme historiquement.
Non, le vrai problème est ailleurs, mais c’est vrai que la critique est facile et que c’était bien difficile de reprendre la célèbre saga…
Bon, je termine avec mon survol “Néo-Astérix” :
Le Papyrus de César
Ah, voilà ! Jusqu’ici c’est bien (à mon avis) le meilleur des 3 albums créés par Ferri et Conrad.
Le pitch du chapitre à censurer ou à sauvegarder de “La Guerre des Gaules” narrant les exploits des “Gaulois irréductibles” mêle habilement l’Histoire et la fantaisie, tout à fait à la façon de Goscinny (ce n’est pas le cas dans les deux autres albums, sans plausibilité aucune).
Les gags et jeux de mots y sont meilleurs (“un numide qui fuit” :-)) et les noms plus rigolos (Kefèlapolis, Promoplus :-)…).
Le trouble qui bride Obélix à la suite de son horoscope lui donne un poil de profondeur et de comique réel, au lieu de ses crises de rage et obsessions de boulimique.
Enfin, le récit est beaucoup plus cohérent que dans “Les Pictes” et se termine de façon plus jouissive et moins absurde que dans “La Transitalique”.
Vraiment le meilleur, oui !