Se souvenir de moi

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Lord Yupa le 11 mars 2023 à 11 h 05 min #537435

N’ayant jamais lu Beauté de Hubert, ce génial scénariste hélas suicidé récemment,  et Kerascoët pour le dessin, j’ai voulu le commander. En fait l’album 1 n’est plus édité, et j’ai dû me rabattre sur la compil des 3 albums de Beauté. Les deux jeunes femmes libraires qui m’ont remis l’oeuvre m’ont dit “Quelle BD magnifique !”

J’en reparlerai quand tout lu, mais déjà le début est formidable . Dans un village médiéval, une jeune fille n’est qu’un laideron méprisé : yeux globuleux, pas de menton, oreilles décollées, cheveux gras. Elle est persécutée et réduite aux tâches pénibles et degueu par sa marâtre (clin d’oeil à “Cendrillon”). Tout le monde l’appelle “Morue”. Mais un jour, émue par un crapaud qui lui évoque son sort, elle verse une larme de compassion sur lui : apparaît alors dans la bouche de l’animal un visage noir, celui de la fée Mab, ainsi libérée qui veut bien exaucer le plus grand souhait de Morue : la Beauté ! Mais la fée lui dit qu’elle ne peut changer sa nature laide. Mais la perception des autres, oui : et aux yeux de tous au village, puis à ceux du beau jeune seigneur, elle devient d’une fabuleuse beauté ! Tout en est bouleversé. Bien sûr, Morue devenue la châtelaine se met à exercer sa vengeance sur ses persécuteurs, révélant du même coup leurs bassesses et leurs secrets….  J’y reviendrai. Curieusement, Hubert était gay, mais créait des récits centrés sur non sur des hommes mais sur des héroïnes en situations sexuelles “marginales”, “décalée” comme ici, comme dans Peau d’Homme, Miss Pas Touche, La Sirène des pompiers. On peut supposer que c’était peu vivable pour lui… pure hypothèse.

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Lord Yupa le 12 mars 2023 à 21 h 06 min #537439

Le coup de génie dans Beauté, c’est que Morue reste elle-même à ses propres yeux, moche comme toujours, mais SEMBLE d’une beauté renversante à tous et toutes : car la beauté, évidemment, n’est qu’une projection mentale d’autrui. En un sens, tout le monde le sait, mais personne n’avait jamais pensé à le montrer ! Sauf Hubert.

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Xanatos le 15 mars 2023 à 11 h 01 min #537465

Merci de ton avis détaillé sur le début de Beauté qui, comme tu le soulignes, a fait l’objet d’une réédition intégrale via un volume 🙂 .

Tu me donnes envie de m’y plonger, je pense acheter ce livre la semaine prochaine. En tout cas la couverture est de toute… beauté ! ^_^

Mais ce week end je serai occupé par d’autres lectures: j’ai reçu hier deux albums de comics: Shredder in Hell (axé sur l’ennemi juré des chevaliers d’écaille) et le 19e et dernier album de la série IDW des Tortues Ninja ainsi que le tome 11 de City Hunter Rebirth (qui est allé en se bonifiant, se consacrant davantage sur des histoires inédites que des récits repris du manga original culte de Tsukasa Hôjô).

Pour en revenir aux BDs franco belges, j’ai appris tout récemment que le tome 4 de Filles Uniques sortira le 9 juin ! 😀

Moins de trois mois à attendre ! ^_^

D’ici là, je me relirai les trois premiers volumes pour me rafraîchir la mémoire 😉 .

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Xanatos le 17 mars 2023 à 12 h 10 min #537495

David Solomon alias Soda le policier se faisant passer pour un pasteur auprès de sa mère bien aimée est de retour ! 🙂

Un nouvel album de la série intitulée Le Pasteur Sanglant sortira le 9 juin 2023.

Depuis la mort du très regretté Philippe Tome, c’est le scénariste Olivier Bocquet qui se chargera dorénavant d’écrire les nouvelles aventures du flic de choc. Quant au dessinateur, ce sera Bruno Gazzotti (l’artiste emblématique de la série) qui revient sur sur la série.

Soda fait d’ailleurs  actuellement l’objet d’une réédition et ce nouvel album sera compté… comme le tome 13.

Comme si Résurrection le tome 13 paru en 2014 écrit par Tome et dessiné par Dan n’avait jamais existé…

Dommage les lecteurs ayant lu et aimé cet album ne connaitront donc jamais la conclusion du diptyque, on peut en déduire que Tome n’a pas pu conclure cette histoire à suivre avant son décès prématuré survenu en 2019… 🙁

Je ne l’ai pour ma part pas lu, ayant préféré attendre que la suite sorte pour acheter les deux albums d’un coup… Bien m’en a pris, pour le coup, ce sera la seule aventure de Soda que je ne lirai pas, je ne suis pas trop friand des récits inachevés…

Surtout que je me souviens que Geoff34 nous avait informé que ce volume se concluait sur un gros cliffhanger qui donc ne connaitra jamais d’issue.

