Les manga culturels

20 sujets de 281 à 300 (sur un total de 392)

Posté dans : Manga & BD

  • Cyril
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    Cyril le #524860

    Tiens, je n’avais pas pensé à une éventuelle relation homosexuelle entre Nobunaga et Akechi, d’autant plus que Le chef de Nobunaga n’y fait aucune allusion : pour l’instant, au vingt-cinquième tome du manga, on a plutôt une relation de confiance entre les deux personnages, Akechi ayant déjà dit qu’il était prêt à mourir pour son seigneur et rien, dans ses propos ou ses actes, ne laissant jusque là penser le contraire – je crois que le manga en est à 3 ans avant la mort de Nobunaga.

    En lisant la critique de manga-news, j’ai surtout l’impression qu’il s’agit de laver l’image d’Akechi de l’accusation de trahison

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524894

    Oui, Cyril, il faudrait que je retrouve ma référence sur les relations intimes entre Mitsuhide et Oda Nobunaga, pas certaines évidemment comme il se doit. Une chose en revanche est sûre, c’est qu’alors qu’Oda se reposait sans méfiance dans le temple du Honnô-ji à Kyôto, son général Akechi Mitsuhide se retourna brusquement contre lui et l’attaqua. Blessé, Oda se réfugia avec son fils Nobutaka dans le fond du temple incendié et se suicida par seppuku. La trahison de Mitsuhide ne fait donc pas de doute. Toyotomi Hideyoshi, général fidèle et à la tête des troupes d’Oda, chassa alors et tua Mitsuhide, puis continua et réussit l’oeuvre d’unification totale du Japon. (source : Le Japon, dictionnaire et civilisation, éd. Robert Laffont). Oda laisse le souvenir d’un dirigeant très curieux de nouveautés et d’Occident, mais d’une grande cruauté…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524895

    Oui, Cyril, il faudrait que je retrouve ma référence sur les relations intimes entre Mitsuhide et Oda Nobunaga, pas certaines évidemment comme il se doit. Une chose en revanche est sûre, c’est qu’alors qu’Oda se reposait sans méfiance dans le temple du Honnô-ji à Kyôto, son général Akechi Mitsuhide se retourna brusquement contre lui et l’attaqua. Blessé, Oda se réfugia avec son fils Nobutaka dans le fond du temple incendié et se suicida par seppuku. La trahison de Mitsuhide ne fait donc pas de doute. Toyotomi Hideyoshi, général fidèle et à la tête des troupes d’Oda, chassa alors et tua Mitsuhide, puis continua et réussit l’oeuvre d’unification totale du Japon. (source : Le Japon, dictionnaire et civilisation, éd. Robert Laffont). Oda laisse le souvenir d’un dirigeant très curieux de nouveautés et d’Occident, mais d’une grande cruauté…

    Cyril
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    Cyril le #524910

    C’est sur la cruauté du personnage que Le chef de Nobunaga contredit, ou du moins nuance, la version classique en indiquant notamment que le mont Hieï aurait été évacué par les civils avant d’être incendié et en expliquant (tome 7, p. 169) :
    “D’après les dernières recherches historiques sur cette période… Aucune trace d’ossements humains, de sol brûlé ou de vestiges de l’époque Sengoku n’a été retrouvée sur le mont Hiei. Même les écrits du journal du temple Tamon qui décrivent notamment le temple du mont Hiei à cette époque affirment que quasiment personne n’y vivait. Les preuves écrites dans des mémoires selon lesquelles la montagne a brûlé auraient été rédigées sur la base de rumeurs de gens vivant à Kyôto.”

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524949

    Oui, Cyril, il se peut que la grande cruauté d’Oda fasse partie des “embellissements dans la noirceur” si fréquents en Histoire depuis les légendes sur Néron. D’un autre côté si ce tout petit nobliau sorti de rien n’avait pas rompu les codes féodaux et su éliminer presque tous ses opposants, il serait resté un minuscule chef local. Sharbett, qui lit également ce manga, y trouve une certaine tendance hagiographique (elle m’a cité les célèbres 3 crânes de son salon d’accueil comme fabriqués en sucre par le héros cuisinier ; or trouver trois vraies têtes coupées n’aurait pas été difficile à un important chef de guerre comme Oda !).

