Personnalité de la semaine : Takehiko Inoue

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De retour en France avec sa « Star Edition », le manga Slam Dunk fait l’actu au Japon avec l’annonce d’un nouveau film animé ! De quoi remettre à l’honneur son auteur, Takehiko Inoue…

Il aura fallu du temps avant qu’il ne canalise son énergie ! En entrant au lycée, il abandonne le stoïque kendo pour s’inscrire au club de basket, où il apprend l’esprit collectif en se défoulant sous les paniers. Takehiko Nariai rêvait de devenir peintre mais, en entrant à la fac, se consacre plus au basket (sur les parquets ou devant les matches de NBA), à la littérature japonaise et à la lecture des mangas de Ryôichi Ikegami. Il ne finira jamais ses études supérieures, trop occupé à participer aux concours du Shônen Jump… où il finit par se distinguer ! En 1988, à 21 ans, il quitte son Kyushu natal pour s’installer à Tokyo, où il assiste pendant dix mois Tsukasa Hojo sur City Hunter avant de publier son premier manga l’an suivant, Chameleon Jail, thriller qui s’ouvre… sur un match de basket-ball !

Ce sport se retrouve au cœur de son œuvre suivante, Slam Dunk, pour laquelle il prend son nom de plume Takehiko Inoue. Publié entre 1990 et 1996, le manga relate quatre mois d’une équipe de basket-ball lycéen décidée à remporter le tournoi national. Exploitant la nervosité de ce sport, le mangaka progresse dans sa narration, son graphisme et son rythme qui joue sur la dilatation et la compression du temps en parallèle de ses personnages. Au final, Slam Dunk devient un pilier du « Big 3 » du Shônen Jump des nineties, aux côtés de Dragon Ball et Yu Yu Hakusho, qui se vendra à plus de cent millions d’exemplaires à travers le monde et bénéficiera d’une série animée chez Toei (101 épisodes entre 1993 et 1996). Une fois le point final posé à ce best-seller, Takehiko Inoue prend tout le monde à revers avec sa série suivante…

Cadeau d’un employé du magazine Morning de Kôdansha, La Pierre et le Sabre inspire au mangaka Vagabond. S’il envisageait tout d’abord de s’emparer de son fougueux héros, Miyamoto Musashi, le feuilleton vire à l’expérimentation graphique et à la quête philosophique en accord avec le roman d’origine et l’évolution spirituelle d’Inoue. Une évolution qui se ressent dans REAL, où le basket-ball devient avant tout prétexte à évoquer le regard que les handicapés moteur posent sur le monde… et eux-mêmes. Continuant de sortir des sentiers battus, ne serait-ce qu’avec son recueil de croquis Pepita consacré à l’œuvre d’Antoni Gaudi, Takehiko Inoue garde intacte son affection pour l’œuvre qui l’a fait connaître il y a trente ans. Il a ainsi été le premier à communiquer sur la décision de Toei de mettre en production un long métrage Slam Dunk, dont le dynamisme et le message n’ont pas pris une ride !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon