Ballerina
Réalisation: Eric Summer et Eric Waurin
Je viens de voir le film à l’instant. Alors, je l’ai apprécié, mais je trouve que des moments très médiocres en côtoient d’autres absolument excellents.
Comme tu le soulignes avec justesse Yupa, Mme le Haut est une antagoniste excessivement caricaturale (ainsi que sa fille Camille, sauf heureusement à la fin pour cette dernière) qui manque cruellement de nuance, est bêtement méchante et dont le comportement lors du climax du film va bien trop loin dans le n’importe quoi.
Et comme par hasard, on montre encore des riches qui sont arrivistes, arrogants, pédants, hautains et condescendants…
J’ai aussi un problème avec l’humour du film qui n’est guère subtil, beaucoup de personnages gesticulant et grimaçant abusivement en étant braillards et dont les “gags” tombent à l’eau (et on ne passe pas à côté de la “traditionnelle” blague du pet, sic…).
La scène où Félicie défend Victor face au danseur russe et que ce dernier, au lieu de la remercier de le défendre lui rentre dans le lard m’a laissé passablement perplexe. Je trouve d’ailleurs aberrant qu’elle ne ne soit pas entraîné une dernière fois la veille de l’audition finale.
Pourtant, et heureusement, le long métrage a aussi ses moments de grâce. Odette comme tu le soulignes Yupa est incroyablement touchante et émouvante et on s’attache immédiatement à elle. Elle est très exigeante envers Félicie mais néanmoins bienveillante et attentionnée.
J’ai beaucoup aimé aussi le professeur de danse qui, si il est dur et sévère, sait reconnaître les progrès indéniables de Félicie: quand ses élèves sont mauvaises, il le dit ouvertement et sans ménagement, mais quand celles ci sont excellentes, il les complimente et explique en détail ce qui a fonctionné dans leur technique.
J’ai bien aimé son attitude quand le mensonge de Félicie a été percé à jour: bien qu’il ait été furieux qu’elle ait menti et se soit fait passer pour quelqu’un d’autre, il est également content de s’être rendu compte que celle ci s’est investie corps et âme dans la danse et ait donné le meilleur d’elle même pour s’améliorer.
Il est bien caractérisé et nuancé, comme Odette.
J’ai apprécié aussi tout comme toi le comportement de Mr Luteau le patron de l’orphelinat, ému et touché par la détermination de Odette et qui veut l’aider à concrétiser son rêve.
Pour être franc, j’ai été ému par le parcours et les progrès de Félicie qui ont fait écho à une partie de ma jeunesse.
Quand j’étais en sixième, au début de l’année, j’étais très nul à la flûte et j’avais écopé d’un 6/20. Dépité, mais déterminé à m’améliorer, je me suis entraîné sans relâche à la flûte pendant mes vacances d’octobre tous les jours, plusieurs fois par jour… Et lors du contrôle suivant, j’avais eu 18/20. Mon professeur de musique, très fier de moi s’était levé de sa chaise, m’a serré la main et félicité. Il a dit “Tu peux être fier de toi mon garçon, ta volonté à corriger tes lacunes et à viser l’excellence ont été récompensés”. ce qui m’a énormément touché. Autant te dire Yupa que je m’étais facilement identifié à Félicie dans cette partie majeure du long métrage.
Ballerina est un film inégal, connaissant des hauts et des bas, mais qui, lors de ses fulgurances aura su me captiver et me toucher au coeur et je suis content de l’avoir vu. 🙂