Bienvenue chez les (Franco-)Belges !

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Posté dans : Manga & BD

  • Xanatos
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    Xanatos le #526455

    Bon et bien on est d’accord sur toute la ligne au sujet de Billy the Cat ma chère Veggie ! 🙂

    Oui le tome 4 regorge d’humour mais comme tu le soulignes, on éprouve de la compassion envers Saucisse à cause des brimades dont il fut victime par la faute de Billy et sa rancoeur vis à vis de son maître est hautement compréhensible. Très intéressante ton analyse au sujet du tribunal des chats qui jugent Billy sous sa forme humaine où il serait contraint de rompre tout lien avec ses amis animaux tels que Monsieur Hubert, Chacha voire Pirmin si il croisait à nouveau sa route.

    Cela me rappelle un peu le dénouement de Nils Holgersson 

    Spoiler

    dans la série animée japonaise (et sûrement dans le conte original) Nils avait été victime d’un sortilège l’ayant réduit à la taille d’une souris à cause d’un lutin pour le punir d’avoir persécuté des animaux. Au cours de son périple, il se rapprochera de son jars domestique Martin et accompagnera une troupe d’oies sauvages lors de leur formidable voyage. A la fi de l’histoire, Nils s’est humanisé au contact de ces animaux et il reprit sa taille normale quand il défendit Martin sur le point d’être injustement puni par ses parents. Le dénouement était doux amer, car, si il put redevenir normal, il ne pouvait plus communiquer avec ces oies sauvages qu’il aimait tant, elle ne le comprenaient plus… Leurs adieux étaient très touchants et la fin du dessin animé m’a beaucoup marqué étant petit…

    [collapse]

    Je me demande si Colman et Desberg ne se seraient pas en partie inspirés de l’oeuvre de Selma Lagerlöf pour créer Billy the Cat.

    Ton analyse du tome 5 est tout à fait pertinente, et je me demande aussi si les auteurs ne voulaient en effet pas faire un pied de nez au déplorable dessin animé aseptisé en concevant le tome le plus noir et le plus dur de la série !

    Et cela ne m’étonnerait pas en effet que plusieurs parents de jeunes lecteurs se soient plaint auprès de la rédaction de Spirou de la violence de la série, leur demandant de l’édulcorer… Causant ainsi, hélas, la perte de celle-ci.

    Pour Icare, oui, on voit le changement de son état d’esprit: quand il était un oisillon, il était un enfant, naïf et ingénu, mais quand Billy lui parle, il est clairement devenu un adulte mûr et aguerri, mais aussi amer et ivre de vengeance envers Sanctifer qui l’a jadis trahi.

    Je me demande combien d’années se sont écoulées entre le moment où il s’est réincarné dans le corps d’un humain et le moment où il rencontre Billy.

    Beaucoup d’eau a du couler sous les ponts, car, si Sanctifer n’est pas un vieillard, il n’est plus tout jeune non plus. Peut être a-t-il 11 ou 12 ans ? (ce qui est beaucoup pour un chat, même si ces animaux peuvent vivre jusqu’à 22 ans).

    De plus Billy et Icare ne sont certainement pas les seuls êtres vivants à avoir été réincarnés et l’histoire ouvrait des pistes prometteuses pour une suite qui, hélas, ne verra jamais le jour…

     

     

    Xanatos
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    Xanatos le #526460

    Tiens, je ne savais pas pour le décès de Morris ! Justement Xanatos, hier dans la grande librairie de neuf et d’occasion Gibert du Quartier Latin, je suis tombé sur Astérix, le ciel lui tombe sur la tête et j’ai pu le parcourir, sans bien sûr l’acheter tant en effet c’était nul ! Quelle stupide incompréhension totale du manga chez un dessinateur du niveau d’Uderzo ! Les allusions d’une ignare xénophobie aux Japonais pullulent, et le monde des comics est à peine mieux traité (les clones de Superman sont les “bons” mais très idiots). De plus Obélix conforme à son personnage final décérébré ne pense qu’à bouffer et à ses sangliers, au point qu’Astérix en pète les plombs contre lui. Album des plus nuls, et même désagréable. J’ai oublié d’y chercher Billy the Cat, il est possible qu’il soit en rayonnages là-bas. En tout cas je vais tâcher de me procurer les albums, Veggie et toi m’en donnent très envie !

    Et oui mon cher Yupa, tu as pu constater aisément l’ampleur du désastre…

    D’après ce que j’ai cru comprendre il a été offusqué par un jeune lecteur qui disait que le manga était la BD de l’avenir et qu’il avait supplanté la BD franco belge et Uderzo a voulu bassement se venger en créant ce brûlot de bas étage.

    J’avais l’impression en lisant cet album de me replonger dans certains des aspects les moins reluisants et les plus infects des années 80 et du début des années 90: Walt Disney représenterait les bons dessins animés et les Japonais ne seraient que de vulgaires copieurs et qui dessinent mal.

    Cela m’avait vraiment révulsé et mis en colère à l’époque, surtout quand on sait que la bande dessinée japonaise est réputée pour la diversité et la pluralité des genres qu’elle traite sans oublier les innombrables mangaka de grand talent !

    Et en tant que fan de comics de super héros, la vision simpliste et biaisé de Uderzo m’avait tout autant tapé sur le système car dans son histoire, il insinue que tous les super héros sortent du même moule alors que c’est faux.

    Superman par exemple est un surhomme doté de super pouvoirs prodigieux et quasiment divins et a un caractère fondamentalement positif et optimiste. Batman en revanche est un humain ordinaire comme toi et moi et c’est un homme sombre et tourmenté… Et il se sert de sa grande intelligence, de sa force, de son esprit de déduction et de ses gadgets pour triompher des criminels. Ce sont deux hommes fondamentalement différents mais qui ont pour point commun leur grandeur d’âme, leur altruisme et le respect mutuel qu’ils ont l’un envers l’autre.

    Et là dans sa BD, Uderzo laisse entendre que tous les super héros sont surpuissants et stupides, ce qui est vraiment erroné et simpliste comme vision de ce genre de la BD…

    Un comble pour un auteur comme lui qui avait jadis été le créateur d’une BD française de super héros, bien avant Astérix !

    Et + 1 au sujet de Obélix, profondément antipathique dans ce récit et ne pensant qu’à son estomac et rien d’autre, loin de la bonhomie qui le caractérisait autrefois et le rendait si marrant et attachant.

    Après rassure toi mon cher Yupa: je n’ai PAS acheté cet album, je me suis contenté de le lire dans une bibliothèque et je l’ai aussitôt reposé sur l’étagère après l’avoir fini, me jurant de ne jamais acheter cette horreur !

    D’ailleurs, j’ai une anecdote marrante à te raconter: Nael, Sharbett et moi nous sommes allés à une exposition des albums de Astérix par Goscinny et Uderzo ayant eu lieu à Paris (et où Sharbett fut émue et admirative de voir la machine à écrire de Goscinny), tous les albums étaient mis en avant… sauf Le Ciel lui tombe sur la tête “mystérieusement” oublié ! ^_^

    C’est également le seul album de la série qui fut un échec commercial (à juste titre !).

    Content mon cher Yupa que Veggie et moi nous t’ayons donné envie de lire Billy the Cat ! 😀

    Et puis les albums de luxe sont magnifiques et font honneur à ce bijou ! En plus, comme il n’y en a que deux, tu auras vite l’intégrale ! 😉

     

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526475

    C’est prévu, les Billy the Cat, à coup sûr.

    Je ne sais pas, mais parmi les raisons de l’hostilité d’Uderzo envers le Japon, il se peut que jouait aussi l’absence de présence des albums (et animés) Astérix dans ce pays, malgré un rayonnement mondial et des traductions en des dizaines de langues. Au Japon, je visite évidemment ce qui correspond à ma passion pour tout ce qui est BD et animés, les grandes librairies, les centres de loisirs, les salles de jeux, les magasins de figurines. Or je n’ai jamais aperçu nos Gaulois ! De quoi se croire victime d’un ostracisme par les Nippons pour Uderzo ?… En fait peu de personnages occidentaux séduisent là-bas, mais il y en a, Snoopy ou Sonic sont extrêmement répandus ; Superman, Batman et Spiderman ne sont ignorés de personne ; les amateurs ont quelques échos sur les Smurfs (Schtroumpfs), cependant ce n’est pas la gloire. Mon amie Taiko en ignorait tout, et n’a pas aimé leurs “gros nez”. L’appendice nasal prohéminent n’a que des connotations négatives ou ridicules dans l’archipel, alors bien sûr, Astérix et Obélix… Et puis le contexte de clichés antiques et nationaux ne dit rien du tout aux Japonais. Mais les albums ont sûrement été traduits et publiés, de façon assez confidentielle à coup sûr.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526644

    Billy the Cat tome 1 Billy the Cat tome 1: l’intégrale De Stephen Desberg (scénario) et Stefan Colman (dessins)

     

    Hé bien, je viens d’en achever à mon tour la lecture (relecture pour le premier récit, car jadis je lisais “Spirou” chaque semaine). Par rapport à la “préquelle” de 1981, Dans la peau d’un chat écarte le très traditionnel accueil chez Saint Pierre après la mort, adoptant un effet plus créatif et moins naïf : une coccinelle et un crocodile humanisés qui parlent en vers (car “N’est-ce pas aux vers qu’on reconnaît le mort ? “… humour assez noir !). Le désarroi de Billy, l’ancien chenapan déjà ébranlé, le rend bien plus émouvant que dans le récit pilote où il est très vite engagé dans une lutte contre le gang de Rogne et où sa victoire plutôt paradoxale ne consiste qu’à restaurer le combat nocturne chiens-chats après onze heures du soir. Ici le final beaucoup plus satisfaisant offre à Billy de sauver de nombreux animaux cobayes de torturantes expériences (thème encore très actuel !) . La probable mort des trois truands humains noyés dans leur voiture donne le ton assez tragique voulu par nos auteurs.

    Le destin de Pirmin ensuite dénonce les mises en cages d’animaux de cirque privés de liberté et de nature (autre cause qui n’a pas pris une ride pendant longtemps, mais qui heureusement se voit triompher). Le récit perd un peu en tension dramatique, et la recherche d’humour n’est pas toujours heureuse, sauf dans le curieux et marrant langage créé pour Pirmin par Desberg. Mais je suis d’accord avec toi Xanatos : cette aventure est très touchante, un peu poétique même. Et l’on y voit Billy évoluer beaucoup.

    L’été du Secret retrouve des aspects poignants avec la persécution de Marie, la petite soeur de Billy et son kidnapping par le gorille fou, clin d’oeil évident au mythique film “King-Kong”. Parallèlement, la mise en question du vedettariat de cinéma et de sa face cachée impitoyable aux ex-stars est habilement transposée aux animaux. Le décès du gorille et le récit pimenté d’un peu d’érotisme (séduction de Cha-cha par le “playboy” Lothaire, entre autres détails) montre que nos auteurs aimaient friser la limite des tabous dans la BD jeunesse de l’époque. La cruauté, souvent rusée et hypocrite, de certains gamins (comme du Billy humain) est très bien montrée, à croire que Desberg en a su quelque chose dans son enfance, ainsi que tant d’entre nous (le célèbre “ijime” japonais est en réalité parfaitement universel). On est ravi que Marie comprenne que son grand frère, qu’elle aimait envers et contre tout, survit en chat, mais aussi que Billy se soit cette fois totalement racheté envers elle. Monsieur Hubert est brillamment campé : certes, il aime beaucoup Billy et craint pour lui, mais il se lasse parfois de sa pétulance de “jeune fou” et de son envahissante présence, ainsi que les gens un peu âgés que cela fatigue.

    Les dessins de Colman à eux seuls méritent le détour, ce sont parfois d’amples tableaux riches en détails fins ou cocasses. On sent chez lui une vraie jouissance à dessiner. Pas étonnant que Franquin et d’autres l’aient trouvé dès le début très fort ! Et quel bouillon de culture BD, cette Belgique et France du Nord des années 1960/ 1970 ! Il faut dire que l’art des peintres “officiels” était particulièrement creux, abstrait ou horrible…

    Xanatos
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    Xanatos le #526645

    Super Yupa, je suis vraiment ravi que ce premier tome de Billy the Cat t’ait autant plu ! 😀

    Oui comme tu dis, Colman et Desberg se sont montrés très audacieux pour l’époque où ils ont crée la série et ont repoussé les limites de la censure.

    Effectivement, Billy en tant que chaton a pu trouver la voie de la rédemption et il était effectivement loin d’être un Saint quand il était humain, et ses touchantes retrouvailles avec sa petite soeur sont la clé de voûte de l’émotion de ce récit.

    Et il est vrai que si Monsieur Hubert aime beaucoup Billy, l’énergie juvénile débordante de ce dernier le lasse occasionnellement !

    Les auteurs ont réussi à en faire un personnage très nuancé.

    Et, oui, Colman est un très grand dessinateur dont le talent ne cessera jamais de s’améliorer au fil de la série: j’estime qu’il est à l’apogée de son art dans l’histoire L’Oeil du Maître.

    A propos de Franquin, tu auras remarqué dans les pages bonus que lui et Yvan Delporte se sont montrés très farceurs vis à vis de Colman lors de son arrivée à la rédaction de Spirou ! 😉

    Mais Franquin aura comme tu dis décelé son potentiel et son talent exceptionnel de dessinateur.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526746

    Je vais bientôt commenter un peu le 2e tome de l’intégrale Billy the Cat, lui aussi illustré d’une préface passionnante.

    A la TV j’ai suivi un reportage sur Coffeyville, USA. Quoi d’intéressant dans cette bourgade ? Hé bien les Dalton ! Fin 19e siècle, James Dalton avait 15 enfants, et côté garçons notamment Frank l’aîné et ses trois frères Bob, Grat et Emmett. Frank devint US Marshall et embaucha ses frères comme adjoints Marshall. Honnête au début, le clan glissa vers des pressions exercées sur les banques, puis vers divers actes de délinquance, enfin des crimes pour faire taire des témoins. Un jour Frank décide d’attaquer les deux banques de Coffeyville, simultanément car elles sont l’une en face de l’autre dans la rue. Mais voilà, Bob très connu en ville est interpellé par un habitant inquiet. Cela tourne mal, car dans l’Ouest les banques n’étant pas assurées, en cas d’attaque c’est l’argent des citadins qui disparaît : ils se rebellent, s’arment et contre-attaquent par une intense fusillade. Seul Emmett Dalton survit, avec 23 balles dans le corps ! Le médecin le protège de la pendaison en affirmant qu’il ne risque pas de s’en tirer, surtout avec un médecin comme lui ! Mais en fait il s’en tire et disparaît de la ville. Les journaux plus tard lui demandent des interviews, il publie ses mémoires, d’où la gloire des Dalton. Il tourne un film muet dans son propre rôle : c’est un échec, mais dans le film suivant il est un “bon” et cette fois c’est un succès !

    Voili voilà ce qui était conté dans ce reportage. Bien sûr Morris s’en est inspiré, plus ou moins fidèlement.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526901

    Billy the Cat tome 2 Billy the Cat l’intégrale tome 2 Deuxième et dernier tome de l’intégrale de Billy the Cat concluant l’âge d’or de la série quand elle était écrite et illustrée par ses créateurs Colman et Desberg.

    Je viens d’achever la lecture de cette excellente saga en 6 albums ! Bravo tout spécialement à toi, chère Veggie, pour ta très attentive et brillante analyse, celle de Xanatos ne déméritant pas pour autant !

    Que dire de plus ? Pas grand-chose, tout est très bien vu par vous deux. Saucisse le Terrible (titre qui fait oxymore !) est très maîtrisé à mon avis. L’obsession boulimique du basset fait de lui un être menaçant et brutal, d’un amoralisme total, mais l’humour un peu disneyien corrige l’ambiance assez dure et le “châtie” sans grande cruauté. La récompense de Monsieur Hubert, une Cadillac 54, signale à nouveau cette passion des voitures qui marquait les jeunes hommes élevés dans les années 60 / 70, de même que Franquin : voir la turbotraction, et même en un sens la guimbarde de Gaston !

    Ah, L’OEil du Maître, le plus remarquable des 6 albums ! Il est à noter que le maître de Sanctifer semble si inquiétant que le caractère impitoyable du gros chat ne surprend guère. C’est une sorte de “fasciste” qui veut bâtir un “ordre nouveau” comme il le dit avec une élite dominant les autres chats et animaux, avec Billy pour dauphin fidèle – ce qu’il refuse. Particulièrement pervers, Saucisse martyrise et utilise son complice dévoué Chalazion (j’ai beaucoup de sympathie pour ce canari immoral, peut-être inspiré par Titi ! Il est loyal au chef, mais au final le rejette comme “traître”, à juste titre !). Comme tu l’as remarqué Veggie, tout cet album sombre se déroule sous la pluie battante et la neige. Final heureux façon “paix des bêtes”, sauf pour le pauvre Chalazion en cage !

    Le Choix de Billy me déçoit, parce qu’il est surtout frustrant, ainsi que tu l’as signalé Xanatos. Il y aurait eu des précisions nécessaires, malgré la tentative de Desberg et Colman de revenir aux fondamentaux de la série… qui restent confus. Le crocodile semble mixer le Capitaine Crochet, aux prétentions raffinées, et son ennemi ; la coccinelle-procureur est une allusion ironique à la “Bête à Bon Dieu”, et l’après-vie serait alors seulement le lieu de la culpabilisation, puis de la renaissance du karma châtié pour ses fautes selon les thèses indo-bouddhistes. Contrairement à ce que croient beaucoup de naïfs baba-cool, le bouddhisme est une doctrine très pessimiste et castratrice de tout désir où “make love” ne sauve d’aucune “war” ou conflit. C’est ce qui fait le peu de cohérence de cet album. Billy “finit” en chat-jouet enamouré d’une jolie nana, donc coincé dans une contradiction. Hélas, elle ne sera pas résolue par nos deux auteurs.

    Jadis j’ai trouvé 2 albums d’Arkel, perdus plus tard, et c’était une remarquable série de Desberg plutôt frappante et imaginative, une lutte entre anges et démons. En revanche le Marsupilami trop “humaniste” et “inclusif” de Colman et Batem est sans intérêt pour un adulte, du moins à mon avis.

    Xanatos
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    Xanatos le #526903

    Merci pour ces passionnantes analyses et critiques des trois dernières vraies aventures de Billy the Cat mon cher Yupa !

    Je trouve que tu as très finement analysé la psychologie de Saucisse, Chalazion et Sanctifer.

    Effectivement, si Chalazion est dévoué à Saucisse, il n’est pas non plus une bonne poire pour autant: après que son maître “bien aimé” l’ait autant malmené et brutalisé pour faire accuser Billy, le petit oiseau enfermé dans sa cage a catégoriquement refusé de donner sa pitance à Saucisse: loyal mais pas idiot ni amnésique le moineau !

    Oui le maître de Sanctifer semblait vraiment sinistre et lugubre et il y a fort à parier que le caractère de cet homme ait déteint sur celui de son chat: Colman et Desberg ont su le rendre pathétique et touchant à nos yeux afin qu’on éprouve de la compassion pour lui, sans atténuer sa dangerosité et son côté effrayant.

    Très intéressant ce que tu dis au sujet de la dernière aventure Le choix de Billy notamment sur la vraie nature du bouddhisme.

    Cela me rappelle un peu ce que disait Shaka le chevalier d’Or de la Vierge qui a déclaré à Ikki dans Saint Seiya que le paradis dans le bouddhisme, loin d’être un lieu paradisiaque et idyllique est, au contraire, oppressant, car si une personne a la moindre “mauvaise pensée”, elle est chassée et renvoyée aux tréfonds de l’enfer, ce qui fait que les “résidents” du paradis vivent dans un climat oppressant où ils n’ont jamais la conscience tranquille.

    Je ne connaissais pas Arkel et le bien que tu me dis de cette bande dessinée me donne envie de la découvrir Yupa ! 😀

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526915

    Oui, d’ailleurs je vais tâcher moi aussi de retrouver Arkel par une recherche. Le dessin (brillant) était de Conrad, il me semble. Il y avait une relation d’amour-haine entre un héros-ange (Arkel) et une très jolie démone, et les armes, sortes de seringues, pouvaient transposer le Bien en Mal, et vice-versa, dans chacun de ces êtres, mais j’ai tout oublié du reste.

    J’espère ne choquer personne à propos de la version moderne du Marsupilami, mais je crois que Franquin édulcorait un peu moins l’animal, qui restait plus instinctif. Dans une interview que je viens de lire, ce dernier raconte qu’il voulait un marsupial, d’où le début du nom, et a ajouté “pila” d’après le pilou-pilou en VF , la fascinante créature tachetée du comic “Popeye” de Segar (cet animal extra-terrestre en se mettant debout et hochant la tête “sait tout” en réponse aux questions de Popeye), Franquin le gentil ajoutait “ami” au final du nom. La queue “à tout faire” lui avait été inspirée par l’aisance d’un employé de petit chemin de fer belge à gérer à la fois un grand nombre de choses : avec un copain, ils avaient alors expliqué son omnivalence par une longue queue invisible !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526922

    J’espère ne choquer personne à propos de la version moderne du Marsupilami, mais je crois que Franquin édulcorait un peu moins l’animal, qui restait plus instinctif. Dans une interview que je viens de lire, ce dernier raconte qu’il voulait un marsupial, d’où le début du nom, et a ajouté “pila” d’après le pilou-pilou en VF , la fascinante créature tachetée du comic “Popeye” de Segar (cet animal extra-terrestre en se mettant debout et hochant la tête “sait tout” en réponse aux questions de Popeye), Franquin le gentil ajoutait “ami” au final du nom. La queue “à tout faire” lui avait été inspirée par l’aisance d’un employé de petit chemin de fer belge à gérer à la fois un grand nombre de choses : avec un copain, ils avaient alors expliqué son omnivalence par une longue queue invisible !

     

    Le marsupilami fut une trouvaille extraordinaire, et Franquin on le sait, considérant qu’il était sa création personnelle au sein de la saga de Spirou et Fantasio (à la différence de ces derniers qu’il n’avait pas inventés), se “réserva” ses aventures en Palombie. J’en ai lu les premiers albums. Certes, le marsupilami est parfois un peu trop “bien-pensant” pour un animal : il ne règle jamais définitivement son compte au jaguar qui pourtant cherche à dévorer les petits marsus ; il ne dévore lui-même que force piranhas, et même les plus militants de la cause animale auraient du mal à défendre farouchement les “pauvres piranhas” ; quant à la très chipoteuse marsupilamie, elle minaude sur ses “hauts talons” à faire passer Marilyn Monroe pour une camionneuse… On est loin du féminisme. Tout de même, pour avoir feuilleté un peu les versions Colman et Batem, c’est moins scolaire que celles-ci, plus près de la vraie jungle. N’est pas Franquin qui veut. Et le chat et la mouette rieuse de Gaston sont bien loin d’animaux “vertueux”…

    Il ne voulait pas d’un marsupilami anthropomorphe, et quand Franquin débordé laissa tout le scénario des Pirates du Silence à Maurice Rosy, qui eut envie de rendre le marsupilami apte à la parole (façon perroquet), il ne fut pas content, et supprima dans les aventures suivantes cette capacité au marsu.

    Xanatos
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    Xanatos le #526965

    Oh ça oui, les animaux de compagnie de Gaston Lagaffe sont en effet loin d’être vertueux !

    Surtout la mouette rieuse ! Je me souviens d’un gag où, pour ouvrir ses boites de sardine, elle les jetait dans le vide et visait délibérément les têtes des gens pour les ouvrir ! L’agent Longtarin et Monsieur de Mesmaeker en ont fait les frais ! Quelle grosse sadique cette mouette rieuse !

    Tiens j’ignorais que Maurice Rosy eut l’idée de faire doter de la parole le Marsupilami et que cela déplut à Franquin qui ôta cette faculté de son fabuleux animal dans les albums suivants.

    Je comprends d’autant mieux pourquoi il a été autant blessé et déçu par le dessin animé télévisé de Disney axé sur le Marsupilami, car dans celui-ci, l’animal est anthropomorphe et parle en permanence !

    Yves Delporte a même ajouté que Franquin fut effondré quand il vit le calamiteux résultat final !

    Mais c’est vrai que de grands scénaristes ont épaulé Franquin dans les créations de ses albums de Spirou et Fantasio. Si Franquin créa le génial Zorglub (son meilleur méchant à ce jour) c’est Greg qui eut la formidable idée de créer les zorglhommes et surtout la zorglangue où les soldats de Zorglub parlent à l’envers ! 🙂

    Au sujet de la Marsupilamie, je me souviens toutefois que, sous ses dehors ingénus, Franquin spécifiait bien qu’elle avait une force herculéenne équivalente à celle des mâles de son espèce et, dans une case mémorable, elle dévora un immense banc de piranhas en un clin d’oeil !

    Elle est loin de l’archétype des jouvencelles en détresse !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #526996

    Tiens j’ignorais que Maurice Rosy eut l’idée de faire doter de la parole le Marsupilami et que cela déplut à Franquin qui ôta cette faculté de son fabuleux animal dans les albums suivants. Je comprends d’autant mieux pourquoi il a été autant blessé et déçu par le dessin animé télévisé de Disney axé sur le Marsupilami, car dans celui-ci, l’animal est anthropomorphe et parle en permanence ! Yves Delporte a même ajouté que Franquin fut effondré quand il vit le calamiteux résultat final ! Mais c’est vrai que de grands scénaristes ont épaulé Franquin dans les créations de ses albums de Spirou et Fantasio. Si Franquin créa le génial Zorglub (son meilleur méchant à ce jour) c’est Greg qui eut la formidable idée de créer les zorglhommes et surtout la zorglangue où les soldats de Zorglub parlent à l’envers !

     

    Ah, Xanatos, de mon côté j’ignorais que c’était Greg, en effet un copain et appui du pauvre Franquin souvent épuisé par ses nombreuses prestations, qui avait inventé les zorglhommes et leur langage ! Dans Les Pirates du Silence, non seulement c’est Rosy qui scénarisait mais c’est Will qui dessina tous les décors de la ville élitiste et hyper-moderne dans le goût des “fifties/ sixties”. La santé de Franquin chancelait à ce moment-là (hélas son coeur a fini par lâcher plus tard).

    Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur les animaux et les humains dans les BD. Franquin par contrat ayant hérité de Spip avec Spirou et Fantasio, il a reconnu qu’il ne savait pas trop quoi en faire, car il dialoguait quasiment avec Spirou au temps de Jigé. Dans Il y a un sorcier à Champignac, la gentille bestiole propose à Spirou de partir en éclaireur depuis le parc vers le château du comte, car “on me prend souvent pour un écureuil ordinaire”, mais Spirou lui répond que “non, c’est trop dangereux”. Mais ensuite Spip n’a que des monologues intérieurs, sans communiquer avec son maître. Franquin petit à petit le réduira même au statut d’animal vraiment opaque et muet, qui joue souvent avec le marsupilami mais ne commente plus l’action dans sa tête. Notre auteur aime beaucoup les animaux, les vrais, il les veut authentiques, sans anthropomorphisme irréel. L’évolution est un peu la même chez Hergé : dans Tintin, au début Milou dialogue presque avec son maître (qui cependant ne semble pas l’entendre), puis il deviendra simplement un chien, non sans garder souvent son monologue intérieur.

