Silent Voice

19 sujets de 1 à 19 (sur un total de 19)

Posté dans : Anime & Animation

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #500014

    Vu hier le long métrage animé Silent Voice (en compagnie de Sharbett et Nael Hitengo). En japonais, c’est plutôt “La forme de la voix” (Koe no katachi).
    La réalisatrice est Naoko Yamada, qui pour son premier film a raflé de nombeux prix. Curieusement le prénom Naoko est aussi celui d’une fille cruelle et inquiétante, invite peut-être à creuser davantage ce personnage…
    A part ses brillantes qualités visuelles et narratives, le film sait camper plusieurs comparses intéressants et variés aux côtés des deux principaux protagonistes : un ex-harceleur de collège voulant se racheter, et son ex-victime, une fille sourde et muette).
    Toutefois mes amis et moi nous avons estimé l’ensemble du film un peu pesant, à moins de s’identifier puissamment au garçon Ishida ou à la fille Shôko. Les 2h 05 sont porteuses d’action trop rare et d’un certain excès de pathos, selon une pente féminine assez fréquente (mais pas générale).
    Mais sans spoiler, la trouvaille des “croix” est admirable (est-elle dans le manga ?), ainsi que la qualité de la mise en scène, l’habileté dans les mimiques et l’expressivité des visages, la finesse de la psychologie.
    Les prix décernés ont sans doute récompensé aussi la dénonciation du harcèlement scolaire (dont la France aurait bien tort de se dédouaner par rapport au Japon !), du manque d’attention spécifique envers les handicapés, voire de la jalousie envieuse entre adolescents.
    En tout cas ce coup d’envoi est déjà un coup de maître venant d’une réalisatrice très prometteuse : Naoko Yamada rejoint l’impressionnante nouvelle génération nipponne à dimension internationale, Mamoru Hosoda, Hiromasa Yonebayashi, Keiichi Hara, Sunao Katabuchi, Masaaki Yuasa, Makoto Shinkai, excusez du peu !!

    Xanatos
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    Xanatos le #500016

    Merci pour ta belle critique de A Silent Voice Yupa ! 😀

    Oui, j’ai pu constater en effet que le film est assez long: 2H12 ce qui n’est pas banal pour un long métrage d’animation.

    Toutefois, même si le film n’est pas parfait (le côté pesant ou l’excès de Pathos) j’irai tout de même le voir pour me faire ma propre idée, surtout que c’est un sujet assez courageux et audacieux. Il semblerait en tout cas que la réalisatrice ait fait une adaptation animée fidèle et respectueuse du manga (que Veggie11 a beaucoup aimé).

    A l’heure actuelle, je suis en vacances où le film n’est, hélas, pas à l’affiche à Ajaccio.

    Néanmoins, je serai de retour à Montévrain la semaine prochaine et le week end d’après, je foncerai le voir au cinéma et je ne manquerai pas de te dire ce que j’en ai pensé mon cher Yupa ! 😉

     

    Veggie11
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    Veggie11 le #500020

    Oui, les croix sur les visages apparaissent bel et bien dans le manga 😉 J’ai juste un peu peur pour la durée du film, alors que le manga a vu son histoire développée sur 7 tomes. Je pense qu’il y aura fatalement eu des coupes, mais le thème du handicap semble n’avoir pas été traité superficiellement si j’en crois les critiques.

    Sharbett
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    Sharbett le #500024

    Je suis curieuse d’avoir ton avis, Xanatos 😉

    Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié le traitement du harcèlement scolaire. Mais je n’ose pas trop en dire, je crains de spoiler (si une bonne âme pouvait me rappeler comment on cache du texte, merci beaucoup).

    J’ai adoré les jeux d’ellipse et d’aller-retour dans le temps. Le film n’est pas dénué non plus d’un humour fort plaisant (mention spéciale à la maman d’Ishida, quel perso!). J’ai beaucoup aimé aussi les cadrages décalés.

    En revanche, le film est vraiment long et les hectolitres de larmes m’ont lassée au bout d’un moment. Certains choix scénaristiques m’ont déplu pour des raisons que je ne peux pas expliciter.

    Cependant, cela reste une belle oeuvre, je ne regrette pas de l’avoir vue.

    Xanatos
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    Xanatos le #500035

    Ah quelle joie de te revoir parmi nous Sharbett tu nous avais manqué ! 😀

    Je suis content de voir que tu n’as pas eu de problèmes de connexion, car ce bug technique empêche certains vétérans du forum de revenir hélas (comme ce pauvre Cyril).

    Merci beaucoup en tout cas pour ton avis détaillé, intéressant et dénué de spoilers. 😉

    Intéressant de savoir qu’il y a de l’humour dans ce film, s’il est judicieusement dosé et contrebalance  habilement les moments dramatiques sans être lourd, ni envahissant, c’est une bonne chose.

    Alors pour cacher un texte afin d’y aborder plus en profondeur des spoilers, voilà comment tu dois procéder:

    Tu prends d’abord cette balise là:

    Spoiler

     

    Tu mets tes phrases “spoiler” dedans. Ensuite tu ajoutes une deuxième balise:

     

    [collapse]

     

    Et le tour est joué ! 😉

    Je te donne cet exemple ci:

    Spoiler

    Tu es géniale Sharbett ! 😀

    [collapse]

     

    Et voilà ! 😀

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #500185

    Vu pour la seconde fois “Silent Voice” avec une amie et Xanatos, qui va sûrement en parler aussi. Tous deux ont vraiment beaucoup aimé !
    D’ailleurs mes réserves de première vision ne se réduisent plus qu’à une seule, à savoir un jeu de culpabilisation parfois énigmatique (Sahara ??) ou excessif à nos yeux (Ishida). Mais sans doute ne faut-il pas perdre de vue le hiatus culturel à ce sujet. Le Japon est un monde païen où certes beaucoup de nos “fautes” – directement héritées du christianisme que nous soyons croyants ou pas – n’ont pas d’existence. Mais un altruisme différent y est pourtant de rigueur, entraînant un type différent de “péchés”. Bref, j’y reviendrai car ce serait spoiler tant que le film est sur nos écrans, et avec un vif succès public et critique.
    Succès très mérité ! Le voir deux fois n’a rien de pénible car la mise en scène forte, sans lourdeur aucune, le soin apporté aux cadrages originaux, l’intérêt porté à la moindre mimique ou gestuelle prennent tout leur sens. Les personnages adolescents sont habilement caractérisés et les plus jeunes très attachants (Yuzuru, la minuscule Maria).
    On ne peut que remarquer l’absence des pères, des maris, des hommes même, excepté un prof sans aucun poids. On peut en extrapoler un Japon qui vit le même problème que tous les pays modernes : la croissance exponantielle du nombre des femmes amenées à élever seules leur(s) enfant(s).
    Les carpes jouent un rôle “décoratif” important dans le film ; un rôle métaphorique aussi probablement : ce sont des animaux muets à la grande bouche ouverte, et le plus gros de la souffrance de Shôko Nishimiya n’est pas tant la surdité que l’impossibilité de parler de façon distincte : la “silent voice”.

    Beauté du récit, des coloris, des visages (y compris celui de l’adorable grand-mère !) : je ne puis que maintenir celle du film en général. A voir de toute urgence !

    Xanatos
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    Xanatos le #500193

    A Silent Voice

    Réalisation: Naoko Yamada

    Comme l’a dit ce cher Yupa, nous sommes allés voir ensemble ce long métrage hier soir.

    N’y allons pas en Quatre Chemins: j’ai adoré le film.

    Techniquement, je trouve que c’est déjà une grande réussite: le character design est très beau, l’ensemble des personnages sont très expressifs, l’animation est excellente et irréprochable et les décors sont très détaillés.

    Cependant l’atout maître du film est son scénario ainsi que le soin accordé à la psychologie des personnages. Comme le dit si bien Yupa, en dépit du fait que ceux ci soient assez nombreux, aucun d’entre eux n’est délaissé, et chacun d’entre eux a une personnalité fouillée et bon nombre d’entre eux évoluent au fil du récit.

    L’un des deux protagonistes principaux Ishida est au début de l’histoire, il faut bien le dire, une petite ordure. Quand il apprend que la jeune Nishimiya qui intègre sa classe, il ne cesse de la persécuter, de lui faire des misères, de se moquer d’elle oùde jeter ses appareils auditifs ô combien onéreux. Cependant, les méfaits perpétrés par celui ci ne sont pas impunis, sa mère fait des pieds et des mains pour dédommager la famille de Nishimiya et le jeune garçon connaît un retour de bâton brutal: pour s’en être pris à une handicapée, il est délaissé et méprisé du jour au lendemain par ses camarades de classe, et connaît et subit ce dont Nishimiya fut victime. Heureusement, au fil des années, après un long chemin de croix éprouvant, il se remettra en question, apprendra le langage des signes et fera tout pour se faire pardonner auprès de Nishimiya.

    Nishimiya est une jeune fille touchante. Elle est gentille, douce, sensible, délicate et attentionnée. Cependant, bien qu’étant d’une grande patience, un jour où Ishida est allée trop loin, elle se rebella contre lui, le frappa et lui déclara le fond de sa pensée.

    Lors de leurs retrouvailles, on en vient à se demander si elle lui pardonnera les méfaits qu’il a perpétré jadis.

    Le film traite de plusieurs sujets de fond comme la culpabilité, la dépression, le pardon ainsi que la rédemption suscitant une vraie réflexion. Nishida s’en veut d’avoir été odieux envers Nishimiya, cette dernière culpabilise d’avoir perturbé involontairement l’ambiance harmonieuse de la classe, et une de leurs camarades de classe Kawaii regrette d’avoir été neutre, car, si elle ne s’est jamais moqué de Nishimiya, elle ne l’a jamais défendue non plus. Il y a aussi un effet de style intéressant: Nishida voyait la plupart des personnes qui l’entouraient avec des croix couvrant leurs visages, dévoilant l’indifférence qu’il leur suscite et réciproquement. Cependant, à chaque fois qu’il se rapproche de quelqu’un (comme Nagatsuka devenu le meilleur ami de Ishida après qu’il ait empéché un voyou de voler son vélo) la croix tombe par terre, montrant l’intégralité du visage de l’interlocuteur de Ishida.

    En dépit de la longueur du film (2h10), je n’ai jamais ressenti de longueurs, et, contrairement à Sharbett, je ne trouve pas que certaines scènes étaient larmoyantes, au contraires les passages avec des larmes étaient selon moi justifiés, et ne sombraient jamais dans le pathos. De plus, il y a beaucoup de passages comiques très drôles ne tombant jamais comme un cheveu sur la soupe et contrebalançant bien l’atmosphère grave de l’histoire. Cependant, là où je rejoins Sharbett, c’est que l’insituteur au début du récit, sans être indifférent, aurait pu être plus sévère envers la méchanceté de Ishida. Je fus aussi étonné comme Yupa par la culpabilité de Sahara qui n’a rien fait de répréhensible.

    A Silent Voice est à voir absolument. C’est un film magnifique, intelligent, subtil, dur, mais aussi très émouvant.

    C’est personnellement, le meilleur film d’animation que j’ai vu cette année au cinéma ! 😀

    Xanatos
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    Xanatos le #503991

    A Silent Voice

    Pour rappel, le magnifique film A Silent Voice sortira officiellement en France en DVD et Blu-Ray le 23 Janvier 2019. A découvrir absolument si vous ne l’avez pas encore vu et à revoir pour celles et ceux ayant adoré ce joyau de l’animation Japonaise ! 😀

