Palmarès de la rédaction

Annecy 2004

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L’idée est la suivante : tout d’abord choisir, parmi les courts et les longs métrages, en compétition uniquement, les films qu’ils ont préféré, en vue de décerner un palmarès ; ensuite, donner un avis par « catégorie », pour parler des oeuvres vues aussi hors compétition, de façon la plus personnelle possible. Ces avis sont bien sûr subjectifs, et assumés comme tels, le rédacteur justifiant, bien évidemment, son point de vue. Et ce palmarès ne prétend pas être exhaustif, chacun n’ayant pu voir la totalité des films.

Membres de la rédaction ayant participé à ce palmarès : Julien BASTIDE (JBa), Julie BORDENAVE (JBo), Nathalie B. (NB), Sébastien CELIMON (SC), Florence CHIESA (FC), Isabelle MAILLARD (IM), Nicolas PENEDO (NP) et Jean-Christophe PERRIER (JCP).

1er palmarès

Long métrage

Hair High (4 voix), Pinocchio3000 (2), 1 ne se prononce pas.

Hair High de Bill PLYMPTON (EU), dernier long métrage du réalisateur de L’impitoyable lune de miel et des Mutants de l’espace, retrace la rencontre amoureuse fatale entre deux lycéens que tout oppose. La mythologie américaine des années 50 (bal de fin d’année, coiffures bananes et voitures décapotables) passée à la moulinette trash.

Court métrage

Ryan (5), Lorenzo (1), 1 ne se prononce pas.

Ryan de Chris LANDRETH (Canada), où quand le réalisateur rencontre un ancien animateur virtuose, Ryan LARKIN, laminé par la vie. Un sublime portrait d’artiste qui est aussi une prouesse technique. Multi-récompensé, notamment par le Prix spécial du Jury à Annecy. Voir l’interview de Chris LANDRETH dans AL 103.

2nd palmarès

L’incontournable

JBa: Ryan de Chris LANDRETH (CAN), pour ses qualités techniques et avant tout humaines.

JBo : Ryan, pour l’innovation dans l’utilisation de la 3D : la création du concept de « psychoréalisme », ou la forme au service du fond, c’est rare et salutaire !

NB : Ryan, parce qu’original, dans son sujet et dans sa forme, poignant, avec en plus une mise en abîme sur la difficile création artistique.

SC : Wonderful Days de KIM Moon-Saeng, long métrage coréen hors-compétition, car si on ne doit voir qu’un seul dessin animé coréen, c’est celui là.

IM : No limits de Heidi WITTLINGER et Anja PERL (ALL), dans la catégorie films d’école et de fin d’études : 57 secondes pour faire passer un message universel : simple, direct,
implacable.

NP: Ryan, pour sa poésie mélancolique et sa maîtrise technique.

JCP : Ryan, fort, beau, novateur dans la narration et le traitement visuel, intelligent, sincère, utile, …

Le coup de coeur

JBa : Nehoroshiy Malchik (A Bad boy) de Oleg UZHINOV, seul court métrage russe en compétition, à la construction parfaite.

JBo : Bambi meets Godzilla de Marv NEWLAND (EU) : certes, le film n’est pas récent (1969), mais son animation minimaliste (une vingtaine de dessins en tout et pour tout) et son humour féroce en font une force vive qui n’a pas pris une ride. Une petite perle devenue culte dans le milieu underground, présentée lors du Spike and Mike’s Sick and Twisted Festival of Animation, donc… complètement hors compétition.

NB : Nehoroshiy Malchik (A Bad Boy) : un court à la fois drôle, rythmé, émouvant, sympathique, malin et mignon !

SC : Egg-Cola de HONG et YANG, court métrage coréen en compétition, parce que c’est délire, très bien fait et qu’après tout, pourquoi pas ?

IM : Zzaj de Marton HEGEDÜS, court métrage hongrois hors compétition, pour son idée, sa réalisation simple et sa musique entraînante. Un plan, trois couleurs et de la créativité. C’est suffisant pour amuser !

NP : On the edge of death de KIM Dong-Ook (COR), court métrage coréen hors-compétition, car on ne parle pas assez des gens voulant se suicider mais qui n’y arrivent pas !

JCP : Pan with us de David RUSSO (EU), cour métrage en compétition : bien que difficilement accessible, c’est une oeuvre visuelle magnifique qui grouille de trouvailles graphiques et techniques. Une oeuvre d’art de haut niveau.

Le plus original

JBa : P3K Pinocchio 3000 de Daniel ROBICHAUD (FR-CAN-ESP), un long métrage en images de synthèse d’initiative européenne, aux partis-pris audacieux. Pas le meilleur long métrage, mais le plus inattendu.

