La Splendeur du Pingouin
Je profite d’être dans le coin pour dire quelques mots sur ce comic qui, croyez-le ou pas, est le premier que je lis de ma vie ! Et j’ai franchement bien aimé l’expérience. Ça m’a donné envie de lire un jour des ouvrages un peu référence dans le domaine. Je crois qu’il y a Watchmen déjà, et pour le reste, je note si vous avez des recommandations.
Alors, sur La Splendeur du Pingouin, que dire ?
D’abord, j’ai pris le bouquin car, si j’ai bien compris, il est le seul à proposer une version du passé d’Oswald Cobblepot en détaillé (pas la séquence de 4 minutes, toute grandiose qu’elle soit, de Batman Forever). Cette histoire m’intéressait car ce personnage me passionne dans la série Gotham !
J’ai vraiment accroché à toute la première partie du comic, qui met en parallèle le présent d’Oswald et des flashbacks de son enfance. On y découvre sa famille pas franchement aimante, le harcèlement qu’il a subi du fait d’une simple différence physique (son nez), mais aussi comment à travers ces épreuves il a su découvrir son intelligence prodigieuse et “rebondir” dans la voie où on l’avait finalement poussé (traiter le mal par le mal pour survivre).
J’ai aussi beaucoup aimé toute l’explication autour de l’oiseau symbolique, notamment la notion d’adaptabilité des pingouins et le fait que, bien qu’incapable de voler, il soit parfaitement à l’aise sous l’eau, jusqu’aux profondeurs les plus noires. La métaphore fait son effet.
Enfin, j’ai trouvé certains passages très intéressants sur la façon dont il analyse son rapport aux autres et la “mascarade” (sic) qu’est sa vie. Même si la réalité est dure, son regard est extrêmement lucide. Instaurer un ascendant par le pouvoir, les armes et l’argent est son seul moyen d’obtenir de la considération, un respect de façade. Il sait que lorsque l’illusion se craquèle, les gens se révèlent sous leur vrai jour : moqueurs, méprisants et cruels, voyant seulement en lui un personnage grotesque. Je l’ai trouvé touchant lorsqu’il se hisse devant un miroir, contemple sa silhouette ronde, et se demande comment peut être la vie dans la peau d’un homme grand et fort comme Batman.
J’ai un peu moins accroché à la deuxième partie de l’histoire, où Oswald se lie à une femme aveugle et décide d’éradiquer le sourire de la bouche des Gothamites. Autant la première moitié était psychologique, autant on s’oriente là dans une direction moins réaliste, avec l’intervention des robots pingouins et compagnie.
Ce côté un peu cartoon ne m’a pas gênée dans la dernière histoire, en revanche. J’ai au contraire bien aimé cette version du Pingouin plus ancienne, assez bonhomme. Même si son geste final était cruel (mais logique), il apparaissait sous un jour sympathique, voire plutôt comique. Je crois que c’est le mélange entre psychologie sombre et aspect cartoon qui, pour moi, ne faisait pas parfaitement bon ménage dans la précédente histoire.
Au travers de ces deux récits au ton très différent, j’ai trouvé qu’on pouvait reconstituer une sorte d’essence primaire du personnage. Au final, c’est sans doute ce qui m’a le plus intéressée ! Retrouver la racine, ce qui survit malgré les changements de la forme. Cela m’a permis de comprendre davantage certains choix qu’ont fait Bruno Heller et les scénaristes de Gotham, ainsi que les sources de Robin Lord Tailor pour son interprétation.
Merci Feanor de m’avoir si bien conseillée ! 😀