Je viens de le lire, chère Veggie, et suis d’avis analogue au tien, mais un peu mitigé quand même. Le dessin de Nekokurage est toujours aussi mimi sur Mao Mao et autres gamines (sans oublier son propre autoportrait !) et d’une grande élégance fluide sur les robes à la chinoise et les bijoux. Le scénario développe plus en profondeur les rites et règlements très complexes de la Cité Impériale, non sans quelques points faibles comme le mélange de naïveté totale et de lucidité sur le sexe chez Mao Mao. Et le lecteur devine aisément l’identité réelle de Jinshi : pas elle ! Points forts en revanche : le côté “enquête policière” et “affaire des poisons”, terrain où brille notre héroïne, ainsi que les côtés humoristiques comme tu le signales Veggie. Ceci dit, faut aimer les “chinoiseries” d’intrigues sournoises et de jalousies, ce qui n’est pas mon cas… Je ne suis pas sûr de continuer la série.
Les manga culturels
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Je réfléchis à l’identité de Jinshi… et je ne vois vraiment pas pour le moment, on manque terriblement d’informations sur lui (visiblement c’est un administrateur, mais serait-ce une simple couverture ? difficile à dire, je ne veux absolument pas m’avancer). Le côté ”Chine en tant que décor” ne me dérange pas du tout, déjà parce que je connais peu son Histoire et sa culture, c’est donc l’occasion d’en savoir un peu plus sur les mœurs et la vie quotidienne. De plus, je suis actuellement sur Netflix la série animée chinoise ”Heaven Official’s Blessing”, une sorte de BL à la sauce fantastique qui se passe également dans un univers d’influence chinoise à une époque ancienne et l’esthétique me fait d’ailleurs pas mal penser aux ”Carnets”. Ma foi, je suis prête à être la seule à continuer de parler du manga sur le forum, ce n’est pas grave. En tout cas je suis très emballée pour la suite.
Ben voyons, chère Veggie, il est question dans les précédents volumes du “mystérieux jeune frère de l’empereur”, invisible derrière un rideau pendant la grande cérémonie frisquette en plein air et jamais aperçu ! Jinshi a ses entrées chez les concubines, or seuls les eunuques ET les membres de la famille impériale peuvent y entrer ! Comment un eunuque pourrait-il être malade de jalousie à l’idée que Mao Mao a schtroumpfé avec le soldat lors de sa sortie, à sa place ?? Que la jeune apothicaire continue à le croire eunuque malgré son courroux et sa position manifestement très élevée est bien naïf. J’aime tellement les dessins et la reconstitution de la cour des Ming (ou Tsing) que je vais sans doute continuer la série, mais ça m’ennuierait que ça tourne en love story Jin Shi – Mao Mao avec jalousies et quiproquos constants sur zizi ou pas zizi… Ce n’est qu’alors que je me poserais la question.
Si tu aimes la Chine ancienne, très appréciée pour son exotisme par certaines mangaka, je te recommande les mangas Delcourt adaptés de Natsuki Sumeragi, formidable dessinatrice et scénariste !
Cher Yupa, désolée d’avoir mis un peu de temps à répondre à ton dernier post. Il se trouve que cette semaine, j’ai relu les 3 premiers tomes sortis des ”Carnets” de manière plus détaillée pour mieux appréhender cette histoire de Jinshi = potentiel jeune frère de l’Empereur. Il y a effectivement des indices qui le présupposent : déjà son absence du côté des administrateurs de la Cour lors de la cérémonie en plein air et aussi des remarques de la part de son bras droit, qui le considère comme un homme trop protégé durant sa jeunesse… tout laisse supposer qu’il n’est finalement pas un simple administrateur. Je me suis renseignée un peu sur le Wikipedia japonais et il semble qu’au tome 8 (le dernier sorti au Japon), son identité n’est toujours pas clairement établie. On verra bien pour la suite, en tout cas cette relation Jinshi – Mao Mao m’amuse beaucoup et s’il y a bien un seul point qui me gênerait, ce serait, comme toi, que ça devienne un running gag ”Zizi ou pas Zizi ?”. Après si effectivement Jinshi est de très noble ascendance, ça me serait égal. Si finalement on découvre que c’est ce fameux petit frère caché, ça ne me gênerait pas. Si on découvre autre chose, ça ne me gênerait pas non plus et j’apprécierai que les auteurs nous aient mis sur une fausse piste avant de rapporter tout autre chose.
Arte 13 ! Enfin !
Ici un drame se joue, frappant la pauvre Arte ! L’inattendu est bien amené, même si à nouveau Kei Ohkubo se fourvoie sur le pouvoir de Monseigneur Silvio, disant “Il me semble qu’elle était noble avant” et suggérant qu’elle n’est plus “qu’une artiste d’un petit atelier”. En Occident un(e) noble le restait toute sa vie, car c’est une qualité purement héréditaire qu’on ne peut pas perdre. Quant à être emprisonné(e) ou exécuté(e) cela ne pouvait arriver que par le bon vouloir du roi, ou de la reine régnante (Elizabeth Iére par exemple), et jamais pour avoir perdu sa fortune ou même escroqué quelqu’un. Non seulement l’accusation du cardinal est insignifiante, mais il n’a aucun pouvoir sur la République de Florence et ses prisons : la justice d’Eglise, elle (l’Inquisition) ne sévirait que s’il déclarait Arte hérétique, avec témoins. Inversement d’ailleurs il n’a pas à trembler comme il le fait devant Catarina, soeur de l’empereur Charles Quint, car celui-ci ne peut rien contre le Pape et ses cardinaux. En somme notre mangaka fait l’erreur de croire la justice du 16e siècle complètement arbitraire. En réalité elle était parfaitement organisée, hiérarchisée, compartimentée depuis le haut Moyen-Age, quoique féroce. C’est la Révolution qui a fait sauter tous les garde-fous en France, à long terme (de plus la France est le seul pays d’Europe qui a supprimé la noblesse du statut des personnes, même si ailleurs cela ne leur confère aucun droit spécial). L’idée de menacer Arte de torture pimente cependant le récit, et vient sans doute à Ohkubo d’une référence à Artemisia Gentileschi, laquelle y fut soumise, les mains torturées, pour “vérifier” qu’elle ne mentait pas en accusant de viol un peintre reconnu par la Guilde ; mais elle n’était pas noble !
Azucena prend une superbe stature dans ce volume, et pourtant elle a de quoi jalouser Arte, puisqu’elle ressent un amour “qu’on ne peut avouer” pour sa maîtresse Catarina. Il semble qu’Arte ne pourra jamais revoir Léo. Tant mieux, je préfère la garder pour moi !
Arte tome 13
Comme tu le dis mon cher Yupa, il s’agit là d’un tome résolument dramatique pour notre pauvre Arte !
Notre héroïne est injustement jetée en prison sans aucune autre forme de procès et on l’accuse d’avoir demandé d’être payé davantage que son salaire initial d’artiste peintre !
Léo est très affecté par le fait que son apprentie ait été jetée en prison et dame Irène mettra tout en oeuvre pour la faire sortir de là !
J’ai trouvé le volume passionnant, haletant, et on se demande vraiment comment notre chère Arte sortira du guêpier dans lequel elle se trouve;
En tout cas merci à toi Yupa d’avoir apporté des éclaircissements au sujet de la justice en Italie à l’époque de la Renaissance: je me doutais bien que l’on ne pouvait pas jeter en prison une artiste peintre pour une accusation aussi fallacieuse et sans preuve concrète !
Le trait de Kei Ohkubo est toujours aussi sublime et j’ai été subjugué par cette case où Léo s’apprêtait à caresser la tête de son apprentie et a été complètement troublée par sa beauté sidérante. C’est comme si il avait réalisé qu’elle n’était plus une adolescente, mais une femme magnifique et épanouie… Okhubo la rendait même sensuelle le temps de cette case.
Azucena est vraiment classe et impressionnante dans ce volume, elle est déterminée à respecter la volonté de dame Irène et à sauver Arte. Et, oui, tu as raison, on se rend compte en effet qu’elle est bel et bien amoureuse de Irène/Catarina mais qu’il s’agit là d’un “amour inavouable”.