    La Lanterne de Nyx s’est achevé en français chez Glénat avec le tome 6.

    C’est une fin très réussie, et suivie d’une postface explicative de Kan Takahama. On sans la maturité de cette mangaka cultivée. Des éléments tragiques précédents me faisaient craindre la chute dans le mélodrame, mais notre auteure parvient à en désamorcer le plus cruel. Les personnages secondaires se révèlent psychologiquement davantage et avec finesse. On a plaisir à retrouver des sites et des vues de Paris, et Goncourt et ses amis, le choc de leur découverte d’Hokusai et Utamaro… Je regrette un peu les dernières pages, et ne suis pas le seul selon l’aveu de la mangaka. Mais je suis d’accord avec elle : la fin du 19e siècle à partir de 1875 environ était une période de folle créativité technique et artistique, d’enthousiasme vers la découverte, de grands chamboulements, alors que les 20 premières années du 21e se sont révélées “assez ennuyeuses” (écrivait-elle en 2019, mais maintenant on ne s’ennuie plus puisque toute la planète vit un terrible choc pandémique !).

    A lire, manga très riche !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #524951

    … Et m…e, “on sent la maturité”… Mais je préfère ne pas risquer la touche “modifier” pour ne pas effacer. Au fait, quand mon ordi reste plusieurs jours en veille, il se met à faire des doublons de mes messages, désolé !!

    Cyril
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    Cyril le #525019

    “Hagiographique” est peut-être un poil exagéré : l’autoritarisme et les accès de violence chez Nobunaga sont bien présents. Mais effectivement, le manga est élogieux sur le personnage et a tendance à lui donner un côté visionnaire (Nobunaga veut rivaliser avec les puissances occidentales par l’artisanat et le commerce international) qui me semblent exagérés.

    J’ai aussi fini la lanterne de Nyx et j’ai beaucoup apprécié cette série, avec des personnages attachants malgré leurs défauts et une ambiance historique très bien rendue, avec des explications intéressantes entre les chapitres. La fin est plus amère mais, compte tenu du lieu où se déroulait l’action au Japon, je comprends que l’auteur ait voulu finir son manga de cette façon.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525081

    Il est en effet logique que Kan Takahama, native des îles Amakusa proches de Nagasaki, y termine l’histoire de La Lanterne de Nyx (pour l’anecdote, j’ai traversé une de ces îles dans un antique autobus, sous une pluie battante, afin d’embarquer pour Kyushu). Ce qui assez amer comme tu dis, c’est de quitter la charmante petite Miyo en route pour un futur dans le Nouveau Monde, et de la retrouver sans transition près de Nagasaki très âgée et mourante, juste avant la bombe ! Argh.

    Dans les pas de Nietzsche, autre manga qui est achevé avec ce volume 3.

    Arisa essaie de saisir le concept existentialiste de Sartre, puisqu’ici il se situe avant sa conversion au communisme et sa consécutive persécution envers Camus (dont nos profs en général se gardent bien de parler, au profit d’un faux amalgame entre les deux). Notre auteure qui, elle, connaît bien le Jean-Paul, ne cache pas son appétit sexuel envers Arisa (17 ans) en présence de sa compagne “le Castor”… Arisa rencontre ensuite Heidegger en personne, qui donne congé à Hanna (Arendt, bien sûr) pour lui expliquer une thèse rejoignant celle de Nietzsche et Sartre : la vie n’ayant pas de sens, c’est à chacun de lui en conférer un. Avec stratégie, ajoute un peu plus tard Schopenhauer. Mais voilà que reparaît Nietzsche, revenant de kermesse de rue complètement bourré, mais soutenu jusqu’à un restaurant par un superbe jeune homme : Karl Jaspers.  Celui-ci, son ami écroulé sur la table, explique à notre jeune néophyte que “seul, l’homme n’est rien”, que l’amour uniquement permet de compenser à peu près cette inéluctable solitude et que la philosophie “nous éclaire sur des choses dont on se doutait déjà un peu”.  Au final, tous les philosophes se rejoignent, avec leurs égéries telle Lou Salomé et le Castor, donnant à Arisa leur ultime message avant de s’évaporer de notre monde. Celui de Nietzsche, qui s’attarde un peu, est l’allégorie du chameau, du lion et de l’enfant, qu’on peut espérer connue, même en France (j’ai des doutes). Arisa n’est pas encore un “surhomme” mais elle en connaît le chemin.

