Bienvenue chez les (Franco-)Belges !

20 sujets de 281 à 300 (sur un total de 410)

Posté dans : Manga & BD

  • Xanatos
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    Xanatos le #525815

    Et bien dis donc, on peut dire que tu as déniché une vraie perle, qui plus est collector, et ce sans dépenser le moindre centime !

    Comme quoi, il n’y a pas que dans les marchés aux puces que l’on peut aussi trouver des merveilles !

    Toujours en parlant de Billy the Cat, j’avais suivi passionnément l’histoire L’oeil du maître qui fut prépubliée comme toujours dans Spirou avant de sortir plus tard en album. Et bien dans un numéro très particulier du magazine, ce n’était pas Colman qui dessina quelques pages de ce récit… mais Bercovici, célèbre dessinateur des Femmes en Blanc et de Cactus Club !

    En effet dans ce numéro particulièrement délirant, un insecte s’était attaqué à pratiquement tous les dessinateurs du journal qui employaient l’encre de chine pour faire leurs croquis: l’infâme bestiole s’est immiscé dans les ongles des infortunés dessinateurs qui dessinaient n’importe comment et étaient accablés d’une fatigue incommensurable !

    Mais pas Philippe Bercovici: le petit malin employa un feutre lui ayant permis d’éviter cette déconvenue ! 😆

    C’est ainsi qu’il remplaça TOUS les dessinateurs du magazine le temps d’un numéro… dont Billy the Cat ! 😉

    Voici une des planches qu’il a illustré où on peut voir Billy, Saucisse et Sanctifer  😉 :

    Billy the Cat Bercovici

    Veggie11
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    Veggie11 le #525821

    Je me souviens très bien de ce numéro spécial où soi-disant tous les dessinateurs étaient tombes malade, sauf Bercovici parce qu’il utilise des feutres ^^ Sur certains titres, Bercovici aurait d’ailleurs pu faire un excellent remplaçant pour d’autres occasions tant son trait était proche de celui de son collègue.

    Concernant Billy the Cat, cette BD reste l’un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse et je regrette énormément la tournure qu’elle a pris à partir de 2000, justement au moment où la série animée était régulièrement diffusée à la télévision. Pourtant, tu le verras dans le second tome, l’album 6 ”Le Choix de Billy” (dont est extrait la planche dessinée par Bercovici) relançait l’intrigue autour de cette histoire de réincarnation et lançait pas mal de pistes potentielles pour la suite, pistes qui n’ont jamais été exploitées ensuite… L’album 6 correspond aussi au dernier travail de Colman sur la série et les planches sont d’ailleurs de toute beauté. Une véritable frustration quand on pense à ce que la série aurait pu encore proposer !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #525953

    https://cdn.discordapp.com/attachments/749649721752027206/819881957126438932/Couv_282050.jpg

    Ah j’ai voulu le commander à l’excellente librairie parisienne Planète Dessin, mais on m’a dit que cet album est indisponible.

     

    Dans une Cabane à Livres j’ai trouvé l’album Astérix chez Rahazade, de 1987. C’est dix ans après le décès de Goscinny (Uderzo le crédite en couverture, mais ce n’est qu’un hommage, pas une arnaque comme les Schtroumpfs par un faux Peyo). La princesse des 1001 Nuits Shéhérazade fournit le calembour autour de son nom dans le titre, d’ailleurs le récit n’en manque pas, de calembours, ni de jeux de mots !

    L’humour brille efficacement dans l’album, plaisant grâce à ses gags bien amenés. Cependant les noms indiens terminés en -ça ne sont pas toujours hilarants et ne suivent même pas vraiment cette règle. Celui du fakir Kiçah a pour but évident la réponse “C’est Kiçah” à la question (par Bonnemine) “C’est qui ça ?”… bof. Les noms du rajah Cékouaça ou de l’infâme gourou Kiwouâlah font à peine sourire, mais j’ai ri pour celui du fakir Mercikhi. Les références aux divers dieux des peuples traversés cherchent le sérieux historique, un peu trop peut-être. Par contre l’architecture et les costumes du royaume gangétique sont très anachroniques : ce sont ceux de l’Inde de l’occupation turco-persane post-islamique (du 12e siècle au 19e), on est bien loin de l’époque de nos Gaulois ! Seul le dresseur d’éléphants Pourkoipâh porte une coiffure assez conforme à l’Inde antique. Goscinny à mon avis n’aurait pas estropié l’Histoire à ce point (1300 ans !). Mais bon, le but est visiblement un clin d’oeil au vizir Iznogoud ou au Jafar d’Aladdin. Ce qui m’a déplu dans cet album malgré ses qualités comiques, c’est cet Obélix boulimique qui ne pense qu’à manger et le réclame presque à chaque case où on le voit : il en devient à la limite de la débilité mentale, sans autre dialogue et toujours ronchon quand il ne mange pas. Même Astérix finit par s’en apercevoir puisque dans une case où nos héros se hâtent le matin au secours d’Assurancetourix, ils disent “j’ai hâte de savoir comment il va”, Obélix répond “Et moi j’ai hâte de petit déjeuner,  mon ventre un peu vide je me sens vidé”. Astérix répond “Il n’y a pas que ton ventre qui est vide !” et Obélix “Ah tu vois, tu le reconnais.” Où est le brave Obélix de jadis, certes gourmand mais sans obsession, curieux d’exotisme malgré ses “Ils sont fous, ces….”, bon copain joyeux ?

    Geoff34
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    geoff34 le #525961

    Oui, Witchazel est assez rare en librairie, j’ai toutefois réussi à trouver le reste des albums en commandant, sinon l’intégrale des 4 BD sort le 16 Juin
    https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/61++hjJEUHL._SX362_BO1,204,203,200_.jpg

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 8 mois par Geoff34 geoff34.
    Veggie11
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    Veggie11 le #525964

    Autant prendre l’intégrale dans ce cas, merci pour l’annonce !

    Xanatos
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    Xanatos le #525984

    Dans une Cabane à Livres j’ai trouvé l’album Astérix chez Rahazade, de 1987. C’est dix ans après le décès de Goscinny (Uderzo le crédite en couverture, mais ce n’est qu’un hommage, pas une arnaque comme les Schtroumpfs par un faux Peyo). La princesse des 1001 Nuits Shéhérazade fournit le calembour autour de son nom dans le titre, d’ailleurs le récit n’en manque pas, de calembours, ni de jeux de mots ! L’humour brille efficacement dans l’album, plaisant grâce à ses gags bien amenés. Cependant les noms indiens terminés en -ça ne sont pas toujours hilarants et ne suivent même pas vraiment cette règle. Celui du fakir Kiçah a pour but évident la réponse “C’est Kiçah” à la question (par Bonnemine) “C’est qui ça ?”… bof. Les noms du rajah Cékouaça ou de l’infâme gourou Kiwouâlah font à peine sourire, mais j’ai ri pour celui du fakir Mercikhi. Les références aux divers dieux des peuples traversés cherchent le sérieux historique, un peu trop peut-être. Par contre l’architecture et les costumes du royaume gangétique sont très anachroniques : ce sont ceux de l’Inde de l’occupation turco-persane post-islamique (du 12e siècle au 19e), on est bien loin de l’époque de nos Gaulois ! Seul le dresseur d’éléphants Pourkoipâh porte une coiffure assez conforme à l’Inde antique. Goscinny à mon avis n’aurait pas estropié l’Histoire à ce point (1300 ans !). Mais bon, le but est visiblement un clin d’oeil au vizir Iznogoud ou au Jafar d’Aladdin. Ce qui m’a déplu dans cet album malgré ses qualités comiques, c’est cet Obélix boulimique qui ne pense qu’à manger et le réclame presque à chaque case où on le voit : il en devient à la limite de la débilité mentale, sans autre dialogue et toujours ronchon quand il ne mange pas. Même Astérix finit par s’en apercevoir puisque dans une case où nos héros se hâtent le matin au secours d’Assurancetourix, ils disent “j’ai hâte de savoir comment il va”, Obélix répond “Et moi j’ai hâte de petit déjeuner, mon ventre un peu vide je me sens vidé”. Astérix répond “Il n’y a pas que ton ventre qui est vide !” et Obélix “Ah tu vois, tu le reconnais.” Où est le brave Obélix de jadis, certes gourmand mais sans obsession, curieux d’exotisme malgré ses “Ils sont fous, ces….”, bon copain joyeux ?

    Astérix chez Rahazade

    Aaaah, Astérix chez Rahazade

    Peut être mon album solo préféré de Albert Uderzo pour Astérix.

    Je trouve que le dessinateur y est à l’apogée de son art: ses dessins y sont MAGNIFIQUES, que cela soit pour les personnages où les décors absolument somptueux. J’adore en particuliers les vues aériennes de la Grèce ou encore de Rome en Italie, permettant justement à nos amis de se remémorer leurs précédentes fantastiques aventures (Astérix Gladiateur, Astérix aux Jeux Olympiques, Les Lauriers de César ).

    Nous voyons également un Jules César très malade et affaibli faisant écho à la maladie bien réelle dont il était victime: son épilepsie ! J’aime beaucoup ce gag avec son médecin attentionné et à son écoute: César lui dit qu’il voit les gaulois partout et est persuadé qu’il délire et son docteur lui assure qu’un bon repos lui permettra d’oublier ses chimères et ses illusions… Et c’est juste à ce moment là que nos héros se pointent devant son palais en tapis volant en lui balançant “SALUT JULES !” 😆

    Et ensuite deux valets de César déclarent que lui et son médecin sont alités et voient des gaulois partout et l’un des valets déclare que César a vraiment pris les gaulois en grippe ! 😆

    Je me souviens aussi que cet album était riche en humour absurde et délirant: Assurancetourix chante encore plus mal qu’avant et a la faculté de faire pleuvoir quand il chante, même à l’intérieur de la hutte de Abraracourcix ! 😆

    Et je suis d’accord avec toi sur le fait que l’album riche en jeux de mots cocasses et fort drôles.

    Je me souviens du moment fatidique où le barde Assurancetourix devait chanter afin de sauver non seulement l’Inde de la sécheresse, mais aussi la princesse Rahazade de la décapitation: on découvre avec stupeur qu’il est devenu aphone !

    Astérix fou de colère se met à hurler: “Quand il ne doit pas chanter, il chante et quand il doit chanter, il ne chante pas ! Mais c’est du chantage !” 😆

    Et puis cela m’avait fait plaisir de voir une aventure de Astérix où ce cher Assurancetourix a un rôle important: la dernière fois, cela remontait à Astérix et les Normands (un des meilleurs albums du tandem Goscinny-Uderzo).

    Alors au sujet de Obélix, je dois reconnaître en effet que Uderzo a trop accentué l’appétit pantagruélique de notre livreur de menhir préféré ainsi que son tempérament colérique.

    Mais notre cher Obélix a, heureusement, encore de bons moments: j’ai adoré le passage où des singes avaient capturé Idéfix, et fou furieux, il secoua l’arbre et ordonna aux infâmes bestioles de relâcher son chien ! Il les fit tous tomber et récupéra Idéfix. Le brave toutou, reconnaissant envers son maître de l’avoir sauvé le lèche et Obélix lui dit attendri “Tu vois mon brave Idéfix, j’ai pensé à toi ! Je n’ai pas arraché l’arbre !” ^_^

    Cela montre le côté emphatique de Obélix qui apprend de ses erreurs et de ne plus faire de peine à son chien. Le passage où il rougissait devant la belle et sympathique Rahazade était également mignon 🙂 .

    Ce qui m’a frappé aussi dans cet album, ce sont les recherches que Uderzo a fait sur la culture indienne: je me souviens notamment du duel magique opposant Kiçah à son rival Mercikhi où tous deux citèrent les dieux de la mythologie Indienne !

    Pour ce qui est du gourou Kiwouâlah, oui, il est ouvertement inspiré de Iznogoud: il fait même un clin d’oeil aux lecteurs en disant que Iznogoud est son cousin et qu’il sera bientôt rajah à la place du rajah !

    En revanche pour Jafar, je ne pense pas que Uderzo se soit inspiré de Aladdin, étant donné que le film d’animation de John Musker et Ron Clements est sorti en 1992 au cinéma aux Etats Unis (et en 1993 en France), soit 5 à 6 ans après cet album !

    Ceci dit, ce n’est peut être pas impossible non plus, Uderzo s’est peut être inspiré de Aladin, mais probablement du conte original des Mille et une Nuits, car il y a bel et bien un sorcier dans le récit d’origine (ainsi que dans le film d’animation japonais Aladin et la lampe merveilleuse ) mais il ne se prénommait pas Jafar.

    Ah et une référence culturelle amusante: après que Assurancetourix ait bu de la potion magique et ait donné un coup de main à Astérix et Obélix afin qu’ils sauvent la belle Rahazade des griffes de son bourreau, il retrouve l’usage de la parole, et après que lui et Astérix l’aient réalisé, il se met à chanter… “I’m singing in the Rain” la célèbre chanson et comédie musicale avec Gene Kelly ! ^_^

    Mais elle est écrite dans un anglais, hum, très discutable ! ^^

    En tout cas, j’adore Astérix chez Rahazade: c’est une aventure de notre petit gaulois qui est drôle, sublime et passionnante de bout en bout. 🙂

    Et c’est l’unique album où il y a un banquet au village gaulois, sans que nos héros y soient présents, étant donné qu’ils festoient en Inde ! Notre brave Obélix a été perspicace et a eu du flair en ayant deviné cela ! 😉

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 8 mois par Xanatos Xanatos.
    Veggie11
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    Veggie11 le #525988

    La question de l’épilepsie chez César fait énormément débat auprès des Historiens, presque autant que sa soi-disant naissance par césarienne ou ses dernières paroles. Concernant l’épilepsie, des sources en parlent bien, mais les symptômes décrits peuvent être rattachés à d’autres désordres neurologiques voire à d’autres causes.

    Xanatos
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    Xanatos le #525991

    Tiens j’ignorais que les historiens actuels ne s’entendaient pas au sujet de son épilepsie et n’avaient pas la certitude q’il s’agisse bien de cette maladie !

    En revanche, oui, je savais qu’ils n’étaient pas d’accord sur les dernières paroles de César quand il fut trahi et poignardé, notamment par son fils adoptif: la fameuse citation “tu quoque mi fili” (Toi aussi mon fils). Beaucoup pensent que cette phrase fut un mythe inventé par les admirateurs de Jules César. Par ailleurs dans la série live Rome produite par HBO(ce n’est pas un spoiler, étant donné qu’elle est fidèle à la réalité historique), les scénaristes choisirent délibérément de ne pas lui faire dire cette phrase après qu’il ait été poignardé et avant qu’il rende son dernier soupir.

    Je me souviens aussi que sa mort avait été montrée dans Il était une fois l’Homme qui n’a AUCUNEMENT édulcoré et adouci celle-ci, Jules César baignant dans une mare de sang à la fin de l’épisode ! Etonnant que les chaînes télévisées françaises aient accepté cela sans problème ! (parce qu’elle adapte un fait historique authentique ?).

    Veggie11
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    Veggie11 le #525992

    En fait ça me paraît normal que César épileptique soit une info remise en question : on parle de sources qui ont plus de 2000 ans, avec des critères diagnostiques qui ne sont plus les mêmes qu’en 2021 ou alors des termes utilisés indifféremment selon le symptôme. Pour les derniers mots de César, la version latine est une invention de William Shakespeare pour sa pièce de théâtre, en réalité d’après les auteurs antiques la phrase aurait été dite en grec (langue de l’élite à l’époque) et le ”mon fils” peut aussi être lu en ”mon jeune ami”. J’ai également apprécié que la série d’HBO ait fait le pari de ne rien lui faire dire, pour rester le plus vraisemblable possible.

    Pour le ”Jafar” : comme Xanatos le rappelle, la BD est plus ancienne que le film Disney et le projet n’était même pas lancé lorsque Goscinny a réalisé son album. Il faut à mon avis plutôt voir dans les références culturelles d’Udezo (né en 1927) et la piste du film ”Le Voleur de Bagdad” (1940), où l’on trouve un ”Jafar” semble assez probable. Mais le conte en lui-même a sûrement aussi dû avoir une influence, vu qu’il est connu en France depuis le XVIIIe siècle. https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voleur_de_Bagdad_(film,_1940)

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526010

    Je te confirme chère Veggie : on a de sérieux doutes sur l'”épilepsie” de César. En l’absence de descriptions cliniques minutieuses et distinctes de ce trouble dans l’antiquité, bien d’autres possibilités existent : malaise vagal répété, AVC, etc. Shakespeare (ou celui qui signait de son nom, c’est un sujet qui m’intéresse !) n’est pas tout à fait l’inventeur des derniers mots de Jules, il paraît qu’il y a des sources antiques à cette longue tradition, Suétone, “historien à sensation” peut-être, mais je n’ai pas vérifié. La plupart des “mots de la fin” célèbres sont d’ailleurs fictifs : quand on meurt, on n’a sans doute plus beaucoup de “présence d’esprit” ! Au moins on sait bien comment César est mort, car beaucoup d’empereurs romains sont décédés de façon peu claire. Il y a 3 versions différentes de la mort de Tibère, étouffé sur ordre de Caligula peut-être ? ou poison ? ou syncope / AVC à 79 ans ? Devenu empereur, Caligula s’est empressé d’arracher sa jolie épouse à son préfet du prétoire, qui s’appelait… Macron 🙂 . Pauvre Brigitte !

    Bref, Astérix chez Rahazade, tu as bien raison cher Xanatos, est superbement dessiné, Uderzo atteint là le top de son art. Mais Obélix  ne se rattrape un peu de son insupportable comportement boulimique et acariâtre que dans les toutes dernières pages ! Non, je le trouve très différent du sympathique personnage d’origine.

    Geoff34
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    geoff34 le #526088

    Jetblack vient d’annoncé la mauvais nouvelle sur Twitter, le fameux scénariste Raoul Cauvin (Les Tuniques Bleues, Cédric, Sammy, Les Femmes en Blancs, l’Agent 212…) souffre d’une maladie incurable, il lui reste peu de temps à vivre.

    Xanatos
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    Xanatos le #526107

    Bien triste nouvelle, il s’agit là d’un très grand nom de la BD franco belge 🙁 . Espérons qu’il ne souffrira pas trop au cours de ses derniers mois d’existence. Merci à Raoul Cauvin de nous avoir prévenu. On sent dans son message qu’il est résigné, humble, mais content d’avoir mené sa vie…

     

    Xanatos
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    Xanatos le #526109

    Billy the Cat tome 2

    Billy the Cat l’intégrale tome 2

    Deuxième et dernier tome de l’intégrale de Billy the Cat concluant l’âge d’or de la série quand elle était écrite et illustrée par ses créateurs Colman et Desberg.

    On débute ce quatrième tome par Saucisse le terrible où Billy retrouve son chien… et celui-ci ne l’a jamais apprécié du temps où il était un humain !

    En effet, quand la famille de Billy avait adopté Saucisse du temps où il était un chiot, c’est notre chenapan qui le baptisa sous son nom disgracieux, ce qui lui valut d’être la risée des autres chiens du quartier et aussi des humains ! Saucisse ne le pardonna jamais à Billy.

    Pire encore, des années plus tard, c’est Billy qui convainquit ses parents de mettre leur chien au régime, ce qui fit souffrir ce dernier atrocement !

    Pour assouvir son appétit, Saucisse devint alors la terreur du quartier et opprima les animaux du quartier afin qu’ils leurs cèdent leur pitance.

    Il reconnut Billy en tant que chaton et l’occasion est trop belle pour lui de se venger de ce maître si cruel qui l’a tant fait souffrir jadis. Le récit est équilibré, car, si Saucisse est plus grand et plus fort que Billy (causa bien des frayeurs à notre jeune héros !), on le voit ensuite se ressaisir et avoir recours à son intelligence humaine pour prendre l’ascendant sur son chien en conduisant… une voiture jouet !

    L’album est plus humoristique, plus léger que les précédents, mais on perçoit néanmoins une certaine tension au fil du récit qui nous captive de bout en bout.

    L’Oeil du Maître en revanche renoue avec la noirceur originelle des tout premiers tomes: des rats ont tendu un traquenard à Monsieur Hubert et le blessent grièvement et à sa tête on retrouve… le terrible Sanctifer qui a survécu à l’incendie où il était censé périr !

    Bien que Billy soit heureux d’être auprès de sa soeur, il s’inquiète légitimement pour son ami Monsieur Hubert… Et il n’est pas au bout de ses peines avec Saucisse qui manigance un mauvais coup contre son ancien maître (au grand dam de Chalazion, l’oiseau “de main” de Saucisse qui fera les frais du plan qu’a ourdi celui-ci !).

    Il s’agit réellement d’un album fascinant. Tout d’abord Colman est à l’apogée de son art: ses dessins sont à la fois magnifiques, très détaillés et expressif, l’artiste étant en pleine possession de ses moyens. Il maîtrise à la perfection les effets d’ombre et de lumière, concourant à rendre certaines scènes anxiogènes particulièrement étouffantes et angoissantes.

    Nous en apprenons aussi davantage sur le passé et le vécu de Sanctifer, qui, à la base, n’était pas un mauvais chat: au contraire il était aimant et affectueux envers son maître. C’est au cours de circonstances tragiques qu’il devint ce chat amer, blessé, calculateur et revanchard. Il continue en tout cas à être fasciné par Billy et à vouloir le prendre sous son aile.

    C’est cela que j’aime dans Billy the Cat: les méchants ne sont pas “tout blancs ou tout noirs” et ils sont plus nuancés qu’il n’y parait.

    C’est particulièrement flagrant avec 

    Spoiler

    Saucisse qui trouve la voie de la rédemption en combattant héroïquement les rats de Sanctifer: il les réduit en charpie et sauve aussi bien la vie de Billy que celle de Monsieur Hubert, en piteux état

    [collapse]

    .

    Une histoire fantastique, à la fois sombre, déchirante, mélancolique, drôle, intense et exaltante.

    A noter aussi que c’est au cours de la prépublication de ce récit que André Franquin, célèbre créateur de Gaston Lagaffe mourut le 5 janvier 1997, terrassé par une crise cardiaque. Dans une case où Saucisse suit une piste, nous avons le bonheur de voir une statue représentant ce génie du 9e art entouré du Marsupilami, du chat et de la Mouette Rieuse de Gaston 🙂 . Le quartier est également truffé de références aux oeuvres de Franquin.

    Enfin Le choix de Billy est paradoxalement le meilleur album de la série mais aussi le plus frustrant: en effet, on revient sur le thème de la réincarnation, et Billy 

    Spoiler

    découvre avec stupeur un homme qui fut jadis un oiseau et qui s’est réincarné en homme après que deux créatures l’aient manipulé… les mêmes qui firent un marché de dupe à Billy ! Et cet homme est déterminé à se venger de Sanctifer qui l’a trahi du temps où il était un oiseau !

    [collapse]

    Il y a beaucoup de révélations, du suspense, des rebondissements nous tenant en haleine, Billy étant plus déterminé que jamais à redevenir humain !

    Hélas, la “vraie” série se conclura ici alors qu’il y avait largement matière à continuer.

    Le titre continuera de mal en pis, confiée à des auteurs qui infantiliseront et adouciront l’oeuvre contribuant à une chute des ventes et à son annulation.

    Malgré tout, au même titre que Veggie, je considère les six premiers albums de Billy the Cat comme un chef d’oeuvre de la BD franco belge des années 90: c’est une série résolument originale, captivante, émouvante, intelligente, subtile et pouvant plaire à un large public. Mais je ne la conseillerai pas à de trop jeunes enfants, certains volumes étant très violents.

    Mais c’est une BD forte et exceptionnelle, rappelant avec bonheur l’ambiance et le ton des meilleurs films d’animation de Don Bluth. Lisez Billy the Cat c’est un joyau indispensable ! 😀

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526300

    Je me souviens en effet d’avoir lu autrefois les premiers albums de Billy the Cat (au moins 2) et j’avais remarqué les aspects assez poignants du récit, en contraste relatif avec la bonne bouille poupine de ce petit chat, et la “rondeur” du dessin. Arrière-plans questionnant l’éthique sans manichéisme, aussi.

     

    Une découverte : Philippine Lomar, scénario de Dominique Zay, dessin de Greg Blondin. Plus exactement le titre complet est “Les enquêtes polar de Philippine Lomar”, et il y a 5 albums parus.

    Il est rare de trouver  en BD, en plus d’un dessin nerveux, élégant, séduisant, des dialogues ou des apartés (nombreux ici) vraiment drôles et pleins de verve décalée comme ici. La série a d’ailleurs obtenu un prix à Angoulême. En fait Dominique Zay est un grand fan des polars de Raymond Chandler, écrits dans un style très novateur à son époque, riche en humour noir et en autodérision chez son héros Philip Marlowe. Par hommage et jeu de mot, la détective de 13 ans et demie s’appelle Philippine non pas Marlo mais Lomar.  Très perspicace et un peu téméraire, elle résout les enquêtes que lui confient d’autres ados, mais qui impliquent des adultes plutôt dangereux ! Son monologue intérieur, qui suit en “voix off” les cases, évoque de près la touche ironique de Chandler. Les arrière-plans reflètent de très sérieux problèmes de notre société : rackets, vols de stock d’entraide, pollutions frauduleuses, brutalités conjugales, kidnapping pour travail forcé d’immigrés… Heureusement pour elle, elle est soutenue par un brave ferrailleur balèze au look un peu Gérard Depardieu (il s’appelle Gégé !) et un autre balèze, Mok, le chef du gang de sa cité, “voyou honnête” et black à qui elle rend de petits services. “A première vue, on pouvait prendre Mok pour la brute épaisse qui vous faisait faire quinze tours dans vos chaussures avec une simple baffe. Mais quand on le connaissait un peu mieux…   “On s’apercevait qu’il était pire”. Autre soutien puissant pour Philippine, sa mère adorée, sourde et muette mais qui devine tout (le père est mort “dans un accident, idiot comme tous les accidents”) ; elles vivent plutôt modestement tout en haut d’une tour HLM de cité à Amiens. Grâce à sa mère, la gamine sait lire sur les lèvres, talent très utile à distance. Elle se fait payer non en argent, mais en billets pour la foire, en places de concert, ou pas du tout. Amiens nous est décrite sous plusieurs angles très reconnaissables pour les locaux. Greg Blondin aime les mangas, cela se voit à pas mal de clins d’oeils dans les cases, et aussi aux grands yeux des personnages féminins ; au volume 2, Philippine est poursuivie par un salopard armé d’un rasoir. Elle se réfugie dans un cirque, dans la foule des spectateurs où l’on voit clairement Conan, le professeur Layton, Blacksad, Sherlock Holmes, Watson et Moriarty en chiens, Ryo Saeba et Kaori avec sa massue, et autres détectives : Poirot, Miss Marple, l’inspecteur Harry !