J’espère que le volume suivant sera plus heureux pour notre chère Arte, je n’aime pas la voir triste comme ça ! 🙁
Mais bon, cela n’enlève rien au fait que j’ai trouvé ce treizième tome très bon 😉 .
Vivement la suite ! 😀
J’ai commencé Arte au début du mois chez l’éditeur allemand Carlsen Verlag, qui a édité pour le moment les 10 premiers tomes. Je pense que je repasserai prochainement pour donner un avis une fois que j’aurais déjà lu les 2 premiers !
Pline, le manga historique de Mari Yamazaki, semble s’être terminé au Japon avec son 12e volume (le tome 10 en français est prévu pour le mois de septembre). Il semble que Yamazaki privilégie désormais Olympia Kyklos.
Ah, chère Veggie, je pense que tu aimeras bien Arte, qui a de TRES grandes qualités malgré mes petits pinaillages de professionnel de l’Histoire, sur des détails de faible importance.
Je dois avouer que j’ai largué Pline du côté de l’Egypte (un peu trop de “magie”), bien que la personnalité de Néron y soit bien creusée. Les historiens tendent comme notre mangaka à le réhabiliter en partie, aux dépens de cette crapule de Tigellin. Mais elle le montre aussi redoutablement imprévisible, mégalomane, capable de tout…
J’avoue avoir laissé tomber Les Carnets de l’Apothicaire, le volume 4 un peu feuilleté m’a semblé s’éterniser dans le marivaudage entre l'”énigmatique” Jinshi et Mao Mao, ce qui me met mal à l’aise vu l’allure très puérile de cette dernière. Au fond, ça ne tient pas la route.
Je vais sans doute me tourner vers Olympia Kyklos, sur les conseils de Sharbett, le premier tome marie aussi bien que Thermae Romae l’Histoire antique et l’humour !
Là j’attaque le tome 4 de L’Oxalys et l’or. Amelia et Conor auraient pu croiser Edgar Allan Poe en train de mourir éthylique à Baltimore quand ils y sont (en mars 1849, nous dit l’auteur). Le peintre Isaiah est intéressant, comme je l’ai dit, en revanche à cette date il ne peut posséder ce modèle très moderne de pistolet Colt, créé en 1873 ! (lire Lucky Luke, le Far-West du crime et de la justice, qui vient de paraître, excellente étude très détaillée et illustrée du contexte de notre cow-boy).
Pas grave, je continuerai ”Les Carnets de l’Apothicaire” seule comme pour Silver Spoon 😀 J’ai d’ailleurs hâte de lire le prochain tome à la fin du mois !
Mon nouveau manga culturel s’appelle ”Le Rakugo à la vie à la mort” et il s’agit bien du manga original de l’anime ”Le Rakugo ou la vie” diffusé sur ADN. Un très chouette premier tome, bien qu’un peu difficile à suivre au départ vu tous le lexique lié au Rakugo, mais fort intéressant.
Pas grave, je continuerai ”Les Carnets de l’Apothicaire” seule comme pour Silver Spoon J’ai d’ailleurs hâte de lire le prochain tome à la fin du mois ! Mon nouveau manga culturel s’appelle ”Le Rakugo à la vie à la mort” et il s’agit bien du manga original de l’anime ”Le Rakugo ou la vie” diffusé sur ADN. Un très chouette premier tome, bien qu’un peu difficile à suivre au départ vu tous le lexique lié au Rakugo, mais fort intéressant.
Chère Veggie, n’attend plus : le tome 5 des Carnets de l’Apothicaire est déjà sorti en France (et en Suisse francophone, je suppose). Ce qui prouve que le manga roule bien. De fait il a des qualités remarquables, et tu as raison de poursuivre l’aventure, mais là encore pour moi on s’occupe bien trop des amours de Jinshi et de sa fixation sur une quasi-enfant comme Mao Mao. Il est vrai que l’empereur (son probable grand-père, puis son père) se tapait une concubine d’âge puéril… Pour l’anecdote, il y a deux sortes d’eunuques : soit on laisse la verge et un sphincter en ne coupant que les bijoux de famille, soit on arase tout. Il paraît que c’était le cas chinois (mais non pas celui des castrats chanteurs italiens jusqu’au 18 e siècle), or ce cas rend le gaillard incontinent, et il paraît que les eunuques pékinois portaient des sortes de barboteuses. Dommage que notre mangaka ne nous donne pas de détails sur les 3 méthodes avérées : rasoir, sécateur ou marteau…
Houlà, le rakugo, ça doit être difficile à traduire !!
Aaaaaah, quel bonheur ! Je tiens enfin dans mes mains délicates le premier tome du Tigre des neiges ! Je vais bien m’amuser !
Bon, la première page n’est pas terrible… t’inquiète Sharbettt ! Ca va aller mieux après.
(Quelques pages plus tard) OK, maintenant on est après et ça va pas mieux.
Le Tigre des neiges ! Ce manga raconte l’histoire du seigneur Kenshin.
L’autrice choisit d’inventer et de raconter l’histoire du célèbre chef de guerre en choisissant un angle original : Kenshin aurait été une femme ! Tan-taaaan !
Le dessin est élégant, gracieux, j’aime beaucoup comment la mangaka adoucit les yeux de Tora, très carrés, en leur donnant une ligne épaisse et compacte de cils.
Hélas, soit mauvaise humeur chronique, soit irritabilité constante, soit caractère de cochon, soit tout cela à la fois, ce manga m’a plongée dans l’exaspération. Pourquoi ?
Parce que la mangaka interrompt l’histoire ! Alors, si elle me racontait d’amusantes anecdotes professionnelles ou personnelles, je ne me sentirais pas dérangée… mais là, c’est pour me dire « Salut ! Merci d’avoir acheté mon manga ! Si t’es nulle en histoire, c’est pas grave, je vais t’aider ! Alors tu vois, c’est Kenshin, en fait, il aurait été une FEMME ! Et c’est pas grave si t’y connais rien, j’ai trouvé un truc pour tout expliquer ! Il suffit de lire la même planche deux fois ! »
Le manga devient un dialogue agacé :
« Salut !
-Salut !
-Merci d’avoir acheté mon manga !
-Bah de rien, depuis le temps que j’voulais le lire !
-Alors, si t’es nulle en histoire…
-C’est pas très poli de le faire remarquer… Et chuis pas si nulle, j’ai lu Le chef de Nobunaga !
-… c’est pas grave, je vais t’aider…
-M’aider à quoi ?
-… à comprendre !
-C’est si complexe que ça ?
-Alors tu vois, c’est Kenshin, en fait, il aurait été une FEMME !
-Mais JE L’SAIS, c’est mon argument d’achat !
-Et c’est pas grave si t’y connais rien, j’ai trouvé un truc pour tout expliquer !
-Arrêtez de dire que je n’y connais rien madame, sérieux, c’est vexant !
-Il suffit de lire la même planche deux fois !
-Que… QUOI ?! C’est quoi, cette ARNAQUE ?! »
Pour « faciliter » la compréhension, Akiko Higashimura propose des planches en deux parties : l’une pour expliquer avec des mots bébêtes ce qui se passe, l’autre pour dérouler son histoire. « C’est pas grave si tu ne connais pas Takeda Shingen, ce qui compte, c’est de retenir son nom ! »
Je me suis sentie prise pour une abrutie complète, virée de l’intrigue par les interventions de la mangaka. Je me demandais comment et si j’allais trouver Kenshin sympathique, parce que les gens-divinités qui ne pensent qu’à écraser les autres juste parce que c’est marrant (« Ouais, j’adore la guerre ! ») ne m’inspirent guère d’affection.
C’est vraiment dommage, parce que le manga est intéressant, j’aime beaucoup l’humour dont il fait preuve. Le décalage entre ce que j’attendais (un manga historique, une histoire passionnante) et le résultat (un manga historique interrompu par des textes sans grand intérêt) est tel que je ne sais pas si je vais lire le tome 2…
Pourtant, je sens que c’est un bon manga, je sens que c’est bô et intéressant, je vois le dessin splendide, à se rouler sur le tapis en agitant une patte arrière, mais rien à faire, je reste à l’extérieur du bazar.
Il est certain que j’ai lu ce manga trop tard, je l’ai attendu trop longtemps et un contexte compliqué me rend imperméable à la bonne humeur affichée dans les pages par la mangaka. Ca m’apprendra à ne pas bouger mes vastes fesses plus tôt quand je repère un titre intéressant !
Lisez Le Tigre des neiges ! Ca m’énerve, je risque d’arrêter tout de suite, mais c’est bien. Quel dommage.
Aaaaaah, quel bonheur ! Je tiens enfin dans mes mains délicates le premier tome du Tigre des neiges ! Je vais bien m’amuser !
Bon, la première page n’est pas terrible… t’inquiète Sharbettt ! Ca va aller mieux après.
(Quelques pages plus tard) OK, maintenant on est après et ça va pas mieux.
Le Tigre des neiges ! Ce manga raconte l’histoire du seigneur Kenshin.
L’autrice choisit d’inventer et de raconter l’histoire du célèbre chef de guerre en choisissant un angle original : Kenshin aurait été une femme ! Tan-taaaan !
Le dessin est élégant, gracieux, j’aime beaucoup comment la mangaka adoucit les yeux de Tora, très carrés, en leur donnant une ligne épaisse et compacte de cils.
Hélas, soit mauvaise humeur chronique, soit irritabilité constante, soit caractère de cochon, soit tout cela à la fois, ce manga m’a plongée dans l’exaspération. Pourquoi ?
Parce que la mangaka interrompt l’histoire ! Alors, si elle me racontait d’amusantes anecdotes professionnelles ou personnelles, je ne me sentirais pas dérangée… mais là, c’est pour me dire « Salut ! Merci d’avoir acheté mon manga ! Si t’es nulle en histoire, c’est pas grave, je vais t’aider ! Alors tu vois, c’est Kenshin, en fait, il aurait été une FEMME ! Et c’est pas grave si t’y connais rien, j’ai trouvé un truc pour tout expliquer ! Il suffit de lire la même planche deux fois ! »
Le manga devient un dialogue agacé :
« Salut !
-Salut !
-Merci d’avoir acheté mon manga !
-Bah de rien, depuis le temps que j’voulais le lire !
-Alors, si t’es nulle en histoire…
-C’est pas très poli de le faire remarquer… Et chuis pas si nulle, j’ai lu Le chef de Nobunaga !
-… c’est pas grave, je vais t’aider…
-M’aider à quoi ?
-… à comprendre !
-C’est si complexe que ça ?
-Alors tu vois, c’est Kenshin, en fait, il aurait été une FEMME !
-Mais JE L’SAIS, c’est mon argument d’achat !
-Et c’est pas grave si t’y connais rien, j’ai trouvé un truc pour tout expliquer !
-Arrêtez de dire que je n’y connais rien, sérieux, c’est vexant !
-Il suffit de lire la même planche deux fois !
-Que… QUOI ?! C’est quoi, cette ARNAQUE ?! »
Pour « faciliter » la compréhension, Akiko Higashimura propose des planches en deux parties : l’une pour expliquer avec des mots bébêtes ce qui se passe, l’autre pour dérouler son histoire. « C’est pas grave si tu ne connais pas Takeda Shingen, ce qui compte, c’est de retenir son nom ! »
Je me suis sentie prise pour une abrutie complète, virée de l’intrigue par les interventions de la mangaka. Je me demandais comment et si j’allais trouver Kenshin sympathique, parce que les gens-divinités qui ne pensent qu’à écraser les autres juste parce que c’est marrant (« Ouais, j’adore la guerre ! ») ne m’inspirent guère d’affection.
C’est vraiment dommage, parce que le manga est intéressant, j’aime beaucoup l’humour dont il fait preuve. Le décalage entre ce que j’attendais (un manga historique, une histoire passionnante) et le résultat (un manga historique interrompu par des textes sans grand intérêt) est tel que je ne sais pas si je vais lire le tome 2…
Pourtant, je sens que c’est un bon manga, je sens que c’est bô et intéressant, je vois le dessin splendide, à se rouler sur le tapis en agitant une patte arrière, mais rien à faire, je reste à l’extérieur du bazar.
Il est hélas certain que j’ai lu ce manga trop tard, je l’ai attendu trop longtemps et un contexte compliqué me rend imperméable à la bonne humeur affichée dans les pages par la mangaka. Ca m’apprendra à ne pas bouger mes vastes fesses plus tôt quand je repère un titre intéressant !
Lisez le Tigre des neiges ! Ca m’énerve, mais c’est bien.
Je te rejoins complètement. Ca donne l’impression d’être pris pour des idiots et en plus, ça s’adresse à des japonais : autant je peux comprendre que des lecteurs français ne connaissent pas Shingen Takeda, autant pour des Japnais qui choisissent de lire un manga sur cette période, c’est étrange. Il s’agit quand même de l’antagoniste principal du manga. Et cette double présentation parasite les explications historiques, sur lesquelles on ne peut se concentrer parce que le bas de la page est occupé par ces blablas infantilisants.
Un autre point agaçant est que l’évolution de la “justification” du choix de Kenshin soit une femme : on passe de “Il y a des indices historiques qui laissent penser que Kenshin est une femme et il n’y a pas de raison qu’un homme d’état et un grand guerrier ne puisse être une femme” à “Kenshin a des goûts féminins (par exemple, l’intérêt pour certains ouvrages d’art) donc c’est une femme”. Une logique opposée à celle que l’auteur nous présentait au début.
@cyril Mes dieux, merci pour ton post! je m’attendais à être lapidée par une cohorte de fans outrés, mais je suis rassurée de n’être pas seule à me sentir infantilisée!
Ca empire donc par la suite avec le triste cliché “s’intéresser à l’art = être une fâme”. Waouh. Consternant. Paradoxalement, tu m’encourages à le continuer pour le constater de mes yeux, je veux voir comment c’est fait, comment c’est amené. Mais je le ferai sans acheter la suite, je me débrouillerai pour le trouver en bibliothèque.
Je ne pense pas qu’il y ait tant de lecteurs (et donc de fans) du ”Tigre des Neiges” ici, Yupa l’avait commencé à sa sortie mais je crois que c’est à peu près le seul. Je m’y étais également intéressée au début, mais comme j’avais déjà trop de titres en cours ou à finir, je l’ai mis de côté. Et finalement, d’Akiko Higashimura, j’ai préféré lire ”Trait pour Trait”, son manga autobiographique sur son apprentissage du dessin et le début de sa carrière comme mangaka.
@veggie11 Oui, Trait pour Trait avait l’air intéressant… hélas, je n’ai pas envie de me pencher plus que ça dessus, j’en connais pas mal de détails sans l’avoir lu, ce qui me décourage aujourd’hui de l’ouvrir: plus de joie de la surprise ni de la découverte. Je passe donc mon chemin. Ce n’est pas grave, je lirai autre chose. Quoi qu’il en soit, je te remercie pour la suggestion 🙂
Je ne pense pas qu’il y ait tant de lecteurs (et donc de fans) du ”Tigre des Neiges” ici, Yupa l’avait commencé à sa sortie mais je crois que c’est à peu près le seul. Je m’y étais également intéressée au début, mais comme j’avais déjà trop de titres en cours ou à finir, je l’ai mis de côté. Et finalement, d’Akiko Higashimura, j’ai préféré lire ”Trait pour Trait”, son manga autobiographique sur son apprentissage du dessin et le début de sa carrière comme mangaka.
En effet, je me suis intéressé au Tigre des Neiges, chère Veggie ! Toutefois tout comme toi je me passionne surtout à présent pour Trait pour Trait, son autobiographie, si émouvante et si drôle à la fois. Quant au “Tigre des Neiges”, j’ai décidé de m’arrêter au tome 4. Pourquoi ? Au fond la Tora de sa maturité, et le marivaudage des “ennemis amoureux”, cliché romantique s’il en est, ne m’intéressent plus guère. Je te comprends bien, chère Sharbett, et Cyril aussi, sur le côté parasitaire des cases explicatives en bas de pages, mais les allusions personnelles de Higashimura m’amusaient plutôt. Ses arguments les plus forts pour la féminité de Kenshin sont d’ailleurs surtout son isolement et ses douleurs tous les 28 à 30 jours, et le fait renversant que Kenshin avait accès aux appartements privés des épouses ou filles d’autres seigneurs : impensable pour un homme. Faudrait que je relise, mais la mangaka n’insiste pas tant que ça sur un goût pour les raffinements esthétiques. Comme elle le dit elle-même je crois, les Japonais lambda sont très familiers avec l’ère Edo (les feuilletons TV”chambara” se déroulent presque toujours à cette époque) mais connaissent bien moins le tout début du 16e siècle où Kenshin apparaît. Or elle montre bien la vie très rustique des “seigneurs de la guerre” du temps, dans leurs résidences fortifiées en bois et palissades (les yashiki) : les superbes châteaux et les samouraï esthètes (et obligés de s’en contenter par ordre du shôgun), c’est autour de 1600. Mais peu importe : j’ai apprécié la démonstration et son illustration du début, cependant la relation d’amour-haine entre Kenshin et Takeda Shingen me laisse froid. Pourtant je t’encourage Sharbett à suivre au moins jusqu’au tome 3 ou 4, il y a de sympathiques personnages secondaires, très bien campés et dessinés, et les yeux de Tora sont inoubliables, oui !
Pour rappel, c’est aujourd’hui qu’est sorti officiellement le tome 14 de Arte de Kei Ohkubo ! 😀
Je l’ai par ailleurs reçu aujourd’hui par la poste ! 😉
Je le lirai la semaine prochaine et j’en ferai comme toujours la critique. Je pense que ce sera prévu pour mardi, au plus tard mercredi. 😀
! Là j’attaque le tome 4 de L’Oxalys et l’or. Amelia et Conor auraient pu croiser Edgar Allan Poe en train de mourir éthylique à Baltimore quand ils y sont (en mars 1849, nous dit l’auteur). Le peintre Isaiah est intéressant, comme je l’ai dit, en revanche à cette date il ne peut posséder ce modèle très moderne de pistolet Colt, créé en 1873 ! (lire Lucky Luke, le Far-West du crime et de la justice, qui vient de paraître, excellente étude très détaillée et illustrée du contexte de notre cow-boy).
Tome 4 lu, tout à fait passionnant. Avec leurs deux nouveaux amis Theodore Judah et son épouse Anna, Amelia et Conor sont hébergés de façon luxueuse à leurs yeux dans la riche plantation de M. Morales. Si celui-ci emploie des esclaves, il les traite fort bien de leur propre aveu. Eiichi Kitano le signale à propos d’Anna, arrivée à califourchon à cheval, les femmes à l’époque ne chevauchaient que de biais, sur des selles latérales “en amazone”. Ce qu’il ne précise pas, c’est que cela venait de la conviction parfaitement obscurantiste que les femmes à califourchon abîmaient gravement leur système génital reproducteur. C’est justement la vie des pionnières du Far-West qui vingt ans plus tard mit fin à cette bizarre coutume (d’ailleurs inconnue aux 17e et 18e siècles par les femmes qui se mirent largement à pratiquer la chasse à courre). Nous sommes dans le Kentucky, Etat à la frange des Etats du Nord qui ont aboli l’esclavage. Il se trouve donc que la pauvre Amelia va se trouver prise en otage par un esclave fugitif. De nombreux Blancs du Nord et parfois du Sud, scandalisés, avaient établi une filière secrète d’évasion pour les Noirs, le “Underground Railway”, mais jusqu’à la Guerre de Sécession le Sud avait réussi à faire accepter dans le Nord des lois d’exception sur le “respect de la propriété” qui imposaient parfois aux autorités du Nord de restituer les esclaves fugitifs. En fait leur vrai salut n’était qu’au Canada. Des chasseurs de primes, qu’on rencontre ici, capturaient ces fugitifs férocement châtiés ensuite. Les chasseurs n’avaient pas d’intérêt à tuer le Noir, mais pouvaient très bien abattre un Blanc abolitionniste qui l’aidait : chose illégale ! Cela ne pouvait que déboucher sur la fameuse Guerre (la France de Napoléon III s’allia avec les Sudistes !).
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