Citation (bub @ 30/06/2010, 10:53)
Là encore, tout est caricaturé à l'extrême […..] tout ça est peut-être lié au fait qu'on a démantelé la tour Eiffel car elle ne répondait plus aux normes écologiques (et c'est là que cette BD bascule dans le délire, et pourtant je suis certain que les auteurs étaient fiers de cette trouvaille).
Bien vu, Bub, il y a comme cela des idées qui peuvent paraître vachté originales (on a souvent montré en S.-F. la Tour Eiffel en ruines, mais jamais totalement démantelée), encore faut-il que le contexte leur permette la crédibilité.
Parmi les défauts de ces BD, même s'ils ne sont pas les seuls que tu signales, il y a une sorte de “moralisme” gnan-gnan, insistant, bavard même sans grands discours, “bien-pensant”, qui est agaçant et même nuisible, je le crains, pour un vrai sens éthique. Je me demande si là n'est pas l'explication du succès quand même étonnant qqpart du manga en France. Car les Japonais, c'est l'éthique en actes, et le questionnement réel là-dessus, rarement la “démonstration” toute prévue et doctrinaire de ce qui est le Bien et le Mal, selon mon sentiment des choses. Le Français, lui, il sait tout d'avance, il a des listes avec des noms pour les Salauds et pour les Bons.
L'été, c'est pour moi la saison de quelques BD franco-belges (quand même). Cette semaine, les doigts de pied en éventail sur un transat de ma terrasse du onzième étage, loin au-dessus de la foultitude grouillante des 7 milliards de larves humaines, j'ai lu les 5 volumes de la saga Kenya de Léo et Rodolphe. Excellent ! ah je le savais bien, que j'étais d'une race supérieure extra-terrestre, même si je ne sais pas comment reprendre ma forme originelle à onze tentacules.
Située pendant les débuts de la Guerre Froide, l'histoire se déroule donc au Kenya sur fond d'apparitions d'animaux monstrueux préhistoriques, mais aussi sur fond de lutte des “services”, et se boucle de façon très cohérente.
Les créatures sont superbes, impressionnantes, effarantes. Là-dessus Léo a du génie !!
L'Américain Remington, écrivain connu, cynique, macho-alcoolo, fou de chasse au gros est évidemment un sosie d'Hemingway, et donne de la puissance au récit, mais l'héroïne Kathy Austin est très bien campée aussi, et leurs dialogues du coup sont pêchus et savoureux, pas du tout “gnan-gnan” comme si souvent et comme je le disais plus haut. Une héroïne plus réussie que la molle Kim des “sagas du futur” de Léo, Aldébaran et Antarès.
Ne ratez pas Kenya, et Namibia, vol. 1 paru, très bien parti, et qui renoue avec Kathy Austin.