Alors qu’il fête ses trente ans en cette fin d’année, Salaryman Kintarô s’apprête à revenir au cinéma début 2025 avec deux films ! Mais quelle est donc cette licence culte au Japon inconnue à l’international ?
Que ne ferait-on pas par amour ? Kintarô Yajima, lui, a abandonné son clan de motards, alors qu’il était à la tête de 10 000 membres ! Depuis, un avenir souriant s’offre à lui et à sa femme Akemi, surtout après que celle-ci ait donné naissance à un fils, Ryuta. Hélas, le bonheur ne sera que de courte durée, puisqu’Akemi est emportée par la maladie. Sur son lit de mort, elle exige que Kintarô se réintègre dans la société en devenant salaryman afin d’élever leur enfant de la plus raisonnable des manières. Le destin met alors sur le chemin de Kintarô Seishirô Tanioka, le PDG de Yamamoto Constructions, dont il sauve la vie alors qu’il dérive après un accident. En récompense, l’ancien voyou obtient un poste dans cette société. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! Et Kintarô ne peut empêcher son franc-parler d’ex-bôsôzoku de bouleverser les codes établis de l’entreprise pour le meilleur, mais aussi pour le pire…
En 1975, Hiroshi Motomiya se fait connaître avec Ore no sora, où l’on suit l’héritier du plus grand conglomérat japonais devant partir en voyage pendant un an pour trouver l’épouse qui sera acceptée par les actionnaires principaux. Le manga est un triomphe, qui sera agrémenté de nombreuses suites. Et il pose surtout le style de son auteur, qui mêle la vie privée de ses héros aux rouages complexes du capitalisme à la japonaise. Il reprend donc ces ingrédients, vingt ans plus tard, pour développer Salaryman Kintarô, où son héros vient perturber un système figé tel un chien dans un jeu de quilles. Publié dans le Young Jump dès 1994, le manga parvient à concilier deux publics a priori opposés, les fans de business manga et les adeptes de furyô. Quand les premiers trouvent des clés inattendues pour résoudre des problèmes dans leur boîte, les seconds se régalent de voir un électron libre s’imposer auprès des cols blancs. Le 8 décembre 1994 sort dans les librairies nippones le premier tome de Salaryman Kintarô, qui se clôt sur son trentième tome en mars 2002. Mais notre héros n’a pourtant pas dit son dernier mot ! S’ensuivront en effet quatre suites, jusqu’en 2016, pour un total de 45 volumes qui se vendront à plus de 35 millions d’exemplaires au Japon.
Mais ce succès s’accompagne surtout d’une flopée d’adaptations, à commencer par une série télévisée de 44 épisodes diffusée entre le 10 janvier 1999 et le 18 mars 2004. Outre le petit écran, Salaryman Kintarô s’attaque également aux salles obscures avec un long métrage réalisée par Takashi Miike qui sort le 13 décembre 1999, avec dans le rôle-titre le même comédien que pour la série, Katsunori Takahashi. En 2001, c’est une série animée qui reprend le manga… mais il faut être réactif pour la voir : ses vingt épisodes sont diffusés quotidiennement entre le 18 février et le 18 mars 2001. Les années ont beau passer, Salaryman Kintarô reste toujours aussi populaire, y compris auprès des nouvelles générations d’employés de bureau nippons. Outre un nouveau drama diffusé en 2010 sur TV Asahi, le héros pas comme les autres revient sur grand écran début 2025, trente ans après ses débuts avec pas moins de deux longs métrages ! Cette fois, c’est Nobuyuki Suzuki, vu dans la peau de Masataka Kiyomaza dans le film Tokyo Revengers qui reprendra le rôle culte… pour une nouvelle génération de fans !
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