
Albator le corsaire de l'espace (2013)
2977. Albator, capitaine du vaisseau Arcadia, est un corsaire de l’espace. Il est traqué sans relâche par les dirigeants de la Coalition Gaia, mais reste insaisissable. Le jeune Yama est engagé dans l'équipage de l'Arcardia et découvre que Albator décide d’entrer en guerre contre la Coalition Gaia afin de défendre sa planète d’origine, la Terre…
Comme vous le savez tous, je suis un des membres du forum qui fait partie de la “Génération Albator”.
Si je n'ai pas connu Albator 78 étant enfant, je suis en revanche un fan de la première heure de Albator 84 que j'ai découvert lors de sa toute première diffusion dans Récré A2 en 1984 (déjà 30 ans ! 😉 ).
Albator 84 a toujours fait partie de mes séries animées préférées et le ténébreux pirate de Leiji Matsumoto est de loin l'un de mes héros préférés.
J'attendais avec impatience mais aussi avec crainte ce film d'animation en images de synthèse dédié à ce personnage légendaire, certains animés axés sur lui dans les années 2000 ayant été de piètre qualité (le lamentable Gun Frontier par exemple).
Alors qu'en est il de ce film d'Albator ?
Et bien je l'ai trouvé bon… mais pas excellent.
Alors au niveau de la réalisation technique, c'est une réussite magistrale.
Le character design est magnifique, très détaillé et somptueux (même si je suis tout de même nostalgique des femmes longilignes à la beauté envoûtante de Matsumoto), l'animation est d'une fluidité exceptionnelle et ne souffre d'aucune fluctuation, les musiques sont splendides et la mise en scène de Shinji Aramaki est très soignée.
Les batailles intergalactiques sont également très impressionnantes et en mettent plein la vue.
Idem pour les combats au corps à corps qui sont superbes et très prenants.
Notre cher Albator quant à lui déborde de charisme, et il est véritablement flamboyant lors des scènes d'action et le metteur en scène parvient avec brio à le mettre en valeur lors de passages iconiques.
Il y a aussi quelques jolis moments oniriques, voire touchés par la grâce…
On a droit à quelques références des adaptations animées antérieures, la planète Tokarga est évoquée (celle qu'on pouvait voir dans le film Albator 84 – l'Atlantis de ma Jeunesse) ainsi qu'un clin d'oeil à Harlock Saga.
En revanche, je suis plus dubitatif sur l'histoire, celle ci souffrant de passages narratifs maladroits, voire nébuleux.
Et puis, j'ai été choqué par la motivation principale de notre hors la loi balafré:
Au début, on croit qu'en déclenchant l'ensemble des bombes qu'il a réparti sur diverses planètes, il sera en mesure de remonter le temps.
Ainsi, il serait en mesure de prévenir l'humanité afin que celle ci ne réitère pas les erreurs du passé et que la Terre soit habitable par tous.
Mais en fait, son projet est beaucoup moins noble: il veut en fait anéantir l'univers et le reconstruire… ce qui donnerait lieu au génocide de l'ensemble des êtres vivants de l'univers ! 😉
Même l'ensemble des membres de l'équipage ont été abasourdis et consternés en apprenant l'effroyable vérité de leur leader !
L'esprit de Toshiro dans l'Arcadia se rebellera même contre son ami.
On apprend aussi que autrefois, Albator travaillait pour Gaia et a sauvé plusieurs peuples (dont des extraterrestres) et espérait que toute l'humanité pourrait revenir sur Terre: il apprit avec horreur que ses chefs voulaient réserver uniquement la planète à l'élite et que la “plèbe” n'aurait pas le droit d'y habiter. Fou de rage, il décida de les punir en les attaquant mais accidentellement, il causa l'extinction de toute vie sur Terre. Au cours du processus, le nuage noir l'a rendu immortel. Il veut expier sa faute en espérant enfin mourir.
Cet aspect de l'intrigue m'a choqué, on est très loin du valeureux héros de Albator 78 et 84 altruiste, généreux et profondément humain qui se battait de toutes ses forces pour sauver les faibles et les innocents et qui luttait ardemment contre les Humanoïdes et les Sylvidres.
Heureusement, Yama le fera changer d'avis en lui faisant réaliser qu'il existe encore de la vie sur Terre, le capitaine renonce alors à son projet nihiliste et se battra pour survivre.
Il y a aussi un peu trop de retournements de situations à mon goût dans le dernier tiers du scénario.
Sinon, contrairement aux apparences, Albator n'est pas le héros du film (bien qu'il ait un rôle très important bien sûr) , il s'agit du jeune Yama qui sera confronté à plusieurs remises en questions et devra faire face à plusieurs dilemmes.
Sa relation conflictuelle avec Esra est également très intéressante.
En définitive, bien qu'imparfait, ce long métrage d'Albator s'est tout de même avéré être un bon divertissement que je suis content d'avoir vu au cinéma. 😁
En ce qui concerne le doublage belge, il est de bonne facture, sans être exceptionnel pour autant.
Mathieu Moreau (Thor dans Avengers Earth Mightiest Heroes) s'avère être très crédible et convaincant dans le rôle de Albator.
Ce qui est toutefois surprenant, c'est que nous pouvons entendre Richard Darbois dans ce doublage, mais le directeur artistique a préféré lui confier le doublafe du narrateur du prologue au lieu de lui permettre de reprendre l'un de ses rôles majeurs.
Bizarre.
Albator le corsaire de l'espace est à voir assurément, je vous conseille de le regarder pour vous faire votre propre opinion, en tout cas, moi il m'a plu. 😁
Au fait, figurez vous que j'ai eu du pot: la salle était noire de monde, il n'y avait plus qu'une seule place libre et elle était pour moi !
Sans surprise, la quasi totalité des spectateurs étaient des trentenaires et des quadragénaires, en bref, c'était bel et bien la Génération Albator qui constituait l'essentiel du public.
Il y avait bien quelques enfants, mais ils n'étaient que trois ou quatre.