Les manga culturels

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Posté dans : Manga & BD

  • Xanatos
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    Xanatos le #528526

    Arte tome 14

    Arte tome 14

    Scénario et dessins: Kei Ohkubo

    Attention spoilers

    Et voilà, notre pauvre Arte a du quitter sa ville suite à une accusation mensongère et son évasion… La jeune fille est évidemment éplorée, triste et déprimée de quitter si abruptement ses ami(e)s, ses proches et surtout Léo son maître ainsi que son grand amour…

    Même Leo est très affecté par la disparition de son apprentie et il n’arrive plus à retrouver l’inspiration et à peindre…

    Cependant, plus tard au cours du récit, Arte et Léo ont enfin l’occasion de se revoir !

    Notre héroïne en profite pour déclarer ouvertement sa flamme à l’élu de son coeur mais aussi lui témoigner sa reconnaissance d’avoir fait d’elle une grande artiste peintre…

    Et on sent Léo profondément touché et ému par les compliments de la jeune fille et lui affirme qu’elle deviendra une grande portraitiste.

    C’est en tout cas une scène très belle et émouvante évitant avec brio les écueils de la guimauve.

    Ohkubo par ailleurs fait refléter beaucoup d’émotion dans le regard de Léo.

    Par ailleurs, Arte retrouve heureusement par la suite sa joie de vivre et sa bonne humeur communicative 🙂 .

    Nous avons aussi l’occasion de revoir sa mère vers la fin du volume et cette femme s’avère en fin de compte beaucoup plus nuancée et complexe qu’elle n’en a l’air et n’est pas aussi bornée qu’il n’y parait loin s’en faut.

    J’ai aimé qu’elle prenne La Défense de sa fille quand le reste de la famille l’accablait de reproches au sujet de son évasion.

     

    La conclusion du volume est assez savoureuse car Ohkubo nous parle de l’adaptation animée de Arte (que je n’ai pas encore vu mais qui est dispo sur Wakanim !) et a même pu assister aux séances d’enregistrement des seiyuu qui interprétaient ses personnages ! L’admiration et le respect de la mangaka envers les studios d’animation et les comédien(ne)s était réellement palpable !

    Un très bon volume donc qui marque un tournant déterminant dans la vie de Arte ! 🙂

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528554

    Je vais pleinement dans le même sens, Xanatos ! Très bon volume !

    A première vue, on a là une rupture de rythme, car le chemin vers la Castille est à peine entamé, mais c’est au bénéfice de l’émotion, amoureuse et filiale, analysée de main de maître par Kei Ohkubo : choc de la séparation pour Arte, pour Leo également, aveu sans guimauve en effet comme tu le signales Xan’, puis chaleur et glace familiales… Très belles figures d’amitiés féminines autour d’Arte : dame Irène en protectrice attentionnée, Dacia bouleversée, Veronica qui fournit son aide toutes “affaires” cessantes, remarquable scène entre Azucena et Arte, qui comprend son secret… La totale confiance de sa mère envers Arte, sur un  seul mot, est aussi d’une grande beauté. Bon, j’ai toujours la même réserve d’historien pointilleux envers la mangaka : à cette époque, 1519, on peut acheter des charges et des postes de “ministres”, oui, mais pas un statut nobiliaire tel l’oncle d’Arte ; cela se fera, au grand mépris des vrais nobles, à partir du 18e siècle seulement, avec l’effondrement des fortunes aristocratiques fondées sur la terre. De plus, fille légitime d’un véritable noble, Arte ne l’est pas “en partie” mais pleinement, peu importe sa mère, et  “ton père est mort avec son titre” est une erreur totale : le titre reste pour elle du moment qu’Arte est vivante. Bref, on s’en fout un peu, c’est au total un très bon volume, beau même !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528694

    Deuxième réserve historique, toujours parce que Kei Ohkubo malgré ses très méritoires recherches n’a pas vraiment tout le contexte du temps : quand la mère d’Arte lui annonce que si sa fille était vraiment une criminelle, elle la tuerait et se suiciderait ensuite, désolé, là on n’est pas dans l’Italie du XVeme siècle, on est au Japon dans un drame typique du kabuki. La religion gouvernait toutes les âmes de la Renaissance, et le suicide était un tabou absolu, un péché de première importance car il interdisait le salut selon l’Eglise. De plus on n’enterrait pas les suicidés dans les cimetières, et cela leur interdisait la résurrection le jour du Jugement Dernier d’après la plupart des religieux. D’ailleurs même aujourd’hui, certaines familles cathos cachent le suicide de leurs proches défunts pour conserver toute la “bénédiction” mortuaire et l’estime de leurs coreligionnaires. Mais encore une fois, ce qui compte c’est la grande force émotionnelle de la scène, l’éthique de très haut niveau de la mère d’Arte. Une Japonaise plus qu’une Italienne !

