Épisode 4 – Gently Falling Rain
L’Orville a été choisi pour escorter une délégation de l’Union Planétaire vers la planète Krill en vue de signer un traité de paix historique entre les deux peuples. Cependant l’Amiral Halsey révèle au Capitaine Mercer que Teleya (la Krill avec qui Mercer a connu une courte romance et qu’il a libérée d’un emprisonnement deux ans avant) est candidate au poste de Chancelier Suprême et que si jamais elle remporte les élections, le traité de paix n’aura pas lieu. Malgré l’assurance de l’actuel Chancelier Suprême, les résultats finissent par lui donner tort, et Teleya va même jusqu’à exécuter publiquement ce dernier, emprisonne les envoyés de l’Union Planétaire et annonce qu’ils seront également exécutés le lendemain.
Ah bon sang, il était vraiment bien cet épisode, mais il lui manque quelque chose pour devenir excellent !
La durée de l’épisode, un peu plus d’une heure, est passée comme une lettre à la poste contrairement à la semaine dernière, parce qu’on nous présente la planète Krill et son système politique ainsi que certaines coutumes, en plus de l’intrigue très tendue et qui sait tenir son spectateur en haleine, avec quasiment aucun temps mort et quelques révélations stupéfiantes.
Mais il en ressort aussi une terrible impression d’occasion manquée. On va mettre de côté la vie politique de Krill qui est bien trop similaire à celle de notre époque, avec ses élections, votes, propagande, magouilles… ça manquait beaucoup d’exotisme pour être honnête, et par moments on ressent bien le commentaire trop appuyé sur les élections américaines contemporaines. Mais peu importe, c’est le jeu, et puis franchement c’est loin d’être l’intérêt majeur de l’épisode.
L’occasion manquée, c’est de se trouver pendant une bonne heure sur la planète Krill et pourtant de nous en montrer aussi peu sur la culture Krill ! Brannon Braga, qui est au moins pour moitié responsable de l’écriture de cet épisode, n’avait certes pas autant de passion que Ronald D Moore pour les Klingons dans Star Trek – The Next Generation, mais je reste étonné qu’il n’ait pas saisi cette opportunité d’en montrer plus sur ce qu’on peut considérer comme l’équivalent des Klingons dans l’univers de cette série.
C’est vraiment dommage d’appliquer au monde Krill une politique aussi terrienne. Les Krills étant une race aussi va-t-en-guerre que religieuse, leur appliquer quasiment l’équivalent d’un système démocratique occidental, c’est un peu trop évident comme parallèle avec les États-Unis et ça risque d’enlever beaucoup du charme de cette race, surtout si c’est pour faire un commentaire trop frais sur le monde actuel. Ça sent le sacrifice inutile d’une race extra-terrestre autrement plus fascinante et méritant plus que de n’être que le sujet d’une simple métaphore sans véritable recul sur la montée du populisme de ces dernières années.
Reste que c’était malgré tout un très bon épisode, montrant le refroidissement des relations entre les Krills et l’Union Planétaire, alors que tout allait dans la bonne direction depuis l’avènement des Kaylons et l’application du dicton “l’ennemi de mon ennemi est mon ami”. Et l’analogie a beau être aussi visible que le nez au milieu de la figure, on ne sent pas non plus un jugement simplet et péremptoire sur l’état des lieux du monde actuel. On découvre assez vite que rien n’est aussi simple qu’il paraît et Ed a beau avoir été mené en bateau par Teleya, celle-ci n’est pas pour autant un monstre insensible.
D’ailleurs, quel plaisir de constater qu’au contraire de la série Obi Wan Kenobi, il existe encore des scénaristes qui savent écrire des personnages d’enfants, qui se comportent et parlent comme des enfants et pas comme des adultes, et ce malgré leur grande intelligence avérée. Purée que c’est plaisant ! 😀
Bref, passée la déception de ne pas en découvrir plus sur les Krills, j’ai passé un très bon moment devant cet épisode qui change encore les règles du jeu dans la géopolitique spatiale de The Orville, et qui promet beaucoup de rebondissements pour la suite des évènements !
À suivre !
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead