Cyborg 009 tome 1
Et voilà, j'ai enfin commencé à découvrir l'œuvre la plus célèbre et la plus populaire de Shôtarô Ishinomori.
Je sais que ce titre a du mal à trouver son public en France (chaque volume de vend en moyenne à 300 exemplaires), et certaines personnes fustigent et dénigrent cette série qu'elles trouvent ringarde, désuète, obsolète…
Pour ma part, avant de lire ce premier tome, je connaissais seulement de Cyborg 009 le très beau long métrage animé des années 80 et une poignée des dessins animés des années 60 qui m'ont tous beaucoup plu.
Suite aux critiques élogieuses de Veggie11 et de ses conseils, je me suis donc lancé dans la lecture de ce classique…
Verdict de ce premier tome ?
Et bien, c'est franchement très bon !
Glénat a eu l'idée sympathique d'inclure un marque page, toutefois, je n'en ai pas eu besoin vu que j'ai pu ce premier volume d'une traite ! 😁
Pour ce qui est du style graphique, c'est sûr qu'il est résolument rétro et est ancré de son époque (il est bien plus daté que celui de Go Nagai).
Pourtant, il est loin d'être désagréable et Ishinomori sait rendre ses personnages charismatiques, d'autant plus que sa narration est très dynamique.
On voit au début de la série chacun de nos héros se faire “enrôler” par une mystérieuse organisation, de gré (les adhérents de ce groupuscule font à certains d'entre eux des promesses mirobolantes qu'ils croient) ou de force (quelques uns de nos héros se font brutalement capturer).
On découvre rapidement que le groupe en question nourrit de noirs desseins et projette de lancer une guerre sans mercis à toute la planète avec à leur tête l'infâme Black Ghost.
Toutefois, la plupart des cyborgs ont percé à jour leur odieux projet et parviennent à convaincre Cyborg 009 alias Joe de se rallier à eux et de quitter cette organisation en compagnie du professeur Gilmore qui désapprouve les méthodes de Black Ghost et de ses collègues.
Ce qui est intéressant, c'est que le titre est nourri de plusieurs influences: les X-Men de Stan Lee et Jack Kirby, Chris Claremont, Dave Cockrum et John Byrne (Gilmore fait penser un peu au professeur Xavier même s'il est très loin d'être une décalcomanie de ce dernier).
De plus comme dans les X-Men, les nombreux héros sont originaires de pays différents (Afrique, Angleterre, Amérique du Nord, France…)
on pense aussi à la série “L'homme qui valait trois milliards” où Steve Austin autrefois un humain ordinaire est devenu un surhomme suite aux implants techniques qu'il a subi par la suite.
Ce qui est assez plaisant, c'est que les pouvoirs de nos 9 héros sont complémentaires les uns des autres leur permettant de sortir de situations à priori inextricables et l'auteur fait preuve de beaucoup d'imagination lors de ces moments clés.
L'oeuvre traite aussi de sujets graves et très sérieux comme le racisme (toujours tristement d'actualité) qui font réfléchir.
Enfin si la plupart des méchants le sont réellement (sans être inintéressants pour autant, j'aime le côté mystérieux de Black Ghost) leurs auxiliaires sont plus nuancés.
Je pense notamment à ce cyborg envoyé par l'organisation Black Ghost pour anéantir nos héros, il a une apparence repoussante mais ses supérieurs hiérarchiques lui ont assuré qu'ils lui donneront forme humaine s'il réussit sa mission.
Il n'a aucun ressentiment personnel envers nos cyborgs, mais pour lui, les détruire est l'unique moyen de se débarrasser de son physique actuel qui le révulse.
Globalement, j'ai beaucoup aimé ce premier tome: c'est bien écrit, intelligent, dynamique et palpitant.
Je ne me suis pas ennuyé le moins du monde et j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire les premières aventures trépidantes de Joe et ses ami(e)s ! 😃
Et je ne suis absolument pas de l'avis de celles et ceux la trouvant vieillotte ou dépassé: la profondeur des thèmes traités et le charisme de ses héros en font une œuvre qui est toujours plaisante à lire de nos jours et qui est très loin d'être naïve.
D'ailleurs, j'ai déjà commandé les tomes 2 et 3 et j'ai hâte de les recevoir ! 😉