    Difficile de ne pas aimer Philippine, sincère, marrante, courageuse, astucieuse. Malheureusement les albums sont très mal distribués, il faut les commander. Qui dira la dictature non pas des éditeurs, mais des distributeurs ? Akiko et moi la connaissons !

    Xanatos
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    Xanatos le #526301

    Voici à quoi ressemble l’illustration de la couverture du quatrième tome:

    Philippe Lomar

    Le dessin a un certain charme: il semble à la fois énergique et dynamique.

    Et au vu des planches visibles sur le web, le trait de l’artiste est en effet à mi-chemin entre la BD franco belge et le manga:

    Philippine extrait 1

     

    Philippine extrait 2

    En tout cas, vu la critique tu en fais, Philippine Lomar traite de thématiques intéressantes et semble bénéficier de scénarios recherchés sortant des sentiers battus.

    Je tâcherai de m’y pencher. Dommage que la distribution pêche et laisse cruellement à désirer, si la BD était plus facilement trouvable, elle toucherait certainement un plus large public. Heureusement comme tu dis qu’il reste la solution de l’achat par correspondance !

    Tu as vu juste au sujet de Billy the Cat la dureté et la dimension dramatique tranchent singulièrement avec le trait effectivement “rond” et “poupon” pour le visage félin de Billy, même si Colman excelle autant dans les cases mignonnes que celles beaucoup plus sombres…

     

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526405

    Vous me direz : à quoi bon parler d’un mauvais album ? Ben à éviter aux gens de perdre leur temps à le lire.

    Intrigué par les “Lettres à sa fille” de Calamity Jane où celle-ci déclare que “Belle Starr est une méchante femme, en train de devenir célèbre” (elle n’avait que 2 ans de plus que Calamity), j’ai voulu découvrir l’album Lucky Luke Belle Starr.

    Double déception : c’est daté 2005, scénario de Xavier Fauche et non Goscinny (même si Fauche et Léturgie ont très bien réussi l’album Le Daily Star), et Luke se balade ridiculement tantôt avec un indolent brin d’herbe au bec, tantôt la lippe pendante dans les scènes où il bondit ou court et où ce serait grotesque. De plus, les gags sont très plats ou en copient d’anciens, et le récit est absurdement compliqué, au point d’une incohérence totale sur les cautions à verser au final. Pas un instant Belle Starr, la “reine des bandits”, ne se sert du colt à sa ceinture, alors que la vraie savait très bien s’en servir. On retrouve Billy the Kid et les Dalton, sans la drôlerie. La dernière page nous montre six pendus alors que l’absence de morts était de rigueur dans Lucky Luke, sauf dans les tout premiers, très anciens. Un album que j’ai trouvé nul. A fuir.

    A la fin de Calamity Jane, Morris signale bon nombre de femmes aventurières du Far-West : Poker Alice, Madame Moustache, Big Nose Kate, Pickhandle Nan, Rowdy Kate, Kitty the Schemer… Il y avait sûrement mieux à faire avec Belle Starr.

    Xanatos
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    Xanatos le #526406

    Ah petite correction mon cher Yupa: cet album de Lucky Luke intitulée Belle Starr ne date pas de 2005 mais de 1995. En effet Morris est le dessinateur de cette aventure, or, il ne pouvait pas avoir participé à cet album en 2005 étant donné qu’il est décédé en 2001. Ironie du sort: il est mort le lendemain du jour où il avait achevé son ultime album de son héros Les légendes de l’Ouest et il nous quitta… à cause d’une mauvaise chute de son escalier ! 🙁

    Après, oui les années 90 marquèrent le déclin de l’oeuvre majeure de Morris.

    Je possède cet album Belle Starr et je confirme tes propos: il est plat, ennuyeux, peu inspiré…

    On sentait d’ailleurs que Morris était de plus en plus fatigué car il fit des copiés collés de plusieurs de ses dessins afin d’économiser ses efforts et se ménager, donnant la triste sensation que ses personnages sont figés, dénués de vie…

    Il y a eu quelques bons albums dans les années 90 tels que L’Amnésie des Dalton ou encore Les Dalton à la Noce

    Malheureusement, Belle Starr fait partie des ratages de cette décennie pour l’homme qui tire plus vite que son ombre.

    Et je suis d’accord avec toi sur le fait que l’histoire de cet album est nébuleuse et est gangrénée par un manque de rythme et de dynamisme absolument affligant…

    J’abonde dans ton sens, cet album est à éviter !

    En matière d’albums nuls issues de monuments de la BD franco belge, je te déconseille très fortement cet album de Astérix ayant pour titre Le ciel lui tombe sur la tête qui est une horreur sans nom !

    Le scénario est sans queue ni tête, creux, vulgaire et fait des critiques assez lamentables contre les manga et les comics: à fuir comme la peste !

    Malgré tout mon respect envers Albert Uderzo, il a vraiment fait n’importe quoi avec cet album.

    Veggie11
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    Veggie11 le #526416

    Je l’ai promis ce matin, je vais rebondir sur ta critique du second tome de ”Billy the Cat”, car il s’agit là clairement d’une intégrale qui me rappelle d’excellents souvenirs ! 🙂 Lorsque j’ai découvert ”Billy” il y a bien vingt-deux ans, j’ai commencé par les tomes 5 et 6 (le flashback du tome 6 sur la transformation de Billy fut d’ailleurs un avantage certain pour comprendre au moins le concept de base de l’histoire – d’ailleurs anecdote : lorsque Billy parlait de cet événement par l’expression ”Il y a si longtemps”, je pensais que sa transformation durait depuis de très nombreuses années, alors qu’il s’est peut-être écoulé tout au plus un an si l’on prend le rythme des saisons sur les 6 premiers tomes).

    On débute ce quatrième tome par Saucisse le terrible où Billy retrouve son chien… et celui-ci ne l’a jamais apprécié du temps où il était un humain ! En effet, quand la famille de Billy avait adopté Saucisse du temps où il était un chiot, c’est notre chenapan qui le baptisa sous son nom disgracieux, ce qui lui valut d’être la risée des autres chiens du quartier et aussi des humains ! Saucisse ne le pardonna jamais à Billy. Pire encore, des années plus tard, c’est Billy qui convainquit ses parents de mettre leur chien au régime, ce qui fit souffrir ce dernier atrocement ! Pour assouvir son appétit, Saucisse devint alors la terreur du quartier et opprima les animaux du quartier afin qu’ils leurs cèdent leur pitance. Il reconnut Billy en tant que chaton et l’occasion est trop belle pour lui de se venger de ce maître si cruel qui l’a tant fait souffrir jadis. Le récit est équilibré, car, si Saucisse est plus grand et plus fort que Billy (causa bien des frayeurs à notre jeune héros !), on le voit ensuite se ressaisir et avoir recours à son intelligence humaine pour prendre l’ascendant sur son chien en conduisant… une voiture jouet ! L’album est plus humoristique, plus léger que les précédents, mais on perçoit néanmoins une certaine tension au fil du récit qui nous captive de bout en bout.

    ”Saucisse le terrible” est un album assez inattendu dans la collection, il s’intercale entre le tome 3 qui apportait un peu d’espoir (les retrouvailles entre Marie et son frère) et en même temps le très noir tome 5 dans lequel les personnages flirtent quasiment avec la mort. J’ai l’impression que Desberg voulait apporter un peu de fraîcheur et d’humour dans la série en se focalisant sur de nombreux gags plutôt cartoon ou le comportement pseudo-dictatorial de Saucisse.  Mais en même temps, il parvient à faire comprendre que Saucisse n’est au fond qu’une autre victime de Billy lorsqu’il était humain, une tête de Turc qui n’avait rien demandé et dont l’existence fut pourrie par ce garçonnet mal élevé. À la fois on rigole bien devant le duel Billy VS Saucisse et en même temps, on compatit un peu pour ce chien. Heureusement leurs relations s’arrangeront dans les albums suivants (surtout le 6). Autre point intéressant : le fameux rêve de Billy lorsqu’il se voit juger par un tribunal de chats menaçants et banni de leur territoire. Dans ce rêve, Billy redevient humain, mais ce retour est décrit avec amertume, puisque Billy n’a plus le droit de retrouver ses amis animaux. Je me demande si Desberg n’avait pas planché sur un possible dénouement de cet acabit : Billy redevenant humain serait obligé d’abandonner tout contact avec ses nouveaux amis, car il n’y aurait plus sa place ? Le tribunal des chats me fait aussi penser à un cartoon très sombre de Walt Disney dans lequel Pluto rêve qu’il est condamné par des chats. C’était Marc François qui doublait Mickey dans ce cartoon.

     

    L’Oeil du Maître

    en revanche renoue avec la noirceur originelle des tout premiers tomes: des rats ont tendu un traquenard à Monsieur Hubert et le blessent grièvement et à sa tête on retrouve… le terrible Sanctifer qui a survécu à l’incendie où il était censé périr ! Bien que Billy soit heureux d’être auprès de sa soeur, il s’inquiète légitimement pour son ami Monsieur Hubert… Et il n’est pas au bout de ses peines avec Saucisse qui manigance un mauvais coup contre son ancien maître (au grand dam de Chalazion, l’oiseau “de main” de Saucisse qui fera les frais du plan qu’a ourdi celui-ci !). Il s’agit réellement d’un album fascinant. Tout d’abord Colman est à l’apogée de son art: ses dessins sont à la fois magnifiques, très détaillés et expressif, l’artiste étant en pleine possession de ses moyens. Il maîtrise à la perfection les effets d’ombre et de lumière, concourant à rendre certaines scènes anxiogènes particulièrement étouffantes et angoissantes. Nous en apprenons aussi davantage sur le passé et le vécu de Sanctifer, qui, à la base, n’était pas un mauvais chat: au contraire il était aimant et affectueux envers son maître. C’est au cours de circonstances tragiques qu’il devint ce chat amer, blessé, calculateur et revanchard. Il continue en tout cas à être fasciné par Billy et à vouloir le prendre sous son aile. C’est cela que j’aime dans Billy the Cat: les méchants ne sont pas “tout blancs ou tout noirs” et ils sont plus nuancés qu’il n’y parait.

    Exactement, cet album (qui est mon préféré, même si Le Choix de Billy n’est pas loin dans le classement) prend un virage très particulier, l’ambiance est noire, sinistre, beaucoup plus que le pourtant désespéré ”Dans la peau d’un chat”. Même le foyer chaleureux ne suffit plus à Billy, il finit par ressortir dans le noir et sous la pluie (pluie – puis neige – qui ne s’arrêtera jamais de tomber durant tout l’album, comme si c’était volontaire de la part du dessinateur). C’est aussi la première fois que Colman se permet des cases vraiment glauques (gros plans sur les rats sur fond rouge, j’avais un peu l’impression de me retrouver dans ”Pacush Blues” ou ”Ratz”), et je regrette terriblement que la série n’ait pas continué dans cette voie. On aurait dit une sorte de réponse à la série animée enfantine qui venait de débuter un an plus tôt !

     

    Enfin Le choix de Billy est paradoxalement le meilleur album de la série mais aussi le plus frustrant: en effet, on revient sur le thème de la réincarnation

    découvre avec stupeur un homme qui fut jadis un oiseau et qui s’est réincarné en homme après que deux créatures l’aient manipulé… les mêmes qui firent un marché de dupe à Billy ! Et cet homme est déterminé à se venger de Sanctifer qui l’a trahi du temps où il était un oiseau !

    [collapse]

    Il y a beaucoup de révélations, du suspense, des rebondissements nous tenant en haleine, Billy étant plus déterminé que jamais à redevenir humain ! Hélas, la “vraie” série se conclura ici alors qu’il y avait largement matière à continuer. Le titre continuera de mal en pis, confiée à des auteurs qui infantiliseront et adouciront l’oeuvre contribuant à une chute des ventes et à son annulation. Malgré tout, au même titre que Veggie, je considère les six premiers albums de Billy the Cat comme un chef d’oeuvre de la BD franco belge des années 90: c’est une série résolument originale, captivante, émouvante, intelligente, subtile et pouvant plaire à un large public. Mais je ne la conseillerai pas à de trop jeunes enfants, certains volumes étant très violents. Mais c’est une BD forte et exceptionnelle, rappelant avec bonheur l’ambiance et le ton des meilleurs films d’animation de Don Bluth. Lisez Billy the Cat c’est un joyau indispensable ! 😀

    Ah clairement, le retour sur la réincarnation est l’élément que j’apprécie le plus dans cet album. Durant tout l’album, on retrouve des allusions, des clins d’oeil au cycle de la vie, à la naissance puis à la mort, et entre-deux, les auteurs remettent Billy face à sa situation. Billy est très jeune encore et il n’a pas saisi les raisons de sa réincarnation, j’ai l’impression qu’il le vit comme une farce, une erreur de la part des responsables (c’est d’ailleurs ce qu’il dit dans le premier tome lorsqu’il découvre sa nouvelle apparence : ”Ils se sont trompés !”). À l’inverse, Icare apparaît comme très mûr, très réfléchi, mais aussi plus virulent. Il n’était qu’un oisillon dans sa vie antérieure, pourtant il agit en homme adulte ayant très bien compris le but (possible) de cette réincarnation (”Ils nous ont rejetés, nous ont interdit la paix, le repos !”). Je regrette d’autant plus l’abandon de cette ambiance si particulière à partir du tome 7 (particulièrement médiocre, vu qu’il ne s’agit que de courtes histoires anecdotiques) que l’album ne dévoile jamais le parcours d’Icare une fois humain : est-il possible qu’il ait vécu plusieurs années en tant qu’homme et qu’en effectuant des recherches ou en se posant des questions, il ait compris l’enjeu de sa réincarnation ? Autre chose, Icare est aussi le deuxième à se souvenir de sa vie antérieure, or dans l’album 1, Billy ne conserve sa mémoire que parce qu’il a ”étranglé” le crocodile en s’accrochant à sa cape et ce dernier veut ainsi le punir. Bref, beaucoup de questions restées sans réponse, cet album aurait vraiment mérité une suite !! Je garde précieusement mes 6 premiers tomes et j’ai inventé ma propre fin, mais il restera toujours ce sentiment d’inachevé…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 7 mois par Veggie11 Veggie11.
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    Veggie11
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    Veggie11 le #526419

    Je l’ai promis ce matin, je vais rebondir sur ta critique du second tome de ”Billy the Cat”, car il s’agit là clairement d’une intégrale qui me rappelle d’excellents souvenirs ! 🙂 Lorsque j’ai découvert ”Billy” il y a bien vingt-deux ans, j’ai commencé par les tomes 5 et 6 (le flashback du tome 6 sur la transformation de Billy fut d’ailleurs un avantage certain pour comprendre au moins le concept de base de l’histoire – d’ailleurs anecdote : lorsque Billy parlait de cet événement par l’expression ”Il y a si longtemps”, je pensais que sa transformation durait depuis de très nombreuses années, alors qu’il s’est peut-être écoulé tout au plus un an si l’on prend le rythme des saisons sur les 6 premiers tomes).

    On débute ce quatrième tome par Saucisse le terrible où Billy retrouve son chien… et celui-ci ne l’a jamais apprécié du temps où il était un humain ! En effet, quand la famille de Billy avait adopté Saucisse du temps où il était un chiot, c’est notre chenapan qui le baptisa sous son nom disgracieux, ce qui lui valut d’être la risée des autres chiens du quartier et aussi des humains ! Saucisse ne le pardonna jamais à Billy. Pire encore, des années plus tard, c’est Billy qui convainquit ses parents de mettre leur chien au régime, ce qui fit souffrir ce dernier atrocement ! Pour assouvir son appétit, Saucisse devint alors la terreur du quartier et opprima les animaux du quartier afin qu’ils leurs cèdent leur pitance. Il reconnut Billy en tant que chaton et l’occasion est trop belle pour lui de se venger de ce maître si cruel qui l’a tant fait souffrir jadis. Le récit est équilibré, car, si Saucisse est plus grand et plus fort que Billy (causa bien des frayeurs à notre jeune héros !), on le voit ensuite se ressaisir et avoir recours à son intelligence humaine pour prendre l’ascendant sur son chien en conduisant… une voiture jouet ! L’album est plus humoristique, plus léger que les précédents, mais on perçoit néanmoins une certaine tension au fil du récit qui nous captive de bout en bout.

    ”Saucisse le terrible” est un album assez inattendu dans la collection, il s’intercale entre le tome 3 qui apportait un peu d’espoir (les retrouvailles entre Marie et son frère) et en même temps le très noir tome 5 dans lequel les personnages flirtent quasiment avec la mort. J’ai l’impression que Desberg voulait apporter un peu de fraîcheur et d’humour dans la série en se focalisant sur de nombreux gags plutôt cartoon ou le comportement pseudo-dictatorial de Saucisse.  Mais en même temps, il parvient à faire comprendre que Saucisse n’est au fond qu’une autre victime de Billy lorsqu’il était humain, une tête de Turc qui n’avait rien demandé et dont l’existence fut pourrie par ce garçonnet mal élevé. À la fois on rigole bien devant le duel Billy VS Saucisse et en même temps, on compatit un peu pour ce chien. Heureusement leurs relations s’arrangeront dans les albums suivants (surtout le 6). Autre point intéressant : le fameux rêve de Billy lorsqu’il se voit juger par un tribunal de chats menaçants et banni de leur territoire. Dans ce rêve, Billy redevient humain, mais ce retour est décrit avec amertume, puisque Billy n’a plus le droit de retrouver ses amis animaux. Je me demande si Desberg n’avait pas planché sur un possible dénouement de cet acabit : Billy redevenant humain serait obligé d’abandonner tout contact avec ses nouveaux amis, car il n’y aurait plus sa place ? Le tribunal des chats me fait aussi penser à un cartoon très sombre de Walt Disney dans lequel Pluto rêve qu’il est condamné par des chats. C’était Marc François qui doublait Mickey dans ce cartoon.

     

    L’Oeil du Maître en revanche renoue avec la noirceur originelle des tout premiers tomes: des rats ont tendu un traquenard à Monsieur Hubert et le blessent grièvement et à sa tête on retrouve… le terrible Sanctifer qui a survécu à l’incendie où il était censé périr ! Bien que Billy soit heureux d’être auprès de sa soeur, il s’inquiète légitimement pour son ami Monsieur Hubert… Et il n’est pas au bout de ses peines avec Saucisse qui manigance un mauvais coup contre son ancien maître (au grand dam de Chalazion, l’oiseau “de main” de Saucisse qui fera les frais du plan qu’a ourdi celui-ci !). Il s’agit réellement d’un album fascinant. Tout d’abord Colman est à l’apogée de son art: ses dessins sont à la fois magnifiques, très détaillés et expressif, l’artiste étant en pleine possession de ses moyens. Il maîtrise à la perfection les effets d’ombre et de lumière, concourant à rendre certaines scènes anxiogènes particulièrement étouffantes et angoissantes. Nous en apprenons aussi davantage sur le passé et le vécu de Sanctifer, qui, à la base, n’était pas un mauvais chat: au contraire il était aimant et affectueux envers son maître. C’est au cours de circonstances tragiques qu’il devint ce chat amer, blessé, calculateur et revanchard. Il continue en tout cas à être fasciné par Billy et à vouloir le prendre sous son aile. C’est cela que j’aime dans Billy the Cat: les méchants ne sont pas “tout blancs ou tout noirs” et ils sont plus nuancés qu’il n’y parait.

    Exactement, cet album (qui est mon préféré, même si Le Choix de Billy n’est pas loin dans le classement) prend un virage très particulier, l’ambiance est noire, sinistre, beaucoup plus que le pourtant désespéré ”Dans la peau d’un chat”. Même le foyer chaleureux ne suffit plus à Billy, il finit par ressortir dans le noir et sous la pluie (pluie – puis neige – qui ne s’arrêtera jamais de tomber durant tout l’album, comme si c’était volontaire de la part du dessinateur). C’est aussi la première fois que Colman, effectivement à l’apogée de son art, se permet des cases vraiment glauques (gros plans sur les rats sur fond rouge, j’avais un peu l’impression de me retrouver dans ”Pacush Blues” ou ”Ratz”), et je regrette terriblement que la série n’ait pas continué dans cette voie. On aurait dit une sorte de réponse à la série animée enfantine qui venait de débuter un an plus tôt ! J’ai l’impression que beaucoup de parents ont acheté les albums à leurs enfants après le passage du dessin-animé à la télé et se sont ensuite plaint à Dupuis de la ”violence” de la version BD, et Dupuis a peut-être fait pression sur Desberg et Colman pour atténuer tout ça. Déjà en 1989, lorsque le duo avait repris le projet, sept ans après le chapitre ”pilote”, la planche montrant Billy tomber dans le précipice a dû être adoucie (sa chute était beaucoup plus brutale et effrayante, on voyait des morceaux du ”pont” s’effondrer peu à peu pour l’entraîner au fond du précipice). En tout cas Colman a refusé de continuer l’aventure et malheureusement, si j’ai de la sympathie pour Peral (son second successeur), son style est bien plus cartoon et – je trouve – moins détaillé.

     

    Enfin Le choix de Billy est paradoxalement le meilleur album de la série mais aussi le plus frustrant: en effet, on revient sur le thème de la réincarnation

    Il y a beaucoup de révélations, du suspense, des rebondissements nous tenant en haleine, Billy étant plus déterminé que jamais à redevenir humain ! Hélas, la “vraie” série se conclura ici alors qu’il y avait largement matière à continuer. Le titre continuera de mal en pis, confiée à des auteurs qui infantiliseront et adouciront l’oeuvre contribuant à une chute des ventes et à son annulation. Malgré tout, au même titre que Veggie, je considère les six premiers albums de Billy the Cat comme un chef d’oeuvre de la BD franco belge des années 90: c’est une série résolument originale, captivante, émouvante, intelligente, subtile et pouvant plaire à un large public. Mais je ne la conseillerai pas à de trop jeunes enfants, certains volumes étant très violents. Mais c’est une BD forte et exceptionnelle, rappelant avec bonheur l’ambiance et le ton des meilleurs films d’animation de Don Bluth. Lisez Billy the Cat c’est un joyau indispensable !

    Ah clairement, le retour sur la réincarnation est l’élément que j’apprécie le plus dans cet album. Durant tout l’album, on retrouve des allusions, des clins d’oeil au cycle de la vie, à la naissance puis à la mort, et entre-deux, les auteurs remettent Billy face à sa situation. Billy est très jeune encore et il n’a pas saisi les raisons de sa réincarnation, j’ai l’impression qu’il le vit comme une farce, une erreur de la part des responsables (c’est d’ailleurs ce qu’il dit dans le premier tome lorsqu’il découvre sa nouvelle apparence : ”Ils se sont trompés !”). À l’inverse, Icare apparaît comme très mûr, très réfléchi, mais aussi plus virulent. Il n’était qu’un oisillon dans sa vie antérieure, pourtant il agit en homme adulte ayant très bien compris le but (possible) de cette réincarnation (”Ils nous ont rejetés, nous ont interdit la paix, le repos !”). Je regrette d’autant plus l’abandon de cette ambiance si particulière à partir du tome 7 (particulièrement médiocre, vu qu’il ne s’agit que de courtes histoires anecdotiques) que l’album ne dévoile jamais le parcours d’Icare une fois humain : est-il possible qu’il ait vécu plusieurs années en tant qu’homme et qu’en effectuant des recherches ou en se posant des questions, il ait compris l’enjeu de sa réincarnation ? Autre chose, Icare est aussi le deuxième à se souvenir de sa vie antérieure, or dans l’album 1, Billy ne conserve sa mémoire que parce qu’il a ”étranglé” le crocodile en s’accrochant à sa cape et ce dernier veut ainsi le punir. Bref, beaucoup de questions restées sans réponse, cet album aurait vraiment mérité une suite !! Je garde précieusement mes 6 premiers tomes et j’ai inventé ma propre fin, mais il restera toujours ce sentiment d’inachevé…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526442

    Ah petite correction mon cher Yupa: cet album de Lucky Luke intitulée Belle Starr ne date pas de 2005 mais de 1995. En effet Morris est le dessinateur de cette aventure, or, il ne pouvait pas avoir participé à cet album en 2005 étant donné qu’il est décédé en 2001. Ironie du sort: il est mort le lendemain du jour où il avait achevé son ultime album de son héros Les légendes de l’Ouest et il nous quitta… à cause d’une mauvaise chute de son escalier ! 🙁 Après, oui les années 90 marquèrent le déclin de l’oeuvre majeure de Morris. Je possède cet album Belle Starr et je confirme tes propos: il est plat, ennuyeux, peu inspiré… On sentait d’ailleurs que Morris était de plus en plus fatigué car il fit des copiés collés de plusieurs de ses dessins afin d’économiser ses efforts et se ménager, donnant la triste sensation que ses personnages sont figés, dénués de vie… Il y a eu quelques bons albums dans les années 90 tels que L’Amnésie des Dalton ou encore Les Dalton à la Noce… Malheureusement, Belle Starr fait partie des ratages de cette décennie pour l’homme qui tire plus vite que son ombre. Et je suis d’accord avec toi sur le fait que l’histoire de cet album est nébuleuse et est gangrénée par un manque de rythme et de dynamisme absolument affligant… J’abonde dans ton sens, cet album est à éviter ! En matière d’albums nuls issues de monuments de la BD franco belge, je te déconseille très fortement cet album de Astérix ayant pour titre Le ciel lui tombe sur la tête qui est une horreur sans nom ! Le scénario est sans queue ni tête, creux, vulgaire et fait des critiques assez lamentables contre les manga et les comics: à fuir comme la peste ! Malgré tout mon respect envers Albert Uderzo, il a vraiment fait n’importe quoi avec cet album.

     

    Tiens, je ne savais pas pour le décès de Morris !

    Justement Xanatos, hier dans la grande librairie de neuf et d’occasion Gibert du Quartier Latin, je suis tombé sur Astérix, le ciel lui tombe sur la tête et j’ai pu le parcourir, sans bien sûr l’acheter tant en effet c’était nul ! Quelle stupide incompréhension totale du manga chez un dessinateur du niveau d’Uderzo ! Les allusions d’une ignare xénophobie aux Japonais pullulent, et le monde des comics est à peine mieux traité (les clones de Superman sont les “bons” mais très idiots). De plus Obélix conforme à son personnage final décérébré ne pense qu’à bouffer et à ses sangliers, au point qu’Astérix en pète les plombs contre lui. Album des plus nuls, et même désagréable.

    J’ai oublié d’y chercher Billy the Cat, il est possible qu’il soit en rayonnages là-bas. En tout cas je vais tâcher de me procurer les albums, Veggie et toi m’en donnent très envie !

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