Les manga culturels

20 sujets de 321 à 340 (sur un total de 379)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531344

    Tiens justement je voulais revenir sur ”Isabella Bird” dont le tome 8 est sorti. J’ai un peu peur qu’on tombe également dans la romance potentielle et ça l’est encore plus vrai depuis ce fameux tome 8. Il y a quelques temps, j’ai vu un film mentionnant l’histoire de Lucy Walker, première femme à avoir atteint le sommet du Cervin ; la coréalisatrice du documentaire est ensuite intervenue (il s’agissait d’une séance de présentation du film) où elle racontait qu’encore maintenant, beaucoup de biographes sont titillés par la relation entre cette femme et le guide de montagne qui l’accompagnait lors de ses excursions. Comme si un duo homme/femme ne pouvait nouer que des relations amoureuses. Hé bien j’ai la même impression dans ”Isabella Bird”. Sauf qu’il y a un problème dont s’est totalement déchargé l’auteur : Isabella Bird avait alors la cinquantaine lorsqu’elle a visité le Japon et son guide tout juste 20 ans. Or dans le manga elle paraît avoir le même âge et je dois dire que ses expressions exagérées et sa curiosité exubérante commencent un peu à me taper sur les nerfs. J’en viens à regretter que le mangaka n’ait pas respecté les différences d’âge et donné plus de retenue à Isabella (après tout c’est une jeune femme d’un certain standing victorien).

     

    Tout à fait d’accord, chère Veggie ! J’allais justement faire une remarque allant dans le même sens : Isabella frise le rentre-dedans avec Ito dans ce tome 8, comme si c’était inévitable, oui, et tu fais très bien de mentionner l’âge véritable de l’exploratrice (moi je n’ai pas fait de recherche). Goût immodéré de la romance ? Crainte d’un récit trop froid chez Taiga Sassa ou son éditeur ? Toujours est-il que la description des moeurs et rites autour du “mariage volé” d’O-Shino, bien que longue, est richement documentée et passionnante. La route aventureuse vers Hokkaido se poursuit, et les pluies battantes et crues torrentielles de début d’été (j’ai subi une sacrée saucée un 5 juillet à Tokyo, au grand dam de mes chaussures noyées !) n’en font pas une mince affaire. Pas de fête des mâts à lampions à Akita, je le regrette mais on n’est pas ici à la saison où j’y ai assisté. Moment tragique et désespérant sur le fleuve. Au total, un récit à formidables détails de décors, voire vue urbaines (p. 123) ;  Sassa maîtrise mieux le dessin des membres, point faible des précédents volumes, par exemple dans le 7 les raccourcis des bras du consul britannique sur son divan sont une catastrophe. Ici p. 88 de l’épaule au coude le haut du bras d’Isabella est bien trop long et “déboîte” son avant-bras !

    Je comprends très bien que tu trouves un vif intérêt aux Carnets de l’Apothicaire grâce aux intrigues “policières” à empoisonnements, mais ce marivaudage  Jinshi / Mao Mao me met mal à l’aise, y compris par l’innocence toute puérile de celle-ci… Pas eu envie de continuer après le tome 3.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531692

    L’Oxalys et l’or tome 5 :

    Il vient de sortir en français. Toujours assez riche sur ce bouillon de culture brut de coffre, dépourvu de tous nos siècles européens de vernis culturel qu’était l’Amérique du Nord vers 1850. Amelia continue à vivre la fuite désespérée d’un esclave prêt à tout, vidé de son humanité, et qui l’a durement frappée et capturée comme otage. Occasion de nous décrire le sort effarant des Noirs dans le Sud, un enfer pour eux. Le récit montre aussi, heureusement, le réseau appelé “underground railway” (même si notre mangaka ne connaît pas l’expression américaine) qui, animé par les Blancs anti-esclavagistes, venait en aide aux fuyards Noirs. Beaucoup d’émotion, mais aussi pas mal de coq-à-l’âne, notamment avec les flashbacks sur la jeunesse de certains personnages, ce qui nuit au fil rouge narratif. Et cet Isaiah semble fabriqué, assez peu crédible. Comme je l’ai dit, fondés par les puritains fuyant l’Europe libertine des “Lumières”, les Etats-Unis étaient (restent ?) d’une grande bigoterie, et même le racisme s’appuyait sur des éléments bibliques. Dommage que notre païen d’auteur nippon ne rende pas compte de l’omniprésence de la religion dans l’univers qu’il cherche à cerner étroitement. Mais ça reste une bonne série, et on voudrait voir le succès final  de nos deux héroïques traîne-misère irlandais !

