Les manga culturels

20 sujets de 261 à 280 (sur un total de 407)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #522126

    L’Oxalis et l’Or, t. 1 est un manga que nous propose Glénat avec un bandeau citant Satoru Noda, l’auteur de Golden Kamui : “Encourageons cet auteur qui crée une oeuvre novatrice basée dur des recherches historiques !”
    Je l’ai bien sûr acheté et en reparlerai dès que lu.
    Il s’agit de la fameuse Ruée vers l’or et vers la Californie en 1848 / 1849, un vrai séisme mondial ; simultanément, une terrible famine ravageait l’Irlande, où une jeune fille noble mais ruinée décide avec son tout jeune serviteur de risquer sa chance en Amérique, comme des millions de gens firent alors : on se doute que ce ne sera pas une équipée de tout repos !!

    Au temps pour moi, la jeune Amelia n’est pas noble, c’est une fermière orpheline de 14 ans expulsée par le propriétaire des terres ; ceux-ci, généralement anglais, chassaient les Irlandais incapables de payer le fermage, le mildiou ayant ravagé leurs récoltes ainsi que les pommes de terre dont ils se nourrissaient, d’où la famine. Conor, un grand gaillard, est le fidèle valet d’Amelia parce que depuis des générations sa famille est au service de celle d’Amelia (coutume courante dans les anciennes régions rurales). La très jeune “patronne” et le valet n’ont qu’une idée : gagner la Californie, où en 1848 on a découvert de très riches filons d’or, et Amelia a décrété que tous deux deviendront non pas prospères mais riches à millions ! Ils réussissent à payer le billet pour New-York, dans un voilier car les navires à vapeur étaient encore rares en 1849 : le voyage est d’un mois et demi, dans des conditions lamentables pour les émigrants miséreux comme eux, il faut oublier les paquebots de 1920 / 1930 qui mettaient moins d’une semaine… A New-York il faut aussi oublier la Statue de la Liberté, érigée 40 ans plus tard, et les gratte-ciel : c’est juste un grand port très dense, aux maisons basses, ce qui n’empêche pas l’émerveillement d’Amelia et Conor, qui n’ont jamais vu une si énorme ville. Logés d’abord dans un dortoir pour les pauvres, ils n’échappent pas aux risques des rues dominées par des gangs, dont certains “cassent de l’Irlandais” (voir le film “Gangs de New-York” qui reflète la même brutale époque.
    Tout cela est très bien documenté, bien mené aussi, et malgré une ambiance qui n’a rien de rose, l’auteur nous rend très sympathiques les deux courageux héros : Amelia, pétulante, passionnée et très attachée à son “bon chien-chien” Conor, et celui-ci, totalement dévoué à l’adolescente. Quelques touches légères d’humour évitent le misérabilisme. Pas étonnant que L’Oxalis et l’Or ait plu à Satoru Noda (“Golden Kamui”). La suite, la suite !
    Et l’Oxalis, alors, c’est quoi ? c’est l’emblème de l’Irlande ! à savoir une petite herbe à trois feuilles qui ressemble au trèfle mais qui n’est pas en fait le véritable trèfle.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #522556

    Dans les pas de Nietzsche : le tome 2 est paru.