    C’est évidemment un manga très riche en idées, et non seulement son dessin a beaucoup de charme élégant mais le connaisseur de Kyôto (moi par exemple, quatre assez longs séjours) y reconnaît quantité d’endroits ; la partie finale montre la célèbre fête d’O-bon avec les immenses caractères de feu sur la montagne de l’Est, ainsi que les “yuka”, ces terrasses de restaurants sur pilotis surplombant les berges de la Kamogawa.

    Un manga à emporter dans sa valise pour un séjour de réflexion à Kyôto sur le sens de la vie !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525234

    Les Carnets de l’Apothicaire , tome 2, est paru, et les passionnés de la Chine ancienne comme de superbes dessins élégants trouvent ici encore leur bonheur. Mais les moeurs peu ragoûtantes de la Cour Intérieure, et surtout des empereurs de Chine, nous sont dévoilées quoique indirectement. Ainsi, une des quatre concubines de l’empereur régnant, Linshu, l’était déjà de l’ancien empereur décédé quand elle avait… neuf ans, apprend Mao Mao ! Cinq ans plus tard, donc à quatorze ans, elle l’est à nouveau de l’empereur fils. Le manga le montre, l’empereur a absolument tous les droits. Malgré leurs beaux falbalas, les femmes du harem vivent une existence constamment menacée par la disgrâce, la maladie, les accouchements, le poison des concurrentes, sans parler des obligations très pénibles d’un rituel impitoyable tel le “grand banquet en plein air” semestriel où la jeune Mao Mao croit mourir de froid et d’ennui. Elle a bien de la veine de ne pas encore s’être fait schtroumpfer par Jinshi qui s’intéresse à elle, ou par le simple soldat qui vient la draguer, car il est bien évident que les femmes avec un peu d’attrait n’ont aucune chance d’échapper au viol dans ce système, si haut placées qu’elles soient. Mais rappelons-nous qu’avant les environs de 1900 il en était de même en Occident, et que la notion pénale de “viol” n’existait même pas, quel que soit l’âge de la fille. C’étaient des “obscénités” si trop peu caché, et basta !

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525419

    Goodbye my Rose Garden, volume 3 et fin du récit.

    La jolie lady Alice et la mignonne et japonaise soubrette Hanako se sont avoué leur amour. En effet c’est un yuri (en japonais il s’agit aussi de la fleur “lys”, mais dans ce manga il s’agit plutôt des roses comme métaphore de l’amour, lequel reste des plus pudiques). Le peu sympathique Edward a tout compris et ourdit un piège machiavélique envers nos deux tourterelles ! Mais tout finit bien pour elles, et elles sont si gracieuses et nobles de sentiment qu’on en est très content. Un couple du même bord les soutient à Hastings, Suzanne et Marie, mais elles leur révèlent qu’en tant que simples  plébéiennes, elles vivent bien plus tranquillement leur relation que la pauvre noble Alice : note assez réaliste à l’époque. Les dessins, robes, silhouettes, visages aux grands yeux embués de larmes ont beaucoup d’élégance, et les décors et détails british beaucoup de classe. Si Alfons Mucha pouvait voir ce manga, et Les Carnets de l’Apothicaire, il se sentirait consolé de l’évolution qu’on appelle “art contemporain”.

