Je me lance dans ma review de Saint Seiya, la série ! Tout d'abord, pour précision, il me restait en mémoire quelques images des escaliers du Sanctuaire, Geki de l'Ours se faisant défoncer aux Galaxian Wars, Hyôga plongeant dans le lac avec sa mère entourée de fleurs… Autant dire pas grand chose.
Ce fut donc une totale découverte et tout ça grâce à Saint Seiya Omega qui m'a donné envie de voir la base ; comme quoi, tout n'est pas à jeter dans Omega, n'est-ce pas ? 😂
J'ai tout adoré de la série classique, c'était du très lourd, supra addictif. L'animation vieille laisse parfois à désirer (surtout au début), mais l'histoire est puissante donc au final on s'en fout un peu de la forme. J'ai été étonnée de la violence de certains passages, dès le début ça cartonne avec les histoires d'oreille coupée ! 😂
Nos cinq Bronze Saints ont tous une superbe personnalité, beaucoup de charisme, ils sont tous bien différents mais très attachants. Comme je suis partie pour une bafouille de trente kilomètres, je vais mettre deux-trois images pour illustrer.
Mon Bronze Saint préféré est Shun. Sa bonté, sa pureté me fascinent : malgré toutes les épreuves, il garde foi en son prochain, il offrirait sa vie sans hésiter pour le bien d'autrui et serait prêt à endosser tous les fardeaux du monde. D'un autre côté, s'il exploitait son gigantesque Cosmos, il pourrait se changer en une effroyable machine de guerre ! Il donne un visage humain et sensible au groupe : là où les autres tuent leurs ennemis sans hésiter, lui apporte de la nuance, ainsi que des questionnements sur le bien fondé des combats (sa confrontation avec Mime est à ce titre mémorable). C'est le seul dont les victoires m'ont parues amères, comme lors du combat contre Sorrento où on le voit obligé de déclencher son Nebula Storm. D'un autre côté, c'est un gars qui se permet d'envoyer sa chaîne dans la tronche du Pope par-delà les dimensions, d'offrir la reddition à un Gold Saint (Aphrodite), d'envoyer valdinguer un Mariner ayant lui-même battu un Gold Saint… Ce sont sa bonté, sa force cachée et ses contradictions qui me font préférer le Saint d'Andromède.
Ensuite, j'aime énormément Hyôga, un gars qui se tape une vie quand même toute pourrave. 😂 Il possède une dimension romantique, tragique, le rendant super attachant. Sa psychologie est développée avec un caractère froid, assez solitaire à la base, et un autre côté plus sensible contre lequel il se retrouve régulièrement en lutte. Je lui trouve un air badass fort appréciable (ça, c'est l'argument ^^°), surtout dans la partie Hadès (le pouvoir du bandeau !). En plus, à mes yeux, les attaques à base de froid c'est la classitude +1000, parole d'ancienne dresseuse de Pokémon Glace !
Pour Ikki, je suis partagée. Je trouve le personnage très charismatique par son background (le phénix, celui qui est revenu de l'enfer…), c'est toujours un plaisir de le voir apparaître car on sait que ses ennemis vont prendre cher. J’aime bien son tempérament, sa liberté, sa psychologie complexe, ses attaques impressionnantes. Sa relation avec son frère est l'un des aspects les plus intéressants de la série. Néanmoins, son côté « cavalier solitaire » m'agace. Où est-il pendant que les autres s'en prennent toujours plein la tronche ?! Et pourquoi fout-il toujours le camp sans explication, au grand désarroi de son frère qui fait tout pour recoller les morceaux ? J'ai tendance à m'identifier à ce personnage et à le juger. Du coup, Ikki me gonfle autant qu'il me botte !
