Lupin III: Good Bye Partner
Réalisation: Jun Kawagoe
Après que Lupin III ait accompli de manière tonitruante son dernier larcin en date, l’inspecteur Zenigata est étrangement capturé et jeté en prison ! En effet, les forces de l’ordre le soupçonnent d’être un complice de Lupin, car selon eux, si il échoue systématiquement à le capturer, c’est qu’en fait, il l’aide en coulisses à commettre ses cambriolages !
Roy Forest, un millionnaire lance un appel à notre roi de la cambriole: il estime que, avec Zenigata derrière les barreaux, il ne réussira pas à concrétiser son prochain cambriolage, et il le défie de dérober le Time Crystal, un cristal précieux qui peut décrypter tous les mots de passe de tous les ordinateurs du monde !
Outragé par l’arrogance éhontée de Forest, Lupin épaulé par Goemon est bien déterminé à mettre le grappin sur cet inestimable trésor !
Notre roi de la Cambriole confie à Jigen une autre mission en parallèle de la leur…
Cependant Lupin s’interroge sur son vieux complice qui agit étrangement depuis quelques temps… Qu’est ce qui peut bien le tracasser ?
Ce téléfilm de Lupin est assez particulier, c’est le premier produit depuis Lupin III- Princess of the Breeze diffusé en 2013 qui fut vilipendé par le public, les critiques et les fans et qui a rompu la tradition annuelle du TV Spécial de Lupin.
La seule relative exception étant le pseudo téléfilm Lupin III Italian Game qui est essentiellement un best of de la série animée Lupin III l’aventure Italienne.
Lupin III: Good Bye Partner se devait donc de redorer le blason des téléfilms bien malmené depuis quelques temps. Cependant, l’espoir était permis, car son réalisateur n’est nul autre que Jun Kawagoe à qui l’on doit le fantastique téléfilm Lupin III: Opération Diamant qui est selon moi LE meilleur TV spécial de la saga ! 😀
Cependant, il eut un accueil mitigé auprès du public et des fans assidus.
Quant à moi… je l’ai bien aimé et je trouve que c’est un bon téléfilm 🙂 .
Déjà, le design est beaucoup plus réussi et plaisant que celui de 2013 où notre pauvre Lupin avait d’horribles yeux faisant penser à un animé “Moe” de bas étage (BBBBRRRR !).
L’animation elle est excellente, très fluide et ne souffre d’aucune fluctuation.
L’histoire est très intéressante, assez riche en rebondissements et prenante.
On a quelques références faites au célèbre pianiste Chopin (et Roy Forest captura Alisa Cartwright, une jeune pianiste prodige jouant à la perfection les musiques de Chopin) mais aussi à l’informaticien Edward Snowden qui dénonça les agissements de la CIA qui espionnait la vie privée des gens à leur insu, correspondant au thème de l’informatique et des réseaux sociaux traités dans cette histoire.
Cependant attention: contrairement à ce qu’affirment certaines rumeurs persistantes, ce téléfilm n’a aucun lien avec la série TV Lupin III: Part V et ne fait aucune allusion aux évènements narrés dans celle-ci. A part le thème de l’informatiques, il y a peu de points communs entre les deux.
On peut voir également à travers ce récit un hommage au tout premier téléfilm Lupin III Good Bye Lady Liberty où notre héros voulait effacer des données informatiques le concernant afin qu’il ne soit pas recherché par les polices du monde entier et où une secte voulait dérober un “oeuf” qui lui permettrait de prendre le contrôle de tous les ordinateurs du monde.
Lupin reste fidèle à lui même: intelligent, débrouillard, astucieux, farfelu et déterminé.
Les fans de Goemon seront aux anges car le valeureux samouraï tient un rôle prépondérant au sein de l’intrigue (ce qui n’est pas si fréquent dans les téléfilms) et il accompagnera régulièrement notre roi de la Cambriole au cours de son aventure, faisant preuve d’une loyauté sans faille et démontrera à maintes reprises que son habileté à manier le sabre n’est nullement usurpée !
Quant à l’inspecteur Zenigata, il veut à tout prix redorer son blason et prouver à tout le monde qu’il est un policier intègre, ce qui donnera à une alliance provisoire particulièrement savoureuse avec son ennemi préféré, Zenigata étant conscient que Roy Forest est autrement plus dangereux et menaçant !
Fujiko, ma foi, a un rôle assez original car on ne la voit pas vraiment manipuler Lupin, ni jouer les demoiselles en détresse et ne fait pas particulièrement étalage de ses charmes.
En revanche, elle est toujours aussi intelligente et rusée et nous dévoile un talent inattendu de sa part lors d’un moment clé, donnant lieu à une très belle scène.
Quant à notre brave Jigen
Spoiler
je trouve que le motif l’ayant poussé à trahir Lupin est un peu bancal: je comprends qu’il veuille secourir Alisa qui est la fille d’une femme dont il tomba amoureux jadis, mais de là à trahir Lupin ? De plus ces séquences flash back auraient mérité d’être davantage développées.
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Néanmoins, on se rend bien compte que derrière son caractère bourru et certains de ses propos macho, Jigen demeure un incorrigible romantique très sensible, ainsi qu’un homme déterminé à respecter son code d’honneur.
On a aussi quelques jolies références faites à Lupin III contre Mamo et Le Château de Cagliostro.
J’aime bien également le méchant Roy Forest qui a un certain charisme et qui s’avère être très rusé, malin et prévoyant.
Au chapitre des défauts, je reprocherai surtout un climax qui s’éternise et traîne un peu trop en longueur. De plus les effets spéciaux CGI au moment où Chopin ou Alisa jouent du piano sont particulièrement hideux et tranchent singulièrement avec la splendide animation traditionnelle du téléfilm.
Mais globalement, c’est un téléfilm de bonne tenue qui constitue un divertissement très plaisant 🙂 .
Sans se hisser au niveau des meilleurs téléfilms tels que Good Bye Lady Liberty, Hemingway Papers, Walther-P38, Tokyo Crisis, Alcatraz Connection, Episode <b>Zéro-First Contact</b> et Opération Diamant, il est à des années lumières de téléfilms médiocres comme Missed by a Dollar et Kiri no Elusive ou d’épouvantables navets comme The Last Job.
Good Bye Partner est un bon cru que je conseille et que je reverrai avec plaisir à l’avenir, ses belles qualités l’emportant sur ses quelques défauts. 🙂