Les liens du sang

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Posté dans : Manga & BD

  • Takeda-Shingen
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    Kuronoe le #525567

    Ola les amis, je profite d’un passage ici bas pour vendre mon petit coup de coeur du moment, Les liens du sang de OSHIMI Shuzo (les fleurs du mal, happiness tout çà)

    Ce titre est absolument dérangeant. C’est la relation toxique entre une mère (très) perturbée et son fils Seiichi, jeune adolescent. La mère ultra possessive étouffe complètement le jeune garçon qui, de son côté, tâche de découvrir la vie aux côtés des enfants de son âge, il commence même à fréquenter une fille. Mais les réactions de sa mère face à ce qu’elle estime être un abandon sont totalement flippantes. Et ce jeune adolescent torturé entre son amour (on devrait plutôt parler de loyauté) envers sa mère et son envie de sortir de ce carcan étouffant, est complètement paumé.

    Le dessin est très particulier. Pas de trame, pas d’ordi, tout est au crayon, c’est brut, sombre et tend à nous plonger dans une ambiance étouffante et haletante. La narration est parfaite et chaque fin de tome nous tient en haleine. je pense qu’OSHIMI a, là, atteint son climax et, pour ma part, jamais un titre ne m’a encore autant fasciné. l’immersion est totale.

    Et on pourrait discuter finalement de la thématique sous-jacente, de la condition de mère au foyer au Japon qui est encore une vraie réalité aujourd’hui. Ces femmes n’existent que pour leur enfant et le jour où ceux-ci leur échappent, elles perdent tout… Outre les pétages de plomb d’Akiko (la mère), il y a, à mon sens, un fond de réalisme dans ce récit à découvrir d’urgence.

    Xanatos
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    Xanatos le #525568

    La couverture est visuellement superbe, c’est un enchantement pour les yeux, que ce soit au niveau des expressions faciales de la mère et de son bébé que les couleurs qui sont vraiment somptueuses.

    En revanche, l’histoire a l’air franchement glauque, qui démontre, une fois de plus, qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Cette mère, qui semble de prime abord, douce, gentille et attentionnée est complètement folle, perturbée et trop possessive envers son fils.

    Je ne pense pas acheter ce manga dans l’immédiat, car, en ce moment, je préfère lire des oeuvres “feel good” et je fuis pour l’instant tout ce qui est trop étouffant et anxiogène.

    Je préfère pour le moment poursuivre la lecture de titres comme Arte (avec cette formidable artiste peintre ayant trouvé une voie lui permettant de s’épanouir) ou l’excellent Golden Kamui que tu nous a chaudement recommandé, et on ne te remerciera jamais assez de nous l’avoir fait découvrir, tant cette série déchire ! 😀

    Après, si cette série est très violente, elle est aussi heureusement très très drôle, désamorçant avec brio la tension de certains passages et elle est également instructives sur les moeurs et coutumes des gens qui vivaient à cette époque…

    Veggie11
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    Veggie11 le #525569

    Les Liens de Sang est un très bon titre, la psychologie perturbée de cette mère est d’autant plus angoissante qu’elle est très crédible et j’en ai déjà rencontré des femmes de cette trempe. Mais comme Xanatos, je suis actuellement dans une période où je préfère m’évader dans des titres reposants et fantaisistes, j’ai donc mis Les Liens de sang en pause (mais je ne l’ai pas abandonné pour autant).

    Takeda-Shingen
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    Kuronoe le #525570

     ou l’excellent Golden Kamui que tu nous a chaudement recommandé, et on ne te remerciera jamais assez de nous l’avoir fait découvrir, tant cette série déchire !

    Tu vois, je te conseille un titre tous les 4 ans et tu es heureux ^^

    Du coup fais moi confiance sur celui-là aussi

    En revanche je vous comprends les loulous et c’est pas forcément un titre qui respire la joie de vivre (mais je compense avec Blue Giant en fait (je suis un fan absolu de Ichizuka depuis Vertical, et lui c’est l’optimisme et le positivisme incarnés)

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525687

    Les Liens de Sang est un très bon titre, la psychologie perturbée de cette mère est d’autant plus angoissante qu’elle est très crédible et j’en ai déjà rencontré des femmes de cette trempe. Mais comme Xanatos, je suis actuellement dans une période où je préfère m’évader dans des titres reposants et fantaisistes, j’ai donc mis Les Liens de sang en pause (mais je ne l’ai pas abandonné pour autant).

     

    L’amie Sharbett est une grande fan de ce titre et m’a prêté le volume 1, très dérangeant en effet quoique puissant. Je n’ai pas  été tenté de  continuer, pour la même raison que toi, cher Xanatos, d’autant que le contexte actuel ne me pousse pas vers le glauque.

