KARAS

C’est sombre, c’est beau, c’est prometteur…

On reconnaît la touche du réalisateur de Soultaker (un peu moins torturé cette fois, tout même), Keiichi SATOU. Le scénario promet également, pour peu qu’il ne se change pas en un bête exorcisme de la ville. C’est Shin YOSHIDA qui s’en charge, on lui doit d’ailleurs Witch Hunter Robin et Speed Grapher.

On ajoute la musique du compositeur de Blood (pas blood+ hein, le film…) Yoshihiro IKE, le chara-designer de SoulTaker, Kenji HAYAMA.

Pour ce qui est de l’histoire :

Tokyo connaît une vague de crimes étranges depuis 3 ans. Des corps sont retrouvés, vidés de leur fluide corporel. Les rumeurs prétendent qu’il s’agit de l’oeuvre de Kappa, divinités des eaux de la mythologie japonaise. L’inspecteur Narumi Kure ne l’entend pas de cette oreille, rationnel, il ne croit pas aux esprits et compte bien trouver le coupable. Parallèlement, Yurine, protectrice des esprits, doit choisir un nouveau Karas pour protéger la ville. En effet, Eko, l’ancien Karas, a décidé de contrôler le monde des humains et des esprits.

Avec 6 OAV, The Karas pourrait devenir vraiment un phénomène mais il pourrait aussi tomber dans un scénario bancal et sans surprise (sait-on jamais). Reste que pour le moment, c’est vraiment un spectacle grandiose digne des 40 ans du studio de Robotech et Soultaker.

:chirub_memo1:

Sources : The Karas, ANN

Edité par AnimeWatcher le 04-07-2008 à 20:19

Mais c clair que dans le preimer épisode, on comprend rien. Je ne sais pas si ce sont les sous-titres français qui n’étaient pas réussis, mais certaines phrases avaient un sens obscur en français. Vive la BO en tout, surout pendant les combats.

Attention, spoilers inside. Si vous voulez les lire, soulignez les passages laissés blancs

Ayant vu une bonne critique de Karas dans Animeland, je me suis rué chez mon disquaire préféré et j’ai acheté les deux coffrets et plein de petites photos de chatons.

Et là…déception. Déception point, devrais-je dire.

Certes, c’est beau comme un camion, voire même comme deux camions. Le chara design est sympa, l’animation extraordinaire, la 3D bien incrustée, et pour une fois les combats sont de vrais beaux combats chorégraphiés et pas une succession de vannes pourries lancées entre deux coups d’épée droits (Suivez mon regard O_O =====> Basilisk, Hellsing, etc…)

Bon, au niveau de la technique, ça tue. L’ambiance est assez sympa, contrebalançant un scénario pas vraiment innovant, et quelque fois trop embrouillé pour être honnête. Mais alors un point qui est vraiment négatif, c’est l’absence totale d’émotion dans ces OAVs. Je m’explique.

Prenons par exemple l’épisode où Otoha va sauver son “petit frère”, qui se fait tuer directement d’une balle dans la tête par le père d’Otoha. Dis comme ça, on pourrait soupçonner que cette scène est faite pour provoquer un brin d’émotions. Alors pourquoi ais-je eu de la peine à réprimer un bâillement, et pourquoi le regard du héros est t-il, a ce moment-là, classé légèrement en dessous de la vache sur une échelle d’expressivité ? Surtout que des personnages en question, il ne sera plus fait mention dans la suite de l’histoire. On a l’impression qu’ils n’ont servi qu’à cocher la case “background du héros” dans le scénario.

On va peut-être m’objecter que c’est fait pour souligner le caractère “implacable” du héros, mais alors pourquoi la mort de Nue donne t-elle lieu à une mise en scène se voulant lacrymale ? (sans susciter guère plus qu’un “ha bon” chez le spectateur, en tout cas chez moi)

Non, les personnages de ces OAVs sont aussi attachants que des poêles Tefal neuves. Tout au plus ais-je levé mon sourcil droit lors de la naissance de la nouvelle Yurine, bien qu’on ne sache pas précisément ce qu’il est advenu de l’ancienne (et selon toute probabilité les scénaristes non plus)

En résumé, je vous conseille de vous le faire prêter par un ami, et si vous êtes de ceux que la technique intéresse autant voire plus que le scénario et que vous aimez les premiers épisodes, achetez la suite.

Voilà, c’était vraiment très intéressant.

Edité par Reiichido le 16-04-2008 à 09:19

Note que je me suis bien gardé de porter un jugement de valeur universel sur Karas. Non. La dernière phrase de mon post résume mon avis:

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En résumé, je vous conseille de vous le faire prêter par un ami, et si vous êtes de ceux que la technique intéresse autant voire plus que le scénario et que vous aimez les premiers épisodes, achetez la suite.

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Ce qui n’est pas autre chose que ce que tu as écris.

Pourquoi vouloir que tout le monde cherche la même chose dans les médias ? Certains valorisent le scénario, d’autre la technique, ou les personnages, ou la musique, ou l’ambiance…c’est la diversité des avis et c’est trés bien ainsi. D’ailleurs, quand tu dis “La qualité ou l’originalité d’un scénario n’ont au fond que peu d’influence sur la qualité d’un film”, je ne ressens pas du tout les choses comme cela. Et ça me donne envie de te poser la question: as-tu aimé Matrix 3 *?

Mais pour rebondir sur ton avis, je ne suis pas non plus de ceux qui exigent un scénario reluisant et des personnages parfaits quand la technique est bonne.

Un scénario simple mais cohérent me suffit. Un scénario compliqué et incohérent, c’est pour moi comme une édition collector au design trés recherché bourrée de fautes d’orthographes. Je préfère une édition simple mais correcte. On ne se refait pas, mon esprit logique tique sur les incohérences, et j’ai aussi un penchant naturel à privilégier le fond sur la forme. Mais ce n’est pas mon reproche principal à Karas.

Ce que je pardonne plus difficilement, ce sont des personnages lisses et donc une histoire qu’on investit pas. Les films que tu cites, Die Hard ou L’homme à l’harmonica, sont certes des films d’action. Mais John MacLane nous devient sympathique au bout de 20 minutes, et la scène “Joue pour ton grand frère, ça lui fera plaisir” de L’homme à l’harmonica n’est pas de celles qu’on oublie facilement. Dans Tigre et Dragon, qui est pour moi un excellent film d’action, la mort d’un des personnages qu’on a pourtant vu 15 minutes en tout est vraiment dramatique.

Tandis que dans Karas, les personnages me sont restés étrangers pendant 3 heures, et les scènes se voulant un peu “émotionnelles” étaient tout simplement ennuyeuses. C’est peut-être aussi ça, le problème: c’est d’avoir des prétentions et d’échouer. Si le metteur en scène n’avait pas voulu checker la case “background du héros”, “mort tragique d’un personnage principal”, “histoire d’amour non déclarée”, “personnages secondaires développés**”, peut-être que j’aurais pu mieux l’apprécier. Peut-être.

En tout cas, ce que je prédis à Karas, c’est un court moment de gloire tant que sa technique reste de pointe, pour sombrer dans l’oubli quand elle sera dépassée.

* Je dresse un parallèle complet entre Matrix 3 et Karas.

** Non mais franchement, le personnage de la fille costumée est au mieux inutile, au pire pitoyable.

Edité par Reiichido le 16-04-2008 à 11:16