    A Kyôto, que le manga a la bonne idée de montrer un peu, la jeune Arisa continue à suivre les préceptes de son mentor Nietzsche, non sans éprouver une certaine jalousie quand surgit en personne le grand amour (platonique) du philosophe, Lou Salomé en superbe motarde à moulante tenue cuir ! Entretemps Kierkegaard se ridiculise dans un café en démontrant par une crise de nerfs que l’angoisse est intimement liée à la liberté, puisque chaque choix libre, par exemple un sorbet en dessert, revient à en écarter beaucoup d’autres, un gâteau ou une glace, donc à perdre une foule d’options ! Et il panique alors !
    Avec sa cousine Risa un peu plus âgée, Arisa ensuite se rend dans un établissement tenu par… Schopenhauer, et où se trouve aussi le bellâtre séducteur Wagner. Le célèbre misogyne Schopenhauer, un type mûr et sévère lui, rappelle sèchement aux deux jeunes filles que la vie est une m..e puisqu’elle oscille entre la souffrance frustrée tant qu’on n’a pas ce qu’on veut, et l’ennui qui souligne fatalement de son vide effrayant la fin de la frustration. Cet électrochoc cependant fait grand bien à Risa, qui en oublie un déboire qu’elle subit.
    Puis Arisa rencontre sa copine Shimono qui lui présente son boyfriend assez âgé, Sartre (lequel appelle Shimono “Beaver”, “Castor” donc, comme Simone de Beauvoir !). En fait Sartre ne développe ici que sa prestigieuse période existentialiste, car après 1950 il a tout simplement émargé au communisme du “génial camarade Staline”, puis après d’abondantes larmes lors de sa mort, à celui du “génial camarade Mao”.
    Vraie culture, mais aussi humour dans ce curieux manga, même si le scénario abuse des cafés où l’on palabre !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #522910

    La Lanterne de Nyx, tome 5, est paru peu avant le reconfinement.
    Kan Takahama pour suit son exploration brillamment documentée du choc culturel entre le Japon et la France fin 19e siècle, et ce volume est surtout consacré à Miyo et à son arrivée à Paris : elle a été recrutée par le directeur de la Kiryu Kosho Kaisha, associé désormais à son ex-rivale, la maison Vingt. Que ce soit lui ou Momotoshi et son ami Victor, ils sont abasourdis de s’apercevoir que le célèbre Goncourt et ses amis, raffinés amateurs d’art leur réclament à prix d’or des estampes japonaises ukiyo-e de Hokusaï, Hiroshige, Utamaro etc., lesquelles ne valent rien dans le Japon Meiji et servent de papier d’emballage. C’est tout à fait authentique : pour les Japonais, cet “artisanat” reproductible par planches n’avait pas du tout valeur d’art, et ils n’estimaient “artistes” que des peintres à oeuvres uniques presque tous oubliés de nos jours car sans originalité. On peut comparer à ce que valait en 1960 une planche d’origine d’Uderzo ou de Morris comparée à un bout de nappe de restaurant griffonné par Picasso… Cela commence à s’inverser en salles d’enchères !
    En parlant de prix, le manga p. 151 mentionne un coquet dédommagement versé à Momotoshi de… 50 yens ! Une note nous l’indique, c’est à l’époque environ 1700 euros. Le yen n’ayant jamais été réévalué au fil des décennies, 50 yens permettent aujourd’hui d’acheter un unique bonbon dans une confiserie !
    A part cela, les personnages sont bien campés, variés et interagissant dans un Paris 1880 bien reconstitué. Un manga remarquablement maîtrisé, à lire !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523364

    La Lanterne de Nyx nous montre Miyo, qui n’est qu’une ado, boire du vin à Paris au cours d’un repas : étourdie, elle s’endort aussitôt ! Kan Takahama nous révèle alors “les lois de l’époque sur l’alcool”. Au Japon, le code civil Meiji ne fixe un âge limite d’autorisation (à 20 ans) qu’en 1896, et c’est toujours en vigueur. Mais le Japon antérieur admettait traditionnellement qu’autour de 15 ans on pouvait boire de l’alcool, garçons ou filles. Quant à la France, en 1879 aucune législation n’existait (toutefois on ne buvait presque rien d’autre que du vin qui titrait à 8 degrés), et la page 163 nous le révèle, jusqu’en 2009 on pouvait boire de l’alcool dès 16 ans à condition que ce soit à la maison. Maintenant, c’est seulement à 18 ans.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523367

    Peut-être grâce au confinement, qui a donné du temps aux traducteurs et adaptateurs, un certain nombre de mangas culturels sont disponibles dans nos librairies, qui sont désormais ouvertes (aidez-les !) :
    Arte 11
    L’Oxalis et l’Or 2
    Les Fleurs de la Mer Egée 3
    Good Bye my rose garden 2
    Le Tigre des Neiges 6

    Pour Isabella Bird 7, c’est très bientôt, pour le 3 décembre.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523475

    Arte 11
    L’Oxalis et l’Or 2
    Les Fleurs de la Mer Egée 3
    Good Bye my rose garden 2
    Le Tigre des Neiges 6
    Isabella Bird 7

    Le tome 3 et final “Les Fleurs de la Mer Egée” est plutôt décevant, je ne peux pas en recommander la lecture. C’est très “moe”, centré sur deux adolescentes et deux gamines voyageuses qui sont là pour charmer les lecteurs par leur innocence et leur joli minois, au détriment d’une certaine vraisemblance en 1458 dans la zone instable entre empire ottoman et ultimes possessions de Venise en Mer Egée : on en vient à ne rien comprendre à l’intrigue dans ce volume, et les détails sur les spécialités culinaires viennent… comme un cheveu sur la soupe !
    En revanche, le tome 2 de “Good bye my rose garden” est bien mené, avec analyse assez fine des psychologies.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523476

    Arte 11
    L’Oxalis et l’Or 2
    Les Fleurs de la Mer Egée 3
    Good Bye my rose garden 2
    Le Tigre des Neiges 6
    Isabella Bird 7

    Le tome 3 et final “Les Fleurs de la Mer Egée” est plutôt décevant, je ne peux pas en recommander la lecture. C’est très “moe”, centré sur deux adolescentes et deux gamines voyageuses qui sont là pour charmer les lecteurs par leur innocence et leur joli minois, au détriment d’une certaine vraisemblance en 1458 dans la zone instable entre empire ottoman et ultimes possessions de Venise en Mer Egée : on en vient à ne rien comprendre à l’intrigue dans ce volume, et les détails sur les spécialités culinaires viennent… comme un cheveu sur la soupe !
    En revanche, le tome 2 de “Good bye my rose garden” est bien mené, avec analyse assez fine des psychologies.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523616

    Tiens, je n’avais pas remarqué que mon précédent post s’était affiché en double !

    Arte 11 :
    On y retrouve un personnage du tome 2, Nanna, une prostituée abîmée par sa déchéance, laquelle est due à son amour pour un escroc, voleur de tous ses biens et totalement indifférent à sa chute sociale. Veronica la courtisane de haut vol qui s’en est bien sortie l’avait fait connaître à Arte pour détourner celle-ci de tomber amoureuse. Mais dans ce tome Carolina en la rencontrant développe la thèse inverse : “quoi qu’il arrive, l’amour est merveilleux”, point de vue hyper-romantique et avouons-le stupide ; Kei Ohkubo valorise sans doute ainsi ce que l’amour a d’irrationnel et qui semble inexplicable aux autres (Nanna continue à aimer le type qui l’a plongée dans la fange, et c’est hélas la clé mentale de nombre de prostituées dans la vie réelle). Carolina la princesse d’Espagne pousse donc Arte à se déclarer à Léo “quoi qu’il arrive”, mais cette dernière n’y arrive pas. Heureusement, car elle est noble et dans une optique de réalisme historique elle ne pourrait épouser Léo ou se mettre à la colle avec lui sans être étiquetée comme “fille perdue”. Un peintre à l’époque est un rien du tout, un artisan, ils commencent tout juste à signer leurs oeuvres et même les plus célèbres n’ont jamais épousé de filles de la noblesse jusqu’au XXe siècle, j’espère que Kei Ohkubo en tiendra compte ! D’autant qu’elle nous signale deux points très intéressants et exacts :
    1) Les guerres entre les riches cités italiennes de la Renaissance étaient des “matchs truqués” par des arrangements et compromis entre bandes de mercenaires grassement payés et qui s'”économisaient” entre professionnels ; or tout changea avec les invasions des armées françaises et espagnoles qui pillaient et massacraient afin de vivre sur le pays.
    2) La fameuse reine Jeanne la Folle ne l’était pas du tout, mais claquemurée et spoliée par une cabale de cour.
    J’aime bien le personnage d’Azucena, “garde du corps” dévouée de Carolina, froide mais sans doute faussement envers Arte.
    On en apprend dans ce tome sur l’enfance et la motivation d’Arte, et c’est plausible ; elle est toujours aussi mignonne par le dessin, avec des mimiques amusantes ! Un bon volume !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523848

    L’Oxalis et l’Or, tome 2 :
    L’aventure d’Amelia et Conor se poursuit. Avouons-le, malgré la documentation très sérieuse sur l’époque (1849) et les Etats-Unis du temps, le récit se centre sur des conflits psychologiques assez peu convaincants parfois. Très bonne idée d’avoir intégré le personnage authentique de Manjiro, seul Japonais qui ait participé à la Ruée vers l’Or de Californie. L’aptitude de Eiichi Kitano à rendre attachants ses deux héros faméliques est remarquable : dévouement total de Conor, passion presque sauvage de survie et de bonheur d’Amelia ! Celle-ci commence à prendre conscience de l’énormité de l’Amérique… et de son défi !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523866

    Isabella Bird tome 7 :
    Même si seule Veggie 11 semble rejoindre mon intérêt, je suis ravi de continuer l’aventure de notre courageuse exploratrice. C’est extraordinaire la quantité de traits de moeurs, et pas des moindres, révélés par cette série ! Ici par exemple on en apprend sur les Japonaises du peuple vers 1880, mariées en général très tôt par leur famille mais divorçant très souvent. Le mikuda-rihan est alors un document que le mari est tenu de fournir, et qui autorise la femme à se remarier (celle que rencontre Isabella en est à son 17e mari !). Trois lignes droites verticales et demie et une empreinte de doigt conviennent quand le mari est analphabète. Isabella est scotchée, car dans son Angleterre le divorce est à grand-peine toléré, et il est interdit dans les pays catholiques ; de plus une divorcée est ostracisée, alors qu’au Japon elle est très considérée car plus expérimentée qu’une oie blanche.
    Par ailleurs Isabella découvre les vertus du massage médical anma ; son affection (début d’amour ? ) pour Ito ne cesse d’augmenter… Mais une sombre intrigue tourne autour du cruel bellâtre Mr Maries. Son assistant semble d’ailleurs homosexuel. Le dessin comporte de belles pleines pages, et Taiga Sassa commence à réussir à peu près les jambes des hommes, même si elles restent trop courtes !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523969

    J’ai craqué l’autre jour pour le manga de Kuro-Savoir Aphorismes sur la sagesse dans la vie, par Arthur Schopenhauer, dessiné par Yû Isagi. L’ayant lu, j’en reparlerai car Schopenhauer est un de mes philosophes préférés. En fait il s’agit surtout de ses analyses sur la psychologie humaine et non de sa plus ample conception du monde (Weltanschauung). Il sauve du suicide une jeune fille, Elisabet Ney, future sculptrice réputée, anecdote authentique, même si la vraie artiste ne ressemblait guère à la très jolie blonde dessinée ici 🙂 …

    Xanatos
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    Xanatos le #523992

    J’ai craqué l’autre jour pour le manga de Kuro-Savoir Aphorismes sur la sagesse dans la vie, par Arthur Schopenhauer, dessiné par Yû Isagi. L’ayant lu, j’en reparlerai car Schopenhauer est un de mes philosophes préférés. En fait il s’agit surtout de ses analyses sur la psychologie humaine et non de sa plus ample conception du monde (Weltanschauung). Il sauve du suicide une jeune fille, Elisabet Ney, future sculptrice réputée, anecdote authentique, même si la vraie artiste ne ressemblait guère à la très jolie blonde dessinée ici 🙂

    Mon cher Yupa, je voulais te demander au sujet de Aphorismes sur la sagesse dans la vie par Arthur Schopenhauer , s’agit-il d’une série ou bien d’un récit “one shot” ?

    L’oeuvre ne compte-elle qu’un volume ou se suit-elle sur plusieurs tomes ?

    Ah et bonne nouvelle, mon tome 11 de Arte est arrivé aujourd’hui 🙂 .

    Je le lis demain après midi et j’en ferai une critique détaillée ainsi que celle du tome 10 dans la foulée. 😉

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524022

    C’est juste un “one shot”, cher Xanatos, et ni très épais ni cher (6,80 E). La même collection diffuse d’autres manga philosophiques en un seul volume centrés sur textes célèbres, tels Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche, Le Capital de Karl Marx, etc. Celui-ci montre bien le conflit entre le jeune professeur de l’Université de Berlin Schopenhauer et son collègue âgé Hegel bien plus populaire. Cela n’éclaire pas vraiment le noyau de leur pensée respective, comme je le disais, mais cela peut donner l’envie de s’y plonger.

    Dans le volume 3 de Mes voisins les Yamada, au strip 1387, on a l’institutrice Fujiwara en classe ; un élève lui demande “Mademoiselle, c’est vrai que les Français sont des imbéciles ?” Elle répond : “Euh… Disons plutôt qu’ils sont… horriblement arrogants”. Elle ajoute : “En japonais, on appelle ce genre de prétention gogan“. Les dictionnaires de japonais étant très censurés, le terme “gogan” ne figure dans aucun des deux que je possède, trop vulgaire sans doute. Les Français sont réputés “arrogants” (même mot en anglais), à leur grand étonnement, par presque tous les peuples étrangers. En tant que juge et partie je ne saurais dire exactement pourquoi : il me viendrait à l’esprit bien d’autres qualificatifs, comme je crois mes compatriotes… mais quand on est dans la boîte on ne peut pas savoir à quoi ressemble la boîte. D’ordinaire au Japon les Français (mâles) jouissent d’une très bonne réputation mais un peu sulfureuse à propos du sexe… ce qui n’a rien pour effrayer les Japonaises, bien au contraire ! Messieurs, n’hésitez pas !

    Xanatos
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    Xanatos le #524354

    Arte tome 10

    Arte tome 11

    Arte tomes 10 et 11 de Kei Ohkubo

    Mon dieu quel plaisir délectable de se replonger dans cette merveilleuse série !

    Dans le 10e tome, Arte a pour nouvelle cliente l’aristocrate Irène et doit concevoir un portrait pour celle-ci. Irène demande d’abord à notre héroïne de faire un croquis d’un écureuil, elle le réalise ce qui enthousiasme sa nouvelle cliente, tant elle trouve le dessin beau et réussi !

    En revanche quand elle peint des portraits de Irène, cette dernière n’éprouve que de l’indifférence envers les toiles de notre jeune artiste peintre.

    Dépitée, déçue et triste, elle ne comprend pas: elle a pourtant donné le meilleur d’elle même afin que Irène soit pleinement satisfaite des peintures qu’elle a crée pour elle !

    Elle comprit alors qu’elle ne savait rien du passé de sa cliente et qu’il serait alors pertinent d’en apprendre davantage sur elle afin de pouvoir créer le portrait idéal de la jeune femme.

    Irène accepte à condition que Arte se confie à elle également.

    Quant au volume suivant, comme l’a évoqué Yupa dans sa critique, on retrouve Nanna, cette pauvre femme ayant été lâchement trahie et abandonnée par son ancien époux.

    La vision de l’amour de Irène m’a quelque peu déconcerté, elle est trop idyllique et idéaliste alors que le mari de Nanna est une pourriture et un monstre d’égoïsme.

    En revanche, j’ai été épaté par l’héroïsme dont fit preuve Arte pour sauver la vie de Irène qui faillit être poignardé par un individu mal intentionné !

    Je rejoins aussi les propos de Yupa, Azucena la suivante et “garde du corps” de Irène est un personnage très intéressant. Si elle éprouvait de la méfiance vis à vis de Arte, elle réalisera que la jeune femme n’est aucunement une hypocrite intéressée, mais au contraire une belle personne, bienveillante, attentionnée et passionnée.

    Et j’ai également été ravi d’en avoir appris davantage sur le passé et l’enfance de Arte qui était une petite fille adorable et vraiment craquante quand elle était plus jeune.

    Son père était très chaleureux et attentionné envers elle et la soutenait toujours, tandis que sa mère était beaucoup plus froide et obnubilée par l’étiquette, mais se préoccupait sincèrement du bien être et du futur de sa fille.

    Ce manga demeure toujours aussi excellent, passionnant, magnifiquement dessiné (j’aime la délicatesse du trait de la mangaka, la finesse des décors) et souvent poétique.

    Arte est et demeure mon manga préféré du moment et j’attends avec impatience et ferveur le tome 12 ! 😀

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524454

    Les Carnets de l’Apothicaire, tome 1

    Ce beau manga Ki-oon tiré d’un roman décrit l’aventure de Mao Mao, “servante de la cour intérieure”. On n’a pas la précision, mais d’après les noms et le contexte, tout se déroule dans le Palais Impérial chinois, à une époque ancienne. Mao Mao, 17 ans et apprentie d’un vieil apothicaire, a été kidnappée et vendue au palais impérial comme humble domestique ; son salaire est versé à ses ravisseurs, ce qui ne la pousse pas du tout à l’ambition. Toutefois son savoir médicinal va sauver les bébés respectifs des deux concubines principales de l’Empereur (il en a un vaste harem, mais de rang inférieur). Jinshi, haut personnage très beau, très androgyne, la remarque de ce fait, et va lui fournir un vrai statut médical, à la grande joie de l’adolescente. Sa vertu ne risque pas grand-chose, car n’ayant aucune poitrine, maigre avec des taches de rousseur, elle n’est pas belle du tout selon les canons de beauté du temps ; de plus tous les hommes de la “cour intérieure” sévèrement gardée sont des eunuques, et seul l’Empereur ou des princes de sa famille peuvent entrer ; mais Jinshi, ce bellâtre intéressé par Mao Mao, en est-il un, ou bien un eunuque ? Il suit des plans plutôt mystérieux…
    C’est habilement mené et documenté, j’ai très envie de lire la suite. Surtout, l’élégance et la finesse du dessin (de Nekokurage, le scénariste étant Itsuki Nanao) accroche vraiment l’oeil, les robes, les bijoux, les manches immenses qui volent, le minois expressif de Mao Mao : on pense à l’art de Mucha. On ne le dira jamais assez, ce qu’on appelle “art”, recherche du “Beau”, a déserté depuis longtemps nos peintures et sculptures modernes faites de vagues raclures, de débris collés et de caca (parfois au sens propre, façon de parler, comme les 90 boîtes de conserve de “La Merde de l’Artiste” de Piero Manzoni en 1961, dont l’une s’est vendue 275 000 euros !). Cette recherche et ce travail habitent désormais un autre média : la BD, le Comic, le Manga ! Le “vomi empaillé” comme dénonçait Boris Vian y existe aussi, mais bien plus rare !

    Xanatos
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    Xanatos le #524463

    Les Carnets de l'apothicaire

    Pour compléter la critique très intéressante de Yupa, voici l’image très belle de la couverture du tome 1. 😉

     

    Veggie11
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    Veggie11 le #524488

    ”Les Carnets de l’apothicaire” est sur ma wish-list 2021 (une fois que les librairies rouvriront, snif) ^^ Une grosse wish-list par ailleurs, et qui m’inquiète un peu sur comment je vais gérer toutes ces nouvelles sorties. Entre les reprises de Banana Fish et Sidooh, les rééditions de Mermaid Forest, Spirale et Phénix, les sorties de Terra e, Ambassador Magma et le best-off Lupin III, ainsi que de nouvelles séries très prometteuses (Welcome to the ballroom, L’homme qui tua Nobunaga, Olympia Kyklos…), sans parler des séries que je continue de suivre et celles déjà en cours ou finies et que j’aimerais commencer… Heureusement, plusieurs séries vont en compassion se terminer en 2021 : Silver Spoon (enfin !), BL Metamorphose, Perfect World (peut-être)… Il faudra hélas faire aussi des choix. Je me plaignais il y a quelques années que les sorties manga devenaient de moins en moins intéressantes pour moi, maintenant c’est mon portefeuille qui se plaint !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 11 mois par Veggie11 Veggie11.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524701

    Celui que j’ai déjà aperçu en Fnac, chère Veggie, c’est L’Homme qui tua Nobunaga , mais je n’ai pas vérifié si c’est une série ou un one-shot. J’avais lu naguère que cet assassinat avait un motif homosexuel, ce qui correspondrait aux moeurs de Nobunaga, qui n’avait pas de descendant direct et dont le règne fut marqué par la seule et forte influence féminine de sa soeur. Il faudrait voir ce qu’il en est dans ce manga (je n’ai pas vu le film de Kurosawa qui interprète aussi cette histoire, “Le Château de l’Araignée”).

    Mince, BL Metamorphose bientôt fini, donc ? Un peu dommage…

    Cyril
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    Cyril le #524734

    La critique de manga-news sur le premier volume (c’est une série terminée en 8 tomes) est positive mais comporte quand même un élément qui me fait fuir :
    “Et d’entrée de jeu, un élément doit être soulevé pour apprécier ce début d’intrigue avec nuance. Kenzaburô Akechi se dit appartenir à la lignée d’Akechi Mitsuhide et cherche alors à sauver l’image de son ancêtre. Une sorte de conflit d’intérêt, presque, ce qui fait redouter une hagiographie à l’image du manga L’Empereur du Japon.”

    En outre, je lis déjà un manga sur le même sujet (qui a des interprétations historiques discutables, mais qui prend la peine d’expliquer pourquoi il les applique). Je ne pense donc pas commencer cette série.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524826

    La critique de manga-news sur le premier volume (c’est une série terminée en 8 tomes) est positive mais comporte quand même un élément qui me fait fuir : “Et d’entrée de jeu, un élément doit être soulevé pour apprécier ce début d’intrigue avec nuance. Kenzaburô Akechi se dit appartenir à la lignée d’Akechi Mitsuhide et cherche alors à sauver l’image de son ancêtre. Une sorte de conflit d’intérêt, presque, ce qui fait redouter une hagiographie à l’image du manga L’Empereur du Japon.” En outre, je lis déjà un manga sur le même sujet (qui a des interprétations historiques discutables, mais qui prend la peine d’expliquer pourquoi il les applique). Je ne pense donc pas commencer cette série.

     

    Oui, Cyril, moi aussi ça me fait plutôt fuir ! S’il s’agit pour l’auteur de dédouaner son ancêtre d’une relation homosexuelle avec Nobunaga, on perd toute objectivité. Et l’on peut sans doute alors comparer à “L’Empereur du Japon”, que j’ai vite lâché en sentant la victimisation de Hirohito dès une première erreur historique au début ! Tant que ses troupes gagnaient, il n’a montré aucun signe de volonté pacifique… Lors de son voyage autour du monde en 1921 /22, il a noué amitié avec le futur Edouard VIII, un peu plus tard un vif admirateur d’Hitler…

    Pour revenir aux Carnets de l’Apothicaire (on devrait plutôt traduire Hitorigoto par “monologues”, les carnets n’existant pas dans cette Chine antique), les empereurs ou rois d’Orient et d’Afrique eurent très longtemps des dizaines voire des centaines de concubines ou esclaves féminines, là où nos monarques européens durent se contenter de quelques favorites non enfermées. Après les Carolingiens, l’Eglise en Occident réussit à protéger les femmes du harem et à interdire de faire des eunuques pour les garder (mais on en créa en Italie pour le chant jusqu’au 18ème siècle). Ceux de Chine n’étaient pas castrés de la même façon que ceux des califes et sultans, il y avait plusieurs méthodes, mais les historiens rechignent un peu à nous préciser les choses… Le terme “harem” ou “haram” est arabe et signifie “sacré, tabou, pas touche”, concernant notamment les femmes, extrêmement isolées dans ce contexte culturel, mais en Chine et en Corée aussi, où elles conservent un statut très inférieur. A noter que jamais le Japon n’enferma ou n’isola les femmes, et aujourd’hui quoi qu’on prétende c’est la Suède de l’Extrême-Orient ! Les “Carnets de l’Apothicaire” nous expliquent que beaucoup des concubines ne seront jamais touchées par l’empereur, et ne sont là qu’en cas d’un besoin de changement ou d’héritier (mâle, ça va de soi) chez lui.

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