    Veggie11
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    Veggie11 le #525445

    Hum Les Carnets de l’Apothicaire… (Hum de délice comme quand je déguste du mille-feuilles) J’en ai déjà touché un mot dans mes dernières lectures favorites, mais quel titre ! Il y a bien longtemps que je n’étais tombée sur une nouveauté qui me fais saliver à chaque tome, au moins depuis la fin de Ken’en chez Doki Doki. Je suis comblée, car outre Les Carnets… ce sont 2 autres titres en cours qui actuellement ont raison de ma patience. Et je sens que ce n’est pas terminé… Concernant Les Carnets…, j’aime particulièrement la relation qui commence à se nouer entre Mao Mao et Jishin, à mon avis ce n’est pas de la simple drague et ça pourrait très bien aller plus loin. Après tout, c’est le seul qui s’inquiète pour elle lorsque Mao découvre que la soupe est empoisonnée et doit s’absenter.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525471

    Oui, tu as raison chère Veggie, l’intérêt de Jishin pour Mao Mao paraît plus noble qu’une simple libido, et le personnage a du mystère (bien qu’on devine aisément son identité réelle). Comme je l’ai dit, le terme moderne de “Carnets” dans le titre me gêne un peu, mais à part cela, j’aime beaucoup ce très fascinant manga ! Si j’arrivais à me passionner pour les animaux, même métaphoriques des humains, j’aurais lu Ken’en sur tes conseils, et aussi Beastars, mais pour moi ça passe mieux en animé (Zootopia, formidable !), je ne sais pas pourquoi.

    L’Oxalis et l’Or, le volume 3 vient de paraître chez Glénat. C’est le cas de le dire, ça tient la route ! Je craignais la chute dans le mélodrame, mais non. Les vaillants Amelia et Conor connaissent une pause de relatif confort à Baltimore. Ils y découvrent le maïs, plante américaine inconnue alors des Irlandais, tout comme la parade et les festivités de la Saint-Patrick inventées aux Etats-Unis par leurs compatriotes immigrés (et non en Irlande) dans le seul but de conférer du poids, nous dirions aujourd’hui médiatique, à leur minorité. Ce point entre autres prouve les recherches pointues de l’auteur sur l’Amérique trop ignorée de 1840 / 1850, moi-même j’en apprends pas mal. De plus l’auteur brille par ses analyses psychologiques. Le seul point un peu faible de sa part est une certaine sous-estimation de la pression religieuse dans ce pays qui ne connut rien des “Lumières” européennes du 18eme siècle. Les  Japonais ont tout de même un peu de mal à imaginer cette pression, totalement absente chez eux (on a même pu les estimer “athées”). Un curieux peintre de paysages, armé de revolvers Colt, apparaît. Bien vu : à l’époque, les foules de l’Est ignoraient encore tout de l’immense espace de l’Oest et ce créneau était très porteur pour les artistes américains (Caleb Williams, Catlin, Remington…).

    La suite !

    Veggie11
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    Veggie11 le #525535

    Yûkoku no Moriarty (ou Moriarty en VF)

    Le manga du mois : Moriarty, le conseil de Luccass TV - Conseils d'experts Fnac

    Pas forcément un manga ”culturel”, mais vu qu’il s’agit d’un titre adaptant un classique de la littérature occidentale et qu’il se déroule dans un cadre ”historique”, j’ai décidé d’en parler ici.

    Issu du Jump SQ, un magazine à tendance shônen (mais pour un public un poil plus âgé que celui du Weekly Shônen Jump malgré tout, il s’agit ni plus ni moins d’une réadaptation ou réactualisation plutôt du Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle, centré sur l’ennemi principal du célèbre détective : James Moriarty. Les différents protagonistes des romans sont bien présents, mais sous les traits de jeunes hommes autour de la vingtaine (Moriarty a 22 ans et Sherlock doit être dans la même tranche d’âge). Moriarty est ici un ancien vagabond orphelin qui a usurpé l’identité d’un fils cadet d’une famille aristocrate et qui collabore avec son véritable frère biologique Louis et l’héritier des Moriarty, Albert, dans le but de ”changer la société britannique de l’époque et abolir le système des privilèges”. En gros : s’attaquer aux nobles pourris et abusant de leur pouvoir pour asservir la population.

    Oui le manga a un petit côté Death Note dans son principe avec un génie qui décide de changer le monde en se débarrassant des criminels et qui est confronté à un détective excentrique. C’est l’autre principale différence avec les romans de Conan Doyle : notre Sherlock est toujours du côté de la justice, mais il s’éloigne complètement de son modèle habituellement austère et asocial et son caractère plutôt ”cool” et déjanté s’oppose évidemment à celui plus froid et méthodique de Moriarty. Et honnêtement, je préfère même ce Sherlock à Moriarty, qui rappelle vraiment beaucoup (trop) Light Yagami, l’aspect psychotique en moins (heureusement), là où Holmes est quand même différent de L.

    Le scénariste renouvelle complètement l’approche de l’œuvre de Conan, mais il la connaît très bien et s’inspire de plusieurs romans et nouvelles bien connues pour en tirer sa propre version, allant dans le sens du combat idéologique de Moriarty. Une sorte de lutte des classes à la sauce shônen dont on peut reprocher un certain manichéisme, même si le scénariste montre également des nobles parfaitement humains et à l’inverse des gens du peuple pas forcément recommandables. Le Londres des années 1880 quant à lui est assez bien retranscrit avec quelques points culturels intéressants (notamment concernant les armes ou la vie quotidienne en générale). Hikaru Miyoshi (Psycho-pass Inspecteur Akane Tsunemori) offre de son côté un dessin moderne très lisible et dynamique, parfaitement raccord avec le scénario.

    Moriarty est une petite curiosité dans les shônen actuellement édités en français, avec un contexte très réaliste et historique et une réactualisation des romans de Conan Doyle qui prouve que le célèbre détective reste encore d’actualité malgré ses 134 ans. Je ne dis pas qu’il s’agit d’un incontournable, de plus le parti-pris du scénariste de faire des différents protagonistes imaginés par l’écrivain des jeunes hommes en mode bishônen déplaira forcément à certains, mais si vous cherchez du Sherlock Holmes moderne et plutôt divertissant, vous avez frappé à la bonne porte : on devient rapidement accro (et non à la cocaïne !).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans par Veggie11 Veggie11.
    Cyril
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    Cyril le #525584

    J’aime bien Moriarty également. Non sans certaines réserves : un manichéisme trop présent, même si, comme tu le dis, il y a des exceptions ; des histoires qui sont surtout intéressantes quand Holmes est là, alors que Moriarty est censé être le héros ou l’anti-héros de ce manga ; et une théorie du complot bof-bof sur les origines de la révolution française (mais on est dans une fiction, sans prétention à la vérité historique).

    Mais dans l’ensemble, la lecture est très plaisante grâce aux plans intelligents du consultant du crime, à ses confrontations avec Sherlock Holmes, à un humour toujours présent et à de nombreuses références à d’autres éléments de la culture anglaise (cf l’identité secrète d’Irène Adler).

    La deuxième saison de l’animé commencera ce mois-ci et sera disponible sur wakanim.

    Xanatos
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    Xanatos le #525761

    Arte tome 12

    Arte tome 12

    Et revoici notre chère Arte qui fait son grand retour ! 😀

    ATTENTION SPOILERS

    Nous reprenons là où nous nous sommes arrêtés à la fin du volume 11: Irène sur le point de révéler son passer à notre jeune artiste peintre.

    Irène relate alors son passé et évoque d’abord la manière dont se sont rencontrés ses parents, et, si sa mère est tombée immédiatement amoureuse de son père, ce dernier s’avéra être un incorrigible coureur de jupons plongeant son épouse dans un courroux incommensurable ! Mais en dépit du fait que son époux l’ait souvent trompé, elle demeura perpétuellement amoureuse de lui.

    On apprend alors que le père de Irène décéda avant sa naissance, plongeant sa mère dans un chagrin infini.

    Elle ne put sortir de son domicile pendant près de 15 ans, son univers se limitant à sa chambre et celle de sa mère. Il fallut attendre que son frère la fasse “s’évader” afin qu’elle puisse découvrir le monde extérieur.

