Lupin III – Collection Millenium (Italie, 1999 à 2005)
Bien qu'il me manque trois titres dans cette collection, je me suis finalement décidée de vous présenter les albums que j'ai déjà en ma possession depuis cet été ! Voici une rétrospective album par album de ces ''fumetti'' (et non ''mangas'') reprenant les personnages cultes de Monkey Punch.
Globalement, ces albums ne sont pas indispensables, à moins d'être un fan acharné de Lupin ou curieux de découvrir toute adaptation tournant autour du cambrioleur. Ces titres se destinent avant tout aux spectateurs italiens ayant grandi avec les deux premières séries Tv entre 1979 et 1981 diffusées sur Italia 1. De nombreux clins d'oeil y font d'ailleurs allusion : apparition de Pycal dans un épisode, boîte à musique made by Lupin diffusant ''Planet O'', le générique culte de la série Tv 1, le langage employé par Lupin… Autant dire qu'un lecteur qui ne connaît pas du tout l'univers n'y comprendrait rien.
L'univers de Lupin III m'a paru très respecté dans la majorité des albums : on y retrouve les caractéristiques habituelles de nos protagonistes, leurs liens amicaux/relationnels ou encore leur sens de l'humour. Bien que l'influence de l'anime est évidente, certains albums n'hésitent pas à user d'un humour au-dessus de la ceinture rappelant certaines scènes propres au manga de Monkey Punch…
Ces albums, réalisés par des auteurs différents en fonction des histoires, se présentent sous le format-type de la BD italienne (inspiré des comics-book) : beaucoup de pub à la fin, quelques pages sur l'univers de Lupin (très instructif !) puis sur les études graphiques de l'album en question. Bref, un bel objet pour pas très cher (comptez 6,20 € par album). Toutes ces BD sont en noir et blanc (là encore, il s'agit d'une spécificité de la BD italienne). Le graphisme est très différent dans chaque album, ce qui propose à la fois des histoires au graphisme varié et original, même si tous ne sont pas accrocheurs. Très peu s'inspirent clairement d'un graphisme dit ''manga''. Des albums qui plairont donc plutôt à des habitués de la BD européenne voire américaine (mais dans un style plus adulte).
Je passe à la critique de chaque volume…
Essere Lupin III (2001)
Auteurs : Baricordi – Marchesi
Un album surprenant que celui-ci ! Il se compose de plusieurs séquences proposant à chaque fois un quotidien très différent pour Lupin et sa bande ! Un coup, il se retrouve marié à Fujiko (!!!), père de deux sales gosses bruyants et insupportables (dont l'un est le portrait craché de Fujiko…), a pour facteur du quartier Jigen, comme policier du coin Goemon et est employé dans une entreprise d'informatique dirigée par Zenigata en personne (!!!!!!).

Autant dire qu'on rigole bien devant pareille séquence ! D'autres séquences nous proposent un Lupin travaillant pour le cinéma, un Lupin vieillissant méditant sur la tombe de ses amis avant qu'un Zenigata bien vieilli ne le poursuive en fauteuil roulant ou encore une charmante ''Lupine'' La Troisième oeuvrant en compagnie de versions féminines méconnaissables de ses deux comparses avec pour adversaire un certain… Fujio Mine (!!!!). Sans oublier un jeune loubard vêtu de cuir répondant au nom de… Lupin IV. Bref, autant dire qu'on ne s'ennuie pas dans cet album délirant au graphisme particulier (mais plaisant) qui a même le mérite de proposer une mini-séquence cartoon entre Lupin et Zenigata (ce qui devrait plaire à Xanatos) !

Profezie dell'altro mondo (2002)
Auteur : Guglielmo Signora
Un album rappelant quelque peu ''Mamo'' de par son prophète annonçant la fin du monde, mais cette fois-ci pour des raisons purement financières ! Le gourou en question, au design caricatural, se retrouve confronté à Lupin et sa bande, peu crédules face aux propos farfelus du pseudo-prophète. Un design plus européen cette fois-ci et une histoire un peu plus classique, mais sympathique à suivre. Une planche de cet album ayant été publiée sur le forum d'Edgar de la cambriole, le design devrait vous paraître familier…
Una revolver per Jigen (2002)
Auteur : Giuseppe Palumbo
Centrée sur Jigen (comme l'annonce le titre), cette histoire mêlant histoire d'amour et polar italien (avec des séquences particulièrement violentes) est à réserver avant tout aux adultes. Du thriller efficace auquel se prête parfaitement bien Jigen. En revanche, le graphisme pourrait faire fuir pas mal de fans tant qu'il n'a strictement rien à voir avec le graphisme habituel de nos protagonistes… Le trait de Giuseppe Palumbo, ultra-réaliste, utilise beaucoup de traits appuyés pour mieux faire ressortir le ton sombre de l'histoire. Un graphisme qui colle parfaitement à ses personnages, moins à Lupin et sa bande… Ces derniers sont en effet méconnaissables (à part un peu Jigen), mais on ne peut en vouloir à l'auteur d'avoir au moins voulu essayer. Surtout qu'en dehors des protagonistes lupinesques, les planches de cet album sont de toute beauté.
La verità infranta (2002)
Auteur : Riccardo Crosa
Un album au trait graphique plus proche du manga. Bizarrement, autant il passe super bien sur la couverture, autant à l'intérieur il paraît un peu maladroit… Au point qu'on croirait que la couverture a été réalisée par un autre dessinateur ! Une histoire un peu difficile à comprendre (la faute à la langue) se concentrant sur une Fujiko manipulée par une organisation. Bref, du Lupin tout ce qu'il y a de plus classique.
Nella camera a gas ( 2002)
Auteurs : De Giovanni – Accardi
Lupin est condamné à mort ! Voilà le thème central de cet album poignant (même s'il ne manque pas d'humour) où Lupin se fait finalement arrêter par la police et condamner à périr dans une chambre à gaz (d'où le titre de l'histoire). Les dernières planches sont particulièrement réussies : on y voit Zenigata, au bord des larmes, assister à l'exécution de son adversaire auquel il s'était pourtant attaché malgré lui. Rassurez-vous, Lupin ne va tout de même pas périr de la sorte ! Là aussi, le graphisme est plus proche de l'anime, même si plus plaisant que celui de ''La verità infranta''. À noter divers clins d'oeil à la série Tv 1 particulièrement cocasses (Boîte à musique ''Planet O'', évasion de Pycal…).
L'esperimento di Kopeko (2003)
Auteurs : Semerano – Camagni
Nouvel adversaire pour Lupin, prototype du savant fou, dans une histoire plutôt violente. Un graphisme une nouvelle fois plus occidental, moins appréciable que les précédents j'avoue…
Nei panni di Zazà (2004)
De Giovanni – Colaone
Cet album présente la particularité de proposer un graphisme dont je n'arrive franchement pas à définir les origines. Un mélange particulier entre BD européenne et manga plutôt underground (on pourrait le définir ainsi). C'est au goût de chacun, même s'il n'est pas particulièrement gênant. Disons qu'on est surtout surpris la première fois de voir nos protagonistes avec des visages européens, mais avec des yeux dessinés de manière à les faire passer pour des caricatures d'Asiatiques (si vous voyez ce que je veux dire…). Un graphisme plutôt épuré pour une histoire centrée sur la relation entre Zenigata et Lupin. L'inspecteur se trouve même personnage principal de cet album !
La malezione degli Ishikawa (2004)
Auteurs : Baricordi – Hiromoto
Après Lupin, Jigen, Fujiko et Zenigata, c'est au tour de Goemon d'avoir son propre album ! Comme l'indique le titre, l'histoire tourne autour de l'ancêtre du samouraï, Goemon Ishikawa, condamné à périr dans de l'huile bouillante en compagnie de son jeune fils (une scène particulièrement choc). Jurant de se venger, l'âme de Goemon réapparaît des siècles plus tard et s'en prend à son descendant, Goemon le Treizième… Cette fois-ci, nous avons droit à un design proche du brouillon (ou du storyboard d'un dessin-animé), rappelant vaguement le trait de Monkey Punch à ses débuts.
Meyer's Angels (2005)
Auteurs : Baricordi – Liani
Mon album préféré ! 😃 Cet album entièrement muet (pas une seule ligne de dialogue ou d'onomatopée) et donc parfaitement compréhensible pour les non-italophones, voit Lupin obligé de se confronter à trois jeunes demoiselles aux courbes ''généreuses'' pour libérer Fujiko retenue en otage par un certain Meyer. Ce charmant bonhomme accuse Lupin d'avoir volé son porte-bonheur (un fer à cheval). Ses trois ''Drôles de Dames'' (l'album ressemble à une parodie de la série ''Charlie's Angels'') vont donc séduire Lupin avant de lui rentrer violemment dans le lard. C'est cru, sarcastique, particulièrement grivois et hautement jubilatoire ! À noter quelques séquences hilarantes s'incrustant dans l'histoire et rendant hommage à un certain cartoon… On y passe un excellent moment ! À conseiller à tout amateur de ce type d'humour !

PS : le site m'empêchant de rajouter davantage d'images (pour les couvertures notamment), je vous renvoie à ce lien du forum Edgar pour vous faire une meilleure idée du style graphique de chaque album (je remetterai d'ailleurs ce lien à jour prochainement) : http://edgardelacambriole.forumculture.net…ferentes-series
Ma rétrospective s'arrête là, faute d'albums supplémentaires… Prochainement, je reparlerai de Lupin Neo M puisqu'un nouveau volume est prévu pour novembre !