Saint Seiya chapitre céleste: ouverture
Un mois s’est écoulé depuis la victoire contre Hadès.
Seiya est cloué depuis sur un fauteuil roulant, devenu hémiplégique avec Saori qui veille sur lui. Tout d’un coup, le jeune homme est attaqué et assailli par des guerriers mystérieux, et malgré son état, il parvient à esquiver la plupart de leurs coups.
Ils sont envoyés par Artemis qui souhaite anéantir l’humanité. Saori/Athéna s’oppose à cela et soumet une requête à sa soeur: elle accepte de la suivre, à condition qu’elle épargne Seiya ainsi que les humains, ce qu’elle accepte.
Seiya se réveille alors, ne pouvant se résoudre à vivre sans Saori et suit l’élue de son coeur. Il est loin de se douter des embûches auquel il devra faire face.
J’ai donc revu hier ce cinquième film de Saint Seiya que j’avais vu alors une seule et unique fois en 2007. Je l’avais beaucoup aimé à l’époque, tout en étant un peu déconcerté par son ton.
Néanmoins, après l’avoir redécouvert hier, j’ai pris une vraie claque et il est encore meilleur que dans mes souvenirs.
Tout d’abord, il est visuellement magnifique: Shingo Araki et Michi Himeno sont au sommet de leur art (c’est le plus beau des cinq films avec Les Guerriers d’Abel ) et leur character design est somptueux, c’est un éblouissement pour les yeux. L’animation est excellente, très fluide, particulièrement efficace lors des combats. Ceux ci sont d’ailleurs fascinants, tant on a la sensation d’assister à des ballets d’opéra avec des chevaliers paraissant en apesanteur, sans que cela sonne faux ou paraisse grotesque, loin sans faut. Les musiques de Seiji Yokoyama sont comme à l’accoutumée extraordinaires et collent parfaitement au récit.
Enfin, les décors sont incroyablement beaux, d’une grande profondeur et fourmillent de détails tant ils sont d’une richesse inouïe.
Ce long métrage est considéré un peu comme un OVNI au sein de la saga animé, tant par ses fans que par ses détracteurs.
Il est très onirique, contemplatif, poétique et véritablement ensorcelant et envoûtant.
On a la sensation d’errer dans un rêve aux côtés de notre héros.
Seiya a un traitement résolument original: il y est hagard, désorienté, s’interrogeant sur ce qui l’entoure… Il est toutefois déterminé plus que jamais à rejoindre l’élue de son coeur, prêt à tout pour la sauver et être auprès d’elle pour toujours.
Saori/Athéna est très impressionnante: on sent bien au début de l’intrigue sa volonté inflexible à protéger les humains et ne se laisse nullement intimider par ses pairs et fait preuve de beaucoup d’assurance, elle donne réellement la sensation d’agir comme une déesse.
Si Shiryû et Hyôga sont hélas sous exploités, ce n’est heureusement pas le cas de Shun et Ikki qui ont l’occasion de briller face à un ennemi d’envergure.
C’est l’unique film où le brave Shun n’est pas le bouffon de service, destiné uniquement à servir d’appât tendu par Phénix, non, il y est valeureux et c’est formidable de voir les deux frères combattre côte à côte.
Le film suscite aussi certaines questions et réflexions telles que le sens de la vie et de la mort ou encore de la place des Dieux dans la Civilisation actuelle, devons nous les servir, ou au contraire doivent ils servir les humains et être à l’écoute de leurs “sujets” ?
De plus, si on excepte Abel, jamais l’amour de Seiya envers Saori n’aura été aussi palpable qu’ici, leurs retrouvailles étant particulièrement émouvantes.
Parmi les protagonistes inventés spécifiquement pour ce film, Tôma, le plus puissant chevalier d’Artemis est très intéressant et fort bien développé et caractérisé. On apprend les raisons qui l’ont poussé à rejoindre les Dieux, éprouvait il une envie franche d’être à leurs côtés, ou fuyait il son humanité ?
Marine joue aussi un rôle clé au sein du récit et ses interactions avec Seiya comme Tôma sont très crédibles.
Ce film a divisé les avis auprès de la communauté des fans de Saint Seiya mais pour ma part, c’est, avec Asgard, mon film favori de la saga.
Il est à Saint Seiya ce que Beautiful Dreamer est à Lamu ou encore ce que Le Château de Cagliostro est à Lupin III: la réappropriation personnel d’un grand réalisateur qui nous livre sa vision de l’univers qu’il adapte.
Et Yamaguchi via ce film annonce les prémices de son futur chef d’oeuvre: Casshern Sins (je ne remercierai jamais assez Veggie11 et Arachnée de m’avoir donné envie de découvrir cette perle).
Pour ce qui est du doublage français, il est de très grande qualité.
Eric Legrand est tout bonnement sensationnel dans le rôle de Seiya, tantôt énergique et tonitruant lors des scènes de combats, tantôt bouleversant et émouvant dans les moments plus doux et intimistes.
Virginie Ledieu est absolument divine et impériale dans le rôle de Saori/Athéna.
Elle insuffle beaucoup d’assurance au personnage lors de sa confrontation face à sa soeur et est particulièrement impressionnante lors des moments “autoritaires” de celle ci… Et dans les passages calmes, elle est extrêmement touchante et arrive parfaitement à exprimer la sensibilité de la jeune femme, sans jamais surjouer, et ce tout en finesse.
Certainement l’une de ses plus belles performances sur Athéna. Elle est tout aussi excellente sur Marine.
Enfin, c’est un bonheur de réentendre Laurence Crouzet dont la voix n’a pas changé d’un iota et elle interprète toujours avec autant d’énergie Shina/Shaina.
La plupart des autres comédien(ne)s sont très bon(ne)s, mention spéciale à Stéphane Ronchewski (voix française de Heath Ledger/Le Joker dans The Dark Knight) brillant dans le rôle de Tôma.
L’adaptation française n’est pas en reste. Si les 13 premières OAVs souffraient d’un langage trop pompeux et les OAVs suivantes avaient au contraires des dialogues trop banals et plats, ici, il n’en est rien.
Dans plusieurs dialogues, les protagonistes s’expriment dans un langage châtié incroyablement naturel et rappelant avec bonheur les épisodes de la série TV adaptés avec brio par Jean-Yves Jaudeau (le meilleur traducteur de la série animée).
Une version française de qualité donc, faisant honneur à ce fabuleux long métrage.
Vivement sa sortie en DVD/Blu-Ray ! 😀
Il sera rediffusé dimanche 29 Janvier à 21 heures sur la chaîne Mangas.