En attendant la suite de la série TV 2014, je me suis vue les OAV Jojo ! Petit récapitulatif de mes impressions de manière générale et pour mieux distinguer les différences de style, je vais séparer ces 2 parties. Par contre, pour me faciliter la tâche, je vais prendre la chronologie des épisodes selon l’ordre de DI, à savoir d’abord les OAV 2000 puis les OAV 1993.
Partie 2000 : Malgré les grosses coupes dans le scénario, l’histoire se suit sans ellipse ni impression qu’il manque des informations cruciales. Les scénaristes ont fait en sorte que les nouveaux personnages introduits plus tard dans le manga (comme Polnareff) fassent une apparition précoce qui ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe. Les chapitres ”centraux” du manga sont adaptés le plus fidèlement possible pour permettre l’avancée du scénario et le développement des personnages, le seul souci pour moi étant le changement d’Enya, assez inutile à mon sens, qui se présente désormais sous l’apparence d’une jolie jeune femme alors qu’elle restait constamment une grand-mère dans le manga. À aucun moment il n’est dit si cette possibilité de rajeunir est un pouvoir lié à son Stand, même si on peut bien le croire. Mais dans le fond, hormis les doutes liés à l’identité de leur ennemi, ce changement n’apporte pas grand-chose. On a plutôt l’impression que ce rôle fut modifié pour l’attribuer à une jeune seiyû débutante.
<span data-offset-key=”1mf13-0-0″><span data-text=”true”>En résumé, bon choix de chapitre malgré les énormes raccourcis et cette légère perte du road movie initial (vu que les arrêts à Hong-Kong, Singapour et le Pakistan sont éludés). Par contre j’ai un gros soucis avec l’ambiance de manière générale : certes, Araki ne fait pas dans les Bisounours, mais l’ambiance de son manga est de manière générale dans l’exagération, les couleurs pop et les poses surréalistes. Les OAV 2000 sont clairement de leur époque, cette période 2000-2006 environ où il était de ”bon ton” de proposer des (ré)adaptations d’héros classiques à la sauce ”mature” à coup d’ambiance sombre, univers sombre, gore et scènes horrifiques. J’avais déjà regretté ce parti-pris avec les OAV de Captain Harlock – Endless Odyssey, qui datent de la même période à peu près, alors même qu’Harlock est avant tout un personnage croyant en l’homme bon et courageux et en l’espoir d’un avenir meilleur. Ici dans Jojo 2000, c’est exactement pareil (trop sombre, trop de noir/marron) et hélas ça se répercute aussi sur le nouveau design des personnages.</span></span>
<span data-offset-key=”6893d-0-0″><span data-text=”true”>Design 2000 : Bon, je vais pas mentir, c’est vraiment pas très beau… Polnareff est le seul à avoir un design tout à fait correct et raccord avec le style Araki, les autres c’est vraiment moyen moyen (voire môche). Par moment, j’avais l’impression que Jôtarô avait une coupe à la DBZ et ce n’est pas en faveur de DBZ que je dis ça ^^ Quant à ce pauvre Kakyôin, c’est selon qui le dessine (car oui ses traits changent constamment entre les scènes); je me doute bien qu’Hayama aurait du mal avec ce personnage qui dénote des autres (c’est le seul qui anticipe le futur design contemporain d’Araki), mais il y avait quand même moyen de faire mieux et d’ailleurs les OAV 1993 essayaient de faire mieux.
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Partie 1993 : partie plus courte, donc nouvelle introduction sur l’origine du masque et quelques informations rapides sur la quête du groupe Jojo. J’avais beau être prête pour affronter la rupture à l’épisode 8 et avoir lu cette partie intégrale en manga, c’est assez ”choc” les premières minutes ^^ Cela dit, une fois le choc passé, on passe un très bon moment dessus. Déjà le design m’est plus sympathique, on retrouve mieux le trait d’Araki et même s’il y a toujours quelques soucis (Kakyôin est hélas encore victime du syndrome ”Ça dépend qui me dessine), dans l’ensemble les personnages sont plus jolis à regarder. Ici, pas d’ambiance sombre pour faire ”mature”, on est dans un décor plus lumineux tout en conservant l’aspect gore. Concernant le gore au passage, j’avais quand même l’impression que les OAV 2000 étaient plus censurées que celles de 1993; peu d’hémorragies et de scènes macabres dans celles de 2000, alors qu’ici le sang coule à flots (même plus que dans le manga !). La réalisation est également plus inspirée, Kitakubô oblige; dans les OAV 2000, je trouvais la mise en scène assez fade, pas désagréable mais plutôt lambda. De plus, tout l’humour du manga a été pratiquement éludé, Polnareff étant le seul désormais à faire des blagues (mais qu’est-ce qui est arrivé à Joseph ?! Ces ”Oh No!!!” ont complètement disparu !). Le problème des ces OAV 1993 réside plutôt dans leur faible nombre d’épisodes : 4 épisodes pour la partie Egypte, combat Dio compris, ça laisse une impression d’inachevé… Pourtant, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit purement d’adaptation promotionnelle. Elle a son charme, son propre style et ses moments forts ; je ne regrette absolument pas d’avoir pu découvrir – 17 ans après les autres certes – cette première adaptation.
Un petit mot sur le doublage français tout de même : dans son ensemble c’est une sympathique VF assez bien dirigée pourvue de dialogues percutants souvent plus drôles que les répliques de la version originale. Si l’humour visuel a disparu dans l’anime, la VF redonne quelques touches bienvenues d’humour verbal aux personnages. Les personnages secondaires sont parfois assez caricaturaux (un peu à la Ken le survivant), mais sinon les personnages principaux sont sérieusement doublés. Jacques Albaret propose un Jôtarô assez proche du manga original, avec une voix légèrement plus jeune et moins grave que celle de son seiyû, sans que ça ne sonne bizarrement. Jérôme Pauwels retranscrit parfaitement le joyeux Polnareff et adapte très bien son timbre lors de scènes plus sérieuses, Pierre-François Pistorio campe un Kakyoîn touchant (sa dernière scène est superbe) et il emploie d’ailleurs un ton plus proche de celui qu’il avait à l’époque de ”Juliette je t’aime”. Pascal Germain fait tout à fait le job sur Abdul (appelé Avdol dans la VF et la VOST, pourquoi ?) et François Siener est correct sur Joseph, même si hélas son jeu est quelque peu victime des changements narratifs sur le personnage (trop sérieux).