Miyazaki, Takahata et Studio Ghibli

20 sujets de 241 à 260 (sur un total de 489)

Posté dans : Anime & Animation

  • Sharbett
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    Sharbett le #272062

    Je viens donc de voir, en compagnie pas trop mauvaise, La Colline aux coquelicots.

    C'est un long-métrage d'animation fort joli, gracieux, fin et élégant.

    Je me suis beaucoup ennuyée.

    C'était terrible parce que je voyais un film vraiment beau, je me suis amusée à détailler les arrières-plans (avez-vous vu le dictionnaire français-japonais -ou japonais-français?- sur la table du club de journalisme? Et le "Je pense done je suis", sur la cabane du philosophe?), tout en le trouvant complètement inintéressant. Personne n'est humain, personne n'est agaçant ni irritant, tout le monde est parfait et vertueux. Je ne me sens pas du tout concernée par cette gentille romance ni par le drame familial. Rien ne me touche parce que tous les personnages sont impeccables: comment donc puis-je leur accorder de l'importance? Je ne peux pas avoir d'empathie pour des créatures toujours merveilleusement douces et soumises à leur destin.

    J'ai regardé de jolies images avec de la jolie musique. Je conserve malgré tout une sensation de vide après le générique.

    Akiko_12
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Akiko_12 le #272063

    Citation (Shinji-kun @ 31/01/2012 22:51)
    Lorsque l'on regarde ce film, on ressent tout du long un sentiment de joie légère et de… Je ne sais pas comment exprimer cela. Ce n'est pas vraiment de la nostalgie (avoir tout juste 22 ans et faire preuve de nostalgie à propos d'un film se passant en 1963 ce serait bizarre), c'est plus l'envie de connaître la même douceur et tranquillité de vivre des personnages. Bien sûr tout n'est pas rose pour eux et quand on voit les fumées des usines ça ne donne pas vraiment envie mais le reste du temps on aimerait vivre et être ami avec Umi et Shun. Je me suis donc laisser bercer tout le long de la séance par cette belle histoire.


    Voilà qui résume parfaitement mon avis sur le film. Ce n'est certes pas le meilleur des Ghibli et le scénario n'a rien de phénoménal, mais j'ai aussi senti ce sentiment positif de joie, douceur et tranquilité.
    Comme d'habitude la forme (décors, animation) est impeccable, et j'avais oublié à quel point les chansons de Aoi Teshima sont magnifiques, surtout celle de la fin. Contente aussi d'avoir entendu une version japonaise de Red River Valley, je connaissais l'américaine et l'hymne scout mais pas celle là 😂.
    L'intérieur du quartier latin m'a beaucoup rappelé l'intérieur du musée Ghibli qui est construit de la même façon, avec des rembardes et escaliers donnant sur un grand espace central. On y retrouve aussi la même ambiance fouillis, plaisir de la découverte et recoins surprenants ; sachant que Goro Miyazaki fut (est toujours ?) directeur du musée Ghibli, peut-on y voir un clin d'oeil ? En tous cas l'intérieur des deux bâtiments et leur astmosphère sont vraiment très semblables.

    Conclusion pour La colline aux coquelicots : un petit film beau et sympathique dont on ressort avec le sourire. 😁

    Tom-Le-Chat
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Tom Le Chat le #272064

    J'ai beaucoup mieux apprécié ce 2nd visionnage, peut-être parce que je savais à quoi m'attendre concernant l'histoire. Cette fois-ci, j'ai été beaucoup moins distrait par l'intrigue amoureuse et ai été plus sensible à l'histoire de la gamine qui dressait des drapeaux tous les jours en attendant le retour de son papa. Il y a une similitude intéressante avec le petit garçon dans Ponyo pour qui chaque passage même lointain de son père sur son bateau est un événement ; si vous vous souvenez de la joie du garçon à voir passer son père, vous comprendrez peut-être mieux les sentiments d'Umi dans la Colline. J'ai d'ailleurs trouvé le passage du rêve très touchant, en particulier la scène où on la voit, enfant, courir en pleurant ; peut-être était-ce le jour où elle a appris la mort de son père?. L'une des affiches japonaises est très parlante d'ailleurs :

    Plus globalement, derrière la bluette adolescente et la très jolie carte postale des 60's, j'ai l'impression qu'il y a énormément de choses en toile de fond qui pourraient êtres analysées : la représentation du Japon en pleine expansion, la place de ce film dans le Japon post séisme de 2011, les rapports filiaux dans et autour du film…

    Le film est le 1er volet d'une trilogie traitant du Japon de l'ère Showa, le prochain film devant se situer quelques années plus tôt. Une démarche à suivre avec attention.

