Oh que voilà de bonnes remarques, Bub ! d'autant meilleures que je n'ai lu personne avant qui ait eu l'idée (entre autres axes de lecture que tu relèves) de comparer les couples du film. Même pas moi, c'est dire.
A noter que malgré les dires du maître ("film pour enfants"), il a osé pour la première fois mettre en scène le désir sexuel : il suffit de voir la rage de Lisa quand elle apprend que son mari ne rentre pas ce soir-là, comment elle se roule sur son lit, y attrape Sosuké, puis lance en morse ses "BAKA-BAKA-BAKA" au frustrant époux baladeur !
Miyazaki, Takahata et Studio Ghibli
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Merci tu me flattes mon bon Yupa. 😉
Ce qui m'a mis la puce à l'oreille c'est cette séparation de fait entre Fujimoto et la déesse que je ne comprenais pas. En retrouvant ses qualités humaines, sa déesse est tout simplement revenue vers lui, comme au premier jour. Simple non ?A noter que malgré les dires du maître (“film pour enfants”), il a osé pour la première fois mettre en scène le désir sexuel : il suffit de voir la rage de Lisa quand elle apprend que son mari ne rentre pas ce soir-là, comment elle se roule sur son lit, y attrape Sosuké, puis lance en morse ses “BAKA-BAKA-BAKA” au frustrant époux baladeur !Ah bon ? c'est la première fois ??? 😉
Il n'y a pas d'autres allusions dans Porco Rosso par exemple ? Mais maintenant que tu le dis, c'est bien possible effectivement.En ce qui concerne l'absence de vieux hommes dans Ponyo, je crois pouvoir dire sans me tromper que Miyazaki en montre toujours beaucoup moins que de vieilles femmes, à fortiori dans les premiers rôles.
C'est vrai, regardons un peu en arrière (eh! te retournes pas gégé, c'est une métaphore…une image quoi…bon laisse tomber, tiens prends ton ballon, va jouer sur le boulevard…), dans le Château de Cagliostro, bon pas plus de vieux que de vieilles, à part le prêtre évidemment, et le gardien ami de Clarisse, bon là du coup je me contredis…
Dans Nausicaa, la vieille chamane et les petits vieux du village de Nausicaa, on va dire kif-kif…
Dans Laputa, la vieille pirate, pas de vieux…
Dans Kiki…hum, faudrait que je le revois sinon je risque de sortir des conneries…
Dans Totoro, la grand-mère de l'ami de Satsuki, pas de vieux…
Dans Porco Rosso, déjà la bande de racailles de l'air se nomme les Mama Aiuta, ah! Et puis on a dans la famille Piccolo les pitites vieilles, que j'adore d'ailleurs (mon préféré, Porco Rosso, des films de Miyazaki).
Dans Princesse Mononoké, à part le vieux du village d'Ashitaka et d'autres vieux du conseil de ce même village, la vieille chamane qui prie pour le repos du tatarigami, moro (je crois, pour l'orthographe…)la louve mère adoptive de San…
Dans Chihiro, faut-il vraiment donner un exemple?
Pareil pour le Château Ambulant…
Et donc dans Ponyo, les pitites vieilles de la maison de retraite…Alors pourquoi autant de vieilles, je ne sais pas, mais si j'en crois mon ami Perceval, "attends, les vieux c'est super classe, ils sont là, ils disent rien, c'est mystérieux…"
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadEn ce qui concerne l'absence de vieux hommes dans Ponyo, je crois pouvoir dire sans me tromper que Miyazaki en montre toujours beaucoup moins que de vieilles femmes, à fortiori dans les premiers rôles.
C'est vrai, regardons un peu en arrière (eh! te retournes pas gégé, c'est une métaphore…une image quoi…bon laisse tomber, tiens prends ton ballon, va jouer sur le boulevard…),Ah je n'en suis pas aussi certain que toi. ^^
CitationDans Nausicaa, la vieille shaman et les petits vieux du village de Nausicaa, on va dire kif-kif…J'ajouterai Yupa, le roi Jhil, Mito et ses compagnons.
CitationDans Laputa, la vieille pirate, pas de vieux…Sur le vaisseau de la vieille, il y a justement le vieil ingénieur, qu'elle traite en égal. Et tu oublies le vieux Pom, qui vit dans la grotte des pierres lumineuses.