    Veggie11
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Veggie11 le #531706

    Je ne suis pas ce titre, mais je constate depuis quelques années un gros intérêt des auteurs japonais pour l’Histoire de l’Occident (un peu comme il y eut, durant les années 80, un gros intérêt pour l’Histoire du Japon et de ses samouraï dans la BD franco-belge).  Prochainement est prévu chez Glénat ”L’Oiseau d’or de Kainis” qui parle d’un XIXe européen blâmant la lecture chez les femmes et présentant la littérature comme réservée à la gente masculine. Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Akiko_12
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Akiko_12 le #531757

    Prochainement est prévu chez Glénat ”L’Oiseau d’or de Kainis” qui parle d’un XIXe européen blâmant la lecture chez les femmes et présentant la littérature comme réservée à la gente masculine. Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Je passe par là et je lis ce commentaire. Si tu en as le temps, je te recommande cet article sur le thème de la “femme savante” 🙂 – par Molière d’abord puis ses répercussions sur l’éducation des femmes au XIXe siècle (cette dernière partie est particulièrement intéressante).
    J’ignore comment le manga traitera ça, mais dans l’absolu je trouve cela plutôt intéressant, un regard japonais sur notre culture totalement différente ! D’autant qu’en matière de sexisme, le XIXe siècle est le pire de toute l’histoire occidentale.

    Xanatos
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Xanatos le #531780

    Ah la vie de beaucoup de femmes au XIXe siècle en France n’était en effet guère réjouissante et c’était un doux euphémisme !

    Avant 1870, les jeunes filles n’avaient pas accès aux études universitaires, elles étaient avant tout destinées à aider leurs mères dans les tâches domestiques à la maison.

    De plus, on leur interdisait de suivre des cours de philosophie, de latin et de grec au lycée !

    De plus pour qu’une femme se marie, elle devait obligatoirement avoir l’autorisation de son père et n’avait aucun droit sur ses enfants !

    J’avais appris cela dans un dossier du magazine Phospore dans les années 90 (journal destiné aux lycéen(ne)s et étudiant(e)s ) consacré (entre autres) à Gustave Flaubert et l’une de ses oeuvres les plus célèbres Madame Bovary.

    A noter que la prof de français de ma petite soeur lui avait fait lire cela au lycée et elle a HAÏ ce roman !

    Bon, vous savez, ma soeur est une grande féministe et elle a toujours énormément d’admiration pour des héroïnes fortes, intelligentes et déterminées.

    Quand elle était enfant, Babs Bunny était l’une de ses héroïnes favorites des Tiny Toons (avec Fifi la Mouffette) car la lapine était fun, très drôle, intelligente exubérante, délirante et elle adorait sa passion pour la comédie. Elle suivait également passionnément le dessin animé original des X-Men et son personnage préféré était Tornade (alias Ororo Munroe) car d’une part, elle la trouvait classe et fascinante, et d’autre part, elle était surpuissante et contrôlait les éléments ce qui la rendaient redoutable et elle exultait à chaque fois qu’un épisode était axé sur elle. Et ma soeur a été extrêmement heureuse à l’adolescence de voir qu’elle a été présente dans les films X-Men. Et dans le domaine des jeux vidéos, une de ses héroïnes préférées, c’était Chun Li dans Street Fighter II car elle la trouvait très belle, charismatique et très forte. Je me souviens encore en 1992 quand elle avait fait deux perfects de suite contre un adolescent de 15 ans qui contrôlait Ken alors qu’elle n’avait que 6 ans ! ^^ Lui pestait et enrageait d’avoir perdu contre une petite fille de 6 ans et ma soeur lui a juste adressé un gentil sourire sans se pavaner pour autant ! ^^

    Elle a été aussi une énorme fan de Signé Cat’s Eyes et s’identifiait totalement à Tam Chamade/Hitomi Kisugi la benjamine des trois soeurs qui est futée, intelligente, habile, rapide, forte et pleine d’humour.

    Et quand elle était ado, une de ses héroïnes fétiches a été Buffy Summers, l’héroïne de Buffy contre les Vampires car c’était une jeune fille/femme forte, intrépide, drôle et dure à cuire.

    Et après avoir découvert tous ces personnages féminins forts, elle s’est plongé (tant bien que mal) dans la lecture de Madame Bovary… et elle a exécré au plus haut point Bovary !

    Elle ne supportait pas cette héroïne qu’elle trouvait bête, passive et elle pestait de la voir autant s’apitoyer sur son sort et se complaire dans son malheur sans se prendre en charge…

    Pour ma soeur, Mme Bovary est l’héroïne la plus crétine de l’histoire de la littérature française ! Ni plus, ni moins !

    Pour une féministe convaincue comme ma frangine, Bovary était un très mauvais personnage féminin extrêmement inintéressant !

    Et en plus, elle m’a expliqué que Flaubert décrivait avec énormément de minutie et de détails l’ennui et la lassitude de Bovary ce qui rendait la lecture du roman pour elle encore plus laborieuse !

     

     

     

     

    Xanatos
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Xanatos le #531783

    Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Oui, ce n’est pas faux en effet: malgré le fait que la condition féminine était déplorable dans bien des domaines en France au XIXe siècle, une femme française pouvait évidemment se passionner pour la littérature à cette époque et il me semble que ce n’était pas si “mal vu” qu’une mère de famille lise.

