C'est bizarre, je rencontre parfois des gens qui résistent avec acharnement à l'idée qu'il y a AUSSI (et en quantité égale) dans One Piece des développements tout à fait sérieux sur l'éthique héroïque, le code d'honneur et de compagnonnage, et des moments pleinement tragiques autour de cela en particulier. Et c'est en cela que One Piece est typiquement japonais, à mon sens.
Au vu des derniers développements publiés chez nous, il serait difficile pour les plus obtus de nier que One Piece n'est pas aussi composé d'une large dimension dramatique.
Sur plusieurs dizaines de volumes, Oda employait deux tons résolument différents dans son écriture :
– l'un épique et – relativement – comique, assez classique pour raconter les péripéties de nos héros depuis qu'ils ont pris la mer (même si ça n'empêchait pas de traiter de certains sujets difficiles, comme tu le soulignes Yupa);
– l'autre nostalgique et dramatique, pour développer les différents flashes-backs de nos héros (les fameuses “pages noires”)
Les flashes-backs dans One Piece étaient – jusqu'à présent – les seuls moments du récit où des personnages mourraient pour de bon : rappelez-vous de la fin de l'arc d'Alabasta ou de Skipeia, ces méga happy end où même ceux que l'on croyait morts ont quand même survécus. Mais dans les flashes-backs, rien de tout ça : les proches des héros qui meurent ne reviennent pas. D'où ce contraste entre passé (douloureux) et présent tout le long de One Piece.
En fait Oda a tout bonnement recyclé à sa sauce les fameux chapitres du souvenir de Kenshin le Vagabond, sortis peu avant (Oda ayant été de plus l'assistant de Watsuki sur kenshin) les débuts de One Piece.
Dans Kenshin on retrouve donc le même principe : flash-back sombre et tragique, sur fond de pages noires.
Mais ça, c'était avant les événements des derniers tomes sortis (60, 61, etc.). Maintenant, on sait que tout peut arriver dans One Piece. On ne “rigole plus” si j'ose dire.