
Lupin III : La lignée immortelle
Réalisation : Takeshi Koike
Lupin III se balade tranquillement en voiture, très satisfait d’avoir acheté une bouteille de vin, se régalant à la perspective de pouvoir le déguster… quand tout à coup il voit que son château où sont entreposés ses richesses a été réduit à néant par une explosion !
Se rendant sur les lieux, il ne peut que constater dépité l’ampleur des dégâts… cependant, il remarque qu’une carte a été placée sur l’un des murs de sa demeure.
Il en déduit que le responsable de la destruction de son château n’est nul autre que l’individu qui a cherché à multiples reprises d’attenter à sa vie ainsi que celle de ses compagnons Jigen, Goemon et Fujiko. La carte indique l’emplacement de sa base
Ils décident tous les quatre de se rendre sur cette île en avion et prévoient non seulement de neutraliser la crapule qui a si souvent tenté de les tuer par le passé mais aussi de dérober ses fabuleuses richesses.
C’est sans compter sur l’inspecteur Zenigata qui les pourchasse en avion et qui est déterminé plus que jamais de mettre Lupin derrière les barreaux…
Voici donc le film d’animation cinématographique Lupin III La lignée immortelle faisant suite aux quatre précédents moyens métrages animés cinématographiques de Takeshi Koike.
Cependant, si vous ne les avez pas vu, n’ayez crainte : le début du long métrage fait un récapitulatif des évènements majeurs survenus dans les précédents films le rendant par conséquent accessible pour les spectateurs néophytes ne les ayant pas vu.
Alors au sujet de la réalisation technique, c’est un parfait sans faute : le character design de Takeshi Koike est magnifique et extraordinairement expressif, l’animation est absolument sensationnelle et d’une fluidité prodigieuse, les décors sont très détaillés et somptueux et les musiques sont splendides.
Pour ce qui est de l’histoire en elle même, et bien c’est l’une des aventures les plus sombres de Lupin III qui fait penser un peu à d’autres films tels que Lupin III le secret de Mamo et Lupin III Mort ou Vif mais avec de nombreux atouts qui lui sont propres.
Il se dégage de ce long métrage une atmosphère résolument étrange et mystique, mais également horrifique et angoissante.
On retrouve un peu l’atmosphère de L’île du Docteur Moreau , plusieurs habitants de l’île ayant fait l’objet d’expérimentations qui les font davantage ressembler à des animaux, voire des monstres que des êtres humains.
Par ailleurs, j’ai rarement vu Lupin, Jigen, Goemon, Fujiko et Zenigata autant malmenés que dans cette aventure, chacun d’entre eux étant poussé dans ses derniers retranchements.
Très bon point, Ils ont tous leurs moments de gloire, aucun n’est laissé sur la touche ou sous exploité.
Même si le redoutable Mamo est le véritable commanditaire de cette organisation (le film montre bien l’ampleur de son empire et son génie hors du commun), le véritable antagoniste du récit est Muom, qui est d’une loyauté sans failles envers Mamo.
Muom est un homme très intelligent, perspicace, observateur mais également doté d’une force herculéenne prodigieuse et d’une vitesse ahurissante.
Il donnera énormément de fil à retordre à nos héros, de plus une aura de mystère plane sur lui.
Nous retrouvons aussi des antagonistes des précédents films comme Yael Okuzaki le tueur à gages qui a affronté Jigen ansi que le colossal Hawk qui a combattu Goemon.
La psychologie de nos protagonistes est fort bien traitée : on retrouve l’altruisme et l’abnégation de Goemon donnant toujours le meilleur de lui même pour aider ses ami(e)s, l’assurance et la cool attitude de Jigen, la cupidité et le sens de la débrouillardise de Fujiko.
Ce qui est également touchant dans ce long métrage, c’est qu’il reflète bien l’estime et le respect mutuel qu’éprouvent Lupin et l’inspecteur Zenigata l’un envers l’autre.
Même si Zenigata veut jeter Lupin en prison, il s’inquiète légitimement pour lui et veut s’assurer qu’il ne lui arrive rien de mal et même notre roi de la Cambriole semble touché par la sollicitude de son ennemi préféré.
De même, on voit bien que Jigen fait totalement confiance à Lupin, sachant pertinemment que celui-ci est très habile pour se sortir des situations les plus inextricables et qu’il peut compter sur lui.
Ce qui est également intéressant avec le long métrage, c’est qu’il analyse les raisons pour lesquelles Lupin éprouve tant de plaisir à voler, il explore ses motivations, ce qui le pousse à agir ainsi : le film a un aspect assez philosophique.
Au sujet des scènes d’action, elles sont nombreuses et généreuses nous en mettant plein la vue, magnifiées par l’animation d’une fluidité virtuose.
Il y a en revanche peu d’humour, mais les quelques scènes comiques présentes sont véritablement hilarantes ! 😆
Spectaculaire, intelligent, palpitant, drôle, émouvant et captivant : Lupin III la lignée immortelle tient toutes ses promesses et bien plus encore et conclut en apothéose le parcours de Takeshi Koike dans ses adaptations animées du légendaire héros de Monkey Punch 😀 .
Je vous le recommande vivement quand il sortira officiellement en France au cinéma en novembre prochain ! 😀