    Veggie11
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    Veggie11 le #528695

    Même si je viens à peine de commencer ce titre (je n’ai lu que les 2 premiers tomes et les tomes 3 et 4 sont en attente) et que, comme tu le précises, le titre reste empreint d’émotions fortes qui peuvent excuser certaines libertés, je m’interroge quand même sur la pertinence du travail de recherche d’Ohkubo. Il s’agit là d’anachronismes facilement évitables si l’on s’est renseigné sur la noblesse italienne du XVIe siècle et plus encore concernant le thème du suicide. Ça me gêne d’autant plus qu’au Japon, en dehors de certaines exceptions comme le suicide pour racheter son honneur, se donner la mort n’est pas aussi bien vu comme continuent de le prétendre les médias occidentaux, notamment d’un point de vue religieux. Et là on rejoint la morale chrétienne que devrait suivre la mère d’Arte si elle était respectée.

    En fait, en lisant tes avis sur Arte, je retrouve un peu ce que je reproche à certaines BD franco-belges apparues dans les années 80-90 et parlant du Japon traditionnel d’un point de vue exotique sans forcément saisir les mentalités de ce cadre géographique et temporel.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528715

    Oui, chère Veggie, Kei Ohkubo fait parfois fausse route pour certains points, en particulier le statut nobiliaire en Occident, différent de celui du Japon. En fait jusqu’à Toyotomi Hideyoshi, pauvre paysan à l’origine, n’importe quel Japonais pouvait tout comme lui devenir samouraï, général, seigneur par les guerres, ou bien par la richesse. Notre mangaka semble croire qu’il en allait de même en Europe, ce qui est faux. Seul(e) un roi ou une reine régnante pouvait anoblir quelqu’un chez nous. En 1592, Hideyoshi fixa les conditions sociales, ce qui fut renforcé par Ieyasu Tokugawa et surtout son petit-fils Iemitsu, minutieux dictateur responsable du “Grand Enfermement” du Japon en 1639. On pouvait cependant devenir noble (“samouraï”) par mariage, y compris avec une femme noble si on ne l’était pas. L’écrivain Lafcadio Hearn le devint en épousant une Koïzumi qui lui donna son nom de clan noble selon la règle : Koïzumi Yakumo.

    Pour le suicide, si en France par exemple on n’intervient pas pour empêcher un suicidaire annoncé de passer à l’acte, ni ne prévient les autorités, on est passible du délit de “non-assistance à personne en danger”. Survivance évidente du tabou chrétien. J’ai lu qu’au Japon ceci n’existe pas, et que si les objurgations des amis et de la famille restent vaines, on “respecte” la décision. Reste à savoir si c’est bien vrai. Dans de nombreuses cultures, le suicide est vu comme une sorte de défection familiale. Mais il est très valorisé dans les pièces de théâtre kabuki, surtout entre “amants maudits” ou parents et enfants. C’est bien ce qui me fait dire que Kei Ohkubo dans le tome 14 de Arte semble sous cette influence.

    Mais surtout, Veggie, ne te laisse pas décourager, ce sont des détails, Arte est vraiment passionnant par sa richesse psychologique, son effet de machine à voyager dans le temps, les costumes, les architectures, le beau caractère de l’héroïne.

    Ah, les BD franco-belges sur le Japon !! L’incompréhension totale y régnait souvent il y a encore peu de temps ! Voir l’album du retour du Japon par Cabu, bourré de préjugés de petit contestataire, malgré toute la sympathie qu’on peut accorder à ce “bon garçon”, et son sort tragique… Et celui de Johann Sfar, que sa (belle) culture juive séfarade et son style de dessin place aux antipodes du nipponisme ! Mais bon, ça commence à être moins bloqué dans le rejet.

    Veggie11
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    Veggie11 le #528737

    Ah, les BD franco-belges sur le Japon !! L’incompréhension totale y régnait souvent il y a encore peu de temps ! Voir l’album du retour du Japon par Cabu, bourré de préjugés de petit contestataire, malgré toute la sympathie qu’on peut accorder à ce “bon garçon”, et son sort tragique… Et celui de Johann Sfar, que sa (belle) culture juive séfarade et son style de dessin place aux antipodes du nipponisme ! Mais bon, ça commence à être moins bloqué dans le rejet.

    Dans la veine d’Arte, je voulais plutôt parler des BD franco-belges prenant place dans le Japon médiéval, bien que signées par d’authentiques auteurs français ou belges. Je pense notamment au très connu Kogaratsu qui paraît tout de même depuis les années 80, à Ugaki (1972), Nahomi/Naomi (1980, dans le Journal de Tintin), la série Samurai, Okko… bref pas mal de BD bien franco-belges, qui se veulent réalistes, documentées et utilisant avec force un vocabulaire très japonais mais qui sonne plutôt exotique.

