A noter qu’Éclats d’âme est un manga de Yuhki Katamani, c’est-à-dire la mangaka de excellent Nabari no Ou.
Pour ma part c’est avec un très grand plaisir que j’ai pu retrouver son style, car Nabari figure dans mes manga préférés : poétique, émouvant, beau et sans concession (certains tomes sont très, très durs), sans compter l’histoire captivante.
On retrouve ces aspects dans Éclats d’âme, avec un côté mystérieux lié à la propriétaire du salon de discussion.
J’ai trouvé les personnages très réalistes, par leur simple naturel ils bousculent les préjugés que certains peuvent avoir. C’est bien entendu un manga destiné à tous, quelle que soit son orientation sexuelle et son intérêt premier pour la question. Ça parle d’humanité, tout simplement.
Exactement, chère Akiko, et comme tu le remarques, dans ce manga la psychologie des personnages sonne juste, naturelle, on peut parler de son “évidence” en actes sans bla-blas, à la façon des “films du quotidien” japonais (ou asiatiques) où tout passe par des dialogues et comportements très simples mais ouvrant des fenêtres sur l’âme.
Par exemple, chez les parents d’Haruko la TV diffuse des images de mariages aux USA entre des femmes ; devant eux, Haruko qui vit son amour avec sa compagne Saki ose risquer : “Moi… je trouve ça très beau”, à quoi son père répond “Moi aussi, mais je plains les parents !” Dans la case suivante, Haruko, à quatre pattes dans sa chambre, tête basse, est effondrée. Tout est dit !
Mais il n’y a pas que cela, car chaque personnage est réussi, sans oublier “notre hôte”, la belle mystérieuse qui “embrouille les esprits” et use du leitmotiv “Tu peux tout me dire. Mais je ne t’écouterai pas”.
Je trouve excellente aussi l’idée, sans doute tirée du réel, de l’association qui réhabilite de vieilles maisons abandonnées et excentrées. Ce qui me fait penser à celles que je loue quand je vais à Kyôto (déjà 4 longs séjours) : elles sont souvent traditionnelles, et ce n’est pas sans émotion que j’y ai vu de superbes vieilles armoires familiales en bois sombre (tansu). Et même des photos encadrées de gens en kimono qui vécurent là sûrement plusieurs générations, en train de contempler un touriste français en T-shirt Jack Daniels (mon whisky favori).