Personnalité de la semaine : Osamu Akimoto

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Publié pendant quarante ans, son manga Kochikame appartient désormais au patrimoine japonais. Osamu Akimoto vient d’être décoré pour son œuvre… qui part conquérir l’international !

Né à la fin de l’année 1952, Osamu Akimoto dessine des mangas dès son plus jeune âge, des titres de sport ou d’action qui enthousiasment ses camarades au lycée. Néanmoins, quand il décide de tenter sa chance dans le Shônen Jump au milieu des années 70, le jeune homme change radicalement de ton : puisque l’humour a le vent en poupe, autant exploiter ce domaine pour maximiser ses chances de victoire ! Et quoi de mieux que le quartier qui l’a vu grandir, dans l’arrondissement de Katsushika à Tokyo, pour servir de cadre à ses histoires amusantes ? Ainsi débute en 1976 Kochira Katsushika-ku Kameari Kôen Mae Hashutsujo, soit, littéralement : Voici le commissariat en face du parc Kameari de l’arrondissement de Katsushika.

Rapidement surnommée Kochikame, la série devient un phénomène de société préfigurant Les Simpons. Tel Homer, le héros Ryotsu Kankichi est fainéant, glouton et veule mais cache en son for intérieur un bon fond, qui rend le flicaillon au monosourcil populaire auprès des habitants du quartier. Progrès technologiques, mode vestimentaire ou capillaire, phénomènes de société… chaque semaine, Osamu Akimoto se documente afin de mieux égratigner les tendances pour le plus grand plaisir d’un lectorat qui dépasse le cadre des adolescents. Rétrospectivement, Kochikame est un miroir de l’évolution du Japon sur quatre décennies.

Akimoto aura en effet dessiné Kochikame pendant 40 ans et 200 volumes (record mondial pour une série) écoulés à plus de 150 millions d’exemplaires. C’est dire la place que Ryô-san a pris dans le cœur des Japonais de 7 à 77 ans ! Il suffit de se rendre près du vrai parc Kameari, où trônent des statues de bronze à l’effigie des héros du manga, pour s’en rendre compte. Pour son œuvre entrée au patrimoine culturel, Osamu Akimoto vient de recevoir la Médaille au Ruban Violet, décoration nationale remise aux « contributeurs aux développements artistiques et culturels ». Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, une traduction espagnole a été annoncée concernant une anthologie des meilleurs épisodes de Kochikame : l’œuvre fondamentalement japonaise sera-t-elle saisissable du public européen ? Un nouveau défi pour Ryô-san !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon