Bienvenue chez les (Franco-)Belges !

20 sujets de 261 à 280 (sur un total de 410)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506652

    MELUSINE ! En voilà d’un classique !

    La saga est finie ! Avec la parution des deux derniers tomes, qui se font suite, le 26 et le 27, “En rose et noir” et “La guerre sans magie”.

    Les fans de la série s’en souviennent, celle-ci a subi une modification radicale, liée au départ de Gilson ; son co-auteur Clarke a continué mais en tuant Cancrelune et en développant en aventure unique à chaque album 6 d’entre eux, au fil de 6 aventures du duo Mélusine / Mélisande. Ce qui remplaçait des recueils de planches, souvent une ou deux seulement avec chute comique au final. Avec le décès très réel de Cancrelune, le ton avait changé aussi, un peu plus sombre, malgré les gags induits par le petit nombre de neurones chez Mélisande…
    Je vais en reparler prochainement.

    Xanatos
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    Xanatos le #506679

    Mélusine se termine définitivement ???

     

    Cela va être dur de dire adieu à cette sorcière si mignonne et attachante ainsi qu’à son univers aussi sombre que loufoque… 🙁

    Mélusine

    J’espère que Clarke aura conçu un dénouement à la hauteur de cette BD de qualité…

    J’ai hâte de lire ta critique et ton analyse des ultimes aventures de notre sorcière rouquine favorite mon cher Yupa…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506697

    Sans trop “divulgâcher” (merci pour cette québequoise et belle expression de la résistance de notre langue, Tom !) je vais dire quelques mots sur le final de Mélusine.
    En effet le volume 26 “En rose et noir” se terminant sur un cliffhanger plutôt dramatique, on était dans l’angoisse, mais tout s’achèvera dans “La guerre sans magie” (27) par le triomphe de Mélusine, solennellement nommée Sorcière à part entière, vêtue d’une nouvelle robe, star d’un grand banquet final aux vagues allures des fins d'”Astérix”. Un tableau ultime en postface montre tous les personnages de la série, ou presque. Et on ne peut imaginer à nouveau une quelconque autorité supérieure imposant une mission à remplir à Mélusine. A moins que Clarke ne tombe dans le syndrome Conan Doyle donc, la saga est bien terminée.
    Ces deux volumes particulièrement denses nous montrent enfin les parents de Mélusine, le père sorcier, la mère fée ; et du coup la grande révélation cachée jusqu’alors.
    Une terrible guerre éclate entre Sorciers et Fées, aidés de leurs peuples alliés respectifs (appréciable note de réalisme !). Ce n’est pas sans mal que Mélusine et Mélisande, inséparables, réussiront à dénouer le complot qui est à la base et à amener la paix universelle, autre preuve de fin de la saga. On apprécie que le triomphe de Mélusine est le sien propre, aidée de ses ami(e)s proches, sans qu’elle épouse un quelconque sexe pointu genre “ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants” : oubliée son amourette avec un mec sans intérêt, mal relié à sa vaste aventure…
    Le clin d’oeil des dernières cases est habile et bien émouvant.
    Cela restera une série des plus mémorables, Mélusine, d’ailleurs j’ai eu connaissance de couples de fans qui ont donné ce prénom à leur fille !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #509797

    Actuellement, très gros battage publicitaire autour de Astérix et Obélix : la fille de Vercingétorix. Affichage plein le métro, avec des gags pas toujours bienvenus (comme Astérix lançant à propos de la fille “Chut Obélix, les Romains sont prêts à se battre pour l’avoir !!”…. Euh… l'”avoir” ?? C’est pas un peu équivoque, surtout en ces temps extrêmement sourcilleux sur la morale sexuelle ?? Mais bon, c’est un détail. De toute façon, pour moi depuis le décès de Goscinny, cette série a chuté, et je l’ai dit sur “La Transitalique”, où l’on tombe exactement dans le piège que dénonçait Goscinny qui avec Uderzo visita l’Europe pour leurs albums : “Les gens ne comprennent pas, ils croient qu’on va chanter les louanges de leurs sites célèbres et mentionner leurs plaisanteries locales, mais moi je veux seulement les clichés que tout le monde connaît sur eux”. Or la virée en Italie est presque supervisée par l’office de tourisme italien !
    Je n’attends donc pas grand-chose de ce vestige décadent de la grande saga des Gaulois.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #509921

    La Fille de Vercingétorix : Par curiosité, j’ai lu l’album, surabondant sur les rayonnages, mais sans l’acheter (c’est pas bien, je sais).
    Le texte est de J.-Yves Ferri et les dessins de Didier Conrad, qui a très bien capté le style d’Uderzo (lequel à 92 ans a préféré goûter un repos bien mérité). En revanche, Ferri n’est pas Goscinny. Il y a quelques bons gags, mais d’autres laborieusement amenés. J’ai trouvé le torque de Vercingétorix sous-exploité. A la limite on peut très bien s’en passer, la capture d’Adrénaline suffisant à motiver les Romains et le traître. Ce dernier pour une fois est un méchant habile, fort, courageux même ; autre nouveauté dans un “Astérix”, il meurt à la fin (sans qu’on le montre vraiment) ! Son nom, Adictosérix, ne m’a pas plu. Il ne suffit pas d’ajouter un -x à des noms en -i, les noms gaulois les meilleurs dans la saga transposent une terminaison en -isque : Astérix, Obélix, Assurancetourix, Goudurix… Même défaut pour les gamins Blinix, Surimix, Selfix ; quant au bellâtre Letitbix, moi pas comprendre (“let it be”?), pas davantage que le Romain Papounus…???
    Goscinny avait plutôt choisi des noms en -ine pour ses Gauloises, mais pas toujours, cf. Falbala. L’ado rebelle Adrénaline, centre du récit, est bien campée, avec ses moues fiérotes et sa révolte envers l’esprit guerrier des “vieux” dont ceux-ci réclament qu’elle soit l’instrument. Elle se rattache aux jeunes femmes fortes sans homme des albums récents, tel l’équipage féminin dans la course Transitalique. Pour Goscinny, créateur des années 1960, les femmes étaient soit de jolies poupées comme Falbala, soit des matrones fortes en gueule s’imposant à leur conjoint comme Bonnemine (et il a simplement combiné les deux avec Cléopâtre). De ce point de vue le destin gnangnan d’Adrénaline est assez décevant, mais bon, fallait bien une fin.
    J’ai remarqué un peu trop de notices explicatives sur les réalités romano-antiques. Il me semble que Goscinny n’en usait que pour faire un gag, et en les intégrant au fil narratif.
    Bref, à mon avis, album distrayant, oui, excellent non.

    Xanatos
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    Xanatos le #509936

    Merci pour ta critique de Astérix: la fille de Vercingétorix

    Ta critique un peu mitigée sur la dernière aventure en date du petit gaulois rejoint celles très partagées que j’ai lu dans la presse et divers sites spécialisées: cet album, sans être mauvais, n’est pas pour autant exceptionnel et incontournable non plus.

    Est ce que l’album parle davantage de Vercingétorix ?

    Car à l’époque de Goscinny, outre le fait qu’il était l’idole du “petit village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur” on le représentait uniquement comme celui qui déposait ses armes aux pieds de César, tantôt de manière comique (Astérix le Gaulois, Le Bouclier Arverne) tantôt dramatique (Le Domaine des Dieux si ma mémoire ne me trompe pas).

    Tant mieux si Adrénaline a un caractère bien trempé (les diverses illustrations que j’ai vu d’elles laissait augurer en effet qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds), même si d’après ce que tu dis, sa destinée finale soit décevante.

    Pour ma part, je n’ai pas encore franchi le pas et je n’ai toujours lu à ce jour aucun album du tandem Jean-Yves Ferri/Didier Conrad.

    Sinon, j’ai quelques difficultés avec le dessin de Conrad. Non pas que celui ci soit un piètre dessinateur ou que son trait soit moche, loin, très loin de là !

    Mais je trouve que son dessin n’a pas l’élégance, la magnificence du graphisme de Uderzo.

    Albert Uderzo est un véritable Dieu du dessin, sûrement l’un des plus grands dessinateurs de BD au monde et le début des années 70 (Le Devin, Astérix en Corse) jusqu’à la fin des années 80 (Astérix chez Rahazade où il est au sommet de son art) constitue l’apogée artistique de celui ci.

    Disons que ce que je trouve admirable et fascinant dans le dessin de Uderzo, c’est qu’il est à la fois magnifique, détaillé et incroyablement énergique.

    Le trait de Conrad est très dynamique et je ne nie pas les efforts titanesques qu’il fait pour se rapprocher du dessin de ce géant du 9e art, mais je le trouve plus épuré, moins détaillé que celui de son illustre modèle.

    Et les belles femmes de Uderzo n’ont pas le même charme sous sa plume: Madame Agecanonix qui est une femme extraordinairement belle sous le trait de Uderzo paraît plus banale quand elle est dessinée par Conrad…

    Après au sujet du fait que tu aies lu ce dernier album sans l’acheter, pour être franc, j’avais fait pareil que toi pour le calamiteux Le Ciel lui tombe sur la tête et bien m’en a pris, tant cet album était catastrophique et mal écrit en plus d’être une critique maladroite, déplacée et honteuse envers les manga et les comics…

    Je ne fait pas partie des lecteurs rejetant en bloc le fait que Uderzo ait poursuivi seul la série suite au décès de son ami Goscinny, et, au même titre que ce cher Bub, j’estime que ses premiers albums solo sont dignes de l’âge d’or du tandem qu’il formait avec son ami tant ceux ci étaient respectueux de l’esprit de la série. Astérix chez Rahazade étant selon moi non seulement le meilleur album solo de Uderzo mais aussi l’une des toutes meilleures aventures de Astérix.

    Mais j’estime qu’il s’est essoufflé au cours des années 90 et La Galère d’Obélix marqua le déclin de ce monument du 9e art qu’est Astérix.

    Après, oui, la sortie de La fille de Vercingétorix est un véritable rouleau compresseur commercial, la promotion faite autour de cet album est impressionnante et on le voit partout, tant dans les librairies que les fnacs ou encore les kiosques…

    Veggie11
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    Veggie11 le #509937

    Pour moi Astérix est mort en 1977, même si j’aime bien encore quelques albums post-Goscinny. Tout d’abord parce qu’effectivement, comme le rappelle Xanatos, Uderzo atteint le sommet de son art au moment où il reprend la saga en solitaire. On voyait déjà des prémices avec ”Astérix chez les Belges” ou même ”Astérix en Helvétie”, mais c’est bien durant cette période qu’il propose son meilleur style de dessin. Et s’il y avait une chose à sauver parmi les albums solo, c’est bien le dessin d’Uderzo.

     

    Concernant la reprise… je ne la lirai pas. Déjà parce que je n’ai jamais pardonné à Uderzo les derniers albums à partir de ”La Galère d’Obélix”, ensuite parce qu’Astérix n’est pas une BD dont je raffole (en tout cas moins que lorsque j’étais enfant/pré-ado), enfin parce que le duo Ferri-Conrad est pieds et poings liés, retenus en otage par Albert et Anne. Et ça m’énerve, parce que Conrad, je l’aime bien. Jadis, lorsque je lisais les vieux Spirou des années 70, je l’ai découvert, lui et son comparse Yann, sous la rubrique ”Carte blanche”, où, alors jeunes étudiants, ils proposaient leurs premières œuvres. J’aimais déjà le dessin de Conrad, assez maladroit certes, mais entraînant. Le voir désormais réduit à faire du sous-Uderzo m’invite donc à boycotter ces albums (je ne peux même pas dire ”leurs” albums).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 5 ans et 2 mois par Veggie11 Veggie11.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #509940

    Xanatos, Veggie, vous m’ôtez les mots de la bouche ! Tout à fait du même avis, et le dernier album que j’ai lu était Astérix chez Rahazade, car malgré la cruelle absence de Goscinny, c’était un beau travail. Grands amis dès 1951, Uderzo et lui se connaissaient à fond et donc pendant un temps je pense que le premier restait imprégné de l’esprit décapant du second. C’est vrai Xanatos que le dessin de Conrad perd un peu de la souplesse / richesse d’Uderzo, mais ce dernier est très âgé maintenant. Ah, Yann et Conrad ! J’en ai lu beaucoup jadis, et en parlant de décapant ça l’était ! Yann a sorti une série Les Libellules avec Hardy, sur un groupe de filles-scouts embarquées dans la débâcle de 1940, récit déjanté quoique étayé sur l’Histoire et ne respectant à peu près rien, parfaitement impubliable en nos jours dégoulinants de moraline. Et quand j’ai vu Yann pour me le dédicacer en lui demandant pourquoi la suite ne venait pas, il m’a répondu que tout le monde leur était tombé dessus en les accusant de tous les noms et que donc la série, en plein cliffhanger de l’an 1942, ne s’achèverait pas.
    A propos de Vercingétorix, Xanatos, justement on aurait aimé dans l’album sur sa fille (hypothétique) un peu plus de présence rétroactive. Et franchement, autant son torque semble au début investi d’un grand rôle sacré (exact dans l’Histoire pour les torques), autant ensuite il est hors course !! La fin est cruche, émargeant aux sermons actuels obligatoires… Néo-Flower Power. On se croirait en 1970.

    Geoff34
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    geoff34 le #510022

    Couverture du denier numéro de Spirou, qui rend hommage à Philippe Tome, dessiné par Bruno Gazzotti et Janry
    https://image.noelshack.com/fichiers/2019/45/3/1573053671-tome.jpg

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #510334

    Blake et Mortimer

    Désolé, c’est très parisien comme événement, mais les fans de la série d’E.-P. Jacobs devraient bien aller voir cette expo “Scientifictions” au Musée des Arts et Métiers, fascinant en soi et trop méconnu.
    On y trouve bien sûr une biographie de E.-P. Jacobs, ses pages d’albums les plus célèbres, mais aussi bien d’autres choses. On constate qu’en dessinateur de mode en 1931 il était assez faible (notamment sur la longueur des bras masculins ou féminins !). La bonne idée du Musée, qui dispose d’incroyables machines et engins bourrés de manettes, de voyants et d’ampoules des années 1930 à 1960, a été d’en exposer à côté des planches de SOS Météores et du Piège Diabolique. Ces machineries énormes (spectromètres, radars, condensateurs, goniomètres…) stupéfient par leur éloignement colossal – dans tous les sens du mot – de la technologie numérique et miniaturisée actuelle, qui les rend totalement obsolètes et leur confère même une aura énigmatique, incompréhensible, monstrueuse ainsi que l’ont bien compris le genre “Steampunk”, et Schuitten & Peeters…
    En fin de visite, ne manquez pas la salle aux six écrans où l’on diffuse de courtes et passionnantes interviews, de François Schuitten justement, de Marion Montaigne, auteure des BD sur Thomas Pesquet notre cosmonaute, mais aussi des excellents “Tu mourras moins bête”. Un astrophysicien nous explique pourquoi le “voyage dans le temps” n’a aucun sens scientifique. La directrice de “Science et Avenir” et de “La Recherche”renchérit, et fait remarquer la stupéfiante absence de femmes dans les albums de “Blake et Mortimer”. On a ironisé sur l'”homosexualité” de nos deux héros, et de Tintin et Haddock, de Spirou et Fantasio, d’Astérix et Obélix, mais ça n’a aucun sens, presque tous ces auteurs étant mariés sans problèmes. Jusqu’à la grande révolution des moeurs en 1965 / 1967, la BD occidentale exclut les femmes de façon quasi-“musulmane” et c’est tout, aucune homosexualité ne joue sur le tabou car elle est plus réprimée encore dans un cas comme dans l’autre. Exception unique au monde : le Japon, Osamu Tezuka et autres ignorant presque tout de cette névrose puritaine 1945-1965, expliquée par… personne à ma connaissance !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #517440

    En ce temps de confinement, désastre mondial économique et culturel évidemment, je me sens d’esprit nostalgique. Je viens donc de lire un bon vieux Lucky Luke : L’Escorte.
    C’est un des très bons albums des aventures de notre cow-boy, et il représente la suite de Billy the Kid.
    Souvenez-vous : ce dernier est au pénitencier, condamné à 1247 ans de bagne. Il lui en reste 1245 à tirer, mais une ville du Nouveau-Mexique, Bronco Pueblo, le réclame pour le juger d’un délit commis là-bas. On demande à Lucky Luke de l’escorter ; il accepte, simplement pour prouver à Billy qu’il “dit des bêtises” en prétendant s’échapper en chemin. Tout au long de l’album, Luke continue à traiter le petit bandit en gamin mal élevé menacé d’une fessée, ainsi qu’il a conclu le précédent récit “Billy the Kid”. Malencontreusement dans chaque bourgade rencontrée l’apparition de Billy terrorise la population, qui se met à lui obéir aveuglément. Dans le but d’une part de son butin un desperado “de peu d’envergure” (de son propre aveu :-)), Bert Malloy, se livre à plusieurs tentatives pour faire échapper Billy à Luke, mais il rate toujours, source de gags excellents et brillamment variés. Et le meilleur gag se situe au final : arrivé à la ville où il doit être jugé, Billy s’annonce, habitué à voir les rues se vider instantanément : or la population au contraire s’attroupe, l’étouffe presque : “Qu’il est petit ! Qu’il est laid ! Qu’il est rigolo ! c’est donc ça, Billy the Kid ?”
    Comme le veut la logique comique, le délit est dérisoire (naguère Billy a parqué son cheval à un endroit interdit) et le petit malandrin n’est condamné qu’à 5 dollars d’amende. “Je veux bien payer, mais je n’ai pas d’argent, laissez-moi sortir, le temps que j’attaque une banque”.
    Le retour au pénitencier se fait par une ellipse, bien imaginée par Goscinny.
    Comme dans le récit antérieur, l’orgueil cynique de Billy à représenter le Mal incarné et l’effroi des gens ordinaires est parfaitement décrit… et ridiculisé par Luke, qui refuse invariablement de le prendre au sérieux (ainsi que toute la ville de Bronco Pueblo).
    La vie du vrai Billy the Kid est très éloignée de sa légende de tueur de plus de 20 personnes avant ses 22 ans, âge où il est tué, très lâchement d’ailleurs, par Pat Garret. En fait on ne peut guère lui attribuer que 8 meurtres, dans des conditions à peine illégales vu les contextes. Mais il a créé son malheur en y rajoutant beaucoup devant les journalistes avides de presse à sensation ! Devenant dès lors un ennemi public (et un commode bouc émissaire du désordre de l’Ouest).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #522115

    Je suis à nouveau chez Lucky Luke : Les Collines Noires, album de 1963 un peu oublié. J’en avais un vague souvenir très amusé.
    Le curieux de cette oeuvre, c’est qu’il ne serait pas possible de la publier aujourd’hui.
    En effet, il s’agit clairement d’une apologie du colonialisme,sur lequel on tire à boulets rouges de nos jours.
    Lucky Luke à Washington est missionné par le Sénat comme guide de 4 savants dont le but sera de vérifier que le territoire du Wyoming, qui est hors colonisation et attribué aux Cheyennes, est exploitable pour des colons blancs et “peut être ouvert à la civilisation”. Un seul sénateur, Stormwind, s’oppose à cet objectif, non par souci de préserver les droits des Cheyennes, mais en les présentant comme de féroces tueurs (en réalité il mène secrètement un juteux trafic d’armes et d’alcool avec eux). La commission du Sénat propose à Luke de “gagner la confiance et l’amitié des Cheyennes”. Dans la réalité on sait quel sort tragique ils retirèrent de cette confiance !!
    Les Noirs à Washington sont présentés seulement comme serviteurs et porteurs, et avalent les “r” en parlant. Les Indiens parlent, eux, avec un langage imagé “primitif” (“les bâtons qui crachent les cailloux de plomb”, etc.).
    Pour compléter le tableau politiquement des plus incorrects, Lucky Luke se roule une cigarette, l’allume et fume pendant toute une page, à la réunion de la commission sénatoriale. Il garde une clope au bec tout au long de l’album, même en se réveillant à 6h du matin !
    Bull Bullets, le trafiquant et desperado qui essaie de faire échouer la mission développe aux Cheyennes un argumentaire contre la colonisation de peu de force : plus le droit aux armes, ni de chasser le bison, les fils prendront les coutumes des Blancs, plus le droit de boire de l'”eau de feu”. Les Indiens ne réagissent violemment que sur ce dernier point (encore aujourd’hui, l’alcool est prohibé dans les réserves indiennes).
    Les savants et Luke en démontrant la nocivité de l’alcool vont donc aisément convaincre les Cheyennes que la civilisation, elle, est bonne pour eux. La fin nous apprend d’ailleurs que le fils du chef, Petit Roquet, aboutira grâce à elle à une chaire de professeur à l’université de Vienne.
    Bien sûr, Goscinny et Morris étaient parfaitement conscients des drames provoqués par la marche en avant de la colonisation, simplement ils estimaient en jouant sur ces faits historiques pouvoir réussir un album des plus comiques (et en effet !!), et ne se donnaient pas du tout pour rôle de victimiser les Indiens ou les Noirs. Il n’est d’ailleurs pas faux que certains Amérindiens sont parvenus à des sommets culturels ou économiques grâce aux études…
    Les 4 savants valent le détour et fournissent de nombreux gags, comme le fameux duel à l’épée entre le gros tueur Nebraska Kid et le Pr. Frankenbaum…:-).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524728

    Peau d’Homme,

    Excellent “roman graphique” comme on dit, applaudi et primé de partout en ce moment, alors que malheureusement son auteur, Hubert, venait de se suicider à 49 ans !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524729

    Je vais y revenir, c’était juste un test pour vérifier que mon compte a bien été rétabli, ouf !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524733

    Donc, Peau d’Homme, par Hubert, scénariste, et Zanzim, dessinateur.

    Vous verrez un peu partout l’album sur les présentoirs de BD vu le succès critique.

    Nous sommes à Florence en pleine Renaissance, avec claires allusions au “David” de Michel-Ange et à la crise religieuse iconoclaste et puritaine sous la dictature du moine fanatique Savonarole (1498). Une jeune fille de bonne famille, Bianca, va être mariée par ses parents à un “bon parti”, Giovanni ; il n’a rien de détestable a priori, mais Bianca n’a fait que l’apercevoir depuis sa fenêtre et ne parvient pas à se résigner à son ignorance totale sur lui. Bien sûr ses amies et sa mère, mariées elles-mêmes par arrangement familial, lui représentent que cela n’a pas la moindre importance : on tire un assez bon ou assez mauvais numéro, puis on s’occupe des enfants, le mari vit sa vie bien différente, voilà tout, c’est le destin multimillénaire des femmes. Mais sa marraine la comprend, puis lui révèle un secret : dans un coffre, elle possède une peau masculine dans laquelle Bianca nue va pouvoir se glisser, devenant ainsi un très affriolant jeune homme, dont même l’attribut sexuel fonctionne ! Ce “Lorenzo” va donc pouvoir suivre partout Giovanni, qui n’est pas du tout indifférent à son charme d’ailleurs ! La situation va devenir d’autant plus complexe que parallèlement le frère de Bianca, Angelo, prêtre puritain et brillant orateur, réussit à changer toute la ville en haut lieu de la répression de toutes les déviances, des décolletés et impudeurs, imposant le port du voile aux femmes. On pense évidemment à la condition féminine et homosexuelle dans certaines civilisations, et aussi à la confusion si banale entre un prétendu “antisexisme” et le puritanisme, cette névrose. Par ailleurs, l’évolution de Bianca est adroitement décrite, et une libération heureuse achève le récit.

    Il est affligeant, vu le succès de cet album, que Hubert n’ait pas pu le connaître, son suicide précédant cette réussite. Il est aussi l’excellent auteur de Miss Pas Touche, saga dont les 2 premiers albums, formant un arc complet, méritent aussi des applaudissements. A ne pas rater !

    Geoff34
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    geoff34 le #525239

    https://cdn.discordapp.com/attachments/749649721752027206/819881957126438932/Couv_282050.jpg
    Une BD dont je suis tombé par hasard dans un magasin à Montpellier, l’auteur Elric Dufau est assez récent dans le monde de la BD, Witchazel fait un peu pensé à Raymond Macherot (Sibylline) et au Disney des années 30 (le design très cartoon du chat Pristi).
    en parallèle, l’auteur étudie beaucoup la bande dessiné et il a fait un article sur les comparaison entre Shochan no Boken et les BD Franco-Belge comme Tintin et Spirou
    http://marsam.graphics/shochan-no-boken/

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    Veggie11
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    Veggie11 le #525261

    Le style est très plaisant et ça rappelle effectivement certains Macherot, ainsi que d’autres séries animalières de Spirou plutôt oubliées (Woufi, publié dans les années 70). Merci pour la découverte, je vais me pencher dessus !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525330

    Oh mais oui, moi aussi j’aime  beaucoup le graphisme, et ces habitations-arbres ! Merci de la trouvaille Geoff34 !

    La Sirène des Pompiers

    A nouveau une BD de Hubert, dessinée par Zanzim, tout comme Peau d’Homme.

    C’est la réédition d’un album de 2006, en hommage à Hubert, RIP…

    Il s’agit d’un double jeu de mots, car la Sirène en est bien une, et non un engin sonore hurlant, et les pompiers sont les peintres académiques, qu’on surnommait ainsi.

    Cette sirène sans nom vit au large de la Bretagne avec sa mère et ses soeurs, mais ayant trouvé dans des épaves de bateaux des revues illustrées sur la vie parisienne, elle rêve de s’y rendre. Elle remonte donc le cours de la Seine et découvre la capitale de 1883. Un peintre “pompier” méprisé et déprimé, Gustave Gélinet, veut se suicider et se jette d’un pont… dans les bras de la Sirène qui passait dessous. Ebloui, il en fait son modèle et son amante, l’installant dans un vaste aquarium. Son nouveau tableau, qui la représente avec le soin minutieux académique, crée un choc au Salon et l’opinion des critiques d’art s’inverse : c’est la gloire pour Gustave Gélinet ! Bien sûr les choses ne tardent pas à se compliquer, puis à se gâter… L’album montre à quel point les académiques, critiques et peintres dont Gustave, méprisent les impressionnistes, l’avant-garde (toutefois ce n’était plus vraiment le cas en 1883). Par ailleurs ceux-ci n’acceptent pas non plus la Sirène, créature étrangère à leurs sujets : la vie moderne, les gares, les jardins et paysages ordinaires. Hubert pose habilement la question du Beau en art, sans trancher entre les deux camps. Mais surtout il suit sa Sirène, qui n’a sa place nulle part. On peut penser qu’elle est un reflet du regretté Hubert qui a mis fin à ses jours (d’ailleurs Gustave se suicide pour de bon). Vie contradictoire ? Il était gay, mais visiblement prenait pour héroïnes non des hommes mais des femmes fascinantes de beauté et de courage, Miss Pas Touche, la Sirène, Bianca …

    Xanatos
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    Xanatos le #525811

    Billy the Cat tome 1

    Billy the Cat tome 1: l’intégrale

    De Stephen Desberg (scénario) et Stefan Colman (dessins)

    J’ai donc pu découvrir enfin depuis le début ce classique de la BD franco belge des années 80 et 90… Et j’ai adoré. 😀

    Cette intégrale fait réellement honneur à l’oeuvre, car, outre la qualité du papier, les pages bonus sont passionnantes et on en apprend beaucoup sur le parcours artistique de Stefan Coleman. On découvre qu’il fut très influencé par Raymond Macherot et André Franquin, notamment dans la manière de dessiner les animaux et, Franquin ainsi que Yves Delporte lui firent passer un petit “bizutage” qui avait marqué Colman !

    Au sujet de l’histoire en elle même qui débute par le récit Dans la peau d’un chat (si l’on ne tient pas compte de l’intéressent récit “pilote” de 1981), Billy est un jeune garçon méchant, agressif, égoïste et borné, qui, en voulant fuir un libraire, est victime d’un accident de la route… et meurt !

    Deux animaux anthropomorphes le manipulent une fois qu’il est arrivé au ciel et acceptent qu’il revive… mais ce dont Billy ne se doutait pas c’est qu’il allait être réincarné en chaton lors de son retour sur Terre et à la vie !

    Bien sûr, il sera complètement dérouté par son nouveau mode de vie, même si le sympathique (et très mythomane) Monsieur Hubert, un chat très distingué et cultivé le prendra sous son aile.

    Nous faisons la connaissance dans cette première aventure de l’infâme Sanctifer, autrement plus menaçant et dangereux que l’empoté du dessin animé. Il fait penser à un démon tentateur qui veut inciter Billy à rejoindre “le côté obscur” et se montre réellement cruel et impitoyable envers quiconque se met en travers de son chemin.

    L’aventure suivante Le destin de Pirmin est certainement l’une des histoires les plus touchantes de Billy the Cat.

    Billy et monsieur Hubert font la connaissance de Pirmin, un ours vivant dans un cirque qui déteste cet environnement dans lequel il est opprimé, martyrisé par ses maîtres humains et est raillé par plusieurs animaux dont deux hyènes aussi méprisantes qu’antipathiques. Billy épris de pitié pour cet ours gentil et sympathique l’aidera à accomplir son but: retrouver ses montagnes natales… Même si Monsieur Hubert ne l’entend pas de cette oreille, estimant que cet ours sera un boulet ! Ils seront accompagnés dans leur périple par Chacha une chatte bienveillante et compatissante.

    J’aime énormément cette histoire que je trouve attendrissante et chaleureuse.

    On éprouve de la compassion envers ce pauvre Pirmin désireux de retrouver ses racines et se rapprocher de la nature pour échapper à ce cirque qui le fit tant souffrir… Mais on a aussi de l’empathie pour Billy qui est nostalgique de l’époque où il était un petit garçon et qui est las d’être un chat… Le moment où Billy et Pirmin se réconfortent mutuellement est sans nul doute le passage le plus émouvant de l’histoire.

    De plus si Pirmin est doux et sensible, si il est repoussé dans ses derniers retranchements, il peut se montre bestial et sauvage envers quiconque veut faire du mal à ses amis !

    La scène où, fou de rage, il s’attaque aux chiens qui ont voulu s’en prendre à Billy est forte et inoubliable !

    Et puis l’histoire offre une réflexion intéressante sur la nécessité (ou non) de réintroduire des animaux sauvages dans la nature si ceux-ci ont toujours vécu en captivité.

    Enfin, L’été du secret qui est le troisième album de la saga est sûrement le plus poignant que j’ai lu jusque là étant donné que Billy retrouve… sa petite soeur bien aimée.

    En dépit du fait qu’il l’embêtait souvent du temps où il était un humain, il l’aimait vraiment et c’était réciproque. La pauvre petite est d’ailleurs très malheureuse car elle est le souffre douleur de sales gamins dans une colonie de vacances et n’a du réconfort qu’auprès de l’écharpe de son frère qui lui manque horriblement.

    Une superbe histoire: les retrouvailles entre Billy et sa soeur sont véritablement chargées en émotion pure, et le récit devient encore plus touchant quand sa soeur réalise que ce chaton est bel et bien Billy !

    On a aussi un superbe morceau de bravoure avec Billy défendant vaillamment sa soeur contre un gorille fou, dangereux et menaçant !

    Billy the Cat est véritablement une superbe série, illustré de main de maître par Colman et superbement raconté par Desberg, l’oeuvre étant tour à tour sombre, mélancolique, mais aussi drôle, chaleureuse et émouvante…

    J’ai par ailleurs commandé le deuxième et dernier tome de l’intégrale pas plus tard qu’hier. Il me tarde de relire L’oeil du maître qui est d’une noirceur ahurissante et qui a de superbes scènes d’action (le combat violent opposant Saucisse l’ancien chien de Billy contre des rats à la solde de Sanctifer).

     

     

    Geoff34
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    geoff34 le #525813

    en parlant de Billy The Cat, j’ai une anecdote particulière puisque j’ai trouvé un numéro de Kid Comics, une édition BD lancé par Dupuis dans les années 90 dans un format économique, cette BD se trouvait dans des déchets balancé dans la rue, je l’ai récupéré et ce numéro contient une courte histoire Saucisse le Terrible, je ne regrette pas de faire ce genre de trouvaille par harsard
    https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/310I-sJZN4L._BO1,204,203,200_.jpg

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