    Sur la guerre de Corée, j'ai poursuivi mes recherches et suis tombé sur ce site évoquant l'utilisation de LST avec équipages japonais.

    A noter que le surnom d'Umi dans le film est Meru, soit la japonisation du mot français "mer".

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
    null
    flickr

    Sharbett
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    Sharbett le #272065

    Citation (Tom le chat @ 06/02/2012 11:38)
    J'ai beaucoup mieux apprécié ce 2nd visionnage, peut-être parce que je savais à quoi m'attendre concernant l'histoire. Cette fois-ci, j'ai été beaucoup moins distrait par l'intrigue amoureuse et ai été plus sensible à l'histoire de la gamine qui dressait des drapeaux tous les jours en attendant le retour de son papa. Il y a une similitude intéressante avec le petit garçon dans Ponyo pour qui chaque passage même lointain de son père sur son bateau est un événement ;

    C'est vrai. J'avais adoré quand la mère hurlait avec la lampe “BAKA BAKA BAKA BAKA!!!” 😂

    Citation (Tom le chat @ 06/02/2012 11:38)
    si vous vous souvenez de la joie du garçon à voir passer son père, vous comprendrez peut-être mieux les sentiments d'Umi dans la Colline.

    Ah mais je la comprends parfaitement, Umi, et j'y avais pensé pendant la projection. C'est bien ça le plus malheureux. Mais le film m'ennuie.

    Citation (Tom le chat @ 06/02/2012 11:38)
    Plus globalement, derrière la bluette adolescente et la très jolie carte postale des 60's, j'ai l'impression qu'il y a énormément de choses en toile de fond qui pourraient êtres analysées : la représentation du Japon en pleine expansion, la place de ce film dans le Japon post séisme de 2011, les rapports filiaux dans et autour du film…

    Oui, tout à fait. Umi n'a pas une vie d'ado, elle a une vie de mère. C'est elle qui fait les courses, se lève en premier pour préparer la nourriture et gère le budget. Elle remplace sa propre mère. C'est sa soeur qui vit la jeunesse. Elle redevient une enfant quand elle retrouve sa mère et peut se laisser aller à se moment-là, l'ordre des choses se rétablit. C'était bien vu de la part de MM. Miyazaki.

    Mais je me suis quand même ennuyée. C'est un film profond, pudique, intelligent, beau, je sens que ça devrait être attendrissant, hélas, malgré ses indéniables qualités, il n'éveille pas d'émotion particulière chez moi. C'est même pas la faute du film, le pauvre n'y est pour rien, il est très bon, j'ai simplement un grand trou plein de vide là où les autres possèdent une pompe à sang, c'est tout. C'est un bon film que je n'aime pas, un peu comme ces plats délicieux que je n'aime pas manger. Je sens que c'est bon, mais j'apprécie pas.

    Tom-Le-Chat
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Tom Le Chat le #272066

    Sur la signification des drapeaux que dresse Umi, ils forment la combinaison UW mais je n'ai pas réussi à trouver de sources vraiment fiables pour en expliquer le sens, ici peut-être :

    Citation
    Umi continues rising the signal flag every day in the garden of the old hose on a hill looking down at Yokohama Port. U.W flag, it means "I wish you a pleasant voyage". The flag of the return is raised on the mast of a tugboat going along the bottom of the hill frequently. It becomes like daily work of the morning when a busy day begins.

    One morning, a different signal is rised on a tugboat. "UWMER" and a pennant of the return. Someone who knows my name is on a tugboat. MER is the sea(Umi) in French. Umi is surprised, but she is rolled up in business of the housework of the morning in a moment. The boy on a tugboat which father handled knew that Umi rises the signal flag every day.

    edit : dans le document pdf (p.74) en lien dans l'article de Wikipedia, ils confirment : UW = "Je vous souhaite bon voyage."

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
    null
    flickr

    Sotelo
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Sotelo le #272067

    J'ai vu le film il y a 2 semaines et j'ai plutôt apprécié, je l'ai personnellement préféré à Arrietty, surtout sur le fond plus élaboré et maîtrisé, parce que sur la forme c'est toujours la même chose.

    Après, même si le film est sympathique, il est comme tous les derniers Ghibli à mes yeux : sympa mais jamais impressionnant, pas vraiment émouvant non plus. Un film qu'on oublie malheureusement assez vite.

    Akiko_12
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Akiko_12 le #272068

    Citation (Tom le chat @ 06/02/2012 14:55)
    UW = “Je vous souhaite bon voyage.”


    Merci Tom pour ces précisions ! Tu confirmes aussi ce qu'il m'avait bien semblé entendre pour Meeru.

    Pour ma part je trouve que la romance lycéenne est assez accessoire dans ce film, et que le propos n'est pas vraiment là mais dans un tout que constituent des drapeaux, la romance et le Quartier Latin.

    Les rebondissements de l'histoire d'amour étaient en effet assez prévisibles, mais pour moi ils devaient surtout conduire à ce plan où l'on voit Umi, Shun et l'ami de leurs pères se tenir la main. C'est avec les drapeaux et avec la renaissance du Quartier Latin le plus fort symbole du film, sorte de message qui ressort de l'ensemble : il faut assumer le passé sans le renier, toujours aller de l'avant et espérer. Ainsi l'amitié des trois amis est toujours intacte par délà les générations et les aléas de la vie parfois cruelle, elle s'est même “embellie” malgré tout puisque Umi et Shun s'aiment en tant que couple et non plus amis. Il en va de même pour le Quartier Latin, vieux bâtiment menacé qui refait peau neuve grâce et à volonté et l'enthousiasme des lycéens, pour un avenir encore plus beau que ce qu'il fut auparavant.

    J'ai trouvé assez touchant le message des drapeaux qui est à peu près le même quant au lien avec le passé (avec le père), un geste qui aurait pu sembler idiot et anodin jusqu'à ce que Umi s'aperçoive que les marins y prêtent attention, mieux, qu'un bateau lui a répondu. Au final elle se rend compte que cet automatisme, lien qu'elle aurait pu rompre mais a décidé de perpétuer, n'est finalement ni destiné à personne ni vide de sens. C'est un joli message d'espoir et de persévérance, surtout dans le contexte où est sorti le film.

    Onsokumaru
    Membre
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    onsokumaru le #272069

    Je dois dire que ce film m'a plu, contrairement aux derniers Ghibli que j'ai vus (Terremer et Ponyo).

    J'y retrouve cette magie à la Totoro ou à la Mimi wo sumaseba qui donne l'impression d'un monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Dans d'autres films, ça m'aurait fait grincer des dents, mais avec ces Ghibli, la magie opère et j'y crois le temps que dure le spectacle.

    Ca ne m'empêche pas d'être un peu lassé par les longs passages style "Martine prépare à manger", "Martine fait les courses" récurrents chez ce studio, mais bon, ça passe quand même. Il faut dire qu'une fois de plus, le design et les musiques sont très réussis.

    L'intrigue sentimentale n'est pas super intéressante, surtout la révélation finale, pas crédible pour un sou. Le coup du bébé qui s'est fait refiler à deux reprises, bof.
    Enfin bon, je suppose que c'est plutôt au manga qu'il faut le reprocher et sans cette happy end un peu beaucoup forcée, il aurait fallu aborder des sujets trop sombres comme les tabous sur l'inceste, l'intolérance et le tout aurait fini en larmes ou au mieux par une fugue et adieu le Monde Merveilleux de Ghibli.
    J'ai tout de même beaucoup aimé le passage où nos deux tourteraux déclarent qu'ils s'aiment quand même, avant de monter dans le tramway. J'aurais aimé que ce soit un peu plus développé, mais hélas la révélation salvatrice tombe peu après comme un cheveu sur la soupe.

    Reste que les personnages sont assez attachants et surtout, que le film donne une vison intéressante d'un Japon des années 60 avec des lycéens très politisés et passionnés. Tous les passages se déroulant dans le Quartie Latin sont magnifiques et justifient à eux seuls l'existence de ce film.

    Bref, un film qui fait passer un très bon moment, à condition de se montrer indulgent avec la petite bluette entre lycéens.

    Tom-Le-Chat
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Tom Le Chat le #272070

    Histoire de remettre les choses en perspective ; je me suis demandé quel âge avait Umi. A vue de nez, je dirais 16 ou 17 ans au moment du film, en 1963.
    Elle serait donc née vers 1946-47 et vu qu'elle a l'air d'avoir plus de 5 ans dans les flashbacks, elle a probablement perdu son père vers 1952-53.

    J'aime bien me livrer à ce genre de petits calculs quand le contexte historique est bien défini mais ça peut devenir un peu déprimant pour un anime comme Taishō Yakyū Musume (une série très sympa soit dit en passant, une sorte de Bamboo Blade version baseball) quand on réalise qu'en 39-45 la plupart des personnages sont soit partis au front ou ont subis les bombardements alliés… Vu sous cet angle là, la quasi totalité des histoires se passant dans l'entre-deux guerres sont potentielement déprimantes en fait !

    A propos de la chanson de fin, on pourra noter que c'est une reprise. J'avais lu quelque part que la chanson originale est le générique d'un drama des années 70. Enfin, je préfère la version de 2011 quand-même. 😁

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
    null
    flickr

    Tom-Le-Chat
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Tom Le Chat le #272071

    Citation (Shinji-kun @ 30/01/2012 23:02)

    Le Royaume des chats
    de Hiruyuki Morita

    Haru est une jeune lycéenne plutôt timide et maladroite. Sa vie bascule le jour où, sur le chemin de retour du lycée, elle sauve la vie d'un chat qui manque d'être écrasé par un camion. Mais il ne s'agit pas de n'importe quel chat, celui-ci parle et se trouve être le Prince du Royaume des chats. Dès le lendemain, le Roi des chats l'invite dans son royaume où elle devra épouser le prince…
    [source : jaquette du DVD]

    Comment décrire cette oeuvre. En commençant par ses défauts peut être. Il s'agit d'un simple petit conte initiatique d'à peine une heure. Est-ce un défaut me demanderez-vous ? Non, certes. Mais disons que c'est un moyen métrage mineur dans la filmographie du studio. L'histoire est simple, un beau conte, mais un peu enfantine. De plus, je trouve qu'elle met un peu de temps à réellement démarrer (au vu de la durée du film).

    Maintenant, Le Royaume des chats est très loin d'être un mauvais animé. Le dessin est très beau, l'animation superbe. Le tout culminant sur cette scène de marche sur des corbeaux particulièrement envoûtante. De plus le film est plutôt drôle et on observe quelques défauts du comportement humain dans le Royaume des chats.

    Au final, un joli film, à voir en famille, que je reverrai certainement dans quelques temps mais on est pas au niveau de Chihiro ou Mononoke que je regarde au moins une fois tout les 6 mois.

    J'ai profité des soldes pour prendre plein, plein, plein de DVD/BD Ghibli dont ce Royaume des Chats dont j'avais gardé un excellent souvenir.

    Ce qui frappe au début, c'est le design général qui est beaucoup moins marqué Ghibli que des productions comme Arrietty. Les personnages avec leurs très grands yeux et leur silhouette longiligne ont un style plus proche de ce qu'on imagine courament quand on pense aux anime d'autres studios. De même, bien que dessinés avec soin et très détaillés, les décors ont l'air moins réalistes que dans d'autres films du studio ; les couleurs très claires y sont probablement pour quelque chose.

    Un autre petit détail que je trouve intéressant ; les voitures que l'on voit de temps en temps dans le décor ont des lignes et proportions très fidèles soit parce qu'elles ont été dessinées avec grand soin, soit plus probablement parce qu'elles sont issues de modèles 3D. Alors que beaucoup d'autres studios ont adoptés l'usage de modèles 3D pour les véhicules, il semble que Ghibli ait finalement décidé de rester sur des dessins à la main (témoin, les proportions aproximatives de la Mercedes W123 de la tante dans Arrietty).

    Bien que tout cela surprenne un peu au début, on finit par s'y faire et j'ai même au contraire apprécié que Hiroyuki Morita prenne quelques libertés avec le style habituel du studio Ghibli.

    L'histoire est plutôt simple et le ton très léger. Tous les personnages, aussi bien les héros que les “méchants” sont très attachants et on rit de bon coeur à voir toutes leurs facéties ; Haru l'héroïne un peu gaffeuse et étourdie est adorable !
    C'est vrai, on sent bien que ce film est beaucoup moins ambitieux que des productions comme Chihiro, néanmoins je confirme que sur la période post 2000 ça reste l'un des Ghibli que j'ai eu le plus de plaisir à voir et revoir.

    Le making off inclu dans le DVD est très intéressant à suivre également ; on y apprend par exemple que le film est un spin off de Mimi o Sumaseba (dont on attend toujours une sortie en France) et où l'on voit que la question de la succession de Miyazaki et Takahata était et reste un problème épineux.
    Etonnament, Hiroyuki Morita n'a apparemment pas dirigé beaucoup d'autres productions depuis à part… Bokurano, une série qui n'est pas réputée pour être très guillerette !

    [Insérez une citation qui donne l'air intelligent ici]
    null
    flickr

    Tarmine
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    tarmine le #272072

    Citation (akiko_12 @ 06/02/2012 21:42)
    Pour ma part je trouve que la romance lycéenne est assez accessoire dans ce film, et que le propos n'est pas vraiment là mais dans un tout que constituent des drapeaux, la romance et le Quartier Latin.

    Les rebondissements de l'histoire d'amour étaient en effet assez prévisibles, mais pour moi ils devaient surtout conduire à ce plan où l'on voit Umi, Shun et l'ami de leurs pères se tenir la main. C'est avec les drapeaux et avec la renaissance du Quartier Latin le plus fort symbole du film, sorte de message qui ressort de l'ensemble : il faut assumer le passé sans le renier, toujours aller de l'avant et espérer. Ainsi l'amitié des trois amis est toujours intacte par délà les générations et les aléas de la vie parfois cruelle, elle s'est même “embellie” malgré tout puisque Umi et Shun s'aiment en tant que couple et non plus amis. Il en va de même pour le Quartier Latin, vieux bâtiment menacé qui refait peau neuve grâce et à volonté et l'enthousiasme des lycéens, pour un avenir encore plus beau que ce qu'il fut auparavant.

    J'ai trouvé assez touchant le message des drapeaux qui est à peu près le même quant au lien avec le passé (avec le père), un geste qui aurait pu sembler idiot et anodin jusqu'à ce que Umi s'aperçoive que les marins y prêtent attention, mieux, qu'un bateau lui a répondu. Au final elle se rend compte que cet automatisme, lien qu'elle aurait pu rompre mais a décidé de perpétuer, n'est finalement ni destiné à personne ni vide de sens. C'est un joli message d'espoir et de persévérance, surtout dans le contexte où est sorti le film.


    je suis complètement d'accord avec ça moi aussi.
    J'ai vu le film hier, parce que bon, je ne voulais pas me dire plus tard que j'étais vraiment un monstre sans pompe à sang (Sharbett, ton analyse m'a beaucoup plus, et j'ai ressenti la même chose avec Arrietty, donc je comprends ce que tu veux dire par là).
    J'ai bien aimé, évidemment ça ne sera pas mon Ghibli préféré, mais je le reverrai avec plaisir.
    Le fait que ce soit une histoire sans aspect féérique m'a peut-être aidé à rentrer plus facilement dans l'histoire.
    Effectivement, les décors sont magnifiques, les personnages typé Myiazaki ont tendance à tous se ressembler (surtout la petite soeur et la copine de Umi que j'ai eu du mal à ne pas confondre au début, heureusement qu'elles n'ont pas la même couleur de foulard…). Tous sont parfaits, mais comme d'habitude j'ai envie de dire, donc pas de surprise.

    Mais cette histoire de la fille à qui son père manque, qui continue de communiquer avec lui avec ses drapeaux et qui rêve de le revoir un jour, ben moi ça m'a touché et je me suis projeté à fond.

    Le quartier Latin permet de retrouver une ambiance “à la pirates de Porco Rosso”, les vilaineries en moins, et permet de passer le message de “se bouger les fesses et agir, c'est toujours mieux que de rester à attendre et se faire bouffer la laine sur le dos”, et “si on s'y met tous, on y arrivera” qui n'est pas faux même si ça sonne un peu gnan-gnan.

    Le secret de famille, même si il est un peu tiré par les cheveux a au moins de mérite de dire que “hé oui, le monde n'est pas si beau, et on cache bien souvent la vérité aux enfants, en pensant que comme ça ils n'en souffriront pas et au final le secret fait plus de mal que la vérité”. Ce qui est un message plutôt nouveau pour du Ghibli j'ai l'impression.

    Et la musique m'a plu aussi. Je commence à vraiment vieillir car les passages d'accordéon étaient vraiment sympa ^^!

    Merci à tous ceux qui ont posté ici de m'avoir involontairement forcé à me bouger pour aller le voir en salle!

    Shinji-Kun
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Shinji-kun le #272073

    C'est finalement aujourd'hui que je suis allé voir pour la deuxième fois La colline aux coquelicots. Le film m'a autant plus que la première fois. Quand on regarde bien les décors ils sont vraiment somptueux. Les détails du bois, des bateaux et des bâtiments les rendent très réalistes. On s'y croirait.

    Au final, j'aime bien l'histoire d'Amour entre Umi et Shun. Ça permet de voir ce que c'était qu'être amoureux au Japon à l'époque. Au moment où Umi accepte de monter sur le vélo de Shun, elle accepte de sortir avec lui (si l'on enlève la fois où elle le rejette à l'eau). Il n'y a pas besoin de grand chose pour qu'ils soient considérés et qu'ils se considèrent eux mêmes comme un couple. De même Yoshio à très bien joué le jeu dès le début afin de sortir avec Sora. Au passage elle ment un peu à sa mère quand elle dit qu'elle n'a pas de copain. Ils peuvent être considérés comme un couple vu le temps qu'ils restent ensemble. De plus Sora a invité Yoshio lors de la fête à la maison.

    J'ai remarqué au passage que les 3 enfants s'appelle Umi (mer), Sora (ciel) et Riku (terre).

    Shinji-Kun
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Shinji-kun le #272074
    Ponyo sur la falaise
    de Hayao Miyasaki

    Alors qu'il joue sur la plage, Sosuke, un garçon de 5 ans, découvre une petite fille poisson rouge qu'il nomme Ponyo. Sosuke la sauve, et décide de la garder avec lui. Le petit garçon lui promet de la protéger et de s'occuper d'elle, mais le père de Ponyo, Fujimoto – un sorcier autrefois humain vivant au fond de la mer – la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à redevenir humaine, Ponyo s'échappe pour retrouver Sosuke. Mais avant, elle répand l'élixir magique de Fujimoto dans l'océan menaçant ainsi l'équilibre du monde.
    [source : jaquette du Blu-ray

    Ponyo s'ouvre sur une scène magique au fond de l'océan comme seul le studio Ghibli en a le secret. Toutes les scènes se passant sur ou sous l'eau (et même dans des espaces entre air et eau) auront ensuite la même force, celle de nous émerveiller. Pour ce qui est de la partie "terrestre" je la trouve un peu enfantine. Mais ainsi elle fait un grand contraste avec ce qui se passe dans l'eau.

    Pour le scénario, pas grand chose à dire, c'est très enfantin. Peut-être un des seul Ghibli a pouvoir être bien compris pas de jeunes enfants. La tension arrive quelques fois mais ce n'est jamais pour trop longtemps. Le seul défaut de ce scénario est peut être l'impossibilité de susciter des émotions fortes (contrairement à Princesse Mononoke ou au Voyage de Chihiro). A la fin un petit peu, peut être. Mais après tout c'est une adaptation pour enfant de l'histoire de la petite sirène (avec la fin "à la Disney"). Miyasaki n'oublie pas non plus ses thèmes fétiches comme la pollution. La vue des fonds du port de pêche crasseux comparé à l'eau immaculé des océans profonds rend vraiment bien.

    Il y a quelques bonnes trouvailles tout au long du film : la façon de conduire de Lisa est exquise, de même que la déesse des mers qui illumine l'écran par sa présence.

    Pour conclure, j'ai bien aimé Ponyo sur la falaise mais on a parfois un peu du mal à penser que c'est un Miyasaki. Un Ghibli aucun doute (la qualité de la réalisation est là pour le prouver) mais alors qu'il noua avait habitué à des films très matures et violent on se retrouve ici avec un film "pour enfant". Mais si l'on a gardé son âme de petit garçon (ou de petite fille) on ne peut que se dire que l'on a pas perdu sa soirée après avoir regarder Ponyo sur la falaise.

    Remarque : Dans le clip de la chanson de fin (présent dans les bonus du Blu-ray), le chauffeur de voiture que l'on aperçoit brièvement me semble bien être Toshio Suzuki, l'emblématique producteur du studio Ghibli.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #272075

    Pas vraiment d'accord avec toi, Shinji, car moi j'ai vu Ponyo comme une "suite" du débat entre Forces de la Nature et Progrès des Humains, déjà posé par Princesse Mononoke, mais peut-être un peu trop limité à l'époque car un peu moins brûlant alors. Il y a quelques longueurs (surtout dans la partie "nostalgie" / inondation), mais ce n'est pas puéril du tout à mon sens. Enfin chacun ressent à sa façon…
    La case "Zouzous" de Fr5 nous repasse en ce moment une série dont le character-designer (décédé) était un collaborateur et "espoir" du Studio Ghibli, Yoshiyuki Fundô (j'ai bien peur d'estropier son nom, corrigez-moi), il s'agit des Filles du docteur Marsh. J'apprécie beaucoup cette série, que je croyais très mièvre. Elle dégage pourtant je ne sais quel charme (ou bien je deviens mièvre avec l'âge). La mise en scène me paraît bien menée, sans longueurs ni langueur, et la personnalité de Jo est très attachante, très "miyazakienne", aussi bien que justement le design des visages féminins.
    Puis il y a la très belle voix de Carole Lombard chantant :
    "Toutes pour une
    Une pour toutes,
    Elles s'adorent même quand elles se fâchent
    Toutes pour une
    Une pour toutes,
    Ce sont les quatre
    Filles du docteur Marsh"
    Quoi de plus sympatoche que l'image finale du générique : Meg et Jo qui se font une grimace de défi, se frappent mutuellement le front du doigt, et éclatent de rire ensemble ?