 

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Lord Yupa le 18 mars 2023 à 8 h 50 min #537498

Ah, j’aime beaucoup Soda et j’en avais lu plusieurs albums, que j’ai malheureusement laissés chez ma soeur il y a déjà longtemps (faut que je les retrouve !). Tome (RIP) en était donc le scénariste, je n’y avais pas fait attention à l’époque… Curieuse et triste histoire, cette aventure n° 13 jamais achevée ! Redémarrage que j’attends donc.

Une sortie toute récente : Swinging Liverpool (Ed. Paquet), une des “Aventures de Louise Petibouchon”, par Jean Depelley et Eric Albert. J’ai acheté, attiré par le parfum rétro des environs de 1962 (on aperçoit évidemment les 4 Beatles à leurs tout débuts au Cavern Bar) et par le look de l’héroïne Louise Petibouchon, une policière brunette à cheveux courts ressemblant beaucoup à Queue-de-Cerise du grand Tillieux (Gil Jourdan). Comme chez ce maître, les dialogues caustiques apportent un humour alimenté aussi par de nombreux clins d’oeil référencés années 60. Ce polar d’espionnage commence lorsque des Russes kidnappent sur un trottoir, lieu de son turbin, Roseline Poissard, séduisante prostituée et grande amie de l’inspecteur Louise, qui se lance sur la piste, laquelle la mène tantôt en Angleterre, tantôt à Limoges, cité largement décrite et qui peut-être sponsorise nos auteurs. Aventures tintinesques au bon rythme, gags, ce n’est pas génial, mais on passe un bon moment. Mention spéciale au tueur qui sur scène menace les Beatles (John :”Cool, man, all you need is love!”, puis le couteau sur la gorge : “Help !”). Le dessin ligne claire est un peu moins “rond” que celui de Tillieux, mais c’est le même climat.

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Lord Yupa le 20 mars 2023 à 18 h 50 min #537526

Lord Yupa wrote:

N’ayant jamais lu Beauté de Hubert, ce génial scénariste hélas suicidé récemment, et Kerascoët pour le dessin, j’ai voulu le commander. En fait l’album 1 n’est plus édité, et j’ai dû me rabattre sur la compil des 3 albums de Beauté. Les deux jeunes femmes libraires qui m’ont remis l’oeuvre m’ont dit “Quelle BD magnifique !” J’en reparlerai quand tout lu, mais déjà le début est formidable . Dans un village médiéval, une jeune fille n’est qu’un laideron méprisé : yeux globuleux, pas de menton, oreilles décollées, cheveux gras. Elle est persécutée et réduite aux tâches pénibles et degueu par sa marâtre (clin d’oeil à “Cendrillon”). Tout le monde l’appelle “Morue”. Mais un jour, émue par un crapaud qui lui évoque son sort, elle verse une larme de compassion sur lui : apparaît alors dans la bouche de l’animal un visage noir, celui de la fée Mab, ainsi libérée qui veut bien exaucer le plus grand souhait de Morue : la Beauté ! Mais la fée lui dit qu’elle ne peut changer sa nature laide. Mais la perception des autres, oui : et aux yeux de tous au village, puis à ceux du beau jeune seigneur, elle devient d’une fabuleuse beauté ! Tout en est bouleversé. Bien sûr, Morue devenue la châtelaine se met à exercer sa vengeance sur ses persécuteurs, révélant du même coup leurs bassesses et leurs secrets…. J’y reviendrai. Curieusement, Hubert était gay, mais créait des récits centrés sur non sur des hommes mais sur des héroïnes en situations sexuelles “marginales”, “décalée” comme ici, comme dans Peau d’Homme, Miss Pas Touche, La Sirène des pompiers. On peut supposer que c’était peu vivable pour lui… pure hypothèse.

Je reprends sur Beauté , que j’ai achevé (ça fait quand même 3 tomes). Morue, ou plutôt Beauté, comme tous l’appellent désormais, totalement éblouis, file d’abord le parfait amour avec le jeune seigneur local. Hélas rapidement les choses se gâtent : la beauté n’est pas vraiment un cadeau ! Avec un art narratif absolument remarquable, Hubert décrit en parallèle l’ascension sociale irrésistible de la jeune fille et sa route infernale, objet sexuel disputé, ballotté de l’un à l’autre, semant la folie, la mort, les ravages, les guerres. Même devenue la reine (et elle essaie en vain de soulager la misère, se souvenant de son origine de loqueteuse), le destin est implacable. D’autant qu’elle prend la fée Mab, sorte de corneille noire semi-humaine, pour une conseillère du Bien et se fourvoie, provoquant drame sur drame en se lamentant. Finalement, prisonnière et à deux doigts de se faire tuer comme un démon, elle rejette toute plainte et s’assume comme La Beauté absolue, triomphant in extremis. Beaucoup de personnages hauts en couleur méritent le détour, y compris la fille de Morue, qui connaîtra son secret par le sens du toucher. Le superbe récit “plein de bruit et de fureur” évoque un conte de fée barbare, authentique, antérieur aux censures de Perrault et de Grimm. L’épilogue, très drôle, apporte un allègement par une pirouette. Quel chef-d’oeuvre ! Pas assez remarqué hélas. Heureusement Hubert aura connu la gloire avec le fameux Peau d’Homme , BD devenue culte désormais !