    Sharbettt
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    Sharbettt le #528942

    Bonjour!

    Je viens vous parler d’un manga culturel mais pas que. Il est signé Cuvie et s’appelle En scène!

    Lorsque je l’ai rencontré pour la première fois, ça ne s’est pas bien passé… Voyez plutôt:

    Vous avez vu ce rose, le tutu, la pose pleine de grâce de la danseuse saisie en plein vol? J’ai pensé “M’enfin, tu vas pas prendre ça, Sharbettt, ça PUE le produit marketé pour les petites filles, et pis t’as vu Black Swan, et pis le milieu de la danse classique, c’est un milieu hyper discriminant et conservateur où les gens se font du mal à eux-mêmes, et quand ils ne s’en font pas, ils cassent du verre dans les chaussons de leurs petits camarades! La danse classique, c’est dégueulasse, voilà! et en plus, t’y connais rien!”

    Oui, je suis pleine de bêtes préjugés, de clichés, mais je me soigne, promis.

    Cependant, tourne-vire et vire-tourne autant que je veux dans la bibliothèque municipale, impossible de me sortir le bouquin de la tête, l’expression du personnage me hante. Oui, rose, oui, tutu, oui, mignon, mais le visage de la danseuse exprime la tension, l’inquiétude, elle essaie de regarder derrière elle: son saut ne se passe pas bien. Je reviens donc vers la table et le prends en maugréant.

    Et j’ai bien fait, parce que j’ai découvert un manga adorable, positif, intéressant et instructif!

    De quoi ça parle?

    La petite Kanade assiste au spectacle de danse de Lisa, sa voisine. La fillette, éblouie par la beauté des costumes et de sa voisine, demande aussitôt des cours de danse à ses parents. Elle se retrouve donc en studio, mais quelle déception! On porte pas de jolis costumes! On  fait que des exercices ennuyeux! Et la prof la reprend tout le temps, parce qu’elle fait tout mal! Kanade craque et finit par éclater en sanglots… mais consolée par ses aînées, elle reprend ses esprits et finit par développer une passion brûlante pour la danse, une passion qui dure maintenant depuis 16 tomes en France, pour ma plus grande joie!

    Alors, pour la petite anecdote, Kanade se tourne vers la danse pour les mêmes raisons que l’étoile Agnès Letestu dont j’avais lu l’autobiographie… en sortant d’un ballet justement: toutes les deux voulaient porter de beaux costumes. Bref! revenons au manga et à son perso principal.

    Kanade est simplement… a-do-ra-ble! Elle possède un caractère heureux, ouvert, bienveillant. Elle vit littéralement dans une carapace d’optimisme et de gentillesse qui la rend imperméable à la méchanceté ou à la compétition. Même la terrible Sakura, danseuse hors pair, ne peut résister à tant de lumineuse candeur.

    Kanade me rappelle un peu Tohru de Fruits Basket: en étant elle-même, joyeuse et passionnée pour sa discipline, elle fait fondre les sentiments négatifs des autres et elle va même inspirer et créer des comportements positifs chez d’autres danseurs. Mon petit coeur de midinette ne peut que craquer pour elle!

    Bon, c’est bien joli tout ça, mais je poste dans Les mangas culturels et pas dans Les mangas feel-good. Alors, c’est cuturel ou pas?

    Oui, complètement! pas de danse classique sans citation de ballets, d’écoles, de rôles! Pour les ignorants dont je suis, ce manga propose une ouverture vers d’autres formes d’art. Je me suis amusée à chercher sur Youtube les danses et rôles que joue Kanade. Je ne suis pas toujours réceptive, mais parfois si, et ces vidéos m’apportent un complément et une meilleure compréhension de ce qu’elle fait.

    Je faisais allusion à la dureté du milieu plus haut. Le manga n’occulte pas cet aspect, toutefois, il le garde en arrière-plan et ledit aspect concerne davantage l’injustice de la discipline que la jalousie entre apprentis: une blessure trop grave, un buste ou des bras trop longs, et vous ne ferez jamais partie d’un corps de ballet…

    La série s’interroge aussi sur la pression subie par les jeunes: est-il juste de la leur infliger? Personne ne répond à cette question, elle hante cependant la professeure de Kanade… au lecteur de se faire son avis (ou pas).

    Quant au desssin, aïe aïe aïe! Dans les premiers tomes, on sentait qu’il était difficile de rentrer certaines jambes dans la case, certaines perspectives ne fonctionnent pas… mais ces défauts s’effacent au fur et à mesure que la série avance. Toujours plus de plaisir!