    Bub
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    bub le #272076

    Citation (Shinji-kun @ 20/02/2012 23:32)
    Pour conclure, j'ai bien aimé Ponyo sur la falaise mais on a parfois un peu du mal à penser que c'est un Miyasaki. Un Ghibli aucun doute (la qualité de la réalisation est là pour le prouver) mais alors qu'il noua avait habitué à des films très matures et violent on se retrouve ici avec un film “pour enfant”. Mais si l'on a gardé son âme de petit garçon (ou de petite fille) on ne peut que se dire que l'on a pas perdu sa soirée après avoir regarder Ponyo sur la falaise.

    Alors je veux bien qu'on dise que Ponyo “c'est pour les enfants”, mais il faut systématiquement ajouter “et pour leurs parents”.
    Je peux comprendre qu'un public ado et éventuellement étudiant trouvera Ponyo bien moins spectaculaire qu'un Mononoke, mais ce film n'a rien de “simplet”.
    A travers la relation entre les deux jeunes héros Miyazaki a esquissé les relations ténues entre leurs parents : on a d'un côté le père de Sosuke qui est au large pour aller gagner de quoi faire vivre sa petite famille, et de l'autre côté la mère de Ponyo qui est occupée à faire des trucs de déesse. Au final, on a deux couples qui ont concrétisé leurs amours respectifs par la naissance d'enfants, mais la construction d'une famille les a finalement éloignés plus que prévu…
    En fait, en se rapprochant, Ponyo et Sosuke permettent à leurs parents de se rapprocher à leur tour. A la fin on assiste ni plus ni moins à une triple retrouvaille : les enfants enfin ensemble pour de bon, ce sont les parents qui rentrent eux aussi avec leurs conjoints respectifs, c'est en quelque sorte le rétablissement de l'équilibre avant l'arrivée au monde des enfants.
    Pour le reste, il s'agit d'un conte, donc très chargé en symboles (passage enfance/âge adulte – fillette/femme – d'un ordre du monde à un autre – etc.).
    En fait, il y a bien plusieurs niveaux de lecture dans ce film (je me souviens de ce que Yupa disait sur la très explicite frustration sexuelle de Lisa – du jamais-vu dans un Miyazaki !), et perso j'avais pas été aussi enthousiaste devant un Miyazaki depuis fort longtemps !

    Sotelo
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Sotelo le #272077

    Citation (Lord Yupa @ 02/03/2012 20:56)
    La case “Zouzous” de Fr5 nous repasse en ce moment une série dont le character-designer (décédé) était un collaborateur et “espoir” du Studio Ghibli, Yoshiyuki Fundô (j'ai bien peur d'estropier son nom, corrigez-moi), il s'agit des Filles du docteur Marsh. J'apprécie beaucoup cette série, que je croyais très mièvre. Elle dégage pourtant je ne sais quel charme (ou bien je deviens mièvre avec l'âge). La mise en scène me paraît bien menée, sans longueurs ni langueur, et la personnalité de Jo est très attachante, très “miyazakienne”, aussi bien que justement le design des visages féminins.
    Puis il y a la très belle voix de Carole Lombard chantant :
    “Toutes pour une
    Une pour toutes,
    Elles s'adorent même quand elles se fâchent
    Toutes pour une
    Une pour toutes,
    Ce sont les quatre
    Filles du docteur Marsh”
    Quoi de plus sympatoche que l'image finale du générique : Meg et Jo qui se font une grimace de défi, se frappent mutuellement le front du doigt, et éclatent de rire ensemble ?

    En effet excellente série, mon cher Yupa ! Les 4 filles du docteur March est sans aucun doute l'une des meilleures séries de Nippon Animation. Une histoire efficace, des personnages essentiellement féminins aux personnalités variées, de belles musiques, très jolie visuellement. Dommage que cette série ne soit pas disponible en dvd car comme je l'ai dit c'est vraiment le haut du panier de Nippon Animation.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #272078

    Oui, Sotelo, tu as raison de le souligner, malgré des moyens techniques très maigres à l'époque, il y a aussi un joli travail sur la beauté de la nature selon les saisons.
    Le nom du chara-designer, je l'ai honteusement foiré dans mon post, mais il me revient là ce matin : c'est Yoshifumi Kondô ! (et c'est Claude Lombard la chanteuse, pas Carole ! honte sur Yupa !!).
    Avec un complice pour le scénario, il avait commencé un beau manga sur Jeanne d'Arc, jamais édité chez nous, et stoppé faute de succès au Japon ; puis il fut pressenti pour succéder à Miyazaki "sensei", mais mourut de maladie cardiaque.
    Normalement, Les Quatre Filles du docteur March passe donc sur FR 5 vers 12h 20, par deux épisodes à la fois, après "Cedric" ou "Les Petits Dinosaures". A noter que Katharine Hepburn a joué le rôle de Jo dans le film de 1933 "Little Women", première adaptation du roman de Louisa May Alcott.

    Jhudson
    Membre
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    jhudson le #272079

    Citation (Lord Yupa @ 03/03/2012 07:31)
    Oui, Sotelo, tu as raison de le souligner, malgré des moyens techniques très maigres à l'époque, il y a aussi un joli travail sur la beauté de la nature selon les saisons.
    Le nom du chara-designer, je l'ai honteusement foiré dans mon post, mais il me revient là ce matin : c'est Yoshifumi Kondô ! (et c'est Claude Lombard la chanteuse, pas Carole ! honte sur Yupa !!).
    Avec un complice pour le scénario, il avait commencé un beau manga sur Jeanne d'Arc, jamais édité chez nous, et stoppé faute de succès au Japon ; puis il fut pressenti pour succéder à Miyazaki “sensei”, mais mourut de maladie cardiaque.
    Normalement, Les Quatre Filles du docteur March passe donc sur FR 5 vers 12h 20, par deux épisodes à la fois, après “Cedric” ou “Les Petits Dinosaures”. A noter que Katharine Hepburn a joué le rôle de Jo dans le film de 1933 “Little Women”, première adaptation du roman de Louisa May Alcott.

    Les premières versions datent du Muet comme souvent,1917 et 1918 !

    http://www.imdb.com/title/tt0219883/

    http://www.imdb.com/title/tt0009309/

    Akiko_12
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Akiko_12 le #272080

    Citation (Lord Yupa @ 03/03/2012 07:31)
    Le nom du chara-designer, je l'ai honteusement foiré dans mon post, mais il me revient là ce matin : c'est Yoshifumi Kondô ! (et c'est Claude Lombard la chanteuse, pas Carole ! honte sur Yupa !!).


    Ouf, j'ai failli hurler Yupa 😂 !! A la rigueur pour Yoshifumi je veux bien te pardonner, mais pour Claude ça non, Claude Lombard monument des versions françaises d'opening, depuis Gwendoline à But pour Rudy en passant par Lucile, Laura, Sandy, Julie, Le petit lord, Max et compagnie, j'en passe et des meilleures !
    Les 4 filles du docteur March est une série sympa qui tourne régulièrement sur France 5, à la différence qu'il y a dix ans c'était une “exclu” spéciale pour l'émission du samedi, avec “Le tour du monde en 80 jours”.

    Sinon concernant Ponyo c'est marrant comme les points de vue sont très divergeants, puisque malheureusement le mien est parfaitement à l'opposé. Bien contente donc que les deux dernier Ghibli n'ai pas été l'oeuvre de Miyazaki seul, après ces deux écueils que sont le Chateau Ambulant et Ponyo il lui fallait vraiment des souffles neufs !

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #272081

    Ben oui 😛 , j'avais oublié de mettre de l'eau dans mon whisky à l'eau du soir (en hiver, ça me réchauffe ; mais après je ne bois aucun autre alcool).
    Puis si j'ai parlé de Katharine Hepburn, c'est parce que je suis dans un trip “histoire du ciné des années 30”, alors j'avais en tête l'actrice Carole Lombard (bien sûr Jhudson, il y a eu en tout premier lieu, comme avec presque toutes les oeuvres populaires, des versions muettes des “4 Filles”, je causais du parlant).
    Ponyo a des faiblesses, c'est entendu, mais moi je le trouve assez profond si l'on pense à sa signification. Si l'on oublie les deux bambins, que je trouve purement symboliques en réalité dans le récit, ce film n'est pas du tout puéril. A mon avis. Et il contient de grandes beautés – ne serait-ce que la séquence du tsunami, avec Ponyo courant sur les vagues !
    Mais j'en avais déjà parlé des pages plus haut. Une chose est sûre, c'est que Miyazaki père est à peu près au bout de ce qu'il avait à dire et à montrer, et il le sait bien d'ailleurs.
    Quid des projets actuels du studio ? il y a un tournage en cours, mais sur quoi, déjà ?

20 sujets de 241 à 260 (sur un total de 489)

Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.

Members Currently Active: 0
No users are currently active
Membres en ligne pendant les dernières 24 heures : 4
Bruno, geoff34, dekamaster2, Xanatos
Keymaster | Moderator | Participant | Spectator | Blocked
Additional Forum Statistics
Threads: 10, Posts: 169, Members: 48
Welcome to our newest member, Juliamanga
Most users ever online was 8 on 6 June 2016 17 h 13 min