    Arte se rendit compte avec stupeur qu’en dépit du fait que Irène fut restée si longtemps enfermée dans sa “prison dorée”, elle n’est pas devenue malheureuse ou amère pour autant… juste un peu lasse d’avoir vécu dans un univers si étriqué pendant une si longue période… Mais elle conserva un caractère fort.

    Ces révélations permirent donc à notre héroïne de réaliser un portrait digne de ce nom de sa cliente, reflétant le caractère déterminé, fort et passionné de celle-ci… Et cette toile combla Irène, éblouie par la magnificence de cette peinture et heureuse que Arte l’ait si bien cerné.

    Plus tard dans le récit, Léo propose à Arte d’assister à une dissection mais lui dit qu’elle est libre de refuser. Et, comme de bien entendu avec notre chère Arte, elle accepta d’aller voir cette dissection avec enthousiasme ! 🙂

    J’ai d’ailleurs été tellement content pour elle quand Léo lui déclara ouvertement qu’il la considère comme une artiste à part entière !

    Elle s’accoutra cependant comme un homme afin de ne pas susciter de médisance chez des peintres à l’esprit étroit et mal avisé.

    J’avais un peu étudié l’histoire de le Renaissance quand j’étais écolier et collégien, et, il me semble en effet qu’à cette époque, bien des artistes peintres observaient des dissections afin de pouvoir réaliser ensuite des peintures qui soient le plus réalistes possibles et proches de l’anatomie humaine.

    D’ailleurs, lors de ce passage clé du volume 12, un individu a tenu des propos irrespectueux sur Arte, ce qui irrita Léo qui prit alors la défense de son apprentie!

    Irène a aussi insisté auprès de Arte pour qu’elle déclare enfin sa flamme à Léo, mais, bien qu’elle reconnaisse qu’elle aime son maître de tout son coeur, il semblerait à priori que leur relation actuelle lui convienne tout à fait bien.

    Encore un volume passionnant et dynamique menée avec brio par Kei Ohkubo dont le trait ne cesse de s’affiner et de s’embellir pour notre plus grande joie et le récit demeure toujours aussi exaltant ! 😀

    Il faudra d’ailleurs que je me renseigne au sujet des parents de Irène, car, à priori, si ceux-ci ont réellement existé, la manière dont ils sont dépeints ne correspondrait peut être pas tout à fait à la réalité historique…

    Mais je pense que Yupa et/ou Cyril érudits de l’Histoire sauront nous éclairer la lanterne à ce sujet 😉 .

    En bref, encore un excellent cru de notre adorable artiste peintre ! 😀

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525783

    Arte tome 12

     

    Comme toi Xanatos, je trouve que l’intérêt de ce beau manga (et de mieux en mieux dessiné en effet) ne se dément pas, car Kei Ohkubo nous campe une Arte courageuse, sensible, gracieuse à souhait, prise dans une tentative ardue d’exister au même rang que les grands artistes de la Renaissance !

    Pourtant, fidèle à ma réputation de pédant historien qui trouve du poil aux oeufs, je vais pinailler quelque peu envers la mangaka. Ici on apprend que Léonard de Vinci est décédé, donc nous sommes après 1519, pour être précis en 1520 puisque Catarina / Irene fait allusion à une révolte qui éclate en son pays. Son frère Charles en effet vient d’être élu empereur du Saint-Empire Germanique, et sa mère Jeanne “la Folle” était régente de Castille pour lui. Il arrive en 1519, mais l’Aragon, seulement abstraitement en lien avec la Castille, se révolte contre lui, ce sont les “communeros” (1519 / 1522). Le jeune Charles, devenu Charles Quint de Habsbourg, réussit à les calmer 3 ans plus tard et dans la foulée à réunir vraiment Castille et Aragon en “Espagne” dont il est roi. En 1527 à Florence, les Médicis sont expulsés par une République (applaudie par Michel-Ange, frappé d’amnésie puisqu’il devait tout à cette famille, mais bon). En 1530 Charles Quint  mécontent s’empare de Florence. Où en sera Arte alors ? Ce qui est bizarre, c’est le plan du cardinal Silvio, qui se moque de peinture et veut Arte comme espionne de Catarina de Castille. On ne voit pas ce que cela peut lui apporter, en 1520, alors que comme tous les cardinaux sa seule ambition devrait être le trône papal à Rome…

    Dame Irene / Catarina continue à exhorter Arte d’avouer et vivre son amour pour Leo, avec des arguments qui mélangent complètement l’amour filial et l’amour sexuel, qui n’est pourtant pas la même chose ! Or une princesse comme elle ne peut ignorer qu’une aristocrate telle Arte ne peut coucher avec un peintre plébéien, sous peine de déchéance absolue (au mieux, enfermement pour toujours dans un couvent). Et Arte devrait en être encore plus consciente, et s’interdire totalement de fantasmer sur Leo ! Mon explication est que Kei Ohkubo, mariée et très contente de cela d’après ses postfaces où elle nous montre invariablement son mari, n’a pas pu s’empêcher de faire de sa jolie héroïne une midinette romantique éblouie par la sombre et taciturne virilité de Leo. Un personnage assez intéressant et attrayant par ailleurs, je le reconnais. Mais c’est aller droit dans le mur à cette époque !

    Si Azucena au total et très jaloux dévouement pour Catarina ose la critiquer pour ses encouragements (en effet absurdes) aux aveux amoureux d’Arte, c’est pour lui révéler qu'”il y a des amours inavouables” : le sien pour sa maîtresse, on le comprend tout de suite. Belle scène !

    La séance de dissection est aussi une excellente scène, qui prouve la passion et la force d’âme d’Arte, là où un apprenti masculin tombe en pâmoison. Pourquoi l’Eglise interdisait-elle la dissection humaine (et la crémation) ? Parce qu’au Jugement Dernier, les morts étaient censés sortir de terre à l’état de squelettes, et leurs chairs miraculeusement restituées pourvu de s’être décomposées “naturellement”, selon la volonté de Dieu. On brûlait les sorcières et les hérétiques pour leur interdire de ressusciter : double peine ! Au fil du temps, à force de ratés sur l’arrivée demain du Jugement Dernier, l’Eglise a bien été obligée de mettre une sourdine sur ce dogme et de laisser bosser les médecins.

    Veggie11
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    Veggie11 le #525784

    Ce qui explique d’ailleurs pourquoi les dissections étaient essentiellement réalisées sur des cadavres de condamnés à mort.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525787

    Toutafè, chère Veggie !

    Oublié de préciser que Catarina de Castille, née en 1507, n’avait que 13 ans en 1520 ! Et que rien dans sa bio n’indique un séjour à Florence… Il semble d’après sa postface que c’est juste un truc de fiction de Kei Ohkubo pour envoyer Arte en Castille au volume 13 à venir (et lui faire rencontrer Charles Quint ?). Catarina épousera le roi de Portugal, en sera la régente à la mort de son mari (même destin que sa mère !) et mourra à 71 ans, bel âge pour l’époque. En 1519, notre François Ier tenta d’être élu empereur du Saint-Empire, car le titre était décerné par vote des Grands Electeurs, mais il fut blackboulé, et ensuite le vote tomba systématiquement sur un Habsbourg.

    C’est vraiment du pinaillage de ma part, mais sur la couverture où l’on voit Arte sourire tout en laissant voltiger à terre ses croquis elle devrait plutôt faire une tête effarée : au prix du rare papier à l’époque ! Et dans la gadoue des rues de l’époque !!

    Ce qui ne m’empêche pas d’applaudir vivement ce manga au magnifique sujet, inspiré de loin par la carrière extraordinaire d’Artemisia Gentileschi, un siècle plus tard.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526186

    Olympia Kyklos : étonnant tome 1 pour ce manga de Mari Yamazaki, grande fan de l’antiquité gréco-romaine ! Bon, c’est un peu répétitif après Thermae Romae : ici, le beau et sculptural Démétrios, peintre grec sur céramique du 4e siècle avant J.-C., se voit projeté par la foudre dans le Japon de 1964. Toute lumière aveuglante le ramène ensuite à son époque avec des idées neuves qui l’ont fasciné. Jusqu’au prochain “coup de foudre” ! Il a une excellent potentiel athlétique, espoir de sa petite cité pour les Jeux Olympiques, mais voilà, il n’aime que son art et même déteste les épreuves sportives, où il ne voit que métaphore de la guerre et compétition des plus féroces : aussi est-il traité à 3 reprises d'”herbivore”, japonisme linguistique anachronique il faut bien le dire… Au Japon, les femmes en particulier divisent les hommes en “carnivores”, férus de leur propre virilité, tombeurs, machos, et “herbivores”, timides avec les femmes, doux et de goûts peu typiques de la masculinité. Bien sûr, nombreuses sont celles qui préfèrent de loin les carnivores… Or Démétrios est amoureux coincé de la belle Apollonia et n’ose se déclarer. En 1964, notre jeune apprenti peintre découvre un monde stupéfiant en pleine préparation des JO à Tokyo, et aussi le côté purement ludique des kermesses sportives alors que dans sa Grèce antique tout gagnant couvre de gloire sa cité et tout perdant sombre dans la honte.
    La postface de l’autrice est remarquable d’intelligence. Je dirais même que j’ai rarement lu quelqu’un, en dehors de Montherlant, ayant réellement réfléchi sur la passion engendrée par le sport et par son spectacle, mise à part la banale idée de substitution  pacifique aux guerres nationales. “Pourquoi aimons-nous le sport ? Pourquoi le spectacle d’un athlète repoussant les limites de son corps nous fascine t-il et nous tire t-il même parfois des larmes ?” se demande Mari Yamazaki. Et elle nous confie qu’avant le collège, fille grande et très forte, elle a subi une pression considérable pour faire triompher sa classe de primaire, mais n’aimait pas du tout le sport, qu’elle a abandonné ensuite. Pourtant Démétrios lui, commence à comprendre…

    Un manga qui a du fond !

    Il me fait penser à un roman célèbre de Sprague de Camp, “De peur que les ténèbres” : en 1941, un Américain vient visiter Rome, son pays pas encore en guerre contre Mussolini. Devant le Panthéon, la foudre lui tombe dessus. Il chute de 50 centimètres et se retrouve… toujours au même endroit mais en l’an 535. C’est le règne d’Amalasonthe, fille de Théodoric, reine des Ostrogoths, et il le sait, bientôt les armées de Justinien vont attaquer et lancer une guerre qui éradiquera les derniers vestiges de la civilisation romaine en Italie… Il va tenter de changer l’Histoire.

    Veggie11
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    Veggie11 le #526196

    Les Carnets de l'Apothicaire – Tout savoir sur les produits Les Carnets de l 'Apothicaire avec la Fnac

    3e tome des aventures de Mao Mao, toujours aussi préoccupée par les affaires d’empoisonnement et dégoûtée par les moeurs dissolus et les complots ourdis au sein de la Cour impériale. Dans ce tome, on découvre un peu plus sur son ancien environnement dans le quartier des plaisirs, où nombre de situations sordides y ont également lieu (tentatives d’assassinat, suicides…), et l’on fait connaissance avec son père, également apothicaire. Bref les thèmes évoqués sont sombres et la tension toujours à son comble. Pourtant, grâce à son humour, ces ”Carnets” laissent le lecteur dans un état très détendu et serein après la dernière page. Voilà longtemps que je n’avais pas lu un titre mettant en avant des thèmes graves et sérieux sans tomber dans un sentiment de déprime tout en ne prenant pas ces situations à la légère. Concernant les relations entre Mao Mao et Jishin (qui apparaît un peu moins ici), nul doute que ça va aller crescendo, ce dernier commençant à éprouver une forme de jalousie dès qu’il est question que Mao Mao se retrouve en compagnie d’un autre homme ^^

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