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Xanatos le 22 mars 2023 à 13 h 55 min #537578

Coucou mon cher Yupa !

Un petit mot pour te dire que suite à ta critique élogieuse de Beauté, j’ai commandé l’album intégral à la Fnac et je l’ai reçu aujourd’hui ! 😀

Je prévois de le lire ce week end et d’en écrire une critique détaillée ensuite 😉 .

J’ai hâte d’en parler avec toi ! 😀

Entre Beauté, le tome 11 de City Hunter Rebirth et le 19e et dernier tome de la série IDW des Tortues Ninja, ça me fera de belles lectures pour ce week end ! 😉

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geoff34 le 16 avril 2023 à 19 h 41 min #537893

J’apprends que Spirou a été adapté en feuilleton radio dans les années 60, avec la voix de Philippe Ogouz

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Lord Yupa le 24 avril 2023 à 19 h 58 min #538037

Ah, Geoff34, comme je suis un vieux schnock, je me souviens en effet qu’on avait des feuilletons et séries à la radio  quand j’étais gosse ! Mais dès que mes parents ont acheté une télé (au moment des événements de Mai 68), finie la radio du soir… Et Spirou, je ne pense pas l’avoir entendu.

Bizarrement, “Astérix en Chine” a connu une sorte de prologue, récit illustré et non vrai  album de BD, qui se fait attendre. Je ne sais pas s’il aura une version distribuée en Chine. On a tenté de lancer les Gaulois au Japon, en pure perte : aucun retour favorable, car le contexte est à peu près incompréhensible là-bas ; et les gros nez des héros paraissent monstrueux aux Japonais…

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geoff34 le 22 mai 2023 à 11 h 32 min #538375

Ressortie de Supermatou, ancienne BD de Pif Gadget, par Jean-Claude Poirier, un auteur qui n’avait pas malheureusement pas connu une longue carrière car il était décédé à l’âge de 37 ans.

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Lord Yupa le 30 mai 2023 à 6 h 44 min #538462

Tiens, pas mal, le dessin de ce Supermatou ! Poirier aurait sûrement pu être un auteur marquant.

Je vais me procurer Qui est ce Schtroumpf ? de Tebo, vu quelques planches et des avis très élogieux. Il paraît qu’en plus d’une histoire très neuve et très drôle, on retrouve les “vrais” Schtroumpfs, pas ces banlieusards franchouillards qu’ils sont devenus récemment en albums, avec casquettes de flics, petits métiers à fin de mois et petites autos, parfaitement ignorants du Pays Maudit : à mon avis ils habitent maintenant à Levallois, et ils m’ennuient prodigieusement.

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Lord Yupa le 30 mai 2023 à 22 h 19 min #538464

Heureusement, il y a aussi le film animé Les Schtroumpfs et le Village Perdu , qui restaure l’humour et la magie originelle !

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Xanatos le 31 mai 2023 à 7 h 12 min #538466

Oui, pour avoir lu Super Matou quand j’étais enfant à l’époque de Pif, j’aimais beaucoup cette BD qui était drôle, inventive et délirante et qui était un bon pastiche des comics de super héros 😀 .

Et le trait de Poirier était extraordinaire. J’ai toujours préféré cette série à son autre titre majeur Horace cheval de l’ouest où si Horace le cheval était amusant, son cavalier (qui n’a pas de nom) était bête comme ses pieds, trouillard et assez lourd.

Merci en tout cas Geoff34 d’avoir annoncé l’excellente nouvelle de la réédition de classique de la BD franco belge. 🙂

Oh intéressant ce que tu dis Yupa au sujet de Qui est ce schtroumpf ! 😀

S’il renoue avec l’esprit de la BD originale de Peyo, ça m’intéresse et ce n’est pas pour me déplaire ! 😀

Même si je suis un immense fan des Schtroumpfs, j’ai arrêté la BD peu après la mort de Peyo, le dernier album de la série que j’ai lu était Docteur Schtroumpf si je ne m’abuse qui s’engonçait déjà dans les travers que tu évoques.

Et je te rejoins au sujet du magnifique film d’animation Les Schtroumpfs et le village perdu , adaptation remarquable de l’oeuvre phare de Peyo 😀 .

 

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Lord Yupa le 1 juin 2023 à 13 h 23 min #538486

Xanatos wrote:

 Même si je suis un immense fan des Schtroumpfs, j’ai arrêté la BD peu après la mort de Peyo, le dernier album de la série que j’ai lu était Docteur Schtroumpf si je ne m’abuse qui s’engonçait déjà dans les travers que tu évoques. Et je te rejoins au sