Les manga "tranche de vie"

20 sujets de 41 à 60 (sur un total de 91)

Posté dans : Manga & BD

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506450

    Tiens chère Veggie, je n’avais pas vu ton post sur “Journal d’une vie tranquille”, qui paraît en effet un travail intéressant ! Le retour des Japonais de Mandchourie a été assez dramatique en 1945 / 1946, mais à moi il évoque de bien plus près celui de nos “Pieds-Noirs” Français d’Algérie en 1962 / 1963. D’ailleurs les relations entre Coréens et Japonais évoquent à s’y méprendre celles entre Algériens et Français, et pour cause ! J’ai étudié de très près pour mon roman “Little Japansky” le Mandchoukouo (chapitres ensuite presque zappés) ; il est intéressant de savoir que le “dernier empereur” Kang Deu (que les Occidentaux appellent de son nom de petit prince “Pou Yi”), étant Mandchou et non pas Chinois, se considéra à partir de 1932 comme restaurateur de son Empire, sous la protection du “Grand Japon”. Mais à partir de 1942 les Japonais lui enlevèrent toute indépendance, et expédièrent à coup de propagande des masses de paysans pauvres japonais en Mandchourie, d’abord avec grand succès ; puis ces paysans constatèrent que certes on leur donnait des terres, mais que le climat interdisait leur denrée alimentaire de base, le riz, au profit de la seule céréale “gaoliang”, mal supportée par leurs estomacs. Evidemment le régime militaire colonisateur leur interdisait le retour, enfin possible en 1945. Bref.

    SHIRLEY, tome 1, de Kaoru Mori, nous est enfin distribué par le judicieux éditeur Ki-oon, 16 ans après sa parution ! C’est la première oeuvre de Kaoru Mori, brillante mangaka depuis, avec Emma et Bride Stories.
    Comme le révèle la très amusante postface de l’auteure (j’adore la coutume japonaise des postfaces personnelles, qui semblent hélas négligées par les auteurs occidentaux de BD / Comics), Kaoru Mori a été inspirée par son adoration envers “les filles aux cheveux noirs coupés à la Jeanne d’Arc”, envers la douce mais battante Madame Hudson du Sherlock Holmes miyazakien, et envers l’animé encore plus miyazakien “Kiki la Petite Sorcière”. De là Shirley, orpheline de 13 ans embauchée comme femme de chambre par la sympathique Bennett, jeune dame à grande demeure mais trop occupée car elle tient un café dans le Londres de l’époque victorienne. La plausibilité de ce pitch est un peu limite, mais ça passe, les dialogues ne manquant ni d’esprit ni de charme ; c’est confirmé par les deux courts récits complémentaires à propos de deux autres bonnes, Nelly, puis Mary. On sent chez l’auteure l’intelligence, la finesse, l’aptitude à donner grâce et vérité à ses personnages, notamment jeunes femmes ou enfants. D’ailleurs en ce volume il n’y a que cela qui l’intéresse, car elle avoue avoir quasi-séché sur les scénarios et “être incapable de dessiner des gens méchants”. Après tout dans la vraie vie il ne se passe que de loin en loin quelque chose d’important, et seuls les imbéciles divisent les gens en bons et en méchants… Bref, Shirley est un petit personnage adorable, un peu timide mais très dévouée, et ce qui pourrait passer pour mièvre ne l’est nullement. Par exemple la fin de l’histoire consacrée à Mary Banks est excellente !
    Cela me donne un peu envie de lire Emma, mais je crains une romance sentimentale, et je ne les supporte plus depuis un fatal événement de ma vie. Je préfère la petite “tranche de vie” insignifiante et innocente de Shirley.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #506542

    ADIEU MON UTERUS de Yuki Okada.

    Ce one-shot s’impose en catégorie “tranche de vie” car pour ce qui est de trancher ça (re)tranche !
    Yuki Okada, mangaka mariée à un autre mangaka, mère d’une petite fille, a été à 34 ans frappée d’un cancer du col de l’utérus, un des plus fréquents chez les femmes mais plutôt plus âgées. L’opération chirurgicale s’impose, et notre auteure a décidé de tout en raconter en manga.
    La très bonne idée qu’elle a eu est de se dessiner elle-même (et les autres) en style kawaii, stylisé et mignard, ce qui rend bien plus supportable le récit évidemment assez cru. De plus l’humour, autodérision ou caricatures de médecins, fait passer la pilule, et c’est le mot qui convient !
    Trois autres coups de génie :
    1) Montrer la grande ignorance de tout le monde, femmes ou hommes hors du milieu hospitalier, des réalités anatomiques et cliniques, concernant l’appareil génital féminin ; et donc le degré de confiance aveugle envers la science médicale que nous sommes bien forcés d’avoir.
    2) Montrer le rôle de l’entourage, ses dilemmes, ses difficultés à intégrer un tel choc ; mais aussi le soutien immense qu’il représente.
    3) Montrer les choix que le malade est amené à assumer, du moins dans une société libre telle le Japon ou la France, où le corps médical par principe soumet au patient plusieurs options puisqu’il s’agit d’un individu responsable.
    Par chance, tout finit bien pour l’auteure. L'”aventure” a largement de quoi justifier un manga one-shot qui ne cache rien de l’épreuve, mais rassure aussi. On y apprend bien des choses.

    Veggie11
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    Veggie11 le #506699

    Cela me donne un peu envie de lire Emma, mais je crains une romance sentimentale, et je ne les supporte plus depuis un fatal événement de ma vie. Je préfère la petite “tranche de vie” insignifiante et innocente de Shirley.

     

    J’ai déjà parlé d’Emma il y a plusieurs mois sur le forum, c’était en juillet dernier. C’est justement parce que j’ai beaucoup aimé Emma qu’il m’est venu à l’idée d’en parler sur Animeland, car j’estime ce manga complètement passé à la trappe par le magazine (ils en avaient quasiment pas parlé à l’époque et encore moins avec la réédition Ki-Oon). Alors oui c’est une histoire d’amour, mais traitée avec intelligence et avec toute une société autour qui gravite avec les dernières modes, l’étiquette ou les rivalités entre gentry et noblesse anglaise.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 ans et 11 mois par Veggie11 Veggie11.
    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #508830

    La Cantine de Minuit, t. 5 est sorti avant l’été, mais je ne l’ai lu que ces temps-ci.
    Il reste égal au principe de la série, et à sa qualité : dans ce petit restau nocturne débarquent des gens, qui se rencontrent. Tantôt ils travaillent à n’importe quelle heure : livreurs, strip-teaseuses, restaurateurs à spécialité, hôtesses, yakuzas… Tantôt ce sont des habitués du petit creux hors dîner, insomniaques, désoeuvrés, retraités ou solitaires. Et chacun(e) a son histoire, volontiers précisée ou commentée par les autres, jamais avec méchanceté. Parfois une intrigue sentimentale se noue, ou se dénoue.
    Il faut dire qu’au Japon (et dans tout l’Extrême-Orient ainsi qu’il faut souvent le rappeler aux connards nippophobes), le lunch à la pause de midi est rapide, vite expédié, en quasi-silence même avec des collègues : on a la tête dans le guidon, ou pas le temps, on mange pour manger. Le soir en revanche ou la nuit venue, on prend son temps, on aime bavarder, on prend du saké (jamais le midi). La “Cantine de Minuit” y est parfaitement adaptée.
    On est ravi ici de retrouver les habitués, la grosse Mayumi trop gourmande pour maigrir, les yakuzas, les petits employés ou cadres, le vieux patron de bar gay, le retraité ouvrier à l’éternelle casquette, les trois plus ou moins jeunes femmes malchanceuses avaec les hommes, etc.
    N’oublions pas que chaque court chapitre sert aussi à illustrer un mets populaire, udon sauté, chou mariné, edamame, wonton, poivrons farcis, etc., avec discussions sur la meilleure garniture et l’accompagnement idéal. La cuisine du patron semble succulente en tout cas ; il suit les saisons, et sait donc d’avance ce qu’on lui demandera.
    Lecture très agréable, vivante, éclairante sur la “vraie vie” au Japon !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #509630

    Le tome 6 de La Cantine de Minuit est dans nos bacs !
    On dirait que ce titre se vend bien, vu le rythme assez soutenu…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #510657

    SHIRLEY, tome 1, de Kaoru Mori, nous est enfin distribué par le judicieux éditeur Ki-oon, 16 ans après sa parution ! C’est la première oeuvre de Kaoru Mori, brillante mangaka depuis, avec Emma et Bride Stories.
    Comme le révèle la très amusante postface de l’auteure (j’adore la coutume japonaise des postfaces personnelles, qui semblent hélas négligées par les auteurs occidentaux de BD / Comics), Kaoru Mori a été inspirée par son adoration envers “les filles aux cheveux noirs coupés à la Jeanne d’Arc”, envers la douce mais battante Madame Hudson du Sherlock Holmes miyazakien, et envers l’animé encore plus miyazakien “Kiki la Petite Sorcière”. De là Shirley, orpheline de 13 ans embauchée comme femme de chambre par la sympathique Bennett, jeune dame à grande demeure mais trop occupée car elle tient un café dans le Londres de l’époque victorienne. La plausibilité de ce pitch est un peu limite, mais ça passe, les dialogues ne manquant ni d’esprit ni de charme ; c’est confirmé par les deux courts récits complémentaires à propos de deux autres bonnes, Nelly, puis Mary. On sent chez l’auteure l’intelligence, la finesse, l’aptitude à donner grâce et vérité à ses personnages, notamment jeunes femmes ou enfants. D’ailleurs en ce volume il n’y a que cela qui l’intéresse, car elle avoue avoir quasi-séché sur les scénarios et “être incapable de dessiner des gens méchants”. Après tout dans la vraie vie il ne se passe que de loin en loin quelque chose d’important, et seuls les imbéciles divisent les gens en bons et en méchants… Bref, Shirley est un petit personnage adorable, un peu timide mais très dévouée, et ce qui pourrait passer pour mièvre ne l’est nullement. Par exemple la fin de l’histoire consacrée à Mary Banks est excellente !
    Cela me donne un peu envie de lire Emma, mais je crains une romance sentimentale, et je ne les supporte plus depuis un fatal événement de ma vie. Je préfère la petite “tranche de vie” insignifiante et innocente de Shirley.

    Shirley 2 vient de paraître chez Ki-oon. Au Japon, Kaoru Mori y est revenue tout récemment, 10 ans après le premier volume, et c’est avec plaisir qu’on retrouve la petite bonne Shirley, qui a toujours 13 ans et sa patronne Miss Bennett Cranly, 28 ans et pas mariée, autant dire “vieille fille” selon les moeurs de l’époque.
    Si Kaoru Mori avait grand-honte de ses dessins dans le volume 1, ils sont ici de très bonne qualité.
    Shirley se montre très efficace la plupart du temps, mais quelques maladresses ou gamineries de sa part (mettre les chaussures à hauts talons de sa maîtresse, puis se casser la figure) amènent des touches d’humour bienvenues ; Bennett n’en prend jamais ombrage et développe même une grande affection pour sa domestique, si calme et si modeste par ailleurs. Shirley maîtrise très bien la cuisine et la préparation du thé, offrant un havre de repos à sa patronne quand elle revient du café qu’elle gère. C’est un innocent et heureux couple féminin (fantasme de l’auteure, qui le montre par un rêve que fait Bennett). La jeune femme repousse même la demande en mariage de son cousin, calmant ainsi l’angoisse de Shirley d’être congédiée si sa maîtresse se mariait, crainte bien moins sociale qu’affective, de perdre celle à qui elle est dévouée totalement : Bennett la rassure entre autres avec cet aveu : “Je suis satisfaite de la vie que je mène actuellement… et c’est grâce à toi !”, suivi de “J’aimerais que tu restes à mes côtés le plus longtemps possible, et ce quoi qu’il arrive !”, ce qui fait pleurer de joie Shirley, qui tombe dans ses bras.
    Pourvu que ça dure… mais il y aura une suite, et hélas, les mâles rôdent.
    La finesse de l’analyse non seulement des sentiments mais aussi de la société victorienne fait tout le sel de cette oeuvre. Certainement, l’auteure est une grande fan des “cafés à soubrettes” tant elle aime à montrer l'”uniforme” de femme de chambre de sa petite héroïne !

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #516148

    ZENKAMONO, titre que l’on peut traduire par “Repris de Justice”, traite d’un sujet social, la réinsertion des anciens prisonniers.
    Une jeune fille, Agawa, accepte pour son premier test comme “agent de probation”, de s’occuper de la réinsertion de Jirô, pêcheur à Enoshima où elle vit elle-même.
    Jirô a assassiné son demi-frère Ichiro, peu reluisant lascar mais beau mec qui lui volait tout dans son enfance, et qui s’est livré à un viol de la fiancée même de Jirô ! Le crime a été prémédité et particulièrement sanglant, et Jirô a été condamné à 6 ans malgré la large responsabilité d’Ichiro. En liberté conditionnelle pour bonne conduite, Jirô devra être chapeauté par la jeune Agawa. Ce n’est qu’un brave homme qui a pété les plombs sous l’humiliation. Le problème c’est qu’à Enoshima tantôt on compatit et lui fournit du travail, tantôt on ne le regarde pas sans effroi, tantôt même on lui manifeste une fausse sympathie mal intentionnée (remarquable personnage de Sakamoto !). Comment encaisser tout cela pour un ex-taulard ?
    Le récit sur Jirô est bouclé dans ce volume 1, donc il y en aura d’autres. Agawa est très attachante, pure et généreuse. On apprend pas mal de détails sur la Justice au Japon, assez analogue à la nôtre en somme (Carlos Ghosn ne serait pas d’accord !) : le supérieur d’Agawa est un équivalent de nos JAP, Juges d’Application des Peines ; mais l’agent(e) de probation, bien que bénévole, est proche de nos assistantes sociales.
    Le manga est très réaliste et dense psychologiquement. Un petit regret : il utilise peu le cadre assez particulier de la baie d’Enoshima.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #516185

    A part Veggie, qui vient de temps en temps, et Cyril qui ne vient plus car, je crois, il n’arrive plu à se connecter, je suis un peu seul à tenir ce topic, mais ça ne fait rien.
    De la vie, vous en voulez encore une tranche ?
    Ben ça tombe bien, le tome 3 de BL Métamorphose, qui est sur un autre topic mais aussi bien ici, vient de sortir en français.
    La relation toute en finesse entre nos deux fans de BL, la très renfermée lycéenne Urara et la vieille dame veuve Mme Ichinoi, s’approfondit et même fournit un sens à la vie de chacune. Urara est devenue plus gaie, comme le constate sa mère, mais elle craint de déranger ou de fatiguer Mme Ichinoi ; aussi renonce t-elle au grand Comiket d’Hiver où elle l’a invitée, ayant en repérage constaté les distances énormes à franchir au Palais des Congrès, surtout dans la foule probable (si vous allez au Japon, vous constaterez l’échelle colossale des bâtiments modernes, à Tokyo et dans toutes les villes un peu importantes). Mais du coup la vieille dame se sent bien seule au long des mois, soupire souvent après la compagnie que lui apportait Urara, qui de son côté n’a pas su justifier l’abandon du projet et donc n’ose plus lui suggérer de se voir. Heureusement, les blocages de l’adolescente avec les jeunes de son âge lui font abandonner son repli sur elle-même, et elle retrouve la septuagénaire avec un plaisir partagé, pour lui proposer un nouveau projet.
    L’auteure nous démontre ce qui semble une banalité mais ne l’est pas tant dans la réalité, que l’amour n’est pas nécessairement une question de rapports sexuels ni d’âge. Et l’analyse qu’elle fait de la vie intérieure d’une ado introvertie comme d’une veuve âgée est d’une véracité confondante, par petites touches moins insignifiantes qu’elle ne le paraissent.
    C’est formidable, BL Métamorphose !

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #516977

    J’ai enfin pu lire le tome 3 de BL Métamorphose et j’abonde dans le sens de Yupa, ce manga est un petit bijou !
    La relation entre Urara (la lycéenne renfermée) et notre petite mamie Madame Ichinoi est toujours un pur plaisir à lire. Beaucoup de finesse, de justesse et surtout d’humour à travers toutes ces pages !
    J’ai trouvé la présence de “l’élément BL” moins présent sur ce troisième tome, mais sa fin me donne vraiment hâte de lire le tome 4. Ura s’est vraiment jetée dans le vide, là !

    Je profite aussi de ce post pour signaler qu’est enfin sorti chez Akata Nos c(h)oeurs évanescents de Yuhki Kamatani (Nabari, Eclats d’âme). Cela faisait très longtemps, depuis la fin de Nabari en fait, que j’espérais lire ce manga… Il aura fallu attendre des années, mais il est enfin là. Yuhki Kamatani est l’un-e de mes mangaka préféré, je suis vraiment joie !

    Veggie11
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    Veggie11 le #517007

    ”Nos Chœurs évanescents” est prévu dans ma liste 😉 J’avais bien apprécié ”Éclats d’âme” du même auteur il y a 2 ans (déjà !!) et les dessins semblent toujours aussi beau.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #517009

    J’ai enfin pu lire le tome 3 de BL Métamorphose et j’abonde dans le sens de Yupa, ce manga est un petit bijou !
    La relation entre Urara (la lycéenne renfermée) et notre petite mamie Madame Ichinoi est toujours un pur plaisir à lire. Beaucoup de finesse, de justesse et surtout d’humour à travers toutes ces pages !
    J’ai trouvé la présence de “l’élément BL” moins présent sur ce troisième tome, mais sa fin me donne vraiment hâte de lire le tome 4. Ura s’est vraiment jetée dans le vide, là !

    Je suis ravi que tu partages pleinement mon admiration pour ce manga, Akiko !

    Par ailleurs j’ai feuilleté rapidement Nos Choeurs Evanescents, très élégamment dessiné comme le signale Veggie. Je trouve d’ailleurs bien difficile de faire passer autrement dans une bande dessinée la beauté d’une voix, d’un chant… Tentative paradoxale, comme les émissions culinaires à la télé. J’ai lu avec vif intérêt Eclats d’âmes, et vais voir si je peux trouver Nabari. Je ne sais pas si Yuhki Kamatani est un homme ou une femme : “Yuki” est un prénom féminin, mais “Yuuki” (= courageux) est masculin…

    Veggie11
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    Veggie11 le #517022

    Nabari ça risque d’être très compliqué, le manga est sorti il y a 10 ans et comme beaucoup de mangas ”moins” populaires, les tomes doivent se faire rare. Je fais le tour des occasions manga et je n’en ai encore jamais vu, à part 1 tome de temps à autre. Sinon la série TV était sortie aussi chez Kazé à l’époque.

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #517032

    Je suis ravi que tu partages pleinement mon admiration pour ce manga, Akiko !

    En effet, j’ai été séduite par BL Métamorphose dès le tome 1 ! ^^
    Dès que Ki-oon en a parlé sur les réseaux sociaux, à vrai dire. J’ai trouvé le concept de rencontre intergénérationnelle autour du BL géniale. D’autant que je lis régulièrement du BL, donc j’étais curieuse de voir comment cela serait traité !
    Je trouve que ce manga change le regard que l’on pourrait porter à la fois sur les ados et les personnes âgées. Ceci sans compter son dessin agréable et son humour, une pépite !

    Je ne sais pas si Yuhki Kamatani est un homme ou une femme : “Yuki” est un prénom féminin, mais “Yuuki” (= courageux) est masculin…

    A l’époque de Nabari, elle était présentée comme femme, mais à présent les fiches d’Akata mentionnent Kamatani comme non-binaire. Du coup, en Français c’est un peu compliqué (comme il y a des accords de genre partout), alors j’essaie de distribuer les terminaisons de façon un peu aléatoire. Je suis en tout cas très contente qu’iel ait pu faire une sorte de transition vers quelque chose qui lui correspondait davantage, car on sent, et ce depuis ses débuts, que la question de l’identité, du genre, mais aussi de l’orientation sexuelle sont importants pour luie. C’était d’ailleurs ce qui faisait la particularité et l’extrême force de Nabari. Ce titre débutait comme un shônen tout ce qu’il y avait de plus classique, mais la singularité des persos, leur caractère jamais vu (juste déjà, mettre des gens LGBT+ dans ce genre de manga, c’était osé) et leur quête profonde d’identité a fait prendre à l’oeuvre un tournant unique. J’en avais parlé au Survivor de Vongola (il y a très longtemps ^^), mais hélas la présentation reste superficielle. Pour dire vraiment les choses, il me faudrait spoiler environ les 4 derniers tomes, qui sont aussi magnifiques que terribles.
    Ce manga m’a profondément marquée et je garde les volumes, les guidebook trouvés au Japon et l’artbook (sublime) comme des trésors !

    Pour rebondir sur ce que tu dis Veggie, Shônen Note (alias Nos C(h)oeurs évanescents – quel beau titre) date de 2011, soit après Nabari, tandis que Eclats d’âme est de 2015.
    Je pense qu’entre Nabari, où les questions d’identité et d’orentation surgissaient (et s’imposaient) au coeur d’un shônen, et l’aboutissement Eclats d’âme, l’auteurice a dû beaucoup avancer luie-même dans son cheminement personnel, d’où sa sensibilité et sa justesse pour aborder ces thèmes.

    Et je confirme que le manga Nabari n’a pas eu un immense succès à l’époque, occulté par Naruto, souffrant d’une comparaison qui n’avait pas vraiment lieu d’être… Sans compter que les premiers tomes n’avaient pas un graphisme fou, Kamatani ayant beaucoup évolué avec cette première série (à partir du tome 6 environ, on sent l’essor. Après, tu touches les cîmes). Il y a aussi le fait que l’éditeur originel, Asuka, ce soit cassé la gueule entre temps, et Nabari a été repris par Kazé.

    L’anime est vraiment pas mal, avec une fin logique et émouvante. Hélas, comme souvent, il a été fait avant la fin du manga… Or, c’est dans les derniers volumes que l’on prend la méga claque avec toutes les révélations. Sans savoir qui sont vraiment les persos, on ne peut pas saisir leur nature profonde, ni voir le chemin qu’ils parcourent. Miharu et Yoite sont quand même attachants dans l’anime, mais c’est comme si on observait la partie émergée de l’iceberg, en ignorant tout ce qu’il y a dessous.
    C’est quand même un bon moyen de découvrir, la réalisation et l’animation sont de bonne facture. ^^

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #517838

    Yotsuba &, tome 5.

    J’ai beaucoup aimé ce manga du tome 1 au 4, puis l’ai un peu oublié, et j’ai trouvé juste avant le confinement le 5 chez un soldeur, d’où mon message actuel. On nous a traduit environ 14 volumes si je ne me trompe, mais l’intérêt, en tout cas le mien, s’est un peu émoussé.

    Yotsuba est une gamine de 6 ans, pétulante, joyeuse, naïve. Elle vient s’installer dans une nouvelle maison en banlieue urbaine avec son père, un jeune gars chevelu qui bosse uniquement en télétravail comme traducteur. On apprendra qu’en fait, orpheline d’origine étrangère, la fillette a été adoptée par le père (les règles d’adoption au Japon sont très anciennes et beaucoup plus souples qu’en France, j’en sais quelque chose, merci à notre écrasante bureaucratie qui a fait échouer le projet japonais de mon épouse et moi !).
    Dans la maison voisine Yotsuba découvre 3 filles qui vivent avec leur mère, Ena, Fuka et Asagi. Ena la plus jeune a environ 10 ans, Fuka 14 à 15 ans et Asagi l’aînée 18 à 19 ans. Leurs amies étoffent ensuite le nombre des personnages. Bien sûr elles se montrent très sympas avec la turbulente petite qui débarque chez elles à tout bout de champ. On croise souvent le meilleur pote de Koiwai le père, un immense gaillard surnommé Jumbo. Tous deux se comportent en vieux gamins irresponsables mais poilants : on sent l’auteur très complice.
    Les premières aventurettes de Yotsuba suscitent le rire par son enthousiasme, ses désarrois ou ses lubies joliment épinglés. Toutefois on finit (moi en tout cas) par la trouver un peu trop capricieuse et colérique. On y retrouve toute l’attitude adulte envers l'”enfant-roi” au Japon : dans le jeune âge, pas de répression, jamais de claques ni même d’engueulades. A mesure que l’enfant grandira, il verra s’installer une pression collective grandissante, d’abord ludique, puis de plus en plus serrée, si bien qu’il faudra à l’enfant justifier de tout écart de conduite dans le corps social et scolaire, extrêmement hiérarchisé en fonction de l’âge. Comme je suis souvent obligé de le répéter aux gens qui en tirent des conclusions nippophobes, ce n’est en RIEN différent sur tout le continent d’Extrême-Orient, et même nettement pire pour la gent féminine.
    Justement dans Yotsuba & la maison des voisines montre une totale liberté de vie, des relations de parfaite courtoisie entre elles et le père de la petite, aucune dépendance envers les hommes : les trois filles sont tellement habituées à ne vivre qu’avec leur mère qu’un matin au petit déjeuner Asagi en voyant son père attablé sursaute : “Mais qui êtes-vous ?!!” En effet il est en poste pour deux ou trois ans à l’autre bout du Japon, selon la pratique des grandes firmes pour leurs cadres moyens.
    On le comprend, à part la drôlerie et les caprices de la gamine Yotsuba, c’est le côté “tranche de vie au Japon” qui fait l’intérêt de la série.
    L’auteur AZUMA Kiyohiko est connu en France pour une autre série, Azumanga Daioh (adaptée en DVD par Kaze en 26 épisodes. C’est l’histoire pleine de fraîcheur et de naturel de 5 amies lycéennes, en petits gags verticaux de 4 cases (yonkoma) depuis leur entrée au lycée jusqu’aux examens de fin d’études. Comme dans “Yotsuba”, Azuma ne s’intéresse en rien à d’éventuels émois sexuels chez ses héroïnes ; d’ailleurs bien que située dans un lycée mixte, la série brille par l’effacement total des garçons ; formule reprise par le quasi-plagiat K-On!. Etant donné la pléthore de shôjo d’amourettes entre lycéens et lycéennes, ça repose, et c’est sans doute plus réaliste, y compris en France où l’on exagère beaucoup la liberté de moeurs au lycée.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #519392

    BL Métamorphose tome 4, arrivé en France !
    Volume qui garde le ton des précédents : tout en “petits riens” typiquement nippons et qui développent à la fois la difficulté d’être une ado en plein malaise d’angoisse du futur et celle de n’être plus qu’une vieille dame avec une vie banale derrière soi, rêves éteints, vide d’espoir. Le coup de génie de l’auteure Kaori Tsurutani est d’avoir relié ces deux crises existentielles opposées, ceci non pas par l’évasion dans un puéril, naïf et pur “paradis à princesses Barbie” dont elles n’ont que faire, mais dans le culte commun d’un manga BL, donc d’amour entre deux garçons, amour sérieux, “réel” mais qui en même temps en dédouane nos deux héroïnes puisque féminines : leur destin n’est pas mis en cause… Encore qu’Urara fait un étrange et court rêve éveillé.
    Parmi les traits de réalisme, il y a un papy qui au jardin d’enfants veille sur sa petite-fille de 3 ou 4 ans “parce que tout le monde travaille”, sous-entendu les deux parents. En effet dans le Japon moderne la “mère au foyer” se raréfie : les filles sont aussi diplômées que les garçons et ne manquent pas de carrières (c’est très loin d’être le cas sur le continent asiatique !). J’ai souvent vu ces vieux messieurs s’occupant de très jeunes enfants dans les “kindergarten” : au point que dans certaines cabines des toilettes pour hommes, on prévoit un siège latéral “accroche-bébé” ! Car on prévoit TOUT au Japon.
    Quant à la grand-mère, on peut supposer que c’est elle qui, au foyer, prépare les repas.
    Autre détail tranche de vie, au comiket où Urara est exposante de son premier manga avec Mme Ichinoi, à l’instant où le public peut entrer tous les exposants derrière leurs tables applaudissent, à la surprise de la vieille dame, pas habituée !
    Parmi les accessoires de dessin que reçoit Urara, on remarque une aile d’oiseau avec toutes ses plumes, montée sur un manche : elle est destinée à balayer les débris de gomme sur le papier (j’en possède une).
    On peut juste regretter que dans ce volume Urara reste très renfermée : le soutien inconditionnel de Mme Ichinoi devrait la réjouir plus visiblement, alors que clairement cette dernière retrouve une seconde jeunesse…

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #519562

    La Cantine de Minuit, volume 7 ! Oh, que je l’attendais ! Il devait sortir en France le 19 mars, mais bing ! confinement le 17 ! Raaahh … Mais bon, ça y est, dans les bonnes boutiques, la FNAC ne s’occupant plus que des shônen à zombies et ghoules.
    Ce volume est un peu plus centré sur des histoires de couples, plus ou moins heureuses, comme dans la vraie vie quoi… Quel sens de l’humain chez Yarô Abe ! ainsi que le patron du boui-boui de minuit, on sent qu’il a tout vu, tout connu, avec une immense indulgence toute simple, sans grands mots, sans idéologie. Voilà les gens, les vrais gens, pas les “classes sociales”, ni les “éclairés” contre les “ignorants”, ni les “bons” contre les “méchants”, on s’en fout de tout ça : chacun a son petit drame ou sa petite comédie à la Shakespeare, lequel ne jugeait personne non plus. Et chacune des histoires courtes a sa chute, parfois heureuse, parfois un peu triste comme celle du Lone Wolf and Cub qui croyait bien faire…
    Quand je lis ce titre, je replonge à Kyôto dans l’izakaya Yuki où je venais boire mon saké et avaler mes poissons séchés ou légumes panés, avec mon pote français R., vieux client qui me l’avait fait découvrir. On se comprenait très bien avec les autres habitués, malgré mon niveau peu brillant en japonais (R. lui ne parlait pas 3 mots de la langue). Jovialité et empathie, heure des confidences, quelle que soit la variété étonnante des client(e)s, oui, exactement comme dans “La Cantine de Minuit” ! R. est décédé d’un cancer au début de 2019 ; l’été suivant je suis retourné au Japon comme tous les 2 ans, mais pour un périple qui n’incluait pas Kyôto, et Papa-san et Mama-san ne savent donc pas que R. ne reviendra plus. Honte sur moi.
    Dans “La Cantine de Minuit”, n’oublions pas le plat traditionnel, qui a son rôle à jouer, comme entre autres dans l’histoire de l’ex-étudiante revenue 4 ans plus tard, bientôt mariée, et qui commande comme naguère un niratama et qui sent ses larmes : “Pourquoi je pleure ?”
    Car ça se déguste, La Cantine de Minuit !!

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #520203

    Our Colorful Days tome 1 vient de sortir en français, il est signé de Gengoroh Tagame, auteur de Le Mari de mon frère. Comme on pouvait s’y attendre, c’est l’histoire d’un gay, un lycéen secrètement amoureux d’un camarade de classe ; il met par accident dans la confidence sa meilleure amie d’enfance, qui le prend assez bien malgré un sentiment naissant qu’elle avait pour lui. Leur “refuge secret” devient un café tenu par un sympathique barbu qui n’a aucune gêne à se déclarer ouvertement gay. Cela part plutôt bien, ce petit récit (ce sera en 3 volumes).

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #521076

    L’éditeur Akata, qui fait un boulot courageux en sortant des sentiers battus par ses choix de manga, a décidé de proposer Trait pour Trait, histoire en 5 tomes par Akiko Higashimura (Le Tigre des Neiges) de sa vie professionnelle, et c’est aussi comique qu’instructif sur le circuit scolaire/ estudiantin en art au Japon, fort bien organisé.
    Notre future mangaka l’avoue tranquillement, elle ne foutait rien au lycée, sauf dans le club de dessin car elle voulait devenir auteure de jolis shojô mangas pleins de rubans, de fleurs et de mignonnes frimousses. Pour étendre un peu ses compétences, qu’elle croit exceptionnelles, elle se laisse convaincre d’aller dans un cours privé tenu par un artiste connu, et découvre alors ses méthodes : engueulades, coups de bambou sur la tête, pression d’enfer et dévalorisation de ses élèves ! La pauvre Hayashi (de son vrai nom) tombe de haut, et l’on rit bien des situations qu’elle subit… En fait ce prof va se révéler moins inutilement féroce qu’il n’en a l’air, et fournira à notre candidate une sorte de solidité bienvenue. La mangaka nous montre les beaux boulevards de front de mer bordés de palmiers de Miyazaki, sa ville natale (côte Sud-Est de Kyushu) au climat enchanteur et aux habitants charmants (sauf le prof !!). Pour l’anecdote, j’y suis allé pour 2 ou 3 jours et en garde en effet un très bon souvenir, arrosé de shochû à la patate douce (le seul shochû qui a du goût).
    Le manga fera 5 tomes, il est plein de drôlerie et j’aime beaucoup la façon dont se dessine Akiko Hayashimura, avec sa frange et sa queue de cheval.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #521922

    Shino ne sait pas dire son nom : c’est un one-shot plutôt original sorti chez Ki-oon, et que m’a prêté l’amie Sharbett.
    L’auteur masculin transpose sur une collégienne ce qu’il a vécu lui-même au même âge : un paralysant bégaiement dit “tonique”, différent de la forme “clonique” (répétition saccadée de syllabes) : il s’agit d’occasionnels blocages à prendre la parole, à prononcer quelque chose. Ainsi la pauvre Shino au moment de la rituelle présentation à la classe de tout nouvel élève se montre totalement incapable de prononcer son prénom et se ridiculise par ses énormes efforts vains et ses grimaces. Sa souffrance face aux moqueries qui s’ensuivent, notamment de la part d’un élève qui la singe, créent bien sûr dans ce manga une émotion analogue au bouleversant animé Silent Voice. Heureusement pour notre collégienne une autre, Kayo, va s’intéresser petit à petit à son cas, pas tout à fait par hasard car elle a une petite épine dans le pied elle aussi. Leur amitié toute simple de gamines, non dénuée de passagères brouilles, est extrêmement bien restituée à mon avis tout comme la vie banale dans un collège japonais.
    Un charmant petit manga, un peu mélo, éclairé par la postface de l’auteur. Dommage seulement qu’il n’explique pas pourquoi il a transposé son vécu sur une fille.

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #523954

    Mes Voisins les Yamada, en 3 gros volumes chez Akata/Delcourt.
    C’est paru en 2009, houlà c’était le vieux bon temps !
    On connaît le film animé Ghibli par Takahata, de loin son meilleur film à mon avis. N’oublions pas qu’il s’appuie directement sur ce manga “yonkoma” (gags en 4 cases) par Hisaichi Ishii. Non seulement les yonkoma ont ceci de plaisant que les relire plus tard garde beaucoup d’intérêt, aucune narration suivie n’étant déflorée et la plupart des petits strips oubliés, mais cette adaptation en français est de très bonne qualité.
    Les Yamada sont une banale famille japonaise attachante par son imperfection même. Elle compte 5 personnes :
    Takashi, le père, est un obscur petit chef de petit bureau dans une petite administration quelconque ; son salaire est des plus moyens, et ses loisirs se limitent au golf et au pachinko, comme 90% des hommes un peu mûrs au Japon. Quoique nul en réalité il se croit bon en bricolage ; il est assez attaché aux traditions mais son épouse n’en tient aucun compte.
    Celle-ci, Matsuko, femme au foyer, un peu trop corpulente car gourmande, est presque le personnage central du manga ; son drame quotidien est de savoir ce qu’elle va bien pouvoir cuisiner pour sa famille, et elle n’y met aucun raffinement. Elle est très négligente en effet, très paresseuse, très étourdie et représente en somme l’inverse exact de la “bonne épouse” selon les critères japonais.
    Le fils lycéen, Noboru, élève médiocre car presque incapable de vraiment travailler, gros dormeur et gros mangeur, se montre pourtant assez caustique et n’hésite pas à tacler son père sur ses nombreux ratages.
    Sa petite soeur, Nonoko, élève du primaire, gourmande elle aussi, aime jouer au foot et aux jeux vidéos. Par ailleurs elle n’est pas plus travailleuse que le reste de sa famille et fuit comme la peste les devoirs de vacances.
    Shige sa grand-mère vit aussi à la maison. Elle est moins étourdie et plus lucide que sa fille Matsuko. Elle adore le sumo à la TV, les matchs de base-ball, voire de football, souvent déroutée par certains termes modernes qu’elle ignore.
    Quelques autres personnages apportent leur lot de gags, telle Mlle Fujiwara la maîtresse de Nonoko, encore jeune célibataire frustrée qui boit le soir par compensation : elle est donc coutumière de la gueule de bois du matin, et ses élèves l’ont percée à jour depuis longtemps !
    Quelques gags très inscrits dans les références ou moeurs japonaises sont difficiles à rendre en français, mais c’est assez rare et des notes en bas de page aident les lecteurs. Les 3 volumes du manga concernent les années 1991 à 1993, dommage qu’on n’en ait pas plus.
    Takahata a ajouté des haïku à son adaptation filmée en belles couleurs pastels et bords effacés.

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