J’en suis à cinq épisodes de Pennyworth et je confirme, très très bonne came ! J’avais de bons a priori, mais honnêtement je ne pensais pas que ce serait aussi bon.
Chacun de ces épisodes a été écrit par Bruno Heller lui-même et c’est une écriture terriblement efficace. Tous les personnages, même les salauds, et bon sang y en a un paquet, sont diablement attachants, à l’image de Bet Sykes (interprétée par Paloma Faith, si Jack Bannon a des airs de David Tennant elle ressemble beaucoup à Billie Piper), qui s’impose lentement mais sûrement dans la série comme un perso incontournable.
Durant les années 60, sous fond de lutte entre deux factions extrêmistes (droite et gauche), la société de la corneille et la ligue des sans-nom, qui embrasent l’Angleterre dans une guerre civile au sein de laquelle s’immisce le gouvernement américain avec la CIA, on suit l’histoire du jeune Alfred Pennyworth, ancien combattant des SAS qui créé sa propre compagnie de sécurité avec ses deux frères d’arme Bazza et Daveboy. Il fera la rencontre de Thomas Wayne puis de Martha Kane, tous deux au service de la CIA en mission secrète à Londres, qui monnaiyeront ses services, en tant que garde du corps, et plus si affinité.
Chaque épisode dépasse les cinquante minutes, mais elles passent aussi vite qu’un épisode de Cobra Kai. Il est très difficile de ne pas s’attacher à ce grand éventail de personnalités hautes en couleurs et jamais prévisibles (Daveboy, Bet, Alfie aussi, ses parents, Martha, et la liste s’allonge à chaque épisode).
Esthétiquement aussi, c’est superbe. La société londonienne des années 60 est aussi réaliste que fictive : les rues londoniennes sont pleines de carcans remplissant leur office, tandis que les cabarets sont pleins de danseuses affriolantes en “tenue légère” qui se trémoussent sur des chansons modernes (remaniées), le contraste est aussi saisissant que captivant ! Le tout fait irrémédiablement penser à la Gotham de la série éponyme du même Bruno Heller, tout aussi intemporelle.
Attention toutefois, les esprits sensibles sont prévenus, beaucoup de sévices corporels, de torture, de têtes plombées de grosses cartouches à courte portée, de mutilation, etc… Si les personnages ont tendance à s’exprimer dans un langage soutenu très british (hormis deux-trois exceptions, hein Daveboy ! 😆 ), le décalage avec leurs actes est d’autant plus saisissant !
Un très bon cru, les réticents au “name dropping” de Gotham n’auront pas beaucoup d’occasion de se plaindre, Pennyworth repose essentiellement sur son héros proto-majordome. Certes on y rencontre les deux parents de Bruce, mais rien d’illogique. C’est une série qui se suffit à elle-même, qui se construit son propre univers et qui le fait foutrement bien. Encore une fois l’écriture de Bruno Heller fait des merveilles.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead