Life et Vitamine

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Posté dans : Manga & BD

  • Sharbet
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    Sharbet le #283591

    Contrairement à ce que j'avais résolu, j'ai lu la suite, un peu par curiosité perverse (“allez, on va voir si j'arrive à le lire”), un peu parce que je voulais savoir comment ça évoluait, c't' histoire.

    Pour les nouveaux qui n'ont pas suivi le premier topic, un résumé: Ayumu est une gentille jeune fille qui, comme le génie d'Aladin, se met en quatre pour ses amis. Elle bosse comme… ben… une japonaise pour intégrer le super-lycée au top du top où veut aller sa meilleure copine.

    Pas de bol, elle bosse tellement bien, qu'elle est prise et pas sa copine. Cette dernière, jalouse, ne veut plus lui parler. Ayumu, désorientée, se coupe pour se punir d'avoir fait souffrir son amie. Elle découvre ainsi de nouvelles sensations: la culpabilité et comment la soulager au moyen d'un cutter… et le lecteur sait qu'elle en aura besoin, de soulagement, vu que ses nouveaux condisciples se révèlent peu fréquentables…

    Plus fouillé que Vitamine, Life détaille plus progressivement la descente aux enfers d'Ayumu. La taille réduite de Vitamine obligeait peut-être la mangaka d'aller tout de suite directement dans le vif du sujet. Dans Life, le rythme est différent, la situation s'installe beaucoup plus progressivement, et des taquineries en apparence innocentes sont en fait de véritables insultes.

    C'est l'un des aspects pervers des brimades. Les blagues sont faites avec les apparences de la bonne camaraderie, de sorte que la victime se retrouve confrontée à deux messages contradictoires: “tu es notre poubelle et notre bouffon” “waaaah, on te kiffe”. Ce dernier l'empêche de réaliser avec justesse la situation.

    Akiko disait dans feu le topic sur l'ijime qu'Ayumu se construit elle-même sa prison.

    Citation
    Je n'ai pas l'impression que les autres soient responsables de la descente d'Ayumu aux enfers : j'ai plutôt l'impression qu'elle construit elle-même sa prison.

    Je ne suis pas tout à fait d'accord.

    Elle n'en a pas les moyens dans sa tête. Elle est trop dépendante du groupe, elle a trop besoin d'amour et de reconnaissance, elle ne peut donc pas opposer de résistance, ni écouter son malaise. Convaincue qu'elle seule ne vaut rien, elle ne peut pas s'assumer. Pourquoi, puisqu'elle n'est rien à côté des autres, beaux et brillants, toujours mieux qu'elle? Elle n'existe pas pour elle, mais pour la bande.

    Et elle ne peut pas réagir autrement. 'Y en a, hein, c'est dans leur caractère. Tohru ne filera jamais de torgnoles à Akito, Candy ne vitriolera jamais cette peste d'Elisa, et Sarah ne trafiquera pas la Bourse pour ruiner Lavinia, Sharbet n'est pas fichue de poster du premier coup au bon endoit. A l'impossible nul n'est tenu.

    Exemplons un peu, tiens.

    Si je portais des lunettes jaunes depuis des années, sans jamais les enlever, je serais convaincue que le monde est jaune autour de moi. Il ne peut pas en être autrement, puisque je le perçois ainsi. Si un jour, quelqu'un me disait que le rouge existe, je serais étonnée que cela puisse être possible. Peut-être même que je serais incrédule.

    Akiko elle, s'est construite avec des binocles incolores, de sorte qu'elle est capable d'évaluer une situation et de réagir en conséquence quand elle a un problème.

    Les lunettes jaunes d'Ayumu sont dans son complexe d'infériorité. Convaincue qu'elle est inutile et nuisible quand elle agit, elle adopte le comportement qui vaudra le moins d'ennuis à ceux qui la côtoient, et cela passe par l'acceptation de tout ce qu'ils peuvent faire. Paradoxalement, son souci de ne blesser personne risque de se retourner contre sa nouvelle pseudo-pote…

    C'est pour cette raison que j'écrivais qu'Ayumu n'a aucun moyen de réagir autrement. Elle n'en a pas les ressources, contrairement à Akiko. Des mois, des années passés à vivre pour sa copine en s'oubliant elle-même l'ont façonnée de sorte qu'elle ne puisse plus penser à elle-même en premier. Et quand elle voit Hatori, elle reste incrédule et admirative: c'est donc possible, de vivre indépendante? comment faire pour y arriver?

    Pour conclure, j'ai trouvé ce manga d'une grande cohérence dans la psychologie des personnages. Les filles y sont pestes et revanchardes comme en vrai, à nouer d'absurdes rumeurs pour défendre la propriété le copain de la star. Les filles sont promptes aux vicieusetés pour venger la copine d'une histoire de mec…

    Edit: c'que j'peux être débile! ayant encore les réflexes de la V2, j'ai posté dans la section animation au lieu de manga… 😡

    Bon, bah, on va envoyer un mail pour faire déplacer le sujet, hein…

    (J'ai honte…)

    Akiko_12
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    Akiko_12 le #283592

    Globalement je suis plutôt d'accord avec ta réflexion Sharbet. Il est vrai qu'une personne qui se dévalorise pendant des années (ou qui est dévalorisée par les autres, puis finit par se persuader qu'ils ont raison) restera complètement incrédule si on lui souligne ses qualités. Ca peut même être perçu comme une insulte ou une attaque de plus, genre “tu es belle” à une fille qui se trouve moche va lui paraitre totalement ironique, voire ridicule (genre : “Il a de la m*rde dans les yeux celui-là ou quoi ?! Il voit pas que je suis trop laide ?!”).
    Donc complètement d'accord sur ton principe des lunettes, seule une prise de conscience et un long travail sur soi peut permettre de rendre les verres jaunes incolores.

    Pour ton exemple de Tohru ou de Sarah par contre, je ne les trouve absolument pas comparables à Ayumu. Sarah est un esprit “supérieur”, une fille bien plus intelligente que la moyenne et imaginative. Elle a donc bien perçu le malaise de Lavinia et de ce fait lui pardonne ses actes. Pareil pour Tohru : elle n'est pas aussi cultivée et noble d'esprit que Sarah, mais elle a très bien perçu la détresse d'Akito (pour Candy, j'avoue ne quasiment plus me rappeler de la série U_U !). Bref, dans ces deux cas là au moins, les héroïnes ne se sentent pas dévalorisées et leurs sentiments s'apparentent plus à de la compassion, de la générosité, voire de la pitié.

    Pour continuer sur ton principe des lunettes, je maintiens que certes l'école est un terrain hostile et les gens vaches et prompts à écraser les autres, mais que le problème vient aussi et surtout d'Ayumu qui souffre de son propre regard sur elle-même, de sa dévalorisation constante à ses propres yeux. “Si on ne se respecte pas soi-même, les autres ne peuvent nous respecter” : ça me semble bien résumer le noeud principal du problème.

    > Bon après concernant le manga en lui-même j'avoue que je n'ai pas été plus loin que le tome 2. Voir une fille s'enfoncer de plus en plus ne m'attire pas plus que ça. J'ai eu ma période “héros négatifs”, Shinji et compagnie. Même si j'ai toujours une certaine affection pour ces personnages là, je commence à préférer les héros positifs qui ont vécu les pires crasses et de ce fait ont une rage de reconnaissance, se battent corps et âme pour réussir et prouver leur valeur (qui au fond de la salle hurle “Naruto” 😂 ?!)

    Orely
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    orely le #283593

    Akiko tu devrais essayer de lire la suite parce que moi j'ai l'impresson qu'Ayumu va faire des efforts pour se secouer.
    Ayumu est une fille qui a besoin d'une référence, d'une copine qui lui dit comment penser. A mon avis elle finira par comprendre qu'elle doit prendre exemple sur Hatori. Elle a déja commencé à relever la tête mais il y a toujours quelque chose pour la lui rabaisser.

    Baklael
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    Baklael le #283594

    Life… J'ai acheté les trois premiers tomes et disons que le premier sentiment que j'ai ressenti après la lecture c'était principalement une interrogation, ne serait ce pas un peu trop? Et puis je me suis souvenu de mes années de collège.
    En vieillissant (un peu 😉 ) j'avais oublié à quel point on peut hurter la sensibilité sans prendre en compte les conséquences de ces brimades.
    Mais pour revenir au sujet je ne pense pas qu'Ayumu ait forcément besoin d'Hatori pour se sortir de ces problèmes. A vrai dire souvent le déclic n'en est pas un, je ne crois pas au changement immédiat et c'est triste à dire mais pour moi Ayumu peut aussi se sortir de cette situation seule, par la colère. Evidemment la colère n'engendre pas toujours des réponses proportionnées mais c'est une réponse saine face à ce genre d'agressions.
    Le problème avec cette théorie c'est qu'elle fonctionne dans la réalité mais dans Life la situation est trop… hum…horrible? pour Ayumu, pas de soutien parental, des copines ultra égoistes, des suiveurs sans caractère comme camarades de classe, et un manipulateur, sadique et pervers dans les parages la colère devient inenvisageable, car non justifiée aux yeux d'autrui, elle perd son caratère sain.
    Elle se retrouve donc avec une colère qu'elle ne peut diriger envers autrui et qu'elle dirige contre elle.
    Il est vrai que Ayumu se reveille un peu dans le troisième tome. mais l'auteure ne semble pas vouloir décidemment lui simplifier la tache et c'est la que la fiction perd définitivement le lien avec la réalité car les probabilités d'un tel agencement des évènements est ridicule. Voilà pourquoi je pense que dans la réalité, en france du moins, ce genre de situtations peut se régler sans mentor exceptionnel.
    On arrive à Hatori, probablement mon personnage féminin préféré depuis Yoruichi (bleach…pas le même registre), l'alter égo d'Ayumu, qui d'ailleurs à probablement vécu la même situation, et qui est toute aussi exceptionnelle que la situation d'Ayumu. Voila en quoi on est dans la fiction.
    Tout cela pour dire que je pense réellement que l'humain peut tout supporter et que même sans une hatori, une personne dans la situation d'Ayumu peut s'en sortir seule. Ce n'est pas une raison pour qu'elle ait à le faire évidemment. Personne ne devrait avoir à regler ses problèmes seul.
    Manami non plus. Cette fille est aussi particulièrement mal lotie et pour moi un amour contrarié peut etre aussi terrible que le rejet par sa classe entière. Elle n'est pas le mal, mais fait souffrir par peur. Et dans le fond elle doit savoir ne pas pouvoir compter sur ses “copines” qui la lacheront dès que le vent tournera. Encore une personne à plaindre et cette fois la colère ne me semble pas la meilleure solution…
    En fait dans cette série tout le monde est à plaindre. (pour le petit copain sadique…disons qu'on ne sait pas ce qu'il a vécu mais cela n'excuse pas tout. cela dit il est très probablement triste, bien qu'étant un salaud)
    voila voila.

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