    Veggie11
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Veggie11 le #531784

    Attention, je ne dis pas que les femmes étaient étudiées et avaient facilement accès à la culture dite ”savante” ! Même si c’est durant la seconde moitié du XIXe que l’on voit pour la première fois des femmes obtenir un baccalauréat (et encore elles ont dû se battre) ou devenir avocates, ça restait l’apanage des hommes. Non ce que je veux dire, c’est ce parti-pris du manga de visiblement avancer que les femmes occidentales étaient analphabètes à l’époque. Il y avait des écrivain(e)s depuis longtemps, certes pas autant reconnues que leurs comparses masculins, mais il y en avait. Quant aux femmes vouées aux tâches domestiques, c’est vrai pour une certaine classe sociale, et de toute manière l’école gratuite n’avait pas encore été mise en place par Ferry.

     

    En fait ce résumé me rappelle la vision tout aussi risible du film live ”La Belle et la Bête” de Disney, avec des garçonnets provinciaux allant en cours pendant que les fillettes font la lessive. J’espère que l’on en est pas là et que le manga est plus subtile. Je m’inquiète un peu, car ”Isabella Bird”, qui est pourtant un titre que j’aime beaucoup, commence à montrer des signes de faiblesse dans sa compréhension d’une femme occidentale.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531795

    Attention, je ne dis pas que les femmes étaient étudiées et avaient facilement accès à la culture dite ”savante” ! Même si c’est durant la seconde moitié du XIXe que l’on voit pour la première fois des femmes obtenir un baccalauréat (et encore elles ont dû se battre) ou devenir avocates, ça restait l’apanage des hommes. Non ce que je veux dire, c’est ce parti-pris du manga de visiblement avancer que les femmes occidentales étaient analphabètes à l’époque. Il y avait des écrivain(e)s depuis longtemps, certes pas autant reconnues que leurs comparses masculins, mais il y en avait.

    Je suis un peu étonné, chère Veggie, à propos de ce “parti-pris du manga” sur les “femmes occidentales analphabètes” au 19eme siècle. Quels mangas ? Justement, dans Isabella Bird dont nous avons parlé, l’héroïne montre peut-être (?) un début d’attrait pour son guide-interprète, mais en tout cas en 1877 elle a un haut niveau culturel et le manga ne cesse de le prouver. Dans La Lanterne de Nix les femmes parisiennes de 1879 paraissent très “libérées” à l’adolescente japonaise, ce qui se conçoit, mais le récit ne montre aucune faiblesse culturelle chez elles. Et si elles semblent plus ou moins vouées à une carrière de galanterie, voire de prostitution, ce n’était que trop vrai. Dans Good Bye my rose garden , une autre jeune Japonaise devient la domestique d’une aristocrate anglaise très cultivée, et même écrivain célèbre, obligée encore en 1900 de publier sous pseudonyme masculin (telle George Sand, et George Eliot, entre autres). Bref, je ne vois pas d’analphabètes ou illettrées dans les mangas  historiques, et la petite soubrette de Shirley sait très bien lire malgré sa pauvreté.

    Marrant, Xanatos, on a parlé récemment de Madame Bovary et je comprends pleinement ta soeur !! Quel tableau, où Flaubert visait à dénoncer les lectures “catastrophiquement romantiques” d’Emma ! En ce 19eme siècle où, comme tu le dis, la condition féminine dans les classes moyennes a plutôt régressé (évidemment elle a un peu progressé, très peu, dans les classes vraiment pauvres), la lecture pour les filles et les femmes était strictement calibrée par un système de relégation dans les livres “anodins”. Surtout rien de sérieux ! Ou la fille était moquée comme “bas bleu”.

    Et Flaubert, glorifié par nos profs, conclut L’Education Sentimentale (que j’ai été obligé de faire semblant de lire) de ses deux jeunes hommes par leur nostalgie des prostituées de leur première expérience, genre “c’était le bon temps” ! ! Il y avait avant 1945 près de 3000 maisons closes grandes ou petites à Paris, déguisées ou non en hôtels… Le manga Marion situé en 1940 ne le cache pas, et il a raison.

    Je manque de temps, chère Veggie, pour lire le très long article que tu as mis en lien, c’est dommage, car le sujet m’intéresse… Pour l’anecdote HS, je viens juste hier d’abandonner ma tentative de lecture de Bouvard et Pécuchet de Flaubert, encore un livre à vous tomber des mains ! Et où l’on cherche les femmes.

    Akiko_12
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Akiko_12 le #531809

    Et quand elle était ado, une de ses héroïnes fétiches a été Buffy Summers, l’héroïne de Buffy contre les Vampires car c’était une jeune fille/femme forte, intrépide, drôle et dure à cuire.

    Haha je ne peux qu’applaudir, et j’adore aussi Tornade dans X-Men ! *_*

    Concernant Madame Bovary, on nous l’avait fait lire en seconde, et au contraire de mes petits camarades j’avais plutôt aimé. C’est un roman sur l’ennui, en cela je trouve qu’on le ressent très bien. Emma dépérit, enfermée dans une une vie domestique d’une chiantise absolu, avec un type qu’on ne peut même pas blâmer : il lui donne un statut social de petite bourgeoise (avec l’argent qui va avec, puisque de toute façon elle est forcée d’être dépendante), il est même très gentil – voire crétin. Le truc c’est qu’il est beaucoup plus âgé, ils ne partagent aucun centre d’intérêt, ils n’ont rien en commun. Si encore ils pouvaient avoir quoi, des conversations intéressantes quand il revient enfin de son travail ? Mais non. Le vide absolu. Le seul échappatoire qu’elle finit par se trouver, se sont ses amants, ce qui valut un procès à Flaubert. Quoi ? Cette femme n’est pas contente de sa condition ? Pourquoi ? Elle a pourtant tout pour être heureuse ! (Selon les bons critères fixés par ceux qui la dominent, là est la nuance.) Et comment ose-t-elle verser dans ce péché qu’est l’adultère, voire carrément finir par l’acte de Judas, le suicide ?!

    J’avais trouvé qu’en décrivant la triste, morne vie d’Emma, Flaubert permettait aux lecteurs hommes de peut-être comprendre ce qu’elle endurait, le pourquoi de ses actes. Cependant j’ajouterai des nuances, et peut-être qu’une relecture (mais je n’ai pas le courage :lol:) permettrait de préciser mes souvenirs… Car, comme le souligne Yupa, il me semble que Flaubert insistait beaucoup sur les lectures d’Emma, des bouquins au romantisme pété, qui en gros lui auraient inculqué une sorte de rêve/fantaisie expliquant son insatisfaction constante. Bien sûr, là, c’est sujet à caution : veut-il dire qu’en gros, elle n’aurait pas dû lire ? Que rester inculte lui aurait permis de mieux avaler la pillule ? Auquel cas, il vaudrait mieux retirer tous les bouquins des mains des femmes, même ces trucs insipides qu’on leur permet de lire ? Ou, au contraire, le fait qu’elles n’aient que cette littérature minable à se mettre sous la dent (à défaut de livres savants/intelligents) est-il en cause, et là il deviendrait urgent de diversifier ? Troisième hypothèse : ces livres ne l’ont-ils pas rendue malade parce que grâce à eux, elle s’est aperçue du gouffre entre sa vie réelle et celle des héros/héroïnes fictifs, de la misère de sa condition ?*

    * Notons que les femmes du peuple, elles, n’ont pas ce problème. Elles ont bien assez à s’occuper des repas, du ménage, de leur marmaille et de leur mari pour avoir trop le temps de lire, et pire, de s’ennuyer !

    Sur France 2, ils ont diffusé un très bon téléfilm  il n’y a pas longtemps, Emma Bovary. J’ai trouvé vraiment terrible, mais ô combien parlant, ce passage où après avoir fantasmé le sexe de son futur bébé (“Tu seras un garçon, ainsi, tu seras libre !”), Emma demande d’une voix angoissée s’il s’agit bien d’un garçon… L’accoucheuse révèle que c’est une fille. Là, Emma retombe sur son lit, au plus bas moralement. Sa malédiction se prolonge via son enfant, qu’elle va délaisser, en toute logique (cruelle).

     

    Je manque de temps, chère Veggie, pour lire le très long article que tu as mis en lien, c’est dommage, car le sujet m’intéresse… Pour l’anecdote HS, je viens juste hier d’abandonner ma tentative de lecture de Bouvard et Pécuchet de Flaubert, encore un livre à vous tomber des mains ! Et où l’on cherche les femmes.

    Je te recommande les dernières pages au pire, même si tout est intéressant. ^^
    Elles évoquent l’exercice de style auquel s’est livré Camille Sée lors du vote de la loi pour l’ouverture de l’enseignement secondaire aux filles dans des écoles publiques. Le bonhomme marche sur un fil : d’un côté il doit expliquer que la République souhaite avoir des femmes pas 100% débiles (“capables de raisonner”), et en même temps, il faudrait pas qu’elles raisonnent trop :

    Il y a, pour ainsi dire, un “programme féminin” à subsituer à toutes ces sciences abstraites dont elle ne feront jamais aucun usage, dont il faut souhaiter qu’elles ne fassent jamais aucun usage.

    En bref un florilège instructif de sexisme version “éducation nationale”, une institution qui reflétait (et perpétuait en même temps) une pensée XIXe et un mode de domination bien crades.

     

    Même si c’est durant la seconde moitié du XIXe que l’on voit pour la première fois des femmes obtenir un baccalauréat (et encore elles ont dû se battre)

    Peut-être évoques-tu là des “exceptions exceptionnelles” comme Julie-Victoire Daubié, mais dans les faits, le baccalauréat n’a été officiellement ouvert aux filles qu’en 1924 – en tout cas, en France – lorsque les programmes (et épreuves) des filles/garçons ont été égalisés.

    J’ajouterai qu’avoir un diplôme c’est bien, mais encore faut-il avoir un débouché.
    Je vous passerai les chiffres actuels sur les PDG, le CAC 40, les hauts postes à pouvoir et responsabilités… Flemme de chercher !

    Veggie11
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Veggie11 le #531815

    Je suis un peu étonné, chère Veggie, à propos de ce “parti-pris du manga” sur les “femmes occidentales analphabètes” au 19eme siècle. Quels mangas ? Justement, dans Isabella Bird dont nous avons parlé, l’héroïne montre peut-être (?) un début d’attrait pour son guide-interprète, mais en tout cas en 1877 elle a un haut niveau culturel et le manga ne cesse de le prouver.

     

    Je parlais du manga ”L’Oiseau d’or de Kainis” qui est prévu cette année chez Glénat. En voici le résumé sur Manga News :

    ”Début du XIXe siècle, à l’est de Gloucestershire, Lea a grandi au milieu de livres “inaccessibles pour son cerveau féminin“ et se passionne pour l’écriture, un art réservé à la gent masculine. C’est donc sous l’identité fictive d’Alain Wedgwood qu’elle va débarquer à Londres pour faire publier ses ouvrages, se plonger le monde littéraire et se faire de nouveaux amis. Que va-t-elle pouvoir découvrir sous sa nouvelle apparence ?”

    Concernant Isabella Bird, dont je continue évidemment d’en louer les points forts, c’est la personnalité d’Isabella qui me gêne, trop excentrique pour une Anglaise de l’époque victorienne issue d’un milieu aisé. Après, il est possible qu’Isabella Bird était réellement ainsi ou du moins perçue ainsi par les Japonais de l’époque, mais comme l’auteur l’a déjà rajeunie, je ne serais pas étonnée qu’il ait fait de même pour son caractère.

    Pour ”Madame Bovary”, je ne peux malheureusement pas en parler davantage, les tentatives de lire du Flaubert me sont toutes tombées des mains.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531819

    . Le seul échappatoire qu’elle finit par se trouver, se sont ses amants, ce qui valut un procès à Flaubert. Quoi ? Cette femme n’est pas contente de sa condition ? Pourquoi ? Elle a pourtant tout pour être heureuse ! (Selon les bons critères fixés par ceux qui la dominent, là est la nuance.) Et comment ose-t-elle verser dans ce péché qu’est l’adultère, voire carrément finir par l’acte de Judas, le suicide ?! J’avais trouvé qu’en décrivant la triste, morne vie d’Emma, Flaubert permettait aux lecteurs hommes de peut-être comprendre ce qu’elle endurait, le pourquoi de ses actes. Cependant j’ajouterai des nuances, et peut-être qu’une relecture (mais je n’ai pas le courage :lol:) permettrait de préciser mes souvenirs… Car, comme le souligne Yupa, il me semble que Flaubert insistait beaucoup sur les lectures d’Emma, des bouquins au romantisme pété, qui en gros lui auraient inculqué une sorte de rêve/fantaisie expliquant son insatisfaction constante. Bien sûr, là, c’est sujet à caution : veut-il dire qu’en gros, elle n’aurait pas dû lire ? Que rester inculte lui aurait permis de mieux avaler la pillule ? Auquel cas, il vaudrait mieux retirer tous les bouquins des mains des femmes, même ces trucs insipides qu’on leur permet de lire ? Ou, au contraire, le fait qu’elles n’aient que cette littérature minable à se mettre sous la dent (à défaut de livres savants/intelligents) est-il en cause, et là il deviendrait urgent de diversifier ? Troisième hypothèse : ces livres ne l’ont-ils pas rendue malade parce que grâce à eux, elle s’est aperçue du gouffre entre sa vie réelle et celle des héros/héroïnes fictifs, de la misère de sa condition ?* * Notons que les femmes du peuple, elles, n’ont pas ce problème. Elles ont bien assez à s’occuper des repas, du ménage, de leur marmaille et de leur mari pour avoir trop le temps de lire, et pire, de s’ennuyer !

     

     

    Tout à fait, Akiko ! Historiquement il y a toujours eu césure, et en presque toutes les civilisations, entre les femmes de l’élite, disposant des moyens et loisirs pour lire, voire écrire, et celles du peuple, sur qui retombait tout le poids des obligations du foyer et des enfants et qui n’avaient pas une minute à elles ! Aux 17 e et 18 e siècle les femmes nobles échappèrent au simple ânonnement du catéchisme et commencèrent à lire et écrire (la Sévigné, Mme de Lafayette… ) voire à être des scientifiques aux moeurs libres (Mme du Châtelet, amie de Voltaire, et qui découvrit avant Einstein l’augmentation au carré de la masse par la vitesse !), mais au 19 e siècle, le recul de leur analphabétisme ou illettrisme  a été accompagné de celui de leur liberté, et on en arrive donc à Emma Bovary, cantonnée à une littérature d’évasion romantique et sucrée. Flaubert était certainement sensible à la déréliction d’Emma, mais je ne pense pas qu’il en tirait autre chose que du chagrin pour elle : “c’est la vie”, qu’il voyait sans optimisme aucun. Bouvard et Pécuchet, vieux célibataires endurcis, parlent des femmes quand ils se rencontrent et sont d’accord : “Frivoles, acariâtres, têtues. Malgré cela, elles étaient souvent meilleures que les hommes ; d’autres fois, elles étaient pires. Bref, il valait mieux vivre sans elles.” Les deux héros sont des exemples de sot conformisme intégral pour Flaubert, mais donc représentatifs. D’ailleurs Zola lui, est bien plus misogyne, non content de tromper sa femme, comme tous les hommes de l’époque ou presque.

    Veggie, L’oiseau d’or de Kainis me semble très proche de Goodbye my rose garden : en effet on y voit Hanako, une jeune Japonaise, débarquer à Londres en 1900 ; dans ce Japon Meiji féru d’occidentalisation elle a appris l’anglais et découvert avec passion les romans de Victor Franks, qu’elle veut à tout prix rencontrer pour lui montrer le roman qu’elle a écrit. Elle trouve sa maison éditoriale et en fait le siège chaque jour, mais l’éditeur la rejette sans cesse et lui lance qu’elle ferait mieux de se marier et de faire des enfants. Elle s’écrie alors qu’elle a traversé l’océan pour rien vers un pays qu’elle rêve “libre”. C’est alors qu’elle s’effondre sur le perron, en larmes, qu’une lady, Mademoiselle Alice, la prend en pitié et lui offre de devenir sa femme de chambre (comme je le disais, on pense beaucoup à Shirley de Kaoru Mori). Seulement Mademoiselle Alice n’est autre que Victor Franks, seul moyen pour une femme d’être publiée hors des livres de cuisine ou de botanique. Qui plus est, Alice a connu une histoire d’amour avec une gouvernante forcée de partir. Et elle va bientôt devoir se marier, contrainte pour mettre fin à la rumeur. Ce manga en 3 tomes est en effet un yuri (très pudique !) et Hanako, bien sûr vite tombée amoureuse d’Alice et réciproquement, devra éviter un épilogue tragique. La postface du mangaka masculin “Dr. Pepperco”, signale qu’il a dû faire des recherches poussées sur la condition féminine et homosexuelle à l’époque en Angleterre, et qu’il ne la croyait pas si dure, des larmes lui en venant : les Japonais continuent à s’imaginer l’Occident comme un joyeux paradis libre, mouarf… Ce qui me rappelle les fantasmes de ma jeune épouse Yuki arrivant à Paris en 1990…

    Veggie11
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Veggie11 le #531851

    La postface du mangaka masculin “Dr. Pepperco”, signale qu’il a dû faire des recherches poussées sur la condition féminine et homosexuelle à l’époque en Angleterre, et qu’il ne la croyait pas si dure, des larmes lui en venant : les Japonais continuent à s’imaginer l’Occident comme un joyeux paradis libre, mouarf… Ce qui me rappelle les fantasmes de ma jeune épouse Yuki arrivant à Paris en 1990…

     

    Oh ce n’est pas propre aux Japonais, tu mets Thomas et Claire, la vingtaine, fans de mangas et de sushis, au milieu de Shinjuku durant 3 semaines, leur vision idyllique du Japon s’effondre bien vite. Et je peux te garantir que ce n’est pas propre aux pays éloignés, beaucoup de Français par exemple ont une vision de la Suisse très imagée et faussée.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531922

    Tout à fait d’accord avec toi Veggie sur la Suisse ! Je connais des exemples. Sur le Japon en revanche je n’ai rencontré personnellement que des gens, jeunes ou moins jeunes, franchement éblouis par le contact. Des cas connus de rejet partaient d’un a priori politisé comme Cabu, odieusement assassiné, gentil anarcho-syndicaliste (comme on disait dans un passé qui s’éloigne déjà) mais que je n’ai jamais pris pour un maître à penser, ou Johann Sfar dont l’univers culturel est aux antipodes du climat japonais.

    Un manga culturel sur lequel personne n’osera peut-être me répondre : Sex Education 120 % . D’après la jaquette, la mangaka Kikiki (quel prénom ! :-)) Tataki est “très intéressée par les informations et les anecdotes concernant le sexe dans son ensemble”. Et de fait les informations sur le sexe au Japon (mais pas que !!) ne manquent pas ici, ni l’humour, qui est largement de la partie (c’est le mot !).

    On suit Mme Tsuji, continuellement en survêt’ car prof d’EPS nouvellement nommée dans un lycée pour filles. Malgré les réclamations presque unanimes des filles la France essaie de maintenir la mixité dans l’enseignement public, mais le Japon a opéré un retour fréquent aux lycées non-mixtes.  Les profs d’EPS nippon(e)s font cours de sport, mais aussi en classe sur le corps humain. Or Mme Tsuji, en rupture avec son manuel très timoré, est bien déterminée à briser les tabous qui laissent ses élèves dans une pudique ignorance non certes sur la reproduction, mais sur l'”avant”, l'”après”, et ce qu’on fait de son corps à côté de cela (je me demande d’ailleurs si l’on est plus explicite en France). Et à la première question d’une élève  ; “Madame, comment on fait pour inviter quelqu’un à avoir un rapport sexuel ?” elle s’écrie “Très bonne question !!” Puis “On va réfléchir aux différents moyens de passer à l’acte !” Les statistiques qui suivent sont très sérieuses et documentées. En fait dans le manga, on va suivre 4 de ses élèves : l’une, Matsuda, est une grande fan de mangas Boy’s Love ; une autre, Moriya, est en couple avec Aikawa, une autre fille ; et Kashiwa, petite binoclarde, sait tout sur le sexe mais ne vit que pour son chat. On apprendra plus loin qu’être un “chat” au Japon consiste à être le/la soumis(e) dans un couple sado-maso. Aussi quand Mme Tsuya se met à distribuer gratuitement des préservatifs, Kashiwa en prend un stock en disant que son chat les déchire tout le temps, ce qui fait beaucoup fantasmer ses camarades !

    Puis Mme Tsuya oriente son cours sur la masturbation. Alors intervient une de ses collègues scandalisée, Mme Nakazawa, mais peine perdue, notre luronne a réponse à tout et tient bon, même face aux remontrances de son directeur. En effet elle se lance ensuite sur l’usage d’un instrument curieux (ignoré en France… je crois  !), la digue dentaire, carré de latex utile aux pratiques orales sur les deux orifices :  accessoire qui va vivement intéresser Aikawa, l’amante de Moriya !

    On rit beaucoup de la façon dont l’impayable Mme Tsuji embarque sa collègue Mme Nakazawa dans ses “recherches sur le sexe” et lui fait frôler le lesbianisme devant un Love Hôtel… Hilarant chapitre aussi sur le sexe chez les animaux : saviez-vous que l’éléphant mâle n’a pas de testicules ? que le phalanger volant (sorte d’écureuil) possède un pénis bifide évoquant des antennes ? que les hyènes femelles ont un faux pénis capable d’érection ?

    Bref, tout cela est franchement drôle en même temps que fort bien documenté ! Personnellement j’attends avec impatience le tome 2. 🙂

    Cyril
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    Cyril le #531923

    Sortie prévue dans deux semaines.

    La lecture a aussi été une bonne surprise et m’a beaucoup fait penser à Azumanga Daioh, avec une prof un peu foldingue et une amie plus “raisonnable” mais qui se laisse emporter dans ses délies, ainsi qu’un groupe d’amies et une faible présence de personnages masculins. Le manga n’est pas racoleur : s’il parle de sexe, il ne le montre pas (on a tout juste un début de relation entre les deux lycéennes lesbiennes). L’humour fait aussi régulièrement mouche, avec une mention spéciale pour le passage du love hôtel – en revanche, je n’ai pas accroché à celui sur les animaux.

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #531970

    Sortie prévue dans deux semaines. La lecture a aussi été une bonne surprise et m’a beaucoup fait penser à Azumanga Daioh, avec une prof un peu foldingue et une amie plus “raisonnable” mais qui se laisse emporter dans ses délies, ainsi qu’un groupe d’amies et une faible présence de personnages masculins. Le manga n’est pas racoleur : s’il parle de sexe, il ne le montre pas (on a tout juste un début de relation entre les deux lycéennes lesbiennes). L’humour fait aussi régulièrement mouche, avec une mention spéciale pour le passage du love hôtel – en revanche, je n’ai pas accroché à celui sur les animaux.

    Ah, je suis très content, Cyril, que tu aies bien aimé Sex Education 120% ! Sortie du tome 2 dans deux semaines, c’est rapide, merci pour l’info !

    Et bien vu, en effet les deux profs rappellent le duo de celles d’Azumanga Daioh, la prof d’anglais bien déjantée et la raisonnable prof de sport, dans un contexte où le genre masculin compte fort peu. Comme notre rentre-dedans Mme Tsuji  le proclame, au Japon (en France aussi) on surestime beaucoup le taux de 1ère expérience sexuelle au lycée : dans les faits ce ne serait que 10 à 20 % des élèves (moins encore à mon avis, puisqu’on ne peut guère se fier qu’à des sondages, et que tout le monde sait mentir pour se valoriser)..

    Dommage, le graphique de 1974 à 2005 sur les étudiant(e)s  est plutôt illisible, mais le “fromage” sur la masturbation féminine est clair, et révélateur d’une très probable égalité des sexes. Hilarante provocation de Mme Tsuji envers Mme Nakazawa sur ce thème !