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506607

    Liz et l’Oiseau Bleu de Naoko Yamada peut bien trouver sa place ici, puisque c’est le second film de la réalisatrice de Silent Voice.
    Il faut bien avouer que le film est assez déroutant par son action minimaliste, la rareté de ses dialogues à l’apparente vacuité, et la redondance visuelle sur les chaussures, les pas, la marche, les jambes. Quoique parfaitement chaste, c’est aussi une histoire d’amour mais entre deux lycéennes dans un établissement pour filles (au Japon comme dans de nombreux pays France y compris, on revient en arrière sur la mixité, dont le rôle positif jadis semble s’inverser).
    Mizore est très effacée et taciturne ; elle apparaît totalement fascinée et dominée par sa meilleur amie, Nozomi, primesautière, joyeuse mais sans rébellion quelconque : on devine une discipline stricte et efficace dans le lycée. Les clubs sont donc de rigueur, et les deux filles sont à celui de musique : Mizore joue du hautbois et Nozomi de la flûte traversière. La préparation d’un concert joue un rôle important, mais aussi le conte enfantin que ce concert illustre, “Liz et l’Oiseau Bleu”. Comme cette Liz est une solitaire qui accueille dans sa maison une fille qui n’est autre qu’un oiseau bleu, l’histoire d’amour est symbolisée par le conte (Liz et l’Oiseau dorment dans le même lit), et transposée dans l’angoisse de Mizore amoureuse de Nozomi, terrifiée que comme l’Oiseau celle-ci pourrait finir par s’envoler, la quitter. Ce pitch rappelle beaucoup les intrigues du manga “Le Maître des livres” où les ouvrages pour enfants jouent un rôle catalyseur dans la vie des habitué(e)s de la bibliothèque. La fin du film inverse les rôles entre les deux lycéennes, tout en les menant à l’aveu de leur sentiment.
    En France, le public risque fort de se diviser entre ceux / celles qui trouveront le film très coincé, hypocritement puritain, tel l’ami avec qui j’étais, et d’autres qui l’estimeront plutôt scandaleux, telle l’épouse chinoise de cet ami, la plupart des Chinois refusant de comprendre l’homosexualité, déviance condamnée dans leur pays.
    Le film est beau en réalité, riche en psychologie dépourvue de tout blabla, et les morceaux musicaux sont magnifiques, surtout le concert intégral peu avant la fin. Il est poétique, gracieux, mais un peu vieillot : on se croirait au 19e siècle, dans le roman chastement lesbien “Lelia” de George Sand…
    A noter que “Nozomi” = “volonté, fermeté tournée vers le futur”, et “Mizore” = “givre, grésil”.

    Xanatos
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    Xanatos le #506644

    Pour ma part, j’ai vu Liz et l’oiseau bleu il y a un peu plus d’une semaine avec Nael, Sharbett et Tom.

    Pour ma part, j’ai bien aimé le film. Il ne m’a pas transporté, mais il ne m’a pas non plus ennuyé une seule seconde.

     

    Attention, je ferai quelques spoilers dans ma critique.

    Visuellement, le long métrage est irréprochable, il est très beau, tant en ce qui concerne la partie “réelle” que celle du conte et l’animation est d’une fluidité exemplaire.

    La narration est effectivement assez lente, le récit n’étant pas caractérisé par son dynamisme, toutefois, l’histoire est bien menée la rendant par conséquent “immersive”.

    L’une des particularités de l’intrigue est en effet le fait qu’il y ait peu de dialogues: les regards que s’échangent Mizore et Nozomi entre elles sont suffisamment explicites pour refléter leur état d’esprits, leurs pensées, leurs émotions…

    Le scénariste sait jouer avec les attentes des spectateurs: il est vrai de prime abord que Mizore est la plus réservée et la plus renfermée des deux et Nozomi est la plus expressive et celle qui a le plus d’assurance…

    Mais ce n’est qu’une façade: en réalité, c’est bien Mizore la plus talentueuse et brillante des deux dans le domaine de la musique et Nozomi éprouve un complexe d’infériorité vis à vis de son amie.

    D’ailleurs vers la fin du film, Mizore n’hésite pas à dire ses quatre vérités à Nozomi, car, même si elle tient à cette dernière, elle ne veut plus supporter ses défauts, comme le fait que parfois celle ci se défile, sans fournir d’explications.

    Le conte de Liz et l’oiseau bleu quant à lui est en quelque sorte une métaphore de la situation que vivent les deux jeunes filles.

    J’ai particulièrement aimé la scène où Mizore déclarait qu’elle ne comprenait pas pourquoi Liz acceptait que l’oiseau bleu s’en aille alors que si elle avait été à sa place, elle ferait tout pour la retenir. C’est alors que son interlocutrice lui a dit d’essayer de se mettre à la place de l’oiseau bleu et c’est là qu’elle comprit comment employer la musique appropriée pour le futur concert afin d’exprimer avec le plus de sincérité la personnalité des deux protagonistes du conte.

    J’en avais parlé avec Nael, Sharbett et Tom, mais ce qui m’avait frappé dans le film, c’est l’inexistence des parents des élèves: c’est comme si ils passaient toutes leurs vies au lycée. Les seuls adultes que nous voyons sont les enseignants. On ne voit jamais les lycéens dans leurs vies privées, jamais chez eux, on ne voit ni leurs parents, ni leurs soeurs…

    C’est ma foi assez troublant.

    Tom m’avait expliqué que le film était une adaptation cinématographique d’une série animée Japonaise dont l’ambiance était sensiblement différente. Bien que n’ayant pas vu celle ci, j’ai trouvé le film abordable et jamais je n’ai été largué à aucun moment.

    Liz et l’oiseau bleu est un film atypique et intéressant que je recommande. 🙂

    Ah et au sujet de l’homosexualité évidente des deux jeunes filles, figure toi mon cher Yupa que des parents ayant accompagné leur petite fille beaucoup trop jeune (4 ans ! alors que le film était en VOSTFR !) étaient sortis précipitamment de la salle après une scène explicite entre Mizore et Nozomi !

    Celle ci n’avait pourtant rien de méchant ou de dérangeant, mais bon le puritanisme a la vie dure hélas…

    Ceci dit, ces parents étaient très stupides de ne pas s’être renseigné au préalable pour savoir si le film était projeté en VF ou en VOSTFR et si l’histoire de celui ci correspondait à leur enfant. D’ailleurs d’après Nael, la pauvre petite fille était larguée et passait plus de temps à regarder son père que son film, et selon Nael c’est comme si il lui disait “Pourquoi tu m’as amené voir un dessin animé où il ne se passe rien et où personne ne parle français ?”

     

    Veggie11
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    Veggie11 le #506645

    La Manif pour Tous a bien démontré qu’en moyenne, les gens restent gênés par tout ce qui concerne l’homosexualité.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506646

    Mon Dieu oui, pauvre petite de 4 ans affublée à jamais de parents barjos !
    Ton analyse est très pertinente, Xanatos, et je vois comme toi le film comme atypique mais intéressant. J’aimerais bien avoir l’opinion de Tom, puisqu’il connaît la série animée, et bien sûr aussi celle Sharbett, et de Nael.
    L’absence totale des parents est frappante en effet, et un peu plus haut j’avais signalé celle des hommes dans Silent Voice. Dans ce film pas d’homme non plus excepté un prof, ici celui de musique. Avant de conclure à une névrose de Naoko Yamada, il faut se souvenir que le cas existe ailleurs dans des manga/animés centrés sur des filles, notamment Azumanga Daioh et K-On!. Mais cela reste une sorte de stylisation de yonkoma dans ces séries. Plus surprenant dans un long métrage plus “réaliste”.

    Veggie11
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    Veggie11 le #506648

    Les hommes sont également absents du manga : Shôya n’a pas de père, celui de sa nièce s’est taillé très vite après la naissance, et celui de Shôko apparaît juste dans un flash-back : il a disparu du jour au lendemain parce qu’il n’accepte pas le handicap de sa fille. Alors qu’à l’inverse, les mères sont très présentes.

    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #506655

    Ha! Ha! Bye bye Long post ! 😀

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    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #506656

    Comme je l’avais dit à Xanatos, Liz et l’oiseau bleu et une suite indirecte de la série Sound! Euphonium déjà co-réalisées par Naoko Yamada (les deux saisons sont disponibles sur Crunchiroll et un nouveau film vient de sortir au Japon), l’anime étant lui-même adapté d’une série de romans.

    https://youtu.be/KxowSlinlb0

    Au début, on pense qu’on va se lancer dans une sympathique comédie sur fond de club de musique mais en fait Euphonium penche d’avantage vers le registre dramatique. La première saison met en scène un groupe d’élèves formant un orchestre d’harmonie (c’est-à-dire une formation essentiellement composée d’instruments à vent) qui n’est justement pas harmonieux, brisé par des conflits anciens et peinant à se remotiver. La seconde saison est plus centrée sur les relations interpersonnelles, plusieurs épisodes étant consacrés à Nozomi et Mizore d’ailleurs. Les thèmes de la série sont proches de Liz et l’oiseau bleu mais le ton est différent, plus démonstratif. En fait, ça me fait beaucoup penser à certains shojo sportifs des années 70-80 type attack N°1.
    Le background d’Euphonium est très fourni avec de nombreux personnages aux personnalités complexes, faisant avancer plusieurs sous-intrigues en même temps tout en préparant d’autres parfois très longtemps à l’avance.
    Quant à la réalisation, elle est sublime, surtout pour une série TV avec en particulier des scènes de concert impressionnantes de précision.

    Sound! Euphonium est pour moi l’une des meilleures séries des années 2010, je vous la recommande vraiment !

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    Tom-Le-Chat
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    Tom Le Chat le #506657

    (Et hop, deuxième partie pour tromper le détecteur de post double du forum)

    Attention, à partir de maintenant, ça risque de divulgâcher pas mal (que joli mot pour remplacer “spoiler”, merci la créativité linguistique québecoise !)

     

    Pour revenir sur Liz et l’oiseau bleu, la non mixité ou l’absence des parents est vraiment spécifique au film. Alors que dans Euphonium, les relations avec des garçons ou les rapports familiaux prennent une place assez importante, on dirat que Yamada a délibérément choisi de mettre Nozomi et Mizore dans une espèce de bulle ou plutôt de ne montrer que quelques moments de leur histoire, faisant régulièrement des élipses : on n’assistera pas à la sortie des filles à la piscine ou même aux auditions pour le concours interlycées des orchestres qui est pourtant un moment crucial dans la vie du club.

    Le film se finit d’ailleurs avant ledit concours parce que je suppose que ce n’est pas important pour son intrigue (probablement également qu’on garde ce moment en réserve pour le film d’Euphonium qui vient de sortir au Japon).

    Pourquoi ce choix ?

    Peut-être pour ne pas surcharger l’intrigue avec trop de personnages et de lieux différents ? Peut-être aussi pour accentuer le côté minimaliste des scènes dans la vie réelle avec les scènes du conte ?

     

    Certains spectateurs trouvent que le film est trop timide sur le thème de l’homosexualité, moi je dirais qu’il reste volontairement dans cette zone de flou entre les amitiés très fortes parfois fusionnelles qu’ont certains adolescents entres-eux (filles comme garçons donc, cf le terme très à la mode de “bromance”) et une vraie relation amoureuse.

    Mais je pense que savoir si on est dans une relation amoureuse ou pas n’est pas vraiment l’intérêt central du film, Liz et l’oiseau bleu porte surtout une réflexion sur que c’est d’aimer. Au début, Mizore pense qu’aimer quelqu’un c’est le garder près de soi à jamais, quitte à l’enfermer dans une cage – même symbolique – pour l’empêcher de partir. Puis, elle réalise plus tard que c’est un point de vue totalement égoïste et qu’aimer vraiment quelqu’un, c’est vouloir son bonheur, même si ça implique qu’il s’éloigne de nous, même si on doit en devenir malheureux.

     

    L’autre point important du film, c’est l’inversion des rôles entre Mizore et Nozomi. La première interprétation du conte, c’est Liz/Mizore est une fille solitaire dont la vie se retrouve illuminée par l’arrivée de l’oiseau bleu/Nozomi, une fille gaie et extravertie. Mais pour une raison ou une autre, elles ne peuvent pas vivre indéfiniment ensemble et Liz doit à regret laisser l’oiseau partir.

     

    La seconde interprétation du conte, c’est Liz/Nozomi est une personne d’une grande gentillesse qui découvre un jour l’oiseau/Mizore qui ne va pas bien et décide de l’aider. Grâce à ses soins, l’oiseau va de mieux en mieux et se révèle d’une très grande beauté. L’oiseau s’est attaché à Liz et veut rester auprès d’elle alors que cette dernière a compris qu’elle ne peut pas lui apporter grand chose de plus et qu’un destin plus grand attend l’oiseau s’il s’envole loin d’elle. Dans le cas de Nozomi et Mizore, Mizore était une fille solitaire au collège et Nozomi, probablement par pitié, est venue la chercher pour l’entraîner dans le club de musique. Progressivement, Mizore s’est révèlée une musicienne d’exception dépassant de loin les espérances de Nozomi ou quand la pitié se transforme peu à peu en admiration, peut-être aussi teintée d’un peu de jalousie.

     

    Finalement, que nous raconte donc Liz et l’oiseau bleu ? C’est l’histoire de deux filles qui ont tissé un lien d’amitié depuis de longues années et qui à la fin du lycée, au moment de déterminer dans quelle direction elles vont poursuivre leurs études, se retrouvent au pied du mur. Toute l’intrigue du film, c’est au fond leur cheminement pour mettre fin (ou du moins réduire) cette interdépendance qui les a aidées pendant longtemps et à présent les bloque et prendre leur envol chacune dans la direction qui lui conviendra le mieux. Et puis, comme dit Nozomi à un moment, l’oiseau bleu pourra toujours revenir voir Liz de temps en temps.

     

    C’est un film que j’ai bien aimé, même s’il m’a fallu un peu de réflexion pour en venir à cette conclusion. Oui, l’histoire n’est pas vraiment originale mais y a t-il-aujourd’hui beaucoup d’histoires réellement innovantes ? C’est surtout la narration qui est importante, la capacité de Naoko Yamada a nous faire rentrer en empathie avec ces deux filles finalement assez ordinaires. Le film est beau, beau par sa sensibilité, son attention aux petits gestes ; c’est peut-être ça que je retiendrais du film, les gestes qui en disent beaucoup : la main de Yuuko qui s’arrête tout d’un coup d’écrire et les jambes crispées de Mizore quand Nozomi ne semble pas prendre son projet d’entrer au Conservatoire très au sérieux et puis bien-sûr, l’échange de regards dans la scène du reflet.

     

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    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506694

    Très fines interprétattions, Tom, Bravo !

    Ha ha, “divulgâcher” ! Mais c’est génial !

    Veggie11
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    Veggie11 le #518423

    J’ai enfin vu le film hier soir. Comme je l’avais expliqué sur le forum Planète Jeunesse, j’ai lu le manga à sa sortie et l’avais beaucoup apprécié; l’auteure s’interrogeait beaucoup sur les difficultés de communication qui peuvent impacter les relations sociales dans son ensemble, ainsi que la construction de sa personnalité à l’adolescence. Le handicap de la jeune Shôko en faisait justement partie et comme l’auteure prenait vraiment son temps pour développer cet aspect dans le manga, j’avais vraiment peur que le film passe complètement à côté (7 tomes adaptés en un film de deux heures, c’était chaud). Au final, le film est bon; il est relativement bien construit (notamment dans sa première partie), les personnages sont plutôt bien rendus – même si certains comme Satoshi sont hélas sous-développés, on ne parle par exemple jamais de son passé d’ancien élève victime de brimades – et côté technique, rien à dire, KyoAnim a prouvé son savoir-faire en la matière. C’est au passage le premier anime de KyoAnim que je regarde, des années après ”Air TV”, dont j’avais vu un épisode il y a bien 15 ans. J’aime bien le rendu artistique de KyoAnim, mais leurs scénarios ne m’ont jusqu’à présent jamais intéressés. Je pense que j’aurais quand même vu ”A Silent Voice”, sans avoir forcément lu le manga, mais il est certain que ce point a grandement influencé ma motivation.

    Concernant le rythme du film, il est bien ficelé, mais quand même au détriment de nombreux points éludés (la souffrance de la mère de Shôko n’est quasiment jamais évoquée, sauf par ellipses) et je trouve que Naoka ressemble plus à Lavinia de ”Princesse Sarah” qu’à son équivalent manga, vu qu’elle est surtout dépeinte en ”sale peste”. Peut-être qu’une mini-série ou des OAV auraient été plus pertinents pour adapter un manga de 7 tomes tout de même. Néanmoins, le film reste touchant et bien réalisé, je le prends comme un bon complément au manga et s’il peut persuader des spectateurs de lire la BD, je ne peux que les encourager !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #518447

    Oh, c’est bien que tu aies enfin vu le film de KyoAnim, Veggie !
    Pour moi qui n’ai pas vu le manga , Silent Voice est un film parfaitement construit, et très émouvant ! des digressions sur d’autres personnages nuiraient à l’économie du film, même si peut-être ils sont intéressants dans un manga.
    Un jour je le reverrai en DVD en m’attachant aux endroits de Kyôto que je connais (4 séjours de plus d’un mois)… surtout ce petit canal, qui m’obsède. Serait-ce le Tetsugaku no Michi, que j’ai tant de fois arpenté ??

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