CitationDans Kiki…hum, faudrait que je le revois sinon je risque de sortir des conneries…Pas souvenir qu'il y ait un pépé dans celui-là effectivement.
CitationDans Porco Rosso, déjà la bande de racailles de l'air se nomme les Mama Aiuta, ah! Et puis on a dans la famille Piccolo les pitites vieilles, que j'adore d'ailleurs (mon préféré, Porco Rosso, des films de Miyazaki).Paolo n'est plus tout jeune, les pirates ont de la bouteille, Curtis est venu en Europe chercher un peu de sa gloire passée, quand au héros, lui aussi file doucement vers l'âge mûr.
CitationDans Princesse Mononoké, à part le vieux du village d'Ashitaka et d'autres vieux du conseil de ce même village, la vieille shaman qui prie pour le repos du tatarigami, moro (je crois, pour l'orthographe…)la louve mère adoptive de San…Tu oublies un peu vite l'espèce de moine mercenaire (Jiko Bou) et le vieux sanglier.
CitationDans Chihiro, faut-il vraiment donner un exemple?Un seul ? Kamaji, le vieux aux six bras qui s'occupe de la chaudière.
CitationAlors pourquoi autant de vieilles, je ne sais pas, mais si j'en crois mon ami Perceval, “attends, les vieux c'est super classe, ils sont là, ils disent rien, c'est mystérieux…”Dans les contes du monde entier, la grand mère représente une sorte de guide initiatique pour les petites enfants héros de contes ( si ce n'est la grand mère proprement dite, c'est souvent la marraine la fée qui prend le relais… ). Elles jouent un rôle très précis dans les contes, et permettent au héros (et surtout aux héroïnes) de passer de l'enfance à l'âge adulte. Elles ne sont pas décisives mais indiquent la voie à suivre. Songe aux rôles qu'occupent les petites vieilles dans les films de Miyazaki. La sorcière est elle au contraire une vieille qui est là pour semer le trouble et empêcher l'enfant de grandir en lui jetant un sort qui l'empêche d'aller de l'avant (Blanche neige, la belle aux bois dormants, Chihiro). Il faudra l'intervention de quelqu'un extérieur pour rompre le charme (en général un prince, ou un garçon plein de bonne volonté comme dans les films de Miyazaki)
Pour les petits vieux, plus rares dans les contes, et donc aussi dans les films de Miyazaki qui sont des contes modernes, leur rôle tient plus souvent de la déposition d'une autorité particulière. Chez Miyazaki, ce sont plutôt les femmes qui ont l'autorité en général, mais les hommes possèdent le savoir-faire, la science ou la technique (c'est pourquoi ils ont des rôles de savant, d'ingénieur, de mécanicien, etc. ).
Voilà donc quelques clefs qui permettent de mieux saisir la construction des récits de Miyazaki.Truc de fou je ne peux pas modifier mon message ! 😉
Je voulais juste ajouter que c'est pour ces raisons que tu ne vois pas de vieux dans Kiki ou Totoro : ce sont des mondes où la magie est reine, il n'y a pas de place pour un personnage détenteur d'un savoir scientifique, ça n'aurait pas de sens au sein du récit. Par contre, on les retrouve bien dans Porco Rosso ou Laputa : sans eux les machines ne voleraient pas.C'est encore une fois très finement vu, Bub !
Toutefois, je crois que Feanor a ressenti une chose très juste, le "poids" bien supérieur de sagesse et d'"aura" que Miyazaki donne aux vieilles, leur présence, leur rôle prégnant. Limite matriarcat. Ce que tu confirmes aussi d'ailleurs. Une sorcière vraiment maléfique en tous points, Miyazaki n'y arrive pas, même pas dans Chihiro où elle a son amour fou pour son bébé géant, et un "clone" bénéfique.Ah bon ? c'est la première fois ??? 😉
Il n'y a pas d'autres allusions dans Porco Rosso par exemple ? Mais maintenant que tu le dis, c'est bien possible effectivement.Tiens, je l'avais dit sans beaucoup y réfléchir, sur Lisa comme premier personnage à vrai désir sexuel nettement mis en scène, mais revenons-y.