    Conclusion: je ne nourrissais aucun intérêt particulier pour la danse classique, pourtant j’ai trouvé ce manga enrichissant et surprenant 😀 Comme quoi, il ne faut pas s’arrêter au jugement de la couverture.

    Veggie11
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    Veggie11 le #529185

    Dans le domaine ”Tout support visuel est pédagogiquement utile à l’élève pour réviser ses cours”, le Japon fait très fort. Les mangas sur l’Histoire et bien d’autres sujets (économie, technologie, classiques de la littérature…) se comptent en masse et la petite collection d’Histoire du monde actuellement en cours chez nobi!nobi! n’est qu’un minuscule échantillon. Je vous présente 2 exemples de ces mangas ”L’Histoire à réviser en s’amusant” (le titre est de ma plume) :

     

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    Daigaku juken rakuraku bukku yokaishi kingendai shin mangazeminaru (ouf !)

    Un titre Gakken Marketing paru en 2015 qui, au vu du titre, s’adresse avant tout à des étudiants (puisqu’il est question de ”manga séminaire”) et qui se justifie par la présence de kanji sans lecture ”simplifiée avec furigana. Le point de départ montre deux jeunes gens du futur (très tezukien comme futur au passage) capables de voyager à travers les époques et qui vont découvrir l’Histoire du monde au fil de leur épopée. L’humour est très présent et le dessin donne un côté ”divertissant” au titre, mais on conserve grande rigueur dans les faits historiques et les explications, avec des petits encarts didactiques, des rencontres avec des personnages historiques ou fictifs vivant à cette époque. Cela me rappelle un peu ce qu’Ishinomori Shôtarô avait fait dans ”Les secrets de l’économie japonaise”.

     

    楽天ブックス: 小学館版学習まんが 世界の歴史 11 ナポレオンとつづく革命 - 小林 たつよし - 9784092983113 : 本

    Sekai no Rekishi, édité chez Shûeisha,est une série longue d’une quinzaine de tomes environ, publiée au tout début des années 2000. Ici, il n’est pas question de voyages temporels et d’interactions entre gens du futur et du passé, mais plutôt de récits chronologiques où les mêmes personnages inventés réapparaissent à des époques différentes en tant que citoyens témoins. La narration est moins didactique et rappelle un peu le classique ”L’Histoire de France en bande-dessinée”, probablement parce que le public cible est plus jeune (probablement le collège). Cette comparaison se fait d’autant plus facilement que le dessin de ”Sekai no Rekishi” a un style rétro fin des années 80, alors même que le tome que j’ai utilisé en exemple a été publié en 2002. Le scénario est (visiblement) écrit par un spécialiste qui propose une narration fluide et dynamique tout en expliquant les différentes époques parcourues.

     

    Dans les deux exemples, un point qui me frappe en particulier est le style de dessin qui puise dans des influences rétro (même si le premier exemple a déjà un trait un peu plus ”contemporain”). J’ignore si c’est une habitude dans ce type de manga, mais j’avoue que ça leur donne un certain charme. La collection nobi!nobi! actuellement éditée en français, qui s’adresse aux enfants, a déjà un style plus moderne si j’en juge les couvertures. Voilà pour ces deux petites curiosités que je tenais absolument à vous présenter, au moins pour montrer un peu ce qui se fait au Japon en matière de manga pédagogique. Je me demandais si en France, ce genre d’initiative existe toujours ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 ans et 1 mois par Veggie11 Veggie11.
    Veggie11
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    Veggie11 le #529187

    Dans le domaine ”Tout support visuel est pédagogiquement utile à l’élève pour réviser ses cours”, le Japon fait très fort. Les mangas sur l’Histoire et bien d’autres sujets (économie, technologie, classiques de la littérature…) se comptent en masse et la petite collection d’Histoire du monde actuellement en cours chez nobi!nobi! n’est qu’un minuscule échantillon. Je vous présente 2 exemples de ces mangas ”L’Histoire à réviser en s’amusant” (le titre est de ma plume) :

     

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    Daigaku juken rakuraku bukku yokaishi kingendai shin mangazeminaru (ouf !)

    Un titre Gakken Marketing paru en 2015 qui, au vu du titre, s’adresse avant tout à des étudiants (puisqu’il est question de ”manga séminaire”) et qui se justifie par la présence de kanji sans lecture ”simplifiée avec furigana. Le point de départ montre deux jeunes gens du futur (enfin futur tel qu’on le percevait dans les années 60, presque tezukien !) capables de voyager à travers les époques et qui vont découvrir l’Histoire du monde au fil de leur épopée. L’humour est très présent et le dessin donne un côté ”divertissant” au titre, mais on conserve grande rigueur dans les faits historiques et les explications, avec des petits encarts didactiques, des rencontres avec des personnages historiques ou fictifs vivant à cette époque. Cela me rappelle un peu ce qu’Ishinomori Shôtarô avait fait dans ”Les secrets de l’économie japonaise”, qui regorgeait d’informations entre-deux cases.

     

    楽天ブックス: 小学館版学習まんが 世界の歴史 11 ナポレオンとつづく革命 - 小林 たつよし - 9784092983113 : 本

    Sekai no Rekishi, édité chez Shûeisha,est une série longue d’une quinzaine de tomes environ, publiée au tout début des années 2000. Ici, il n’est pas question de voyages temporels et d’interactions entre gens du futur et du passé, mais plutôt de récits chronologiques où les mêmes personnages inventés réapparaissent à des époques différentes en tant que citoyens témoins. La narration est moins didactique et rappelle un peu le classique ”L’Histoire de France en bande-dessinée”, probablement parce que le public cible est plus jeune (probablement le collège). Cette comparaison se fait d’autant plus facilement que le dessin de ”Sekai no Rekishi” a un style rétro fin des années 80, alors même que le tome que j’ai utilisé en exemple a été publié en 2002. Le scénario est (visiblement) écrit par un spécialiste qui propose une narration fluide et dynamique tout en expliquant les différentes époques parcourues. Les premières pages sont sympathiques, on trouve un récapitulatif autour des personnages historiques apparaissant dans le tome ainsi que des photos et dessins explicatifs (cartes, inventions…).

     

    Dans les deux exemples, un point qui me frappe en particulier est le style de dessin qui puise dans des influences rétro (même si le premier exemple a déjà un trait un peu plus ”contemporain”). J’ignore si c’est une habitude dans ce type de manga, mais j’avoue que ça leur donne un certain charme. La collection nobi!nobi! actuellement éditée en français, qui s’adresse aux enfants, a déjà un style plus moderne si j’en juge les couvertures. Voilà pour ces deux petites curiosités que je tenais absolument à vous présenter, au moins pour montrer un peu ce qui se fait au Japon en matière de manga pédagogique. Je me demandais si en France, ce genre d’initiative existe toujours ?

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #529200

    Dans le domaine ”Tout support visuel est pédagogiquement utile à l’élève pour réviser ses cours”, le Japon fait très fort. Les mangas sur l’Histoire et bien d’autres sujets (économie, technologie, classiques de la littérature…) se comptent en masse et la petite collection d’Histoire du monde actuellement en cours chez nobi!nobi! n’est qu’un minuscule échantillon. …. Je me demandais si en France, ce genre d’initiative existe toujours ?

    Je suis tout à fait d’accord avec toi, chère Veggie ! il y a déjà pas mal d’années qu’au fil de mes voyages là-bas j’en avais été frappé. Puis nous avons commencé à en avoir des échantillons traduits, par exemple une série sur la Science et l’Espace avec 3 collégiens pour le côté “témoins amusants”.  La France n’a emboîté le pas que beaucoup plus récemment, mais cela commence à s’étoffer, même si beaucoup de ces BD restent assez orientées “adultes”. Justement je viens de terminer dans la série “L’incroyable histoire de…”(la médecine, du sexe, du vin…) la lecture de “L’immortalité / l’épopée du transhumanisme”, dont le dessin est de Bercovici (“Les Femmes en blanc”, le regretté Raoul Cauvin scénariste). C’est Alan Turing qui est le présentateur à travers les âges depuis l’Antiquité : superbe connaissance de toutes les sectes, du gnosticisme à celles d’aujourd’hui aux Etats-Unis où elles pullulent. Le Vieux Monde pour l’instant est très réticent à ce néo-futurisme de l’Homme augmenté, voire immortel. L’auteur Benoist Simmat a un regard très objectif : sans cacher le moins du monde les aspects inquiétants du phénomène (eugénisme, élitisme, anti-étatisme dans beaucoup de cas) il ne prend jamais parti, il décrit… et sait tout sur tout !

    Pour les plus jeunes aussi, les Français s’y mettent, mais je suis persuadé que c’est sous l’influence directe des Japonais.

    Veggie11
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    Veggie11 le #531331

    ”Les Carnets de l’Apothicaire” tome 6 : à ce stade, je me demande encore si on peut le situer dans les mangas culturels. Certes, on apprend beaucoup sur l’utilisation des plantes et un petit peu sur la vie quotidienne en Chine avant le XXe siècle, mais le récit ne se veut pas non plus un manuel pédagogique sur la pharmacologie. J’en viens de plus en plus à le considérer comme un manga tranche de vie, avec un fond potentiel romantique même si unilatéral (pour le moment ?). Et en dépit de ces remarques, je passe toujours un excellent moment à chaque lecture. Les personnages principaux sont bien trempés, les situations cocasses, l’atmosphère de prime abord reposante, avant que les auteurs ne fassent basculer l’histoire dans une direction plus sombre et brutale. La fin du tome 6 semble d’ailleurs annoncer un tournant dans la suite du manga et j’ai hâte de voir ce qu’ils nous réservent !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #531339

    Ah, je pense que Les Carnets de l’Apothicaire méritent tout à fait d’être qualifiés de “manga culturel”. Le grand mérite de ce titre est de nous dévoiler les coulisses de la Cité impériale, les intrigues impitoyables qui résultent du sort (parfaitement dégradant malgré confort et luxe) des concubines : la documentation est riche, y compris sur les mentalités, telle l’extrême importance d’une épingle à cheveux par exemple. Mais pour moi j’ai lâché l’affaire. Je trouve glauque l’intérêt de Jinshi pour Mao Mao, à qui on ne peut donner plus de 12 ou 13 ans vu son physique, et l’on sent que ce n’est qu’avec fragilité (les plans taches de rousseur) qu’elle n’est pas encore passée à la casserole, ce dont j’ai peur pour elle, même avec le bôôô Jinshi.

    Je préfère de loin Isabella Bird dont le tome 8 vient de sortir en français, j’y reviens dans un moment.

    Veggie11
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    Veggie11 le #531342

    Tiens justement je voulais revenir sur ”Isabella Bird” dont le tome 8 est sorti. J’ai un peu peur qu’on tombe également dans la romance potentielle et ça l’est encore plus vrai depuis ce fameux tome 8. Il y a quelques temps, j’ai vu un film mentionnant l’histoire de Lucy Walker, première femme à avoir atteint le sommet du Cervin ; la coréalisatrice du documentaire est ensuite intervenue (il s’agissait d’une séance de présentation du film) où elle racontait qu’encore maintenant, beaucoup de biographes sont titillés par la relation entre cette femme et le guide de montagne qui l’accompagnait lors de ses excursions. Comme si un duo homme/femme ne pouvait nouer que des relations amoureuses. Hé bien j’ai la même impression dans ”Isabella Bird”. Sauf qu’il y a un problème dont s’est totalement déchargé l’auteur : Isabella Bird avait alors la cinquantaine lorsqu’elle a visité le Japon et son guide tout juste 20 ans. Or dans le manga elle paraît avoir le même âge et je dois dire que ses expressions exagérées et sa curiosité exubérante commencent un peu à me taper sur les nerfs. J’en viens à regretter que le mangaka n’ait pas respecté les différences d’âge et donné plus de retenue à Isabella (après tout c’est une jeune femme d’un certain standing victorien).

     

    PS : pour l’âge de Mao Mao, on ne sait pas exactement ce qu’il en est mais au vu de son comportement, de son caractère, je lui donnerai quand même 2-3 ans de plus. Le scénariste ne se gêne d’ailleurs pas pour dénoncer les agissements pédophiles du défunt empereur (celui qui a fait d’une gamine de 9 ans sa concubine), ça me semblerait gros qu’il tombe dans le même schéma pour les protagonistes.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #531344

    Tiens justement je voulais revenir sur ”Isabella Bird” dont le tome 8 est sorti. J’ai un peu peur qu’on tombe également dans la romance potentielle et ça l’est encore plus vrai depuis ce fameux tome 8. Il y a quelques temps, j’ai vu un film mentionnant l’histoire de Lucy Walker, première femme à avoir atteint le sommet du Cervin ; la coréalisatrice du documentaire est ensuite intervenue (il s’agissait d’une séance de présentation du film) où elle racontait qu’encore maintenant, beaucoup de biographes sont titillés par la relation entre cette femme et le guide de montagne qui l’accompagnait lors de ses excursions. Comme si un duo homme/femme ne pouvait nouer que des relations amoureuses. Hé bien j’ai la même impression dans ”Isabella Bird”. Sauf qu’il y a un problème dont s’est totalement déchargé l’auteur : Isabella Bird avait alors la cinquantaine lorsqu’elle a visité le Japon et son guide tout juste 20 ans. Or dans le manga elle paraît avoir le même âge et je dois dire que ses expressions exagérées et sa curiosité exubérante commencent un peu à me taper sur les nerfs. J’en viens à regretter que le mangaka n’ait pas respecté les différences d’âge et donné plus de retenue à Isabella (après tout c’est une jeune femme d’un certain standing victorien).

     

    Tout à fait d’accord, chère Veggie ! J’allais justement faire une remarque allant dans le même sens : Isabella frise le rentre-dedans avec Ito dans ce tome 8, comme si c’était inévitable, oui, et tu fais très bien de mentionner l’âge véritable de l’exploratrice (moi je n’ai pas fait de recherche). Goût immodéré de la romance ? Crainte d’un récit trop froid chez Taiga Sassa ou son éditeur ? Toujours est-il que la description des moeurs et rites autour du “mariage volé” d’O-Shino, bien que longue, est richement documentée et passionnante. La route aventureuse vers Hokkaido se poursuit, et les pluies battantes et crues torrentielles de début d’été (j’ai subi une sacrée saucée un 5 juillet à Tokyo, au grand dam de mes chaussures noyées !) n’en font pas une mince affaire. Pas de fête des mâts à lampions à Akita, je le regrette mais on n’est pas ici à la saison où j’y ai assisté. Moment tragique et désespérant sur le fleuve. Au total, un récit à formidables détails de décors, voire vue urbaines (p. 123) ;  Sassa maîtrise mieux le dessin des membres, point faible des précédents volumes, par exemple dans le 7 les raccourcis des bras du consul britannique sur son divan sont une catastrophe. Ici p. 88 de l’épaule au coude le haut du bras d’Isabella est bien trop long et “déboîte” son avant-bras !

    Je comprends très bien que tu trouves un vif intérêt aux Carnets de l’Apothicaire grâce aux intrigues “policières” à empoisonnements, mais ce marivaudage  Jinshi / Mao Mao me met mal à l’aise, y compris par l’innocence toute puérile de celle-ci… Pas eu envie de continuer après le tome 3.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #531692

    L’Oxalys et l’or tome 5 :

    Il vient de sortir en français. Toujours assez riche sur ce bouillon de culture brut de coffre, dépourvu de tous nos siècles européens de vernis culturel qu’était l’Amérique du Nord vers 1850. Amelia continue à vivre la fuite désespérée d’un esclave prêt à tout, vidé de son humanité, et qui l’a durement frappée et capturée comme otage. Occasion de nous décrire le sort effarant des Noirs dans le Sud, un enfer pour eux. Le récit montre aussi, heureusement, le réseau appelé “underground railway” (même si notre mangaka ne connaît pas l’expression américaine) qui, animé par les Blancs anti-esclavagistes, venait en aide aux fuyards Noirs. Beaucoup d’émotion, mais aussi pas mal de coq-à-l’âne, notamment avec les flashbacks sur la jeunesse de certains personnages, ce qui nuit au fil rouge narratif. Et cet Isaiah semble fabriqué, assez peu crédible. Comme je l’ai dit, fondés par les puritains fuyant l’Europe libertine des “Lumières”, les Etats-Unis étaient (restent ?) d’une grande bigoterie, et même le racisme s’appuyait sur des éléments bibliques. Dommage que notre païen d’auteur nippon ne rende pas compte de l’omniprésence de la religion dans l’univers qu’il cherche à cerner étroitement. Mais ça reste une bonne série, et on voudrait voir le succès final  de nos deux héroïques traîne-misère irlandais !

    Veggie11
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    Veggie11 le #531706

    Je ne suis pas ce titre, mais je constate depuis quelques années un gros intérêt des auteurs japonais pour l’Histoire de l’Occident (un peu comme il y eut, durant les années 80, un gros intérêt pour l’Histoire du Japon et de ses samouraï dans la BD franco-belge).  Prochainement est prévu chez Glénat ”L’Oiseau d’or de Kainis” qui parle d’un XIXe européen blâmant la lecture chez les femmes et présentant la littérature comme réservée à la gente masculine. Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #531757

    Prochainement est prévu chez Glénat ”L’Oiseau d’or de Kainis” qui parle d’un XIXe européen blâmant la lecture chez les femmes et présentant la littérature comme réservée à la gente masculine. Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Je passe par là et je lis ce commentaire. Si tu en as le temps, je te recommande cet article sur le thème de la “femme savante” 🙂 – par Molière d’abord puis ses répercussions sur l’éducation des femmes au XIXe siècle (cette dernière partie est particulièrement intéressante).
    J’ignore comment le manga traitera ça, mais dans l’absolu je trouve cela plutôt intéressant, un regard japonais sur notre culture totalement différente ! D’autant qu’en matière de sexisme, le XIXe siècle est le pire de toute l’histoire occidentale.

    Xanatos
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    Xanatos le #531780

    Ah la vie de beaucoup de femmes au XIXe siècle en France n’était en effet guère réjouissante et c’était un doux euphémisme !

    Avant 1870, les jeunes filles n’avaient pas accès aux études universitaires, elles étaient avant tout destinées à aider leurs mères dans les tâches domestiques à la maison.

    De plus, on leur interdisait de suivre des cours de philosophie, de latin et de grec au lycée !

    De plus pour qu’une femme se marie, elle devait obligatoirement avoir l’autorisation de son père et n’avait aucun droit sur ses enfants !

    J’avais appris cela dans un dossier du magazine Phospore dans les années 90 (journal destiné aux lycéen(ne)s et étudiant(e)s ) consacré (entre autres) à Gustave Flaubert et l’une de ses oeuvres les plus célèbres Madame Bovary.

    A noter que la prof de français de ma petite soeur lui avait fait lire cela au lycée et elle a HAÏ ce roman !

    Bon, vous savez, ma soeur est une grande féministe et elle a toujours énormément d’admiration pour des héroïnes fortes, intelligentes et déterminées.

    Quand elle était enfant, Babs Bunny était l’une de ses héroïnes favorites des Tiny Toons (avec Fifi la Mouffette) car la lapine était fun, très drôle, intelligente exubérante, délirante et elle adorait sa passion pour la comédie. Elle suivait également passionnément le dessin animé original des X-Men et son personnage préféré était Tornade (alias Ororo Munroe) car d’une part, elle la trouvait classe et fascinante, et d’autre part, elle était surpuissante et contrôlait les éléments ce qui la rendaient redoutable et elle exultait à chaque fois qu’un épisode était axé sur elle. Et ma soeur a été extrêmement heureuse à l’adolescence de voir qu’elle a été présente dans les films X-Men. Et dans le domaine des jeux vidéos, une de ses héroïnes préférées, c’était Chun Li dans Street Fighter II car elle la trouvait très belle, charismatique et très forte. Je me souviens encore en 1992 quand elle avait fait deux perfects de suite contre un adolescent de 15 ans qui contrôlait Ken alors qu’elle n’avait que 6 ans ! ^^ Lui pestait et enrageait d’avoir perdu contre une petite fille de 6 ans et ma soeur lui a juste adressé un gentil sourire sans se pavaner pour autant ! ^^

    Elle a été aussi une énorme fan de Signé Cat’s Eyes et s’identifiait totalement à Tam Chamade/Hitomi Kisugi la benjamine des trois soeurs qui est futée, intelligente, habile, rapide, forte et pleine d’humour.

    Et quand elle était ado, une de ses héroïnes fétiches a été Buffy Summers, l’héroïne de Buffy contre les Vampires car c’était une jeune fille/femme forte, intrépide, drôle et dure à cuire.

    Et après avoir découvert tous ces personnages féminins forts, elle s’est plongé (tant bien que mal) dans la lecture de Madame Bovary… et elle a exécré au plus haut point Bovary !

    Elle ne supportait pas cette héroïne qu’elle trouvait bête, passive et elle pestait de la voir autant s’apitoyer sur son sort et se complaire dans son malheur sans se prendre en charge…

    Pour ma soeur, Mme Bovary est l’héroïne la plus crétine de l’histoire de la littérature française ! Ni plus, ni moins !

    Pour une féministe convaincue comme ma frangine, Bovary était un très mauvais personnage féminin extrêmement inintéressant !

    Et en plus, elle m’a expliqué que Flaubert décrivait avec énormément de minutie et de détails l’ennui et la lassitude de Bovary ce qui rendait la lecture du roman pour elle encore plus laborieuse !

     

     

     

     

    Xanatos
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    Xanatos le #531783

    Je veux bien qu’une propagande très conservatrice faisait circuler à l’époque des caricatures comme quoi une femme lisant serait une mauvaise mère, mais tout de même… Tout ça me paraît justement très caricatural.

    Oui, ce n’est pas faux en effet: malgré le fait que la condition féminine était déplorable dans bien des domaines en France au XIXe siècle, une femme française pouvait évidemment se passionner pour la littérature à cette époque et il me semble que ce n’était pas si “mal vu” qu’une mère de famille lise.

    Veggie11
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    Veggie11 le #531784

    Attention, je ne dis pas que les femmes étaient étudiées et avaient facilement accès à la culture dite ”savante” ! Même si c’est durant la seconde moitié du XIXe que l’on voit pour la première fois des femmes obtenir un baccalauréat (et encore elles ont dû se battre) ou devenir avocates, ça restait l’apanage des hommes. Non ce que je veux dire, c’est ce parti-pris du manga de visiblement avancer que les femmes occidentales étaient analphabètes à l’époque. Il y avait des écrivain(e)s depuis longtemps, certes pas autant reconnues que leurs comparses masculins, mais il y en avait. Quant aux femmes vouées aux tâches domestiques, c’est vrai pour une certaine classe sociale, et de toute manière l’école gratuite n’avait pas encore été mise en place par Ferry.

     

    En fait ce résumé me rappelle la vision tout aussi risible du film live ”La Belle et la Bête” de Disney, avec des garçonnets provinciaux allant en cours pendant que les fillettes font la lessive. J’espère que l’on en est pas là et que le manga est plus subtile. Je m’inquiète un peu, car ”Isabella Bird”, qui est pourtant un titre que j’aime beaucoup, commence à montrer des signes de faiblesse dans sa compréhension d’une femme occidentale.

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