    L’adaptation en français me semble parfaite et sait justement restituer tout le sel humoristique de ce manga, aux infos très sérieuses pourtant !

    Cyril
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    Cyril le #531995

    Ah, je suis très content, Cyril, que tu aies bien aimé Sex Education 120% ! Sortie du tome 2 dans deux semaines, c’est rapide, merci pour l’info !

    Et faux, hélas : report au 11 mars.

    https://www.facebook.com/OtotoEditions

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #532665

    Report encore plus loin, car ce tome 2 vient seulement de paraître en France. Je l’ai acheté et en reparlerai dès que lu.

     

    Lord-Yupa
    Participant
    • Offline
      • Ancien
      • ★★★★
    Lord Yupa le #532779

    Donc quelques mots de Sex Education 120% : cela reste très plaisant à mon avis, car l’humour ne perd pas ses droits, tout en éclairant les lycéen(ne)s et même les adultes. Par exemple on ne cesse de me proposer de verser mes sous contre l’endométriose, or personne ne m’a jamais expliqué ce qu’est au juste l’endomètre, et Mme Tsuji a parfaitement éclairé ma lanterne : les règles sont tout simplement le produit de la désagrégation mensuelle d’un “nid à bébés”, l’endomètre, qui devient obsolète chaque mois en cas de non-fécondation.  Et ne me dites pas que vous le saviez parfaitement, à part peut-être Sharbett. On s’intéresse ici également aux garçons sujets au phimosis, problème assez fréquent dont l’opération est absolument analogue à la circoncision. On entre bien dans les paradoxes créés par la pression sociale du patriarcat sur les comportement sexuels des filles (et des garçons, par contrecoup, car en fait le problème ne vient ni d’un genre ni de l’autre, mais d’une systémique ). Dans ce tome 2 Kikiki Tataki approfondit donc l’analyse, tout en restant des plus concrètes, par exemple avec la culotte menstruelle (ce n’est que récemment que j’en ai vu des pubs à la TV française). Et la percutante Mme Tsuji continue à faire du gringue  à sa collègue la belle Mme Nakazawa…

    Cyril
    Participant
    • Offline
      • Habitué
      • ★★★
    Cyril le #532900

    Avis plus mitigé, mais quand même très positif, sur ce tome 2 (j’ai souvent éclaté de rire), ce qui vient en partie, je pense, d’une différence culturelle entre France et Japoin. Le manga est en effet souvent très drôle, grâce aux dessins mignons de l’auteur ou au caractère loufoque et décomplexé (“Oui, je suis timbrée”) de madame Tsuji et aux dialogues avec les autres personnages. Les sujets abordés sont essentiels et, si certains points du manga devraient être évidents (le chapitre sur le consentement, celui sur les injonctions faites aux femmes, et aux hommes aussi d’ailleurs), les actualités montrent régulièrement que les aborder est nécessaire. Le chapitre sur les règles était intéressant également, et m’a appris des choses tout en restant drôles.

    Restent quelques passages qui m’ont laissé perplexe. Au niveau du vocabulaire par exemple, avec le chapitre sur la circoncision qui, pour moi, est avant tout quelque chose de religieux – mais je suppose qu’il y a assez peu de juifs ou de musulmans au Japon et ça semble être une pratique assez massive aux Etats-Unis, vu les gags dont je me souviens dans certaines séries (Friends, Sex and the city). L’auteur emploie davantage le terme posthectomie qui, pour ma part, était complètement inconnu au bataillon (idem pour “phimosis”) mais qui semble plus connu que “circoncision” par les autres personnages. Dans le registre des incompréhensions, il y a aussi le fait de considérer “homos” comme une insulte homophobe ou de parler de la pilule contraceptive sous l’angle de la lutte contre les règles douloureuses plutôt que sous celui de la… contraception.

    Xanatos
    Participant
    • Offline
      • Grand maitre
      • ★★★★★
    Xanatos le #533482

    Le tome 15 de Arte est sorti aujourd’hui ! 🙂

    Je l’ai par ailleurs reçu par la poste.

    Je le lirai soit ce week end, soit le week end d’après, et j’en ferai bien évidemment la critique dans la foulée. C’est mon manga préféré du moment et c’est toujours un bonheur de suivre la carrière artistique passionnante de cette chère Arte ! 😀

20 sujets de 321 à 340 (sur un total de 379)

Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.

Members Currently Active: 0
No users are currently active
Membres en ligne pendant les dernières 24 heures : 6
DD69, Lord-Yupa, dekamaster2, Bruno, Xanatos, Josephine Lemercier
Keymaster | Moderator | Participant | Spectator | Blocked
Additional Forum Statistics
Threads: 10, Posts: 168, Members: 48
Welcome to our newest member, 234
Most users ever online was 8 on 6 June 2016 17 h 13 min