OMG, j’ai édité et je crois que j’ai fait bugger le forum. 😆
Bref, reprenons (si je peux).
Devilman Crybaby
La série faisait apparemment partie des trucs hype de l’hiver, donc je me suis laissée tenter. Hélas, contrairement à Xanatos plus haut, on ne peut pas dire que j’ai vraiment adhéré…
Sur le premier épisode, je me suis dit “ouh là là, ça va être dur”. Le rythme est tellement haché qu’on a du mal à comprendre ce qu’il se passe. Les graphismes sont vraiment spéciaux. A certains moment, j’ai trouvé le côté minimaliste stylé. D’autres fois, j’ai soupiré devant des décors comme dessinés par un gamin de douze ans !
J’ai un gros problème entre le ton et l’histoire de Devilman. Nous sommes censés être dans quelque chose de sérieux, mais dès qu’apparaissent les démons avec leurs têtes de yôkai fantaisistes, j’ai l’impression de plonger dans une vieille série marrante des années 70. Le fait est que Devilman est un personnage ancien, mais voilà : pour un œil extérieur comme le mien, le choc est rude. Tu passes d’un propos se voulant sérieux et sombre sur l’humanité déviante à des démons marrants qui se déchirent la gueule. Et comme la mise en scène est hachée, ben tu passes en 2 secondes du sérieux au show basique écervelé…
J’en profite pour mentionner les déformations sur les visages, le travail sur les mouvements. Ils ont fourni un effort remarquable dans ces domaines. Pourtant, n’est-ce pas contre-productif par rapport au propos ? Les démons sont censés se fondre dans la masse. Difficile de sentir une paranoïa, une tension quand tu vois leur tête ou leur façon de de courir. Qui peut croire qu’Akira ou Miko ne sont pas des démons ?
Je comprends ce que le réalisateur a voulu faire en les stylisant. Reste qu’à mes yeux, ça flingue totalement la proximité que j’aurais pu avoir avec les personnages, le réalisme, la capacité à se projeter, et donc mon émotion. Il y a des séquences assez bien fichues, avec une vraie recherche de mise en scène. Hélas, à part quelques unes centrées sur Akira que j’ai trouvées un peu touchantes, la plupart des autres m’ont laissée de marbre.
J’avoue que la surenchère de violence ne m’a pas aidée. Je savais que j’allais avoir affaire à un titre sombre, mais comment dire ? Trop de sang, trop de dépeçages gratuits ont fini par m’agacer. On a compris que les humains étaient débiles, violents, etc etc. Au bout d’un moment, c’est too much et ça laisse indifférent. Un peu plus de réserve, une violence bien dosée à des endroits précis n’aurait-elle pas été plus efficace ? Quant on te fait bouffer un truc jusqu’à plus faim, tu ne remarques même plus son goût.
Pour finir, je n’ai pas aimé la surenchère de sexe. Déjà, l’histoire des démons n’est pas bien claire. Pourquoi ont-ils tant de “besoins” sexuels ? Ryô dit à un moment que c’est un truc d’humain pour arrêter de penser… Bref, peu importe.
Le fait est que je n’ai pas vu à quoi servent un certain nombre de scènes. D’autre part, je n’ai pas aimé la façon dont les femmes sont montrées : réduites à des bouches, des seins énormes qui ballotent, le cadrage est toujours sur elles. Jusqu’à Satan lui-même, on aura eu un déballage incroyable de miches, de fesses, on aura vu jusqu’au pubis de Miki… Mais a-t-on vu un seul phallus là-dedans ? Pas que cela me manque en particulier. C’est juste que ce choix des cadres, très inégalitaire et réduisant toutes les femmes à des objets de désir masculin, est sexiste et me met mal à l’aise. Je ne parlerai même pas de l’éternel cliché désastreux (la prostituée vs la sainte) que renvoient de notre genre Miko et Miki. Au passage, quand Miko – toujours humaine – se masturbe (scène bien gratuite), pourquoi pousse-t-elle des cris d’âne ? o_O Est-ce qu’Akira beugle ou aboie ?! Tous ces éléments instaurent un climat. Personnellement, je n’aime pas du tout ça. A qui est-on censées s’identifier là-dedans, nous, le public féminin ? A des loches ? Une vierge serviable ? Une ânesse ?
En conclusion, que dire ? Devilman Crybaby est un ovni…
Je suis restée sur le bord de la route.