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Hé bien chère vamp(ire) Akiko, c’est en effet une désolation personnelle aussi. Dommage qu’on ne s’y soit pas croisés, je ne savais pas que tu y allais souvent, comme moi ! Je bavardais beaucoup sur les titres et sur la vie au Japon avec So-chan, dont le frère dirige les éditions Komikku ; la boutique a bien voulu mettre en rayon 3 exemplaires de mon roman à sa sortie en automne 2017. J’avoue avoir un peu forcé la main à un pote pour qu’il l’achète quand je l’ai amené à la boutique, finalement la vente des 3 a eu lieu. Tu n’as pas eu le temps de leur suggérer la même chose pour le tien, je le crains. So-chan m’a expliqué en février qu’ils fermaient définitivement boutique, coulés par l’énorme grève des transports et les samedis d’émeutes Gilets Jaunes.
Merci pour tous ces renseignements, Yupa ! Je suis en effet bien désolée d’apprendre tout ça. C’est vrai que le quartier est très passant pour les manifs, et n’était sûrement guère engageant le samedi vu les images d’émeutes… J’espère que Kioko, les restos japonais etc autour n’ont pas subis de dégradations. Sans compter que le loyer à Opéra/Pyramides doit être hyper élevé !! Je n’y étais plus tant présente ces dernières années forcément, vu que je suis retournée dans ma région, mais j’aimais beaucoup cette librairie et j’ai en plus travaillé dans le quartier pendant deux ans. Autant dire que j’y achetais tous mes manga sur les pauses midi, alors ça fait un petit pincement au coeur ! Je comptais leur proposer mon livre en effet pour le baroud d’honneur, même si ça n’aurait pas pu forcément se faire : il aurait fallu qu’ils soient d’accord bien sûr, et que je sois moi-même OK avec leurs conditions. Disons en quelques mots que mes fantaisies éditoriales (le meilleur papier intérieur, le pelliculage spécial sur la couv et surtout les illustrations intérieures ^^) font que le livre coûte un certain prix en fabrication, sans compter que je me suis mise indépendante pour vivre de mes écrits – pour la rémunération déplorable des auteurs dans la chaîne classique, je renvoie à la Ligue des auteurs pro ou aux strips de Maliki. Bref quand on compte le coût de la Poste pour acheminer les ouvrages sur Paris, la commission libraire acceptable à mon niveau est de 20% max. Or, le librairies prennent en moyenne 35% sur le prix du livre… A négocier donc, et à voir si la personne aime suffisamment l’ouvrage pour le conseiller – si c’est pour le remiser dans un coin, c’est pas la peine. C’est pour ça que je privilégie largement ma boutique en ligne, ceci dit pour le côté sentimental, j’aurais apprécié avoir un “pied à terre” chez Komikku. Je suis bien triste d’apprendre leurs difficultés. 🙁 Quant à l’édition, je connais aussi les problématiques, et ça me paraît encore plus risqué que la librairie physique… A mon avis c’est un marché assez traître car ça engage sur des séries, qui doivent : 1) Trouver leur public avec le T1 en mode flash parmi TOUTE la masse de nouveautés, sans quoi ils n’ont plus la visibilité des présentoirs et sont remisés dans les rayonnages (autant dire que c’est mort, personne ne tombera plus dessus par hasard) – 2) Quand tu édites le T1 avec une vue réduite sur la suite de la série, tu ne sais pas si l’histoire sera aussi qualitative (comme tu le dis sur Divçi Valka), mais tu t’engages quand même à sortir toooooous les volumes (combien ?) par respect pour les quelques lecteurs. J’imagine même pas l’état d’esprit chaque fois que tu signes une facture pour la traduction, la correction, l’impression de Bide tome 14, Bide tome 15 etc, même si c’est pour un tirage ridicule à 500 ex, sachant que tu ne rentreras pas dans tes frais et que tes bouquins te resteront sur les bras… J’espère pour eux qu’ils sauront rebondir avec des titres forts, pas facile quand tu as du Viz Media, du Ki-oon etc en face ! Arte a bénéficié d’une adaptation animée, peut-être que ça boostera les ventes et que rattrapera les autres. (Et sinon oui je suis une vampire mwahaha. Lisez OwaSera :D)</p>