Ce désir, la jeune Nausicaa n'en est point effleurée, et Asbel est quasi-superflu d'ailleurs. Vide aussi dans “Totoro”. Si dans “Laputa, le Château du Ciel” Pazu et Chita s'aiment énormément, c'est d'un amour-sentiment très pur 🙄 . Kiki la petite sorcière et le binoclard cycliste sont dans une relation un peu plus nette (puisque forcément enlacés sur le vélo) mais cela reste peu sensuel. Puis, “Porco Rosso” : Marco certes n'est qu'un amant platonique de Gina, mais il y a qqch de très trouble dans le fait que Fio soit l'enjeu du combat final : si on gagne, on gagne quoi avec elle ?? à ma première vision ça m'avait presque choqué 😉 ! (je me souviens mal des conditions du pari, faudrait que je le revoie).
Un peu plus charnelle encore est la relation entre la Princesse des Spectres et Ashitaka, lequel découvre d'abord, hypnotisé, la beauté sauvage de San à sa bouche sanglante – symbole transparent – puis sera nourri de viande mâchée et tendre (dans tous les sens du mot) par cette bouche même. Mieux qu'un bisou !
Quant à Chihiro, elle aime Haku, mais vu l'âge de la gamine on revient à des symboles moins crus, c'est le cas de le dire : simple chevauchée sur son dos (encore que… 😉 mais on va penser que je vois le vice partout).
Un des points faibles du “Château Ambulant”, c'est justement qu'enfin, avec une héroïne et un héros matures on aurait pu attendre un relationnel moins éthéré que ces histoires de coeur-étoile du firmament, hélas c'est au fond, paradoxalement, une des oeuvres les plus puériles du maître (à mon avis), d'ailleurs pas écrite par lui, ceci explique sans doute cela.
Il aura donc fallu “Ponyo” pour que Miyazaki trouve le moyen de montrer de façon évidente, presque gênante (mais seulement pour des esprits très puritains quand même) le vrai désir sexuel et sa frustration, dans la séquence sur Lisa dont j'ai déjà parlé.Un des points faibles du “Château Ambulant”, c'est justement qu'enfin, avec une héroïne et un héros matures on aurait pu attendre un relationnel moins éthéré que ces histoires de coeur-étoile du firmament, hélas c'est au fond, paradoxalement, une des oeuvres les plus puériles du maître (à mon avis), d'ailleurs pas écrite par lui, ceci explique sans doute cela.Quand tu écris “pas écrite par lui” tu veux dire que c'est une adaptation d'un roman ou qu'il n'a pas écrit la scénario?
Parce que si tu penses à la première hypothèse, ce n'est pas sa première adaptation. Kiki la petite sorcière est aussi une adaptation d'un roman, d'une écrivain suédoise ou norvégienne ou danoise ou… Zut je ne sais plus, bon j'imagine que tu me corrigeras, je t'en remercie à l'avance (fichus trous de mémoire)!"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadIl aura donc fallu “Ponyo” pour que Miyazaki trouve le moyen de montrer de façon évidente, presque gênante (mais seulement pour des esprits très puritains quand même) le vrai désir sexuel et sa frustration, dans la séquence sur Lisa dont j'ai déjà parlé.Si j'étais psychanalyste, j'en rajouterais même une couche sur le symbolisme de cet océan déchainé et sur cette déesse aux formes généreuses à géométrie variable ! 😂
Quant aux mamies qui retrouvent “leurs jambes de 20 ans”, que faut-il en conclure ? 😉
Haha, Bub, on ironise pour cacher son angoisse névrotique, hein ? installe-toi donc sur ce divan, et parle-moi de ton enfance… ^^
Voui, Feanor, je pensais au "Château Ambulant" comme conte adapté, et c'est vrai que "Kiki" aussi est dans ce cas, mais j'y trouve la synthèse de réel et de magique beaucoup plus réussie, presque "objet d'étude", donc plus mature.Oui, mais c'est pas le problème, d'autant que Kiki et le Château Ambulant sont les deux films de Miyazaki que j'apprécie le moins. Non je pensais juste au fait que ce sont deux adaptations de romans, c'est tout. Et j'ai retrouvé les noms des auteurs, deux femmes d'ailleurs.
Pour le Château Ambulant, il s'agit d'une adaptation du roman de l'anglaise Diana Wynne Jones, sorti en 1986 (1992 en France).D'ailleurs, une suite a été écrite, quelque chose comme "le Château dans le ciel"ou "le Château dans les nuages" (oui je sais…)
Et pour Kiki, grosse bourde, ce n'est pas du tout un roman écrit par une nord européenne, mais par une japonaise, à la même époque que le Château Ambulant, Kadono Eiko, en 1985, gros succés au Japon (merci Animeland n°100!).
Voilà, c'était pour l'anecdote, après c'est pas…"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadTiens je voudrais vous faire part d'une expérience vécue il y a maintenant une dizaine d'années, en allant voir Totoro au cinéma.
Je pensais être tranquille dans la salle, vu que l'on était en pleine semaine en période scolaire (pas un mercredi), mais je déchantais vite en entrant dans la salle, à moitié remplie de petits gnomes qu'on appelle plus couramment des enfants en bas âge, accompagnés par leurs instits.
Pas grave, pensais-je, bien qu'étant étonné de la largeur d'esprit et de l'ouverture du corps enseignant (ah! L'époque des préjugés…). Mais bon, reste qu'ils étaient bruyants, mais dès que la lumière s'éteignit, mis à part quelques cris de fausse frayeur qu'aiment à pousser ces charmants bambins (sont-ils mignons!), le silence s'installa. Bon, le film commence, puis arrive le petit Totoro, quelques enfants rient de bon coeur devant la course-poursuite. En mon for intérieur je redoute le moment de l'apparition du grooos Totoro ("que va-t-il se passer? vont-ils crier de peur devant les hurlements de l'esprit sylvestre? Seront-ils effrayés par cette gueule énorme prête à avaler la petite Mei?"), et puis il apparaît, Mei lui monte dessus, le monstre se réveille et hurle…et alors ? Et alors?
Alors oui, les enfants hurlent…de joie, ils crient "Totoro!!" à tout rompre, et il en fut ainsi jusqu'à la fin du film, et j'en étais vraiment heureux de voir ces expressions de joie innocente sur leurs visages.
C'est une évidence ici, mais l'animation japonaise est encore sujette à beaucoup d'à-priori, parmi lesquels Miyazaki fait figure d'exception aux yeux des détracteurs, reste que ces enfants m'ont soulagé quant à l'avenir du genre…"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The DrumheadJe suis tombé chez un brocanteur sur le DVD Collector de Chihiro, bazardé à 9 euros. Pas à hésiter ! mais rentré at home, déception : il n'y a pas la plus petite différence entre l'édition collector et la banale que j'avais déjà, excepté le plexiglas qui contient un morceau de pellicule du film ! pas un bonus supplémentaire, pas de versions en langues supplémentaires non plus, pas de livret, que dalle, et un packaging très bordélique en plus ! sans compter que sur le coffret banal, vous avez le titre en caractères japonais verticaux, et qu'il ne figure même pas sur l'édition collector !!
Les DVD Ghiblis sont avares en bonus il me semble. Miyazaki n'aime pas les bonus, il trouve ça con. Peut-être que l'essor du bluray poussera le réalisateur à se montrer moins avare en making of et autres joyeusetés comme ils savent nous régaler chez Disney. A ce propos, le BR de Ponyo propose au moins deux trois trucs intéressants.
Donc un nouveau film d'animation vient d'être annoncé dès après Arrietty, selon les News du forum, ce sera Kokuriko saka kara.
Le sens du titre ne me paraît pas évident, mais je vais voir très bientôt des Japonais qui pourront me dire tout sur les jeux de signification éventuels.
Bon, un shojô-social situé dans les années 1960, et au début une mousmé qui fait des signaux vers les bateaux qui passent en mer, exactement comme la situation de début de Ponyo, je ne peux pas dire que ça me paraisse hyper excitant, j'aurais de loin préféré une suite ou une préquelle à Porco Rosso comme la rumeur en courait… 😢
En addition c'est Gorô Miyazaki qui s'y colle, et je n'ai pas trouvé Terremer excellent, regardable sans plus.
Ne préjugeons pas du résultat cependant, après tout le grand Hayao sera juste au-dessus de l'épaule de son fiston (pauvre gars ! 😛 il va souffrir…).Personnellement je ne trouve pas le sujet de ce film inintéréssant, ça a tout l'air d'être une histoire d'amour dans un contexte réaliste qui me fait plus penser à du Takahata qu'à du Miyazaki. Après le fait que le père soit au scénario est tout de même assez rassurant mais nous verrons bien.
C'est le saka ? qui est une pente, une côte.
Donc c'est plutôt Depuis la pente Coquelicot.
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