#TBT : Moldiver

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Beaucoup n’ont jamais entendu ce nom, et dans les souvenirs de ceux qui ont connu Moldiver, la série d’OAV trentenaire était sympathique. Mais a-t-elle bien tenu le temps ?

Qui n’a jamais rêvé de devenir Superman ? Hiroshi Ozara ne fait pas exception ! Au milieu du 21e siècle, cet inventeur a développé un appareil de poche qui peut englober son utilisateur dans une dimension défiant les lois de la physique, lui offrant une vitesse et une force exceptionnelles. Après avoir sculpté cet environnement sur le modèle d’un super-héros musculeux, Hiroshi exploite ce « Mol Unit » pour lutter contre le crime et devenir une vedette. Mais, au bout de 666 secondes, l’appareil s’arrête et son porteur se retrouve nu ! Ce que Hiroshi n’avait pas prévu, c’est que sa petite sœur Mirai mette la main sur son invention, et la customise pour obtenir un aspect féminin. Pire encore, cette manipulation rend le Mol Unit encore plus instable ! Elle récupère alors ce rôle de justicier (ça tombe bien, elle est naturellement plus altruiste) pour lutter contre les sbires féminins du professeur Machinegal !

C’est grâce à une heureuse conjonction des planètes que Moldiver a vu le jour. Le premier facteur, et non des moindres, est le succès colossal de Sailor Moon, qui remet au goût du jour le concept de magical girls en 1992. Initialement, ce concept n’est-il pas une déclinaison genrée de celui du super-héros agrémentée d’une ribambelle de goodies ? Le chara-designer Hiroyuki Kitazume (Southern Cross, Gundam ZZ, Bastard !!) s’amuse donc à entremêler ces deux notions autour d’un même costume, partagé entre un frère et une sœur. En affinant peu à peu son script avec Manabu Nakamura (Sweet Mint, Macros II) et Ryoue Tsukimura (Le petit chef, Metal Jack), il développe une série en six épisodes mêlant science-fiction, action, humour et fan-service. Un produit idéal pour vidéoclub, alors que le marché des OAV est à son zénith ! Sans surprise, c’est donc le studio AIC, cador du domaine, qui produit Moldiver, dont le premier épisode sort le 25 février 1993.

Hirohide Fujiwara, à qui on doit des épisodes de Yawara !, Bastard !! et Tenchi Muyô !, applique son savoir-faire de réalisateur et offre deux premiers épisodes particulièrement enthousiasmants. L’intrigue avance à tout va, les relations entre les personnages prêtent à rire, l’animation inventive est dynamique à souhait… Mais, une fois l’exposition terminée, Moldiver semble tourner en rond. La qualité est certes toujours au rendez-vous, mais l’inventivité foisonnante des débuts est désormais absente. Pire, le mélange entre action, comédie et science-fiction finit par capoter dans les derniers épisodes à la fin somme toute bancale. À défaut d’être une série ratée, Moldiver ne tient pas ses promesses… ce qui ne l’empêche pas de rester un spectacle divertissant, et surtout de bonne facture. Avec leurs couleurs vives et leur animation léchée, les OAV respectent le cahier des charges de la collaboration entre AIC et Pioneer, qui investissait alors dans de nombreux titres pour écouler ses LaserDisc. Loin d’avoir la longévité de Tenchi Muyô !, Moldiver laisse un agréable souvenir dans la mémoire de ceux l’ayant découvert il y a trente ans… qui feraient mieux de ne pas y replonger, sous peine d’être déçus.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon