Doctor Who
Day of the Doctor
“Jamais de cruauté. Jamais de lâcheté. Jamais abandonner. Jamais se rendre.”
L'UNIT contacte le Docteur suite à une lettre de la reine Elizabeth Ire, authentifiée par sa référence, un tableau représentant la chute d'Arcadia, la deuxième ville de Gallifrey, le dernier jour de la Guerre du Temps à laquelle le Docteur mit fin.
Flashback, Gallifrey, le dernier jour de la Guerre du Temps. Le War Doctor s'apprête à utiliser l'ultime arme interdite, Le Moment. En effet, sa technologie est telle qu'elle a développé une conscience, voilà pourquoi elle est interdite. Qui oserait utiliser une arme qui le jugerait et pourrait le condamner également ? Le Docteur !
Ce moment prend l'apparence de Rose Tyler. Elle finit par lui montrer une fenêtre de son futur, lui montrant l'incidence de l'acte qu'il prépare à commettre sur ses futures incarnations.
L'épisode alterne entre flashbacks et scènes du présent, jusqu'au moment où les trois Docteurs se rejoignent.
C'est une intrigue du présent qui sert de lien entre trois époques du Docteur, permettant de faire interagir trois Docteurs, le Onzième (Matt Smith), le Dixième (David Tennant) et l'avant-Neuvième, mais pas Huitième pour autant, le War Doctor (John Hurt). En effet, on revient sur la fameuse “aventure” qui ne nous avait été jusque-là qu'évoquée entre le Docteur et la reine Elizabeth Première (dans les saisons consacrées au Dixième). C'est donc Elizabeth qui est à l'origine de la réunion des trois Docteurs, même si elle n'est pas au centre de l'intrigue.
A première vue, la menace de l'épisode se présente sous la forme de créatures extra-terrestres rouges désirant coloniser la Terre.
Les Zygons ont perdu leur planète lors des premiers jours de la Guerre du Temps. Ils ont besoin d'une nouvelle planète. Ils sont arrivés sur Terre au XVIème siècle, mais veulent la Terre du XXIème siècle. C'est pour cette raison qu'ils utilisent une technologie Gallifreyenne pour s'intégrer dans des tableaux, être en état de stase au 16ème siècle et en ressortir au 21ème.
“Ils sont vous. Ce que vous deviendrez si vous détruisez Gallifrey. L'homme avec des regrets, l'homme qui oublie.”
En fait, la force de ce spécial repose surtout sur ses dialogues, et bien sûr l'interaction entre le Dixième et le Onzième qui passent leur temps à se vanner (chaussures de plage versus gros menton), le tout ponctué de remarques acerbes d'un War Doctor visiblement affligé de voir que, bien qu'étant le plus jeune des trois, il est le plus mature. Cependant, le temps passant, il prend conscience des répercussions de son futur acte sur les personnalités de ses futures incarnations, car bien qu'ils se comportent le plus souvent comme des enfants, il découvre peu à peu qu'ils portent sur eux la croix de l'anéantissement de leur planète d'origine.
C'est lors d'une scène dans la Tour de Londres qu'il saisit l'ampleur de la chose, lorsque les trois Docteurs mesurent leurs différences. La différence d'âge donc (le Onzième a environ quatre-cents ans de plus que les deux autres), mais aussi ce qui les différencie l'un de l'autre. Le Dixième se souvient, le Onzième préfère avancer en oubliant. Ce qui consterne le Dixième, qui se demande ce qui peut bien arriver dans le futur pour qu'il ait changé ainsi.
Au passage, on peut constater que Steven Moffat se sert ainsi du scénario pour brillamment mettre en lumière ce qui différencie son Docteur de celui de Russell T. Davies.
Le Onzième est un Docteur qui ne partage pas, ou si peu (et encore, il faut avoir la force d'une Amy Pond pour espérer le faire parler !), qui ment et qui oublie, à tel point qu'il en oublie son âge véritable.
Le Dixième avait cette particularité de partager ses craintes (on se souvient de cette scène avec Wilfred, le grand-père de Donna, où il se confie à lui sur sa prochaine “mort”, et sur son refus de l'accepter) ainsi que ses souvenirs de la splendeur de Gallifrey autant que de la folie de ses dirigeants. Il ne cachait pas grand-chose et rien ne l'affectait plus que la disparition de ses semblables.
“Les grands hommes se forgent dans le feu de l'action. C'est un honneur pour les hommes inférieurs d'en allumer la flamme.”
Bien qu'on pourrait croire que cet épisode chamboule la chronologie des anciens épisodes, ce n'est pourtant pas le cas. Il ne renie pas ce qui s'est passé jusqu'ici, parce que le thème de la perte de mémoire est bien maîtrisé. Ce n'est pas une facilité du scénario, car les évènements de la toute fin de la saison 4 (avant la fin du Dixième) concernant Gallifrey, rejoignent ce qui arrive dans l'épisode spéciale 50 ans !
L'un des intérêts de cet épisode aura aussi été de relier la période Moffat avec la période Davis, et finalement aussi avec l'ancienne série. Les quatre premières saisons de la nouvelle série formant un tout, il était peu probable de commencer Doctor Who en plein milieu sans se sentir perdu par les références constantes aux anciennes intrigues. Avec l'arrivée de Moffat aux commandes, la série prenait un nouveau départ avec la saison cinq, la rendant à nouveau accessible pour les nouveaux venus.
Sans renier ce qui avait été fait avant pour autant, la plupart des intrigues avaient été résolues, et Moffat décida de construire autour de son Docteur une mythologie qui lui fut propre. Ainsi, en dehors de River Song (création de Moffat), les anciennes connaissances du Docteur n'étaient plus de la partie (tout au plus quelques références sur Jack Harkness ou les anciennes compagnes, çà et là).
Ainsi, symboliquement, cet épisode spécial sert de pont entre les deux versions de la nouvelle série, car il pourrait très bien s'intercaler entre la saison quatre et la saison cinq. Un pont également avec l'ancienne série, en raccordant le téléfilm de 1996 avec le “minisode” mettant en scène le huitième avant sa régénération en WarDoctor, jusqu'à la fin de Day of the Doctor où le WarDoctor devient le Neuvième !
Enfin, on peut supposer que la huitième saison à venir aura pour intrigue principale la recherche de Gallifrey par le Douzième ! Le Docteur ayant pris conscience de ce qui s'est réellement passé à la fin de la Guerre du Temps, finis les regrets, finie la fuite en avant, il voudra renouer avec ses origines.
On appréciera la dernière référence (parmi les nompbreuses qui émaillent l'épisode. En passant, les Docteurs Sixième, Septième et Huitième font aussi leur apparition dans cet épisode ! Pour savoir où, regardez le Five-ish Doctors Reboot !) qui confirme au Onzième que le sauvetage de Gallifrey a réussi !
“Who… Nose ?” 😃
Reste une dernière interrogation… Le prochain Docteur, faudra-t-il le considérer comme le Douzième ou le Treizième ?
Un épisode spécial qui tient toutes ses promesses, qui joue sur le fan-service sans pour autant verser dans l'autosatisfaction ! Moffat a habilement su construire une histoire qui s'insère parfaitement dans la mythologie de la série autant qu'elle pose les bases des prochaines saisons. A voir et à revoir ! 😃
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead