Vu Dragon Ball Super – Super Hero !
C’est trop frais pour que je puisse donner un avis définitif dessus, il me faudra pour ça revoir le film (probablement avec mes neveux pendant les vacances), et attendre la sortie en BR, mais allons-y à chaud ! J’éviterai les sépaleurs, et je vous conseille grandement d’en faire autant en évitant de visionner des vidéo ou des articles dessus si vous envisagez de le voir, parce que y a de gros trucs qui s’y passent, mais bien gros ! Je suis d’ailleurs heureux de n’avoir rien appris dessus avant d’avoir vu le film.
Mon avis à chaud donc : J’ai vraiment passé un très bon moment dans l’ensemble, c’est presque une antithèse de Dragon Ball Super – Broly, dans le sens où ce dernier se focalisait bien plus sur le spectaculaire et la baston plutôt que sur son scénario et son développement. Ici, l’histoire n’est pas extraordinaire mais elle a le mérite de sa simplicité, et elle se développe progressivement jusqu’à son aboutissement explosif. De plus, différentes révélations ainsi que l’apparition de nouveaux personnages peuvent installer de solides fondations pour une possible suite à cet univers, que ce soit en film ou en série, à l’instar de Kami to Kami (la Bataille des Dieux).
Et pourtant je dois dire que niveau sensations, j’étais bien plus époustouflé par l’énergie de DBS – Broly que par celle de DBS – Super Hero qui est moins “Dans ta Face” et plus progressif. Chaque film a ses propres atouts et il serait injuste de les comparer tant ils sont différents, ou plutôt complémentaires. Mais pour ce qui est du plaisir pur, j’ai préféré DBS – Broly.
L’histoire donc : L’Armée du Ruban Rouge n’a pas totalement disparu. Il se trouve que le Général Red a eu un fils, Magenta, et ce dernier cherche en secret a faire renaître l’armée de son père. Pour se faire il a découvert l’existence du petit-fils du Dr Gero, le Dr Hedo, qui se qualifie de Super Génie. Il parvient à allouer ses services en faisant vibrer les bonnes cordes du jeune super génie qui se trouve être fan de super héros. Il lui explique ainsi qu’il a besoin de son aide pour se débarrasser d’une organisation maléfique d’extra-terrestres venus pour conquérir la Terre et dont le QG serait la Capsule Corp.
Alors que Gokû s’entraîne avec Vegeta auprès de Whis, Piccolo s’occupe de la petite Pan, âgée de trois ans, qui vient s’entraîner après l’école. Un des premiers cyborgs de Hedo, Gamma 2, vient à sa rencontre pour l’affronter. Lorsqu’il pense s’être débarrassé du Namek, le cyborg retourne à sa base, ignorant qu’il est suivi.
Le film dure une heure et quarante minutes à peu près, soit la même durée que DBS – Broly, mais il prend bien plus de temps à se construire en laissant au spectateur le loisir de connaître tous ces nouveaux personnages, tout en développant nos habituels héros. Même si Gokû et Vegeta sont toujours présents, c’est clairement un film consacré à Piccolo, et ensuite à Gohan, et un peu à Pan aussi, qui reste aussi adorable et choupi qu’elle pouvait l’être dans la série Dragon Ball Super. Le lien qu’elle entretient autant avec Piccolo qu’avec son père est mis en avant, mais c’est surtout celui entre Gohan et Piccolo qui prime. On voit à plusieurs reprises ce dernier déplorer le fait que Gohan ait mis de côté son entraînement, mais plus encore qu’il préfère trop souvent lui confier sa fille plutôt que de s’occuper d’elle au profit de ses études.
Piccolo va même jusqu’à certains extrêmes pour forcer son ancien élève non seulement à dépasser ses limites et retrouver son potentiel mais aussi à consacrer du temps à sa fille.
De fait Piccolo est vraiment le personnage central du film, et l’attention qui lui est accordée fait un bien fou, après le traitement famélique qu’on lui a donné depuis son assimilation avec Dieu, ce qui remonte aux débuts de l’arc des cyborgs et de Cell dans DBZ ! Il était temps !
Concernant les nouveaux personnages, j’ai beaucoup apprécié que deci delà on nous montre, sans trop appuyer dessus, qui sont leurs parents. C’était pas obligé, ce sont des clins d’œil à l’univers de l’oeuvre qui font plaisir sans être envahissant.
J’aime beaucoup Gamma 1 et 2, ils ont de vraies personnalités et quelques étonnantes particularités, comme par exemple Gamma 2 qui, en se battant contre Piccolo, produit des onomatopées à chaque coup qu’il donne (au grand étonnement de Piccolo), un joli clin d’œil à Batman ’66 renforçant son apparence de super héros !
Magenta est plus commun, et on pourra regretter que, contrairement à son père, on ne sache jamais pour quelle raison la refondation de l’Armée du Ruban Rouge lui tient autant à coeur. Il ne semble pas rechercher les Dragon Ball, et en dehors d’une volonté de venger son paternel, il doit juste la jouer Cortex en “tentant de conquérir le monde !” Cela dit, il est possible qu’il y ait une raison donnée dans le film et que je l’aie simplement zappée dans ma tête…
Reste que c’est un personnage plus bouffon que cruel, moins enclin à tuer les mauvais éléments de son armée que ne l’était Red. Il y a tout de même une révélation concernant ce personnage qui le rapproche de son père et qui m’a fait rire sincèrement lors de sa divulgation. C’était tout con mais ça m’a fait rire, parce que la mise en scène l’avait très bien dissimulée jusqu’à sa mise en lumière.
Le Docteur Hedo est l’un des personnages les plus intéressants du film. Il est certes obnubilé par les super héros, mais il n’est pas pour autant dépeint comme un personnage totalement positif. Dès sa première apparition, il montre un côté très sombre et parfois une certaine avidité, autant pour la nourriture que pour l’argent. Il mérite également son titre de super génie et ne se laisse pas facilement manipuler, ce qui le rend ambigu une grosse partie du film.
L’histoire se déroule de manière bien plus traditionnelle que DBS – Broly, le développement prend le temps de présenter le contexte et les personnages. J’ai d’ailleurs bien aimé les différents flash-back qui ramenaient à Dragon Ball et Dragon Ball Z, non seulement parce que ce n’étaient pas des scènes reprises des séries mais refaites entièrement, mais aussi parce qu’elles étaient réalisées en 2D traditionnelle, contrairement au reste du film. J’y reviendrai.
On a une montée graduelle dans la tension, au fur et à mesure que les ambitions de cette nouvelle Armée du Ruban Rouge se dévoilent et que nos héros se rassemblent pour affronter la menace. Puis les combats commencent après une préparation plutôt bien amenée. Que ce soit le choix des alliés comme la façon dont l’assaut est préparé, tout semble plutôt logique dans l’ensemble.
Les rebondissements sont pléthore, y a un peu de tout dans la dernière partie, du comique et du moins comique, voire un ton très sérieux qu’on a pas trop l’habitude de ressentir dans un DBS.
Mais Piccolo ressort vraiment grandi dans tout ça, et je vais bien appuyer dessus, ça fait réellement plaisir de voir ce personnage aussi respecté pour une fois dans ce foutu 21ème siècle ! Que ce soit dans sa montée en puissance comme dans son importance en tant que personnage, il redevient bien plus central dans l’univers. Ici il mène le jeu, il fait avancer le scénario et remet même en avant Gohan. Après avoir joué le rôle de simple mentor dépassé par les évènements dans l’arc Buu puis celui de nounou de Pan, on en venait à désespérer. Heureusement Toriyama a décidé de lui rendre son prestige, et de fort belle manière. Si comme moi vous êtes fan de Piccolo, ce serait une erreur de passer à côté de ce film !
Gohan aussi a droit à plus d’attention et une remise en forme, et il prend une plus grosse place vers la fin, mais de ce côté il est clair qu’il s’agit avant tout de faire plaisir aux fans qui n’aiment pas l’idée que Gohan préfère ses études à la bagarre. J’ai de fait ressenti son évolution dans le film bien plus comme du véritable fan service, contrairement à celle de Piccolo. Ça reste bien amené malgré tout. En dehors d’un seul aspect qui m’a fait sortir du film, mais j’en reparlerai dans la zone spoiler !
J’ai dans l’ensemble bien plus de choses à apprécier qu’à reprocher concernant Dragon Ball Super – Super Hero, mais tout de même, j’ai des reproches. Le principal, c’est l’aspect technique du film, la 3D Cel Shading. Autant pour les films Berserk ça ne m’a pas gêné plus que ça (en partie parce que les films avaient autant sinon plus de passages en 2D normale), autant sur DBS – Super Hero c’était vraiment pas justifié. N’importe qui ayant vu DBS – Broly vous le dira, les passages les plus faibles du film sont ceux en 3D. Pourquoi alors avoir décidé de réaliser le film suivant à 99% en 3D Cel Shading ? En dehors des coûts de production qui doivent être moins élevés, je ne vois aucune justification.
Et je pense sincèrement que si ce film avait été réalisé en 2D et dans le même esprit que le précédent, je l’aurais sans hésitation placé au-dessus de ce dernier. Vraiment, y a des passages où Piccolo marche comme un robot. Le Cel Shading donne un effet 2D bluffant par moment, mais l’animation des mouvements humains c’est une autre paire de manches. Y a une différence entre animation 2D et animation 3D dans la façon de représenter les mouvements, les deux ne peuvent être compatibles, le cerveau sent qu’il y a un pet quelque part, peu importe que la vitesse d’animation soit baissée. Bref, je ne suis pas fan de cette méthode d’animation.
Au niveau OST, je n’ai pas retenu la moindre musique, à tel point que j’en suis venu à me demander s’il y avait vraiment ne serait-ce qu’un morceau dans le film. Je ferai plus attention au prochain visionnage, mais là tout de suite, je trouve cette OST très inférieure à celle de DBS – Broly.
Dernier reproche, sans en être véritablement un, ce sera en sépaleur !
Spoiler
Les apparences de Piccolo et Gohan en mode surpuissants (Orange Piccolo et Gohan Beast). En fait c’est l’absence d’info sur leur transformation dans le film qui me gêne. Il m’a fallu chercher sur le net pour avoir quelques explications.
Comme je l’ai dit plus tôt, le film semble poser des fondations pour enrichir l’univers du Dragon World à l’instar de Kami to Kami, et je pense que ces transformations seront mieux expliquées et développées par la suite (série TV, film ou manga).
Cependant, sur le plan strictement esthétique, en ce qui concerne Gohan Beast, je suis très circonspect. Les yeux rouges et les pupilles noires, ça passe, mais trop de cheveux et certains plans sont dégueulasses (encore une fois la 3D Cel Shading ne fait pas de miracle). Cela dit j’aime bien l’explication donnée par Toriyama, qui indique que cette transformation est une évolution des éveils qu’il a connus depuis son enfance et qu’elle symbolise la bête sauvage qui s’est éveillée en lui. Mais j’aurais de loin préféré que ce fût explicite dans le film. Et j’aurais aussi préféré qu’il fût plus sobre comme Toriyama l’avait prévu à la base, c’est à dire avec un visage terrifiant et la peau pâle.
En ce qui concerne Orange Piccolo, j’ai trouvé ça mieux amené par contre. L’idée du potentiel dévoilé comme ce fut le cas pour Gohan et krilin sur Namek par le Grand Chef, c’est pas mal, mais je n’ai pas compris ce qu’avait rajouté Shenron et qui a donc donné naissance à Orange Piccolo. Par contre, le côté plus baraqué, les yeux rouges, et surtout la marque dans le dos (un Ajissa, symbole des Namek), je valide à 100% !
Mais je veux savoir le pourquoi du comment de cette transformation, pinaise !
Enfin, le Cell Max, honnêtement j’ai pas d’avis dessus. J’ai vu le film en VF, mais j’ai apprécié de découvrir que sa voix en VO était celle de Norio Wakamoto, seiyû du Cell original. Le personnage est clairement là pour servir uniquement de prétexte à l’évolution en puissance de Gohan, n’a aucune personnalité et se fait exploser. Donc y a pas vraiment de raison de gueuler dessus en disant que c’est la même chose que le retour de Freezer ou la “canonisation” de Broly. Y aura visiblement pas de retour de Cell, c’était simplement un clin d’œil servant à faire le lien dans la tête du spectateur entre la transformation de Gohan en Super Saiyen 2 et celle en Gohan Beast.
Mais l’un de mes passages préférés du film étant le combat de Piccolo géant contre lui, je dois avouer qu’au bout du compte, je l’ai apprécié !
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La vache, je pensais vraiment pas sortir une tartine pareille ! Y avait finalement plus à dire que je ne l’imaginais !
C’est pas un film parfait, c’est sûr, le manque d’info sur certains points, la musique qui passe inaperçue et surtout la réalisation en 3D Cel Shading ne lui rendent pas service. Mais il comble ces défauts par son contenu, son originalité, son histoire et ses personnages. À l’heure actuelle j’ignore tout de la réaction générale des fans à son encontre, ayant totalement fermé les yeux sur tout article ou vidéo parlant du film. Et j’ignore aussi si j’aurai ou non le même avis dessus au prochain visionnage (au ciné ou à la sortie du BR).
Quoi qu’il en soit, j’ai aimé Dragon Ball Super – Super Hero, et en y ayant réfléchi à la rédaction de cet avis, j’en garde toujours une très bonne impression. Il y a un bon ratio histoire / combat et humour / sérieux. Piccolo a toujours été un de mes perso préférés et ici il obtient enfin l’attention qu’il méritait depuis très longtemps et qui n’avait que trop tardé. Le doublage VF reprend tous les comédiens historiques de la licence ainsi que ceux présents depuis DB Kai, et on prendra un plaisir absolu à entendre Donald Reignoux se donnant à fond (comme il le fait à chaque fois) dans le rôle de Gamma 2 !
Du très bon Dragon Ball, une porte pour l’avenir et la possibilité d’un retour à un Dragon World moins centré sur les Saiyen ?
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead