Maintenant, pour les anime non licenciés en France, je comprends très bien qu’on veuille les regarder mais une fois l’épisode vu, il suffit de le détruire. Voilà. Ca demande un peu de volonté, mais ce n’est pas bien compliqué.
Comme ça, on découvre et on ne fait que cela, découvrir. Le jour où l’anime sort en France, si on a envie de le revoir, on achête.
Détruire une oeuvre une fois qu’on l’a vu, ok, une fois qu’on a déjà profité pleinement d’une série, l’intérêt de la revoir est vraiment faible. C’est comme relire un livre, ou voir un film au cinéma : est ce que ca paraîtrait logique de ne payer sa place de cinéma qu’à la deuxième entrée en salle ? Au niveau du travail du scénariste, 95% de l’intérêt de son travail passe dans la première “consommation”, la mise en scène pareil.
Je ne vois vraiment pas ce que ca change que je l’ai sur mon disque dur, d’ailleurs quand je le regarde sur dailymotion (Gun sword hier soir par exemple), je n’ai rien sur mon disque dur. Je pirate tout autant, parce que je ne paie pas pour voir l’oeuvre oeuvre, et je paie pas non plus pour les fansubs (ce qui est également du travail).
Si je regrette d’avoir TROP de choix, parce que cela menace l’économie également. J’ai des amis en BD qui se sont fait enfin publier et qui n’ont jamais bénéficié d’un temps de présence suffisant et d’une publicité suffisante pour faire connaître leur travail. De même qu’un film qui reste 2 semaines à l’affiche, c’est presque risible tellement c’est court. Le consommateur n’est pas forcément connecté 24h/24 sur les canaux de news. cette profusion conduit à une dictature complète du marketing par rapport à la qualité d’une oeuvre. si on regarde les étals, on va voir tout ce qui sort, et sans le conseil d’un magazine ou d’un vendeur, on sera bien en peine de choisir. Tout ca parce que les éditeurs ont arrêté de faire leur boulot, il faut qu’ils remplissent leur carnet de sorties pour exister et rentrer du cash tous les mois, quitte à accélérer la production ou choisir des produits dans lesquels ils ne croient pas vraiment.
Heureusement l’animation est encore un peu épargnée par le phénomène, mais avec l’explosion de la bd en général et du manga en particulier on y arrive progressivement.
Et à vouloir appliquer des logiques commerciales à des produits culturels, c’est normal que les utilisateurs choisissent d’y opposer des arguments commerciaux : trop cher, pas assez bien pour le prix, on peut pas acheter tout ce qui sort, etc. Si on raisonnait plutôt en valeur culturelle, et non plus en valeur marchande, la situation pourrait changer. Quand un artisan propose un verre finement ouvragé ou une table superbe, les gens voit l’unicité et le côté artistique de l’objet et sont prêts à payer pour. Pourquoi maintenant quand un OAV sort, les gens n’ont pas l’impression que c’est une oeuvre qui est plus qu’une série d’images qui va les occuper 2,3,4 heures ? parce que le souci de qualité n’est plus vraiment là. Vous le dites d’ailleurs à travers l’article sur Chevalier d’Eon, il y a des artistes qui ont une démarche de proposer quelque chose de culturellement fort, et puis il y a le tout venant. Seulement en france, le tout venant est vendu au prix fort, et les oeuvres intéressantes sont assez souvent survendues à coups de produits dérivés débiles (jeux vidéo par exemple, pour ne citer que les plus chers), d’histoires délayées, de produits annexes vendus avec des éléments de l’univers pour que le fan ressorte un billet, etc… On est bien dans un rouleau compresseur commercial, et pas dans une volonté de faire partager une passion ou de proposer des dvds de qualité. Heureusement, il y a des exceptions, mais la règle générale me pousse à considérer que c’est une atmosphère de requins contre vaches à lait, qui ne me pousse pas à avoir envie de payer les éditeurs. Peut être qu’ils proposent des produits de grande qualité, j’ai 1% de chance de tomber dessus, le reste, je vais souvent être décu, frustré, avoir envie de le revendre sans y arriver parce qu’en province les structures d’occaze c’est inexistant (et la poste pas ouverte hors des heures de bureau…). Je reste sur l’idée que y’a 10-20 ans, quand on allait chez le librairie, il avait pas dix mille titres, il avait les titres culte, et le reste si on était assez connaisseur pour le vouloir, on pouvait le commander. Aujourd’hui, les petites boutiques disparaissent, les grosses ont des logiques de supermarché, et tout est mélangé sans tri dans la qualité culturelle.
A ton vraiment le temps, l’argent, l’envie de se documenter toujours plus pour dénicher la perle rare alors que l’accès par internet est immédiat ? Si internet donne des coups de pied là où ca fait mal, ce sont tout de même ceux qui vendent qui doivent d’abord se remettre en question. Est-ce que leur but c’est de proposer des oeuvres à voir, à découvrir, à partager, ou est ce que c’est de faire du fric sur le dos des consommateurs ? En lisant votre dossier sur les animateurs en péril, ou en regardant la grève des scénaristes à hollywood, on a vraiment l’impression que c’est surtout la seconde option qui se dégage partout, et le piratage est une réponse appropriée.
Edité par tnntwister le 12-02-2008 à 16:44