Shiryû est classe. Il dégage une certaine noblesse allant parfaitement avec l'image de la Balance, justice et droiture. Il a un côté « hardcore » assez sidérant, comme lorsqu’il sacrifie ses yeux pour sauver ses amis. Certaines fois, son extrême droiture m’a parue absurde, notamment face à Deathmask. Si j’avais vu cette ordure (enfin) vulnérable, je lui aurais balancé mon attaque la plus puissante en pleine tronche sans tarder, au lieu de quitter ma Cloth pour faire jeu égal ! 😉
Le moins fouillé du groupe, c'est Seiya. Il ne connaît pas de grande remise en cause, ni de réelle évolution. Sa persévérance et sa ténacité sont cependant admirables, il fait un très bon moteur pour le groupe et l'histoire. Ce type-là, c'est une vraie sangsue : quand tu l'as sur le dos, impossible de t'en défaire !
La partie Sanctuaire m'a parue la plus parfaite. On y ressent l'extrême l'urgence, l'horloge avec le décompte a l'art de mettre l'angoisse. La différence de niveau entre Bronze et Gold Saints est colossale mais ils luttent de toutes leurs forces, s'en prennent plein la tronche, se relèvent. Chaque Temple réserve son lot de surprises, chaque Gold Saint possède un charisme fou. Mon préféré c'est Shaka, un dieu vivant, un gars surpuissant qui fait des ravages sans même perturber sa méditation. Ses attaques s'abattent comme un châtiment divin. J'adore toute l'imagerie bouddhiste qui lui est rattachée. Le must c'est quand un lotus de Cosmos s'ouvre autour de lui, ou le sublime fond de mandalas du Tenbu Hôrin. *_* Dans le chapitre Hadès, toute la partie avec les sals jumeaux m'a laissée sur le cul.
Mon Temple préféré fut celui des Gémeaux avec son labyrinthe, son dédoublement, puis l'illusion des Gémeaux et le malaise qu'inspire cette armure vide. De bout en bout, ce Temple m'a scotchée !
Another Dimension est probablement mon attaque préférée de toute la série. Crossroad Mirage, l'attaque de Paradox dans Omega, m'avait aussi fascinée. J'adore cette image de l'hyperespace, son quadrillage futuriste, ce néant dont il semble impossible de revenir.
L'arc Asgard m'a le moins enthousiasmée. Les héros sont sortis triomphants du Sanctuaire mais ils ne semblent pas beaucoup grandis. Shun est mal traité et paraît faible, avec Ikki venant sans cesse le sauver. Une fois contre Mime, pourquoi pas. Mais après le combat contre Syd, sa victoire est aussitôt éclipsée ! La confrontation Bud/Ikki permet des discours forts sur la fraternité, mais j'aurais préféré que les deux frères brillent de la même façon (ils sont après tout très complémentaires).
J'ai trouvé le canevas trop prévisible avec à chaque fois deux-trois épisodes par ennemi, le flashback pour étoffer, une issue toujours tragique. Les God Robes étaient bien sans être très belles, elles n'égalaient pas les Gold Cloths ou les Scales des Mariners (ça manquait sans doute de doré 😂).
Cependant cet arc avait aussi des qualités, aussi je l'ai beaucoup aimé quand même. Les décors de neige et l'espèce de stagnation donnaient à l'ensemble une touche particulière, mélancolique. Le background des God Warriors s'avérait très travaillé avec des histoires émouvantes (Fenrir) et complexes (Mime et son père, Bud et Syd…). Les musiques se révélaient comme d'habitude magnifiques, certains passages m'ont mis les larmes aux yeux comme l'issue de l'histoire Syd/Bud avec le superbe Under The Wood Of The Word Tree. On entend aussi dans l'arc Asgard la plus belle musique de toute la série : le Requiem de Mime.
Enfin, j'ai adoré l'arc Poséidon. Il a ses défauts du fait de sa durée courte (Mariners peu développés et peu marquants), malgré tout je l'ai suivi avec beaucoup d'enthousiasme. Cette fois, les Bronze Saints sont de retour et ont vraiment grandi. Dès l'arrivée dans la place, chacun sait ce qu'il a à faire, ça s'enchaîne à un bon rythme. L'animation est au top et nous épargne les plans réutilisés trente fois comme les multiples traversées de murs ou de colonnes dans le Sanctuaire, ou cette fichue image d'icebergs qui se brisent ! 😂
Shun est bien traité (parce que cette partie est adaptée du manga ? Kurumada semble le seul à bien gérer son personnage…), il détruit deux piliers à lui seul. Ikki fait de même mais son deuxième pilier est un peu spécial : le combat n'est pas mortel et au fond, Kanon n'était pas là pour défendre sa position (plutôt son plan machiavélique, héhéhé. Cela avait d'ailleurs pas mal de classe quand Ikki le laisse en plan « Tu n'es même pas digne de me combattre. » – la baffe !).
Poséidon possède un immense charisme, j'ai aussi beaucoup aimé Sorrento et sa symphonie mortelle. Il y a dans cet arc de purs moments de fan-service avec les armures qui se colorent en or, ou lorsque les Gold Cloths d'Aiolos, Dohko et Camus viennent couvrir nos amis Bronze ! Enfin, j'ai absolument adoré le décor avec les temples sous-marins, et ce magnifique concept de ciel/océan qui s'abaisse quand on abat un pilier. La fin était impressionnante ; les villes englouties, ça m'a toujours fascinée.
Les flûtes et les sonorités « méditerranéennes » donnaient une belle ambiance musicale, comme avec le thème Under Sea Temple.
Pour résumer, dans la série classique, ma préférence va au Sanctuaire et à Poséidon !
Dans les OAV, Hadès Sanctuary a beaucoup de classe. Il est réalisé avec soin et talent, il y a un beau niveau, constant. Le tout dégage une ambiance sombre et sérieuse ; à ce titre, j'adore l'opening Chikyuugi. La parallèle avec le Sanctuaire de la série classique est aussi intéressant puisque cette fois, nous vivons une attaque extérieure depuis le point de vue des Gold Saints.
Bizarrement, même si la réalisation est moins bien fichue, j'ai beaucoup aimé passer à Inferno. C'est plus nerveux, comme un sursaut après les ténèbres. On retrouve nos Bronze Saints, on découvre un nouveau décor. Le paysage des Enfers est foncièrement cool, mythologique, avec la traversée du fleuve Achéron ou l'histoire d'Orphée. Le must c'est toute l'intrigue autour de Shun et de Hadès. A ce sujet, certains épisodes donnent de sacrés frissons !
La seule chose regrettable dans Inferno, c'est le rôle tertiaire de Shiryû et Hyôga. Les derniers épisodes sont de moins en moins bons niveau réalisation et font un peu remplissage. Malheureusement, ça va être la norme d'Elysion…
Elysion donc, dernière partie des OAV, très courte. La réalisation fait à peine le job, tout est très statique. Ils abusent des pano et des split screen, c'est lourdingue, pas très heureux. C'est dommage car l'histoire est bien, Hadès en particulier a beaucoup de classe. Il aurait mérité meilleur traitement, que l'on s'attarde plus sur sa personnalité ! Les Cloths des Bronze évoluent dans l'hyperespace, ils revêtent aussi les Gold Cloths avant d'endosser les armures divines… C'est du fan-serv mais c'est ultra cool. *_*
Les décors sont magnifiques avec des fleurs partout, un vrai paradis où il fait bon atterrir par terre la tête la première. 😂
Le moins bon, dans ces six OAV, c'est le tout dernier épisode : Seiya passe pour mort et l'on ne ressent rien ! Tout est bouclé en 30 secondes, bam, comme ça, et on a la sensation de s'être un peu fait arnaquer. Bien des combats avaient une fin plus émouvante dans l'ancien anime !
Concernant les éditions DVD, celle de la première série a des sous-titres de qualité. Tout le chapitre Hadès se révèle moins bon : je suis loin d’être bilingue, mais je sais qu’on ne traduit pas « daijoubu » par « peu importe » (dans le contexte, un « ça ira » aurait fait l’affaire), ou qu'un chiffre fractionné ce n’est pas « beaucoup moins ». Ils gardent le sens global mais ils zappent visiblement des mots, les gros mots par exemple passent à la trappe (oui, au risque de briser le mythe créé par la VF, même Shun peut parfois s’exclamer « merde ! » quand sa chaîne fait des siennes – c'est quand même plus spontané que « Plaît-il ? » et compagnie 😂). Ils traduisent enfin systématiquement les attaques avec leurs appellations VF : c’est vraiment gênant quand on est habitué à la VO et quand, comme moi, on aime bien dire les attaques avec les personnages ! Il a fallu que j’aille sur SaintSeiyaPedia pour voir, par exemple, ce que Mû et Rhadamanthe racontaient. Du coup, à part pour celles déjà vues dans la série classique et celles où j’ai fait une recherche, je n’ai strictement rien retenu des intitulés des attaques dans la partie Hadès (les formulations VF paraissent anecdotiques : aussitôt lues, aussitôt oubliées…).
Voilà donc mon bilan ^^ ! Il me reste encore pas mal à voir jusqu'à la fin d'Omega.
A propos de ce dernier, je noterai que le pré-Sanctuaire et le Sanctuaire d'Omega sont comme un papier calque de l'anime de 1986 ; ça ne casse pas la baraque mais fait de nombreux renvois, avec un plan globalement en résonance (j'y reviendrai peut-être un de ces quatre).
Les épisodes qui m'ont le plus marqué :
– Ikki vs Shaka : le choc de deux puissances, un Gold Saint magnifique. Ses attaques éblouissent et glacent comme le Riku Dô Rin Ne avec ses niveaux de l’enfer bouddhique. Le retour du Genma Ken frappe par sa cruauté (c’est donc à sauver les âmes d’enfants de cet enfer que servent les Jizô du temple Zôjô-ji !), Tenbu Hôrin atteint des sommets. Puis, soudain, la situation se retourne, de quelle façon ! Magistral, puissant, intelligent, fascinant, c’est le meilleur combat du Sanctuaire.
– Zéro Absolu, absolu-ment tragique. J'ai lu sur SaintSeiyaPedia que lorsque Hyôga détruit Kôga dans Omega, c'est parce qu'il applique les « méthodes pédagogiques héritées de son maître Camus »… J'ai quand même un doute sur l'aspect pédagogique de ces méthodes. 😂
– La fin de l'orgueil : Shaka sous les sals jumeaux tient tête à trois ex Gold Saints, les pousse jusqu'à ce qu'ils utilisent Athena Exclamation, les prive de quatre de leurs sens et semble accepter la mort de lui-même. Le dialogue avec Bouddha, le montage entre la situation présente, le flashback de Shaka enfant, l'attaque des renégats, l'enfant qui chute, le sourire du Saint obtenant sa réponse ultime… La réalisation de cet épisode était simplement fabuleuse.
– Le Châtiment divin, l'Ultime éclipse : Shun s'arrange pour faire venir Ikki devant Hadès. Son frère le frappe violemment, Shun ne revient pas à lui, Hadès jette Ikki à terre. Mais celui-ci se relève, plusieurs fois, car le dieu ne semble pas donner toute sa puissance. Soudain, dans un dernier sursaut de volonté, Shun s'attrape la gorge et s'étrangle, suppliant son frère de le tuer… Cet épisode m'a fait grand effet, additionné à l'ending aux paroles déchirantes écrites par Kurumada.
– Ikki, le gémissement de ses poings : suite de l'épisode précédent. Ikki, pourtant très dur de caractère, vacille devant Shun, tiraillé entre son devoir de tuer Hadès et ses sentiments pour son frère… L'épisode suivant était aussi hyper impressionnant lorsque, aidé par le sang d'Athéna, Shun parvient à se débarrasser du dieu.
– et, dans une mesure un peu moindre, le combat contre Mime pour sa dimension psychologique, ses questionnements éthiques, le superbe Requiem de Mime.
Voilà voilà ! ^^
(si vous avez tout lu, vous avez atteint le Septième sens 😂)