Je viens de voir que la série animée vient de se terminer, pour l’instant, au vingt-quatrième épisode, sur l’un des meilleurs moments du manga (Askeladd) !
Et la suite est déjà annoncée… en film ! 😀
J’en suis toujours au même point concernant l’anime (l’épisode 4 ou 5), mais j’ai bien l’intention de m’y mettre dès que possible.
Pour ceux qui ont découvert ce titre avec l’anime, n’hésitez pas à vous jeter sur le manga, le tome 22 est sorti il y a quelques semaines, c’est toujours un chef-d’œuvre. On arrive sur un nouvel arc, qui pourrait bien être le dernier, et Thorfinn prend encore de l’épaisseur en se rapprochant plus encore de l’idéal de “l’homme le plus fort” que chérissait son père, dans une scène de combat où il fait preuve d’une classe folle.
Le titre oscille toujours entre réalisme et Grand-Guignol, comme souvent dès que Thorkell entre en scène ! Le voilà qui affronte ici un géant cannibale digne d’un épisode de Hokuto no Ken. Mais c’est surtout sa relation avec Thorfinn qui fait le sel de la seconde partie du volume, notamment lorsque ce dernier, devenu haut gradé dans l’armée de Knut, tente de terminer le conflit dans lequel on l’a enrôlé sous la contrainte, en imposant ses conditions à son armée.
Sans entrer dans les détails (captivants), la résolution de ce conflit d’intérêts nous amène à une confrontation attendue, mais peut-elle vraiment avoir lieu, en sachant la voie que Thorfinn a choisi de suivre ?
C’est fichtrement bien écrit, en partie parce que l’auteur n’impose pas ses idées à son récit, encore moins à ses personnages, mais parce que celles-ci s’imposent d’elles-mêmes, à travers des situations qui les évoquent, comme ces deux guerriers ennemis qui se réveillent après la fin de la bataille et se parlent tranquillement, soulagés que ce soit fini. Ou encore à travers ce guerrier qui, au moment de mourir, s’aperçoit que le Walhalla qu’on lui a vendu n’existe pas, et meurt dans le néant.
Thorfinn est un idéaliste, il s’en tient au précepte de son père : “Il n’y a pas une personne en ce monde à qui tu as le droit de faire du mal”, mais plus il avance et se confronte à ce monde, plus il réalise la difficulté de cet état d’esprit, ce qu’il implique dans un monde perpétuellement en guerre. Thorkell le prévient : “Peu importe où vous irez, tu mets trois clampins quelque part et ça finit forcément en guerre.”
Le message du manga est clair, c’est un idéal de paix, mais l’auteur n’est pas naïf pour autant. Il oppose à son idéal la réalité. Vinland c’est l’Amérique, c’est la terre sainte, le sanctuaire que recherchent Thorfinn et ses amis dans l’oeuvre de Makoto Yukimura. La paix à l’échelle individuelle peut-être, mais au final, si le précepte de Thors est juste, Thorkell est également dans le vrai. C’est la leçon que Thorfinn aura retenue ici, il ne changera pas le monde.
Fera-t-il le voyage, retournera-t-il chez les siens ? Ça et d’autres questions touchant d’autres personnages tout aussi attachants (Sigurd, Garm, Hild, Gudrid, Einar) qui font partie de l’aventure de Thorfinn, y a vraiment pas de quoi s’ennuyer ! J’adore.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead