Vu Dragon Ball Super – Broly !
Freezer refait des siennes et décide de s’accaparer les Dragon Ball de la Terre pour réaliser un voeu spécifique, au nez et à la barbe de Gokû et Cie, pendant que ses hommes se sont éparpillés dans la galaxie à la recherche d’hommes forts pour une éventuelle confrontation future avec ses deux macaques de saiyens favoris, Gokû et Vegeta.
Et justement, Chilai, nouvelle recrue spécialisée dans le vol et cherchant à se faire oublier de la police intergalactique, tombe sur deux saiyens perdus sur une planète oubliée, Paragus et son fils Broly. La puissance prodigieuse de ce dernier encourage Freezer à s’enhardir et aller défier dès maintenant ses deux Némésis, mais Broly sera-t-il de taille face aux deux redoutables combattants ?
Autant le dire tout de suite, Dragon Ball Super – Broly est avant tout un spectacle technique, un ravissement pour la rétine, un déluge de scènes de combat de toute beauté, animées à la perfection, nerveuses et, malgré l’absence notable de sang, véritablement percutantes. Chaque transformation est vécue comme un moment important (on ressent véritablement la différence de niveau entre le super saiyen, le super saiyen divin et le super saiyen bleu), la puissance de Broly est parfaitement rendue, autant que l’impact des coups délivrés à une vitesse ahurissante grâce à d’excellentes séquences animées et un travail sur le son époustouflant.
Mais pour autant, et malgré l’importance accordée aux combats (la seconde moitié du film y est quasiment consacrée dans son entier), il y a un travail de fond sur les personnages que l’on découvre ici, les rendant suffisamment sympathiques pour qu’on s’y attache, et qu’on les revoie éventuellement dans la prochaine série (ou dans le manga), même Broly. Je dirais même SURTOUT Broly.
Si la première version du personnage, apparu dans trois films dans les années 90, le décrit comme un fléau vivant, une force de la nature sans conscience, cette version travaillée par Toriyama nous le montre bien plus nuancé et complexe que précédemment. Il y a tout un background dans la première partie du film, qui en profite également pour officialiser la véritable histoire de la destruction de la planète Vegeta 36 ans plus tôt, qui explique d’où vient le personnage et dans quel environnement hostile il a pu grandir. Hostile surtout du côté de son père, Paragus, complètement obnubilé par la vengeance envers le roi Vegeta qui envoya Broly sur une planète sans intérêt afin de se débarrasser de lui, jaloux du potentiel de puissance immense qu’il dégageait. Incapable de quitter la planète, Paragus transféra toute sa rage sur l’entraînement de son fils.
Il y a beaucoup de petites scènes qui développent cette relation, plus mise en avant que dans le huitième film, et elles participent grandement à l’intérêt du film, malheureusement déséquilibré par une troisième partie bien trop centrée sur le combat, avec une dernière séquence qui aurait dû durer quelques minutes de plus.
Mais il y a tout de même beaucoup de positif à retirer de ce film, qui sonne avant tout comme une lettre de remerciement aux fans de la saga, avec du fan-service bien visible (à commencer par la présence de Broly) mais suffisamment bien inséré dans la continuité pour le rendre somme toute digeste. Après tout, c’est le vingtième film, et c’est pas commun de voir une saga japanim’ avec autant d’heures à son compteur être toujours plébiscitée par un public qui n’arrête pas de se renouveler (mes tout jeunes neveux en sont la preuve vivante). C’est bien, de temps en temps, de prendre la peine de remercier son public en lui offrant ce qu’il demande. Maintenant, si un vingt-et-unième film se fait, j’en attendrai autre chose, personnellement, mais tout aussi beau techniquement.
Dragon Ball Super – Broly fait plaisir à voir, mais il y a aussi des choses qui participent à l’univers de la saga, des petites info, comme cette attention portée à la façon dont les saiyens vivaient. Si vous êtes un fan de la saga et un lecteur assidu, l’environnement de la planète Vegeta ne vous paraîtra pas si neuf que ça (Jaco – The Galactic Patrolman y fait un détour), mais le film étant canon avec la chronologie officielle, il établit définitivement aux yeux du public plus général le passé de Son Gokû et de sa planète natale, tout comme la personnalité de ses parents, Bardock et Guinée. Et bien sûr, la destruction de la planète par Freezer. A ce sujet, on sent qu’il y a des scènes coupées. J’espère que la sortie Blu-Ray nous proposera la version longue, à l’instar du film Kami to Kami !
Bref, j’y reviendrai peut-être quand le film sortira en BR, mais en gros j’ai adoré ce film. Je lui préfère toujours Kami to Kami, mais difficile de faire la fine bouche. Je lui reproche peut-être juste la façon dont les scènes de combats sont filmées, ça part dans tous les sens, la caméra s’arrête trop rarement et ça peut rendre certains passages difficiles à comprendre. Surtout dans la confrontation finale, il aurait mieux valu poser les choses, rester sur un plan fixe plus longtemps, ralentir le combat pour arriver au moment définitif.
Mais purée, qu’est-ce que c’est bôôôôô. J’ai pris un pied monstrueux à voir ce feu d’artifice rétinien ! Et qui plus est au cinéma !
Je me rappelle la première fois que j’ai vu un DB au ciné, c’était pour Janenba / Tapion, fin 95, salle comble, un public qui réagit aux vannes, aux passages mettant en valeur la force de ses héros, avec le même enthousiasme que moi. A l’époque, être fan de Dragon Ball, on le disait pas trop fort, mais voir que je n’étais pas seul à être autant passionné par cette oeuvre, ça m’avait fait chaud au coeur ! 😀
Et l’année suivante, pour le Retour de Broly et Bio Broly, on m’offre à l’entrée de la salle (RIP le Paris et le Picardy -_- ) un porte-clé Spopovitch ! 😆
Et il est toujours là, à pendre à ma porte de chambre. Et 23 ans plus tard je reviens du cinéma, et j’ai vu un autre film Dragon Ball ! J’aurais jamais cru.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead