Billy the Cat tome 1: l’intégrale
De Stephen Desberg (scénario) et Stefan Colman (dessins)
J’ai donc pu découvrir enfin depuis le début ce classique de la BD franco belge des années 80 et 90… Et j’ai adoré. 😀
Cette intégrale fait réellement honneur à l’oeuvre, car, outre la qualité du papier, les pages bonus sont passionnantes et on en apprend beaucoup sur le parcours artistique de Stefan Coleman. On découvre qu’il fut très influencé par Raymond Macherot et André Franquin, notamment dans la manière de dessiner les animaux et, Franquin ainsi que Yves Delporte lui firent passer un petit “bizutage” qui avait marqué Colman !
Au sujet de l’histoire en elle même qui débute par le récit Dans la peau d’un chat (si l’on ne tient pas compte de l’intéressent récit “pilote” de 1981), Billy est un jeune garçon méchant, agressif, égoïste et borné, qui, en voulant fuir un libraire, est victime d’un accident de la route… et meurt !
Deux animaux anthropomorphes le manipulent une fois qu’il est arrivé au ciel et acceptent qu’il revive… mais ce dont Billy ne se doutait pas c’est qu’il allait être réincarné en chaton lors de son retour sur Terre et à la vie !
Bien sûr, il sera complètement dérouté par son nouveau mode de vie, même si le sympathique (et très mythomane) Monsieur Hubert, un chat très distingué et cultivé le prendra sous son aile.
Nous faisons la connaissance dans cette première aventure de l’infâme Sanctifer, autrement plus menaçant et dangereux que l’empoté du dessin animé. Il fait penser à un démon tentateur qui veut inciter Billy à rejoindre “le côté obscur” et se montre réellement cruel et impitoyable envers quiconque se met en travers de son chemin.
L’aventure suivante Le destin de Pirmin est certainement l’une des histoires les plus touchantes de Billy the Cat.
Billy et monsieur Hubert font la connaissance de Pirmin, un ours vivant dans un cirque qui déteste cet environnement dans lequel il est opprimé, martyrisé par ses maîtres humains et est raillé par plusieurs animaux dont deux hyènes aussi méprisantes qu’antipathiques. Billy épris de pitié pour cet ours gentil et sympathique l’aidera à accomplir son but: retrouver ses montagnes natales… Même si Monsieur Hubert ne l’entend pas de cette oreille, estimant que cet ours sera un boulet ! Ils seront accompagnés dans leur périple par Chacha une chatte bienveillante et compatissante.
J’aime énormément cette histoire que je trouve attendrissante et chaleureuse.
On éprouve de la compassion envers ce pauvre Pirmin désireux de retrouver ses racines et se rapprocher de la nature pour échapper à ce cirque qui le fit tant souffrir… Mais on a aussi de l’empathie pour Billy qui est nostalgique de l’époque où il était un petit garçon et qui est las d’être un chat… Le moment où Billy et Pirmin se réconfortent mutuellement est sans nul doute le passage le plus émouvant de l’histoire.
De plus si Pirmin est doux et sensible, si il est repoussé dans ses derniers retranchements, il peut se montre bestial et sauvage envers quiconque veut faire du mal à ses amis !
La scène où, fou de rage, il s’attaque aux chiens qui ont voulu s’en prendre à Billy est forte et inoubliable !
Et puis l’histoire offre une réflexion intéressante sur la nécessité (ou non) de réintroduire des animaux sauvages dans la nature si ceux-ci ont toujours vécu en captivité.
Enfin, L’été du secret qui est le troisième album de la saga est sûrement le plus poignant que j’ai lu jusque là étant donné que Billy retrouve… sa petite soeur bien aimée.
En dépit du fait qu’il l’embêtait souvent du temps où il était un humain, il l’aimait vraiment et c’était réciproque. La pauvre petite est d’ailleurs très malheureuse car elle est le souffre douleur de sales gamins dans une colonie de vacances et n’a du réconfort qu’auprès de l’écharpe de son frère qui lui manque horriblement.
Une superbe histoire: les retrouvailles entre Billy et sa soeur sont véritablement chargées en émotion pure, et le récit devient encore plus touchant quand sa soeur réalise que ce chaton est bel et bien Billy !
On a aussi un superbe morceau de bravoure avec Billy défendant vaillamment sa soeur contre un gorille fou, dangereux et menaçant !
Billy the Cat est véritablement une superbe série, illustré de main de maître par Colman et superbement raconté par Desberg, l’oeuvre étant tour à tour sombre, mélancolique, mais aussi drôle, chaleureuse et émouvante…
J’ai par ailleurs commandé le deuxième et dernier tome de l’intégrale pas plus tard qu’hier. Il me tarde de relire L’oeil du maître qui est d’une noirceur ahurissante et qui a de superbes scènes d’action (le combat violent opposant Saucisse l’ancien chien de Billy contre des rats à la solde de Sanctifer).