    Je ne pense pas du tout, cher Kuronoe, qu’il y ait là quoi que ce soit de “japonais”, comme toi Veggie je crois le cas universel. D’ailleurs je viens de lire un livre de témoignages actuels de trente femmes connues, de Marianne Faithfull à Anne Hidalgo, et bon nombre d’entre elles quand elles en ont développent un amour de leur(s) enfant(s) très exclusif, voire peut-être étouffant ! C’est aussi très ancien, voir la marquise de Sévigné avec sa fille… (“Je ne serais pas arrivée là si…” par Annick Cojean, Livre de Poche 2018 / 2019). Les femmes seules avec enfant(s) pullulent en France, l’homme a tendance à se carapater, lui…

    Takeda-Shingen
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    Kuronoe le #525691

    aaaaaah, on va pouvoir discuter (^^)

    Je pense qu’il y a malgré tout dans ce titre un background très japonais, ce n’est pas tant la question de l’amour parfois étouffant ou excessif de la mère pour son enfant (çà c’est universel effectivement), mais plus largement la question de la condition de la femme au foyer japonaise (du moins la version traditionnelle).

    Et tu sais mieux que moi pour avoir plus d’expérience du terrain qu’encore aujourd’hui, certes çà tend à s’améliorer (quoique en campagne …), beaucoup de femmes japonaises, une fois mariées, cessent d’avoir leur existence propre et vivent pour leur famille. Si tu leur retires ce à quoi elles se sont exclusivement consacré pendant des années, il y a perdition (et je pense que c’est le background de ce titre, mais c’est mon interprétation, faudrait interroger Oshimi-san)

     

    (ah et bisous à Claire et à Gregoire au passage (on ne voit plus personne, le bon vieux temps me manque)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans par Takeda-Shingen Kuronoe.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans par Takeda-Shingen Kuronoe.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525699

    Cher Kuronoe, discutons un peu, oui, mais ne disputons pas :

    Marié 15 ans à une Japonaise décédée en 2005, et après pas loin de 15 séjours au Japon (en général un peu plus d’1 mois, aller aussi loin pour 2 semaines ça vaut pas le coup), j’ai constaté que les jeunes femmes amies de la mienne vivent exactement comme les Françaises, et presque toutes travaillent, mariées ou pas, avec enfants ou pas. Il y a au Japon encore plus de crèches et de structures de garde d’enfant qu’en France. Seules les vieilles générations, par exemple les parents de Yuki, voient l’épouse rester au foyer, et de nos jours surtout pour garder leurs petits-enfants dont la mère travaille, encore une fois exactement comme ici. J’ajoute que dans les couples à l’ancienne, devenus très rares, où seul le mari travaille, la tradition impose qu’il remette tout son salaire à sa femme, qui lui donne alors son argent de poche du mois. Car c’est l’épouse qui a le rôle de gérer tout le budget familial (on le voit parfaitement dans Nos Voisins les Yamada, entre autres), et c’est l’apprentissage de base des filles depuis toujours.  Bien sûr aujourd’hui les filles ont une scolarité et des études complètement analogues à celles des garçons. Je crois que peu de Français accepteraient de verser tout leur salaire à leur épouse pour ne recevoir que leur argent de poche ! Non, assez de conneries de la part de féministes ignares ou gauchistes, qu’elles dénoncent plutôt la Chine, où les femmes sont des riens du tout ! (La Corée ne vaut pas mieux, j’y ai fait deux séjours).

    Anecdote : chez les parents de Yuki (mon interprète, à cause de mon faible niveau de japonais) j’ai un jour demandé à sa mère si le fait que son mari rentre tard, l’obligeant à lui servir un dîner vers 21 h, ne la gênait pas. Elle a répondu “Au contraire ! Comme ça je ne l’ai pas sur le dos, cet idiot, et je peux sortir tard avec mes copines !” Il était là et a simplement rigolé. Après son taf, bien sûr il allait de soi qu’il aille boire un coup avec ses clients ou fournisseurs (car petit entrepreneur de construction). Il y a des connasses pour trouver que ces moeurs sont tragiques pour la femme ! Je le répète : qu’elles jettent rien qu’un coup d’oeil dans 150 autres pays !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525731

    Ce qui m’intéresse ce serait que tu précises la situation de la mère dans Les Liens du sang, car certes c’est une psychopathe, mais il peut y avoir une cause. Claire et Grégoire vont bien, et je les ai invités chez moi à 2 reprises, masqués comme moi et entre deux confinements. On ne prend aucun risque car nous connaissons des cas tragiques de Covid, je suis stupéfait d’ailleurs par le nombre de pithécanthropes qui se mettent le masque sous le menton. Je sais bien où ils pourraient se le mettre pour que ça soit tout aussi utile…

    Takeda-Shingen
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    Kuronoe le #525747

    Cher Kuronoe, discutons un peu, oui, mais ne disputons pas :

    Bien sûr que non, après tant d’années !!

    Disons que mon ressenti est assez différent, mais c’est aussi une question de perception ou de compréhension.

    Le profil de la mère est assez délicat à cerner dans les liens du sang puisque dans cette oeuvre tout est suggéré (c’est du Yoshimura Akira avec des dessins) et je pense que tu aurais une autre interprétation du personnage.

    Mais le personnage de la mère apparaît comme ayant été mariée très jeune, a accouché très vite, s’est pliée à la contrainte des relations avec la belle-famille pour laquelle elle n’a pas nécessairement d’affection, elle s’est concentrée sur le confort de sa famille et lorsque son fils lui échappe, on sent que tout le ressentiment accumulé pendant des années commence à éclater, tous les regrets refont surface d’un seul coup et, elle même avoue clairement qu’elle n’est pas heureuse et a sacrifié sa vie. Donc son fils doit au moins lui être reconnaissant et lui rester fidèle. C’est l’idée des 8 premiers tomes.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans par Takeda-Shingen Kuronoe.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans par Takeda-Shingen Kuronoe.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527605

    Je connais un cas, cher Kuronoe : une femme de 55 ans qui se maria tôt, à Hokkaido, et dut subir durement le dragon domestique (la belle-mère). Ces dernières dans le monde rural traditionnel, considèrent que leur “devoir” est de “dresser” leur bru en ménagère “accomplie”.  Cette femme eut un fils, finit par divorcer (le mari ne la soutenant jamais) mais hélas son fils dont elle obtint la garde lui reprocha amèrement d’être responsable du ménage brisé… Mais bon, c’était il y a longtemps, dans un trou de Hokkaido. La vie est bien différente dans les grandes villes du reste du Japon, et les campagnes se vident là-bas, comme ici. J’admire la puissance du premier tome de ce manga, et comme Xanatos son beau dessin, mais la mère est nettement effrayante…

    Sharbettt
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    Sharbettt le #527610

    Hiiii, un topic sur Les liens du sang ! Nous sommes donc deux en France à kiffer cette série, merci Kuro !

    J’ai une théorie sur ce titre : c’est un manga d’horreur et la mère joue le rôle du monstre. Dans le premier tome, j’avais été frappée par ces gros plans inquiétants, ces visages aux yeux très noirs, aux gencives et dents fort détaillées. Il s’en dégage quelque chose d’inquiétant. Et les gestes inoffensifs, affectueux deviennent gênants. Les hachures, les silhouettes inquiétantes me paraissent relever du registre horrifique. Mais je me trompe peut-être^^°

    En fait, j’ai l’impression qu’Oshimi fait s’exprimer la mère par le langage non verbal en jouant sur les gros plans et les cadrages. Le baiser que Seiko donne à son fils n’est pas une marque d’affection, c’est une marque d’infantilisation et de possession. Et dès le début, j’ai pensé « oh làlàààà, leurs prénoms commence par la même syllabe, je sens arriver le truc chelou ».

    Quant au background japonais… je ne sais pas. Pour l’anecdote, Tev, un youtubeur expat’ que j’affectionne pour ses vidéos sans angélisme sur le Japon, connaît des couples qui n’ont pas de… vie de couple. J’approuve dans le sens où le père est complètement absent et où elle mène une vie de femme au foyer. Je n’approuve pas dans le sens où des mères abusives, il y en a partout.

    En revanche, j’ai plutôt l’impression qu’elle a eu et gardé son enfant pour compenser ce qui ne va pas dans sa vie. Seiichi n’est pas un fils, il est sa poupée, une chose qui lui appartient, parce que sans lui elle est complètement seule et ce serait insupportable. Sa famille et ses proches n’en sont pas : elle les méprise. Elle rêve d’un lien indéfectible, absolu pour soigner son isolement et l’impose à Seiichi, qui est conscient de la solitude de sa mère, d’ailleurs. Elle crée une bulle pour se couper du monde et force son fils à rester avec elle pour ne pas rester seule dans ladite bulle.

    Il y a un sujet aussi que le manga explore et je lui en suis bien reconnaissante : la difficulté d’interagir avec les autres, l’angoisse qu’ils inspirent. Quand ils sont insupportables, tu fais quoi ? Peux-tu dire à ta mère que ses bisous te gênent ? Ben non, ce ne sont que des bisous. Peux-tu dire à ton cousin qu’il est relou ? Ben non, c’est ton aîné et tu vas être taxé de sensiblerie. Peux-tu dire aux potes qu’ils sont pénibles ? Ben non, tu vas être traité de rabat-joie… Comment veux-tu rester calme indéfiniment dans cette situation ? Comment veux-tu apprendre à réagir et t’affirmer de façon mesurée ? Bah tu peux pas. Et Seiichi justement ne peut pas, cette paralysie va avoir de lourdes conséquences.

    Seiichi est coincé sur tous les aspects de sa vie et je trouve qu’Oshimi explore lesdits aspects avec justesse. J’attends avec impatience le tome 10 🙂

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