    Il y a des animaux compagnons des humains mais très anthropomorphiques, Scooby-Doo par exemple, mais je connais très peu la série, à ta différence cher Xanatos !

    Une des grandes qualités de Billy the cat c’est de ne pas mêler le langage humain et la communication animale. Cela fait vrai !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527827

    Parution d’un essai format album BD Lucky Luke, le Far-West du crime et de la justice par Historia BD, 130 pages à 9,90 euros, c’est pas cher ! D’autant que les intervenants sont de bonne compétence historique, et les photos exceptionnelles.

    On s’en souvient, Lucky Luke à ses débuts (“Arizona”) outre très mal dessiné, méconnaissable (et de tête changeante, car Morris ne se souvenait pas trop de son visage au fil des parutions de planches au jour le jour) n’était pas très sympathique. Il boit du whisky, un peu plus tard des “bières sans faux col” et règle ses vendettas plus qu’il ne coince des crapules. Jolly Jumper n’a pas non plus la tête qu’il aura plus tard : ce n’est qu’un cheval ordinaire, qui n’a nulle pensée. Luke tue Phil Defer, et la censure Dupuis impose une invraisemblable rectification : un témoin dans une bulle signale “il s’en tirera avec une épaule brisée”, alors que toute la scène le montre abattu raide, le croque-mort bien ennuyé pour un cercueil d’une telle longueur ! On le sait aussi, Luke tue Bob Dalton dans “Hors-la-loi”. Ici la censure consista à ajouter après l’attaque manquée des Dalton sur deux banques en même temps (détail historique) : “Ils moururent quelques temps plus tard”. Goscinny changea tout cela  et créa un Lucky Luke justicier mais humain, sobre mais fumeur, et un Jolly Jumper brillamment intelligent, très porté sur le commentaire intérieur, pour le bonheur de la série. Cet essai est très instructif sur les conditions réelles de la justice de la “Frontière”. Une de ses révélations est que la grande majorité des desperados étaient d’ex-combattants sudistes humiliés par leur défaite dans la Guerre de Sécession, revanchards envers la République Unioniste… et habitués aux armes. Chapitre passionnant sur les armes, justement : face à la demande, les deux grands fabricants, Colt et Smith & Wesson se lancèrent dans une concurrence technique larguant vite et de loin les vieux pistolets et fusils d’Europe. Les grands gagnants furent Colt avec le revolver six-coups Peacemaker, et un troisième larron, Winchester avec sa carabine à répétition tirant 15 balles de calibre 44 ! La version à canon scié étant la plus pratique pour les cavaliers (et pour Josh Randall). Il y eut deux types de juges : ceux nommés directement par le président Grant, tel le juge Parker chez Lucky Luke, et ceux plus ou moins autoproclamés, tel Roy Bean, ex-criminel qui se fit élire en chassant un concurrent à coups de revolver (le grand rêve de nos politiciens !!). Sa justice d’inculte était aussi fantaisiste que raciste, comme on s’en doute. Très bon chapitre aussi sur l’agence Pinkerton. Les Amérindiens ne sont pas oubliés dans l’analyse, qui bien sûr pointe du doigt l’idéalisation regrettable de la colonisation dans les albums de Lucky Luke, mais n’oublie pas de dire que les Indiens de l’Ouest formaient des tribus guerrières où “être un homme” signifiait conquérir un scalp. Le chapitre des femmes-bandits est frappant aussi, car il y en eut un certain nombre. Hélas l’album Lucky Luke “Belle Starr”, postérieur au décès de Goscinny, est faiblard, ennuyeux, et néglige sa jeunesse bien plus spectaculaire… Calamity Jane n’était pas une “desperada”, juste une aventurière, même si elle fut la “bonne ménagère” d’une bande de voleurs de chevaux. A propos, “desperado”, venu de la langue latino-mexicaine, a donné l’adjectif “desperate” en anglo-américain, mais ne signifie pas “désespéré”, mais “prêt à tout”.

    Bref, le bouquin est très riche, et j’en recommande vivement la passionnante et globalement objective somme d’analyses !! Juste un peu trop de préjugés économistes…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #527868

    Tiens, j’apprends par un journal d’hier qu’à Los Angeles on vient de vendre aux enchères le revolver d’où est partie la balle fatale à Billy the Kid ! C’est le Colt Peacemaker de Pat Garrett. Montant record de tous les temps pour une arme à feu : 6,03 millions de dollars, soit 5,11 millions d’euros. Pat Garrett, ex-chasseur de bisons, ex-tenancier de saloon, puis shérif était obsédé par la capture de Billy the Kid (5000 dollars de prime !), et y parvint une fois. Mais Billy était un expert de l’évasion et s’envola (Goscinny reprit le thème de l’évasion de Billy, mais toujours ratée, dans “L’Escorte”). Garrett réussit à repérer la chambre de Billy et l’y attendit en pleine nuit, l’abattant de deux balles dès qu’il entra. Peu héroïque ! Billy était un fin tireur, mais il est difficile de savoir son score de meurtres, car devenu star des journalistes, il en rajoutait à plaisir devant eux… mort à 21 ans, il était “le Kid” aussi par sa petite taille (1,60 m)…

    Geoff34
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    geoff34 le #528258

    L’actualité sur Blacksad, le tome 6 “Alors, tout tombe. Première partie” arrive début octobre et une série audio va bientôt sortir

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528309

    Ah, c’est le bien, Blacksad ! Merci, geoff34 !

    J’ai envie de recommander un “plus que Belge” puisque Néerlandais, Henk Kuijpers, une star aux Pays-Bas et Belgique flamande, hélas pas tellement célèbre en zones francophones car assez mal distribué, mais considéré là-bas à 74 ans comme le “grand maître de la ligne claire”. Il faut dire que les premiers albums de son héroïne, Franka, étaient souvent situés en cette région nord-européenne avec enseignes, panneaux, marques dans cette langue parfaitement incompréhensible même avec quelques notions d’allemand. Les albums plus récents, situés en France, passent mieux la rampe pour nous.

    Franka, célibataire mais libérée, mène une vie moderne, sans luxe et sans pauvreté, avec son fidèle petit bouledogue Barts ; elle se trouve régulièrement embarquée dans des intrigues mouvementées, dynamiques, très bien menées (l’idole de l’auteur était Maurice Tillieux, à côté de Franquin et d’Hergé). Le sang de Franka ne fait qu’un tour quand elle est confrontée à la fraude, à la lâcheté, aux perverses ruses de sinistres personnages dans des milieux très variés. Courageuse, elle sait se battre mais Henk Kuijpers n’exagère jamais sa force : elle est surtout souple, rapide, très futée. Dans les 5 premiers albums, apparus à partir de 1975, elle a encore une tête un peu trop grosse sur un corps peu formé d’adolescente et des yeux écarquillés, influence de la BD ligne claire du temps. Mais les deux (excellents) albums du “Cycle du dragon” changent la donne : elle y est une jeune femme approchant 25 ans, un canon mature en pleine séduction mais naturelle, sportive, jamais maniérée malgré une gestuelle féminine parfaitement rendue. S’y déroule une grande aventure en Indonésie, où la quête d’une mâchoire étrange va la jeter dans un “monde perdu” à dinosaures, robinsonnade piégée en compagnie d’une espionne chinoise, son ennemie, et d’une jeune chercheuse ambitieuse, indifférente aux coûts humains de la science. Forcées de s’allier pour survivre… Palpitant ! L’album suivant, “Victime de la mode”, change le milieu comme toujours avec Kuijpers : Paris et la Côte d’Azur. Une jeune prodige de la couture et du design de mode, Laura Lava, passe de la vie pauvre faite d’expédients à la réussite, comme il peut en effet arriver dans ce monde-là, parfaitement étudié et montré par l’auteur ; mais les coups fourrés guettent, et Franka va se trouver en défendre Laura jusqu’à deux fois lui sauver la vie. Elle noue régulièrement amitié, fait et cause, avec d’autres jeunes femmes, sans avoir goût pour elles car l’auteur nous montre parfois leurs amours passagères avec des “beaux mecs”, simples objets sexuels, histoire de s’éclater un peu et surtout de ne pas se faire piéger en bobonne au foyer ! Les hommes jouent un rôle très secondaire, même, et les albums Franka sont infiniment plus féministes que ceux des maîtres de l’auteur : on est très loin de la Castafiore, de Seccotine, de M’oiselle Jeanne… Le seul problème est de se les procurer, car c’est par le hasard des soldeurs que j’ai pu dégoter cinq albums. Des commandes sont bien sûr possibles. La qualité du dessin de Kuijpers est à tomber : ferme élégance du trait, richesse des détails, effets de profondeur, “tableaux” somptueux… A connaître !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528555

    Kid Paddle est pour moi une série des plus hilarantes, un pur bonheur de rigolade !

    Midam, auteur belge chauve à petite barbiche, tend à développer maintenant le spin-off Game Over, série amusante aussi certes, mais je garde préférence pour Kid, son père, sa soeur Carole, ses deux copains Horace et Big Bang. On ne sait rien de sa mère. Dans les albums récents paraît aussi une copine, une gothique à piercings et tête demi-rasée au goût pour l’horreur égal à celui de la petite bande. Le décor de la chambre de Kid déchire (mention spéciale à la figurine de Sergent Dégueulis Sulfurique !), à l’opposé de celle de la chambre de Carole, tapissée de rose et petits coeurs, pleine de mignonnes licornes et têtes Barbie à coiffer. Très imaginatif, Kid part souvent dans un rêve éveillé où son brave homme de père devient un homme brave, un Conan le Barbare, un mercenaire tatoué ou un marginal grunge heavy metal… avant la (re)chute dans le réel, tellement terne ! Big Bang, petit génie scientifique aux énormes loupes pour lunettes, crée des machines et expériences déjantées, brillantes mais toujours facteurs de désastres pour Kid. Le très naïf Horace qui a des goûts très puérils (Rikiki le canard ), est la victime-née des “plans Kid” et se retrouve très souvent à l’hosto, lunettes et crâne en morceaux, voire les unes dans l’autre. Il n’y a aucune méchanceté chez Kid et ses copains, c’est là toute l’habileté de Midam : ils vivent leur monde, où l’horrifique est une culture qui les passionne, tout juste s’ils persécutent un peu le pitbull gardien de la salle de jeux vidéos. Enfin, le dessin excellent de Midam ne contribue pas peu au comique inénarrable des situations ! Un must !

