Nous avons donc pu voir avec mon ami Yupa hier Yuki et le secret de la montagne magique réalisé par Tadashi Imai…
Personnellement, j’ai passé un bon moment, ce long métrage est sympathique, agréable et vraiment charmant. 🙂
On s’est toutefois accordé à nous dire Yupa et moi et nous rejoignons les propos de ta fiche Veggie que le film accuse techniquement son âge.
Nous sommes loin par exemple de l’animation virtuose de Lupin III – Le Château de Cagliostro sorti deux ans plus tôt ou de celle, absolument magnifique et magistrale de Cobra-le film sorti un an après.
Mais le film est graphiquement loin d’être déplaisant. Après tout, le character design a été confié à nul autre que le grand Tetsuya Chiba, le légendaire co-créateur du mythique manga Ashita no Joe qui est un monument du 9e art et pilier de la culture Japonaise ! 😀
D’ailleurs, une des amies de Yuki ressemble physiquement à la petite Sachi dans Ashita no Joe.
L’histoire est assez simple: les grands parents de Yuki qui sont des entités divines constatent avec effroi que des pillards s’en prennent à des villageois innocents et ils confient comme tâche à leur petite fille de les aider pendant un an.
Nous avons vu par ailleurs le film en VOSTFR, et nous fûmes stupéfaits d’apprendre de la bouche des grands parents de Yuki que les bandits volent les denrées des paysans mais abusent des jeunes filles ! Il y est dit explicitement que des femmes se sont faites violer !
On a réalisé qu’en dépit du fait que ce long métrage vise originellement un jeune public, les parties les plus sombres et sordides de la guerre n’ont nullement été éludés dans le récit afin de ne pas froisser les enfants.
Au sujet de Yuki, j’ai apprécié le personnage: elle est gentille et douce mais néanmoins pleine de bonne volonté et ne supporte pas l’injustice.
Mais, étonnamment, malgré ses belles qualités, j’ai trouvé notre héroïne étonnamment “lisse”. Il faut dire que presque à la même époque, on a eu droit à des héroïnes autrement plus charismatiques et fascinantes telles que l’adorable, émouvante et fascinante Nausicaä de Hayao Miyazaki.
Les petits enfants et les paysans sont globalement bien plus haut en couleurs et attachants que Yuki. Cette dernière est par ailleurs surtout active au début du film (où elle terrasse à l’aide de son cheval le chef des pillards) et à la fin où elle affronte carrément un dieu !
On remarque, que, tout au long du récit, les villageois doivent livrer divers combats: ils affrontent tour à tour des bandits, des samouraïs (nullement glorifiés ici et présentés comme des opportunistes égoïstes) ainsi qu’un seigneur féodal manipulateur et tyrannique du nom de Goemon, n’ayant aucunement la grandeur d’âme et la noblesse de Goemon Ishikawa, que ce soit celui qui a réellement existé ou bien le loyal compagnon et ami de Lupin III.
On a aussi droit à quelques passages émouvants et très tristes tels que
Spoiler
la mort du chef, après qu’il ait refusé les directives de Goemon, le pauvre fut lapidé par les sbires de ce dernier et succomba peu après à ses blessures
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Le film faisait penser à ce grand classique de Akira Kurosawa Les 7 samouraïs.
En fait, à bien y réfléchir, Yuki a surtout permis aux villageois de se galvaniser, elle était le symbole de leur résistance face aux envahisseurs et aux tyrans et qu’ils devaient lutter contre l’oppression dont ils étaient victimes.
Elle représentait le catalyseur de l’action.
Lors du dénouement du long métrage, on constate que les paysans sont devenus autonomes et qu’ils pourront dorénavant voler de leurs propres ailes.
Le film me fit penser à ce vieux proverbe très pertinent: “Donne un poisson à un homme, il mangera un jour, apprends lui à pêcher, il mangera toute sa vie”.
Yuki et le secret de la <b>montagne magique</b> vise certes un jeune public, mais l’histoire, bien que très simple, se laissait suivre avec plaisir, arrive à monter crescendo dans la tension et le suspense et savait parfois faire preuve d’audace visuelle, certains effets de style lors des batailles étaient réussis.
Un joli film que je suis content d’avoir vu au cinéma 🙂 .