Dix ans d'anime
En 1990, j'avais 11 ans et j'entrais au collège ; j'étais donc devenu grand et il était donc temps de laisser tomber les dessins-animés et les BD qui avaient bercées mes années de primaire. Donc, adieu Club Do et ses animateurs débiles ; en plus ça tombait bien, Juliette Je t'Aime, Bioman et Les Chevaliers du Zodiaque c'était fini (ou alors ça commençait à se répéter avec l'arc de Posseidon).
Tout va pour le mieux pendant un an ou deux où je m'adonne à d'autres passions et plonge de plein pieds dans d'autres vices jusqu'à ce que le grand, le seul, l'unique, Nicky Larson vienne me remettre sur le droit chemin, accompagné par le toujours très en forme Son Goku qui commençait à jouer dans des séries Z et le/la très sympathique Ranma.
A cette époque, je me souviens aussi avoir été très marqué par la série Alfred Kwak, notamment le passage où un des amis d'enfance du héros, rejeté par les autres pendant son enfance, parvient à prendre les rênes du pays et imposer un pouvoir totalitaire (ce personnage, appelé Dolf, est d'ailleurs une référence évidente à Hitler).
En Guyane où j'habitais à l'époque, on n'avait pas La 5, ni le Club Do du matin ; c'est donc au hasard des programmes de vacances et des programmes bouche-trou que je tombe sur mes deux anime de mecha fétiches : Patlabor et surtout Robotech (ou plus précisément Macross). Je n'ai pratiquement vu qu'un épisode de chaque et ait dû attendre 2003 pour voir Robotech au complet ; pour la série TV de Patlabor je n'ai pas eu l'occasion de revoir un épisode depuis.
En 1993, je déménage en France métropolitaine ; mais comme j'entre en internat, je ne regarde pratiquement plus le Club Do que pendant les vacances et passe à côté de la fièvre Dragon Ball Z et ne sera donc pas un "gagabalien". Mais de toutes façons, je n'aimais pas la tournure qu'avait pris DBZ et ses combats sans fin ; par contre Sailormoon c'est plutôt pas mal dis donc !
A la même époque cependant, j'achète mon premier manga : Ranma 1/2 et suis impressionné par sa mise en page et sa narration très différentes des Tintin et Boule & Bill que je lisais jusque là.
Peu de temps après, en partie parce qu'ils en avaient parlé dans les pages anime/manga de Player One et un peu par hasard, j'achète mon premier numéro d'Animeland à la librairie Toutencartoon à Toulouse :
En 1995, pendant la fête du cinéma, je peux enfin voir un film de Miyazaki sur grand écran : Porco-Rosso ; le copain avec qui j'y suis allé n'a pas spécialement aimé alors que moi je suis emballé. Je me jette sur la VHS quand elle sort et fais voir le film à tous les gens que je connais.
Le Club Do s'arrête vers 1996 mais de toutes façons il n'y avais plus grand chose d'intéressants dedans et puis leurs histoires de chameaux me tapaient sur le système. Moi à cette époque je suis à fond dans les Chroniques de la Guerre de Lodoss (en même temps que je passe mes mercredi après-midi et certains week-end à jouer à ADD avec des amis), les OAV de Black Jack et Iria.
A la même époque, je découvre enfin Akira, Macross – Do You Remember Love ? (je n'ai jamais acheté la VHS car j'attendais une hypothétique sortie en VO…), Macross Plus (que je laisse tomber après le premier épisode , mais je me rattraperais pendant l'été… 2009), The Cockpit (superbe), le premier film de Patlabor (génail), Les Ailes d'Honnéamise (j'attends toujours une version DVD ou BD digne de ce nom) et bien-sûr l'indispensable Urotsukidoji (enfin, pas le premier mais le II) ; pas trop ma tasse de thé mais c'était regardable.
Sérieux, corrigez-moi si je me trompe mais j'ai l'impression que tous les mecs de ma génération qui ont regardé un autre "manga" (sic) que DBZ ont au moins maté Urotsukidôji. Quand je pense que ma prof de philo – une toute jeune diplômée très sympathique au demeurant – passait son temps à casser DBZ, je me demande ce qu'elle aurait dit en voyant cette oeuvre tentaculaire….
Quand Tsunami en avait parlé au printemps 95 dans son supplément sur les nouveautés à venir ; ça m'avait vaguement intrigué, quand Animeland y consacre un long articles sur deux numéros successifs à la rentrée 96 ; je n'ai qu'une envie c'est de voir Neon Genesis Evangelion.
Ce sera chose faite à partir de début 97 avec les fameuses VHS de Dynamic Visions et leur jaquette dépliables remplies d'infos sur la série. J'ai été impressionné par ce monstre appelé "ange" qui arrête les missiles avec ses mains ; encore plus impressionné par ce robot violet à tête de monstre que pilote le héros ("Quoi? Un oeil !?") ; j'ai eu de la peine pour cette fille couverte de bandages qui essaie péniblement de se relever de son brancard pour retourner au combat ; j'en ai eu aussi pour cette peste rousse quand vers la fin de la série, elle ne parvient plus à se faire obéir par sa machine ; je me suis attaché à cette adulte immature mais qui sera la première à se montrer vraiment amicale avec le héros (et puis elle a une voiture cool). Et puis surtout, je me suis un peu reconnu dans Shinji Ikari et je n'étais visiblement pas le seul puisqu'il arrivera second meilleur perso masculin (derrière Ryô Saeba quand-même) dans les Anime Grand Prix Français des années 97 et 98.
Pendant l'été, France 3 a la bonne idée de rediffuser de vielles séries ; c'est ainsi que je peux enfin voir le dernier épisode d'Ulysse 31 et que je découvre Albator 84 au milieu de mes révisions pour le bac.
La dernière VHS d'Eva sort en 99, la fin tant controversée me plaît ; je ne ressens pas le besoin d'aller plus loin….
Je suis les conseils d'AL et j'enchaîne avec la première K7 de Vision d'Escaflowne ; je ne suis pas trop emballé par les trois premiers épisodes qu'elle contient et ne poursuit pas l'expérience. Plus tard, la diffusion sur Canal + me fera changer d'avis (et puis cette musique de Yoko Kanno quand-même).
Ce doit être à la même époque que M6 commence la diffusion de Gundam Wing mais la série m'a l'air tellement fade comparée à Eva que je ne dépasse pas trois ou quatre épisodes.
Petit à petit, on a aussi droit aux longs métrages ; j'évite soigneusement ceux de DBZ et m'enthousiasme pour Ghost in the Shell ; mon coeur se brise quand Seita s'élance sur les barres parallèles pour distraire sa petite soeur dans Le Tombeau des Lucioles mais je suis encore une fois émerveillé quand je peux enfin voir un autre film d'Hayao Miyazaki : Mon Voisin Totoro en VHS (mon cadeau d'anniversaire pour mes 20 ans) que j'irai voir au cinéma ensuite.
Enfin, l'année 1999 et cette décennie qui aura vu se développer ma passion pour les anime et les manga se termine en beauté avec la sortie à quelques semaines d'intervalles de deux films remarquables : Perfect Blue et Jin-Roh ; fait exceptionnel, ce dernier est sorti en France avant même de sortir au Japon. Accessoirement, Jin-Roh sera aussi mon premier DVD.
La princesse attendra l'entrée dans le troisième millénaire pour débarquer en France mais on en reparlera peut-être plus tard.
edit : J'ai oublié de citer Serial Experiments Lain que j'ai dû voir vers 1999 ; cette série était très originale à son époque mais elle ne m'a apparemment pas tant marquée que ça à l'exception du design d'ABe.
[Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
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