    Xanatos
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    Xanatos le #528650

    Kid Paddle

    Ah Kid Paddle, j’adore ! 😀

    Je trouve cette BD très bien dessiné, fun et vraiment hilarante, je suis d’accord avec ton avis enthousiaste mon cher Yupa ! 😀 Et certains titres d’albums tournent en dérision certains titres de films cultes comme celui-ci et ce de manière très drôle ! 😆

    Kid Paddle tome 4

    D’une part, j’adore le trait de Midam qui est très attrayant, incroyablement expressif et les personnages arborent des mimiques à mourir de rire ! 😆

    On sent d’ailleurs qu’il s’éclate à dessiner des monstres ce qui lui permet de se lâcher et de les doter d’expressions faciales irrésistiblement drôles !

    Kid est un gosse qui adore s’amuser et jouer et je dois dire que ses interactions avec son père sont particulièrement savoureuses, ce dernier étant très à cheval sur la discipline et ne veut pas que son fils néglige ses études… Hélas pour lui, il n’arrive pas à toujours à recadrer son turbulent fiston !

    Ce que j’aime aussi avec Kid Paddle, c’est que si certains gags sont des parodies désopilantes de classiques du jeu vidéo (Kid et ses amis par exemple jouent à Aladdin sur Megadrive tiré du film d’animation Disney réalisé par John Musker et Ron Clements qui est l’un des bijoux de la console Sega) mais l’humour de l’oeuvre est généralement accessible à tous et se montre incroyablement délirant et tordant pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques ! ^_^

    Et effectivement, il n’y a aucune méchanceté dans Kid Paddle, c’est une BD qui est un hymne à l’imaginaire, Kid étant en effet un enfant faisant preuve de beaucoup de créativité et d’une imagination fertile ! 🙂

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528753

    Tu as bien raison de le pointer, Xanatos, le sens de la mimique hilarante ou expressive de Midam est éblouissant ! Et j’adore la démarche qu’il donne à ses personnages.
    Quand Carole a un petit creux, elle entre dans la cuisine avec une tranche de pain de mie à la main ; mais elle recule devant le distributeur de miel, monstre à grand nez d’où le produit coule comme de la morve. Elle se tourne vers les cerises, mais elles semblent du cerveau cru et sanglant dans un crâne ouvert de pustuleux  à langue pendante, glip ! Les packs de céréales sont décorés d’immondes blorks, et la porte du frigo tapissée de magnets à créatures vomissantes ou pourries… Carole renonce. Quand plus tard une de ses copines un peu dodue lui demande “C’est quoi ton secret pour rester mince ?” elle répond, résignée : “J’arrive facilement à limiter les grignotages.” 🙂

    Trop drôle ! Et comme souvent avec l’auteur, tout est dans la chute, géniale !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #528934

    Vient de paraître une bio de Maurice Tillieux (Ed. de L’Aventure) à 12 euros, pour le centenaire de sa naissance. Il s’est tué en voiture à 57 ans en 1978, donc il s’en fout un peu, mais c’est pour ses fans (moi par exemple)… Né près de Liège  en 1921 donc, c’est un des “grands” de l’école de Marcinelle, ami de Peyo, de Franquin, de Morris, puis des “jeunes” Walthéry, Jo-El Azara, Desberg… C’était avant tout un scénariste excellent, un vrai raconteur, mais aussi un auteur complet avec en particulier son oeuvre-culte, la saga Gil Jourdan. Ce détective transpose un autre héros, Félix, dont les deux acolytes assez peu réussis encore seront génialement changés en Libellule, cambrioleur repenti, et Crouton, inspecteur voué aux mésaventures comiques mais qui apporte au “privé” Gil Jourdan l’appui des autorités policières. Par rapport aux canons de rigueur dans la BD 1950 / 1960 : héros adolescent ou à peine mûr (Tintin, Spirou… ) avec petit compagnon animal, Félix et ses deux aides étaient des adultes pris dans des polars assez durs, ce que Charles Dupuis refusait. Par besoin d’un vrai scénariste, il a fini par implorer Tillieux pour le “Journal de Spirou”, et celui-ci a bien voulu s’adapter à la tâtillonne censure française, inconnue en Belgique. D’où le changement de son trio de base, et celui de la cocaïne dans “Popaïne et vieux tableaux”, premier et formidable récit “Jourdan” suivi de 3 autres chefs-d’oeuvre de l’avis unanime : “La voiture immergée”, “Les Moines rouges”, “Les cargos du crépuscule”. Bien sûr, “L’Enfer de Xique-Xique”, “Le Chinois à deux roues” et “Le gant à trois doigts” conservent un excellent niveau : tous les Gil Jourdan peuvent être lus et relus avec grand plaisir !  A part dans le cinéma de Michel Audiard, les “répliques qui tuent” foisonnent rarement autant. Sans compter les catastrophiques calembours de Libellule qui ne font hurler de rire que lui, à la stupéfaction de ses auditeurs tant c’est mauvais !!  Un des très rares auteurs de l’époque, Tillieux donnait souvent un rôle actif aux femmes, telle Queue-de-Cerise la secrétaire de Jourdan, ou la jeune baronne amie proche de Tif et Tondu, ou encore Natacha l’aventureuse hôtesse de l’air.

    Peu avant l’accident fatal de Tillieux, Goscinny étant décédé, Morris n’a pas eu le temps de lui proposer le cadeau qu’il voulait lui offrir : scénariser Lucky Luke. On y a beaucoup perdu, cela me paraît évident.

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