JBo : SFI « Forest Art » de Chel WHITE (EU), issu de la catégorie films de commande, pour l’originalité du matériel utilisé : ici, les poissons sont des feuilles, les algues des brindilles, les insectes des pommes de pin… Bref, de la « végétation animée » pour servir un propos écolo.

NB : Ryan, décidément inévitable !

SC : In-Saeng, the life de KIM Jun-Ki, court métrage coréen parabolique sur
la vie. Pas vraiment marrant, mais plutôt sympa !

IM : What the… ? de Tim VAN WIELENDAELE (BEL): quatre morts dans des circonstances étranges et leurs explications délirantes ! le tout sur un rythme et une musique loufoque à souhait.

NP : El Cid de José POZO, long métrage espagnol en compétition, car on n’avait jamais vu jusque là des hommes avec des jambonneaux à la place des bras.

JCP : In de Philipp HIRSH (ALL) : certes, c’est un peu le Iceberg club de l’édition 2004 d’Annecy. Certes, c’est long, dépressif et limite salace. C’est pourtant une manière originale de traiter un sujet aussi difficile. Comme le dit le synopsis, c’est fait pour déranger uniquement ceux qui se sentent directement montrés du doigt. J’y ai trouvé aussi une certaine maîtrise de la prise de vues réelles, de la lumière, des modélisations 3D pas inintéressantes du tout, même si le propos est un peu imperméable. Comme Iceberg Club, ce film restera sans doute longtemps dans mon esprit. En 25 minutes il a eu le temps d’y graver quelques souvenirs!

Le plus has been

JBa: It’s the Cat (C’est le Chat) de Mark KAUSLER (EU). Un hommage aux cartoons déjantés d’avant-guerre très inférieur à ses modèles.

JBo : Whitewash (Animation citoyenne : le racisme) de Michael SPORN (EU), parce que s’il est louable de proposer une animation citoyenne contre le racisme, on n’est sans doute pas obligé pour autant de se fader un film mièvre de 24 minutes, certainement déjà ringard à l’époque de sa réalisation il y a 10 ans… On peut être didactique ET créatif (voir plus haut). Et tant pis pour le politiquement correct !

NB : It’s the Cat, court en compétition, un cartoon vieille école, mais fade et pas rigolo.

SC : Hammerboy de AN Taekun, long métrage coréen hors compétition : ni fait ni à faire ! Et encore moins à voir…

IM : Eh ?

NP : Hammerboy, à peine sorti et déjà daté du milieu des années 80.

JCP : Deewana de Benaifer MALIK et Rajiv RAJAMANI (IND), récompensé dans la catégorie vidéo clip: le jury y a sans doute vu un second degré (inexistant) et/ou a voulu faire plaisir à la délégation indienne en les encourageant. Le jury n’a certainement pas vu les autres clips, en particulier Prudence “A tort ou à raison“.

Le plus drôle

JBa : La Révolution des crabes d’Arthur de Pins (FR), court en compétition et logique Prix du public. Cf. PLYMPTON : « le meilleur moyen de gagner des prix est de faire rire les spectateurs. »

JBo : La révolution des crabes, pour la révélation à la face du monde du drame vécu par les petits crabes verts, qui subissent le mépris des tourteaux, et pour la pertinence du nom de son réalisateur (Arthur… DE PINS).

NB : Fishes de Mirek NISENBAUM (USA), court en compétition, ou le chant d’amour de 2 poissons façon Titanic, summum de l’humour débile ; plus sophistiqué, La révolution des crabes.

SC : Hammerboy, parce que volontairement ou non, c’est quand même bien poilant. Ne manquez pas la scène des doigts entre les fesses !

IM : The Boxer (épisodes 1 – 5) de TAE-SIK Shin (COR), en compétition pour les films de télévision : pour la tonne de gnons distribués dans la joie et la bonne humeur. Si
seulement tous les règlements de compte pouvaient se passer avec autant d’humour !

NP : I love picnic et I love to fly de LIM Aaron, court coréen hors compétition, pour son ours malchanceux : bouse de vache, pluie, cactus. Il a le droit à tout !

JCP : La révolution des crabes. Après Géraldine, Arthur DE PINS confirme son sens de la comédie décalée. Technique et animation sobres au possible, commentaires aussi minimes que drôles, j’aime ce genre d’humour.

Le plus soporifique

JBa : Impératrice Chung de SHIN Nelson (COR). Et encore, ils en ont coupé une heure !

JBo : Grasshopper de Bob SABISTON (EU), court métrage en compétition, parce qu’un sage qui édicte ses principes pendant 14 minutes en plan fixe, même si le principe de la rotoscopie est utilisé de manière originale, au bout d’un moment, zzzzzz…

NB : Un’altra citta de Carlo IPPOLITO (SUI), en compétition dans la catégorie films de télévision : je me suis endormie devant : après les premières images, le trou noir, puis les applaudissements m’ont réveillée…

SC : Oseam de SUNG Baek-Yeop (COR), parce que ça a beau être pétri de bons sentiments, c’est quand même un peu chiant.

IM : Totò Sapore e la magica storia della pizza de Maurizio FORESTIERI, long métrage italien en compétition. C’est dingue comme le bruit peut anéantir l’activité cérébrale et induire la somnolence. On comprend mieux comment les enfants font pour dormir en plein vacarme !

NP : In, qui donne à l’expressionnisme allemand une nouvelle portée post-identitaire.

JCP: Cai Wei de ZHAO Ye et HUANG Zhang (CHI). Passé les 30 premières secondes à encaisser le coup de la technique hallucinante, c’est 7 minutes à mourir d’ennui. Ex-aequo avec Déjà vu d’Eric LEDUNE (BEL) J’aimais bien ses précédents films (6 haiku, Bayan Baya Bak Bayan) mais celui-là est lourd, long chiant au possible, sans intérêt et en plus pas très beau.

Le plus émouvant

JBa : Gjennom mine tykke briller (Derrière mes grosses lunettes) de Pjotr SAPEGIN (NOR-CAN). Un grand-père raconte la guerre à sa petite-fille. Bande-son toujours impeccable de Normand ROGER.

JBo : The lightbull thing (Films de commande) de Andy GLYNNE (GB), ou comment évoquer tout en finesse l’imperceptible spirale de la maniaco-dépression, qui peut happer tout le monde. « Comme cette espèce d’ampoule qui t’éclaire et qui n’est plus là »… Troublant.

NB : Wonderful Days, pour son final lyrico-poético-tragique. Terriblement efficace sur les amateurs/trices d’épilogues lyrico-poético-tragiques.

SC : Wonderful Days, parce que la fin arrive quand même à prendre aux tripes.

IM : The Crayon Box that Talked de Mario CAVALLI et Tim WEBB (GB). Comment traiter un thème délicat (le racisme) sans tomber dans le moralisme ? Avec tendresse et poésie. Pourquoi faire compliqué ?

NP : Ryan, un film touchant sur Ryan LARKIN, un grand animateur oublié. Un court touchant au coeur et montrant la détresse de ceux oubliés de tous.

JCP : Hello de Jonathan NIX (AUS), court en compétition. Très attendrissant notamment grâce à cette très bonne idée de faire parler les personnages avec des extraits de musiques traduisant leur personnalité, leur background, leur humeur…

Le plus indigeste

JBa : In, court en compétition, précisément conçu à cet effet. Bravo, c’est gagné.

JBo : In, parce que oui, mais bon ?

NB : In : dérangeant, moche, vain aussi ? Sans doute le coup de provoc du festival.

SC : Toto’ Sapore e la magica storia della pizza, parce que tout le monde vomit dessus semble t-il à raison.

IM : Con qué la lavaré ? de Maria TRENOR (ESP). Les bonnes intentions sont comme le sucre : il faut juste saupoudrer, si vous en mettez trop, ça devient franchement écoeurant ! Dommage.

NP : In, qui donne à l’expressionnisme allemand un sérieux coup de barre.

JCP : El Cid, long métrage en compétition. Ce film dégouline de ce que l’animation américaine a fait de pire. Le comble : c’est un film espagnol (européen devrais-je dire). On nous sert un film assumé comme un compromis entre Disney et Dreamworks (le talent en moins), avec tout l’attirail habituel : bête à poils/faire-valoir, grands sentiments manichéens, chanson à vomir (dans le générique de fin uniquement, Dieu merci!).

Le plus bluffant

JBa : Lorenzo de Mike GABRIEL (EU). On a beau vomir sur Disney, chapeau bas.

JBo : The way, de HUANG King (AUS), court métrage en compétition, ou le pari réussi de donner vie à des estampes chinoises pendant 7 min 55 : une animation envoûtante qui colle à la délicatesse de l’art traditionnel. Et contre toute attente, ce ne fut pas la technique qui demanda le plus d’efforts au réalisateur Qing HUANG, mais l’immersion dans une culture ancestrale !

NB : Tôkyô godfathers de KON Satoshi (JAP), pas en compétition, hélas. Une merveille.

SC : Wonderful Days, pour la qualité de sa mise en scène.

IM : El Cid. Parce que j’y ai cru quelques instants en voyant la magnifique plaquette.

NP : Hammerboy, qui prouve que copier les films de Miyazaki Hayao ne rendra jamais un réalisateur talentueux.

JCP : Aru tabibito no nikki de KATO Kunio (JAP), court en compétition. Bluffant surtout pour l’utilisation culottée de Flash pour un film au rendu crayonné qui n’use pas trop des automatisations de Flash.

Le plus beau

JBa : Aru tabibito no nikki de KATO Kunio, court en compétition. Ah, ces Japonais…

JBo : Aru tabibito no nikki : pour ses paysages lunaires, ses projections de film sur le dos d’ours polaires, ses poissons dans le café. Un écrin de douceur.

NB : Aru tabibito no nikki : un graphisme original, un ton étrange, de la fantaisie et de la poésie.

SC : Wonderful Days, pour l’ouverture avec la moto qui traverse les tunnels.

IM : La Routine de Cédric BABOUCHE (FR), court métrage présenté en panorama. Pour son ambiance de rêve, son univers original, ses couleurs chaudes, sa douceur et l’espoir qu’il apporte dans ce monde parfois trop terne.

NP : Aru tabibito no nikki : toute le monde s’est ennuyé en le regardant, sauf moi, séduit par la poésie mélancolique et onirique s’en dégageant

JCP : La piccola Russia de Gianluggi TOCCAFONDO (IT), court métrage en compétition.
Bien que ce film soit trop long, que TOCCAFONDO nous resserve sa recette sans une once d’originalité, et que ce film soit le plus élitiste de sa filmographie, il demeure le plus beau (esthétiquement) de toute la compétition.

Le plus vilain

JBa : Utsu-musume Sayuri de KIMURA Takashi (JAP), court métrage en compétition. Ah, ces Japonais…

JBo : Seventeen de Hisko HULSING (PB), court métrage en compétition, parce que laid, violent, vulgaire ; ce qui signifie sans doute qu’il a atteint sa cible, puisque le court était censé dénoncer les travers du monde macho des couvreurs. A mon sens, ce court s’inscrit parfaitement dans le programme 4, que j’ai qualifié de « programme malsain ».

NB : Utsu-musume Sayuri : très vilain, et pour quoi faire ?

SC : Hammerboy, dont le méchant est aussi prévisible qu’une moule marinière.

IM : Son of Satan de JJ VILLARD (EU). Parce que la méchanceté gratuite n’apporte rien.

NP : In, qui donne à l’expressionnisme allemand une sale tête.

JCP : Utsu-musume Sayuri. La laideur de ce film n’a d’égale que sa vulgarité.

Le plus hallucinant

JBa : Frank ja Wendy (Frank et Wendy) de David SNOWMAN, dans la catégorie série TV. Ils sont fous ces Estoniens.

JBo : Utsu-musume Sayuri, pour ses délires visuels complètement déjantés, qui ne ressemblent à rien d’autre. Quant au propos, franchement, je cherche encore…

NB : Impératrice Chung de SHIN Nelson (COR), long métrage coréen hors compétition, pour les pleurs continuels de son héroïne, parfois couverts par le caquetage de l’oie sa copine. Soit « ouin-ouin », « couin-couin », pendant 1h50. A se frotter les yeux, la vision des poissons géants, roses, en costume, qui pleurent, bien sûr, puisqu’ils ne caquètent pas.

SC : Hammerboy pour sa capacité à ne pas avoir une seule idée originale et pour la mauvaise qualité de ses copies.

IM : To Have and to Hold d’Emily MANTELL (GB), court métrage en panorama. Transformer des phallus en gentils toutous, il fallait l’oser ! Entre clin d’oeil et satire, fantasme et délire, on nous invite à choisir.

NP : In, avec un plan de près de 10 minutes sur deux cellules vivantes et surtout pour son rat mort en slip rose : ça ne s’invente pas.

JCP : Son of Satan. Oppressant, violent, cynique, graphiquement intéressant, culotté (bien adapté d’une nouvelle de BUKOWSKI), sens certain de la mise en scène. Ce cinéaste ira loin!

Le plus absent

JBa : O-Nu-Ri, le nouveau court métrage de LEE Sung-Gang (Mari Iyagi), fable mythologique splendide sur l’acceptation de soi, inexplicablement absente de la compétition tout comme de la programmation coréenne.

JBo : Wrong number phone message de Bruce ALCOCK (CAN), court métrage en compétition, parce que je n’avais pas encore saisi le contexte du court qu’il était déjà fini.

NB : Tokyo Godfathers, de KON Satoshi et Innocence de OSHII Mamoru (JAP), absents de la compétition de longs métrages.

SC : Shrek 2, parce que quand même ça aurait eu de la gueule, Alain CHABAT à Annecy.

IM : Innocence. Absence de place pour tous ceux qui se sont déplacés, absence de contremarques pour les journalistes, absence de mise en valeur. Mais les connaisseurs ne s’y sont pas trompés : ils sont arrivés deux heures à l’avance !

NP : Celui que je n’ai pas vu.

JCP : Signes de vie de Arnaud DEMUYNCK (FRA/BEL). Belles qualités esthétiques, sujet grave mais traité avec un certain optimisme, une belle chorégraphie très bien animée, un beau film quoi. Les jurys sont passés à côté. Dommage.

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