Zou, à mon tour.
"Bonjour, et bienvenue à cette nouvelle édition d'un post de la rédaction "On ice", le journal qui ne vous laisse pas de glace. Au programme aujourd'hui: un compte rendu spécial Japan Expo, avec notre dossier économie et social, un reportage exclusif sur le dessous des costumes des cosplayeuses, et nous terminerons avec notre envoyé culturel très spécial.
Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, cette information dramatique: une fournée de cookies a été lamentablement ratée, trop fade et cuite dans un four inapproprié à la pâtisserie. Nous observerons une demi-ligne de silence en signe de deuil.
………………………..
Merci de votre patience. Et maintenant, le dossier économico-social, par Hubert Basalte.
"Le pèlerinage à Japan Expo brasse brasse chaque année des foules de visiteurs. Comment ceux-ci organisent-ils leur visite et avec quel argent budget? Nous nous approchons discrètement d'un groupe d'adulescents de passionnés:
-Moi, ça va, j'ai de la chance, je suis hébergé par un hôtel. Mais bon, 'y'en a d'autres, ils doivent payer une chambre chez des proches…
-Moi, j'ai payé un euro de plus l'entrée! Et on n'a jamais vu ça: tous les ans, c'est pareil, ça augmente!
-Fallait la prendre directement ici, t'aurais payé le prix normal. 'Fin, moi, j'ai payé le prix normal…
-Grmblrmgn, dernière année grmblmgnhgnh Japan Expo, grmgnhmbnnh…
La hausse des prix n'est en effet pas pour plaire à tout le monde, et de nombreux mécontents le firent savoir. Il faut également noter qu'entre le billet d'entrée, le déplacement, la nourriture et l'hébergement, sans compter les divers gadgets et les objets de culte que tout fidèle doit acquérir, Japan Expo représente un investissement de plus en plus conséquent."
Merci beaucoup Hubert pour ce reportage… hum… consistant. Un peu de légèreté, maintenant, avec nos révélations exclusives comme nous l'avons promis sur les dessous des cosplayeuses, et nous donnons la parole à notre reporter très stylée, Gertrude Mortaise. Gertrude?
-Oui, Sharbett, c'est un reportage exceptionnel, puisque je me trouve avec rien de moins que Miss Banquise, Akiko_12, qui a a bien voulu nous accorder une interview sur ce qu'elle porte aujourd'hui. Akiko, bonjour!
-Bonjour Gertrude *pose, flash photo*
-Akiko, vous cosplayez actuellement dans une sublime robe bleue à volants, garnie de dentelle.
-Oui, c'est exact. Mais celle de demain sera encore plus folle!
-Alors, Akiko, vous êtes une passionnée de cosplay, cela signifie que vous confectionnez vous-même vos robes, est-ce exact?
-C'est exact. J'achète le tissu, je patronne, je découpe et je couds.
-Incroyable! Et comment obtenez-vous le bouffant de la jupe?
-J'ai une crinoline en dessous. Pour ça, il faut faire gaffe à acheter assez de tissu pour bien la recouvrir.
-Vous la faites vous-même, elle aussi?
-Non, je l'achète dans les boutiques de robes de mariée.
-Ce n'est pas difficile, pour s'asseoir?
-Non, il faut juste remonter un peu les cerceaux et s'asseoir au milieu. Sinon, on se retrouve avec la jupe sur la tête, et c'est pas vraiment le but!
-Merci beaucoup, Akiko_12! C'était Gertrude Mortaise, sur "Le dessous des cosplayeuses".
Merci beaucoup, Gertrude, pour cette interview, qui, j'en suis sûre, en fera rêver plus d'un. Une page de culture, maintenant, avec Gilberte Catachrèse, devant la scène principale de Japan Expo. Gilberte?
*bruits de spectateurs de salle de concert*
-Oui, …Shar……
-On vous entend très mal, Gilberte!
-Oui, je m'éloigne un peu du public, Sharbett. Comme vous pouvez l'entendre, ici, c'est la folie, c'est extraordinaire, en trois Japan Expo de ma vie, je n'ai jamais, mais alors jamais vu ça.
-Certes, mais que se passe-t-il?
-Je viens d'assister à un show exceptionnel, un artiste de grand talent vient de nous livrer une prestation musicale de toute beauté, le public est en délire et ne cesse de l'acclamer, certains même manifestent pour son établissement en France. Ce jeune Japonais fait des reprises de Bob Dylan dans sa langue maternelle. D'après ses dires, cela fait trente ans qu'il est dans le métier, mais nul doute que, lorsque son premier album sortira dans les bacs, la J-pop n'aura qu'à bien se tenir.
-Et quel est le nom de ce jeune prodige dans le métier depuis trente ans?
-Il s'appelle Naoki Urasawa, retenez bien ce nom, Naoki Urasawa, et non Laurent Voulzy comme j'ai pu l'entendre ici, et c'est vraiment ze personne tou follow sur tous les réseaux. Ce monsieur ne limite pas ses talents à la chanson, il dessine aussi, et ses planches montrent souvent un très grand sens de l'humour absurde. Il a hélas commencé sa carrière comme faussaire à l'âge de cinq ans en signant ses dessins "Tezuka", mais tout porte à croire qu'il s'est amendé aujourd'hui: le Maître lui a pardonné et lui a confié la reprise d'une de ses séries "Astro".
-Gilberte, ce n'est pas un chanteur, c'est un mangaka, et un admirateur de Tezuka, pas un faussaire.
-Ah bon? Elle est drôlement mauvaise, son interprète, alors.
-Comme votre foi, Gilberte, mais merci beaucoup pour… euh… avoir dit assez de mots pour remplir votre reportage.
Avant de refermer ce journal, voici quelques news en bref.
Nael Hitengo, trop pressé, n'a pas pu s'attarder autant que ses petits camarades l'aurait voulu. Une rencontre est espérée pour discuter plus longuement (et accessoirement, lui faire payer l'affront de prendre d'autres engagement quand Nous, nous sommes là).
Kuronoe, esclave d'un patron despotique, n'a lui, tout simplement pas pu venir: nombreux furent les Pingouins déçus par cet imprévu.
Un lâche attentat à l'arme blanche a été perpétré sur la personne d'Ami. Au lieu de lutter à la loyale contre lui en chantant d'inoffensives chansons à la guitare sèche, un samouraï a cru judicieux de faire usage de son arme. Nous sommes toujours sans nouvelles d'Ami au moment où nous tapons ces lignes, mais toutes nos pensées l'accompagnent.
Des Romains de l'Antiquité ont été aperçus dans la convention. Une enquête est en cours pour déterminer si la faille spatiotemporelle dont est régulièrement victime le héros de "Thermae Romae" est contagieuse. Si oui, des précautions telles que l'intensification de l'enseignement de toutes les langues mortes et vivantes seront mises en place par le ministère de l'Education nationale.
C'est la fin de cette édition, merci à vous de l'avoir suivie, merci surtout de l'avoir rendue possible grâce à votre conversation, ou, d'un point de vue plus juste, à vous, tout simplement. Toute sensation de déjà dit ou de déjà entendu pendant ce post n'est absolument pas une coïncidence."