Je vais pas être plus original que vous deux ! ^^
Épisode 100.
– Est-ce qu’il y a du sport dedans ?
– Quelle question ! Y a que ça. Bagarre, duels, torture, vengeance, géants, monstres, poursuites, évasions, grand amour, miracles…
– Ça n’a pas l’air trop mal, je vais essayer de rester éveillé.
Prêt à tout pour remporter la victoire face à Dai, Vearn sacrifie son corps pour tenir tête au Draconien. Le petit héros est dépassé, mais l’épée du Dragon de son père Baran apparaît face à lui.
Dai no Daibôken se termine avec ce centième épisode, et à l’image d’autres oeuvres de fantaisie comme l’univers de Tolkien, le monde de Berserk ou encore celui de Princess Bride, on se dit qu’on aurait aimé passer un peu plus de temps dans cet univers, aller voir ce qui se passe dans telle partie du monde, découvrir de nouvelles civilisations, traverser d’autres épreuves avec les héros…
Cette légère frustration, c’est ce qui fait la marque des oeuvres fortes. Peu importe le support, on veut rester un peu plus longtemps dans ce monde, avec ces personnages, on veut les garder près de nous. On sait que ce ne sera pas éternel, mais c’est tellement passionnant, tellement bien écrit, dessiné, filmé, raconté, qu’on veut s’y attarder, cinquante ans, cinq minutes, cinq secondes, “comme un éclair” même. On se retrouve comme Dai, on ne veut pas quitter ce monde qu’on aime tant.
C’est frustrant mais aussi marquant, à vie, alors quitte à laisser ce monde de côté on y revient tout de même, on repart du début et on découvre des petites choses qui nous ont échappé, des détails a priori insignifiants mais qui prennent un autre sens une fois toute l’oeuvre dévoilée. Et même après avoir parcouru encore et encore cet univers, on trouve un nouveau moyen d’y prendre plaisir, on partage, on fait découvrir, on transmet aux nouvelles générations, et l’univers continue de vivre et d’émerveiller.
Dai no Daibôken m’accompagne depuis la diffusion de sa première adaptation au Club Dorothée il y a maintenant 28 ans. Il m’a fait découvrir l’univers des Dragon Quest, une de mes séries de RPG préférées si ce n’est ma préférée, mais c’est avant tout son propre monde qui m’a happé et envoûté, ses personnages (au premier rang desquels se trouve Pop), sa mythologie, sa magie, ses aventures, ses combats, ses intrigues, ses rebondissements, ses enjeux.
Cette nouvelle adaptation ne partait pas forcément gagnante à mes yeux malgré sa réalisation plus qu’honnête. Les musiques n’avaient pas la puissance des thèmes de Kôichi Sugiyama, la censure sur certains combats et certaines situations légèrement olé olé du manga m’exaspérait, et la rapidité à laquelle l’histoire avançait dans sa (grosse) première partie m’empêchait de réellement m’investir dans une histoire que je connais pourtant par coeur.
Heureusement, la situation s’est largement améliorée. Toujours un peu de censure sur le côté fripon nippon (on bannit le moindre plan culotte ou nichon qui dépasse) mais au moins le sang rouge coule. À la musique, Yuki Hayashi a vraiment trouvé ses marques et composé des thèmes iconiques qui restent en tête. Et surtout, l’histoire a trouvé son rythme, et bien que toutes les scènes du manga n’ont pas été adaptées (et je ne parle pas seulement des passages olé olé), l’intrigue est devenue bien moins précipitée.
Au final, cette nouvelle adaptation animée de Dragon Quest – Dai no Daibôken a su rendre un bel hommage à ce shônen majeur des années 90, certes consensuel par certains aspects, mais l’essence est là, les thèmes forts aussi, et les seiyû ont redonné vie à ces personnages si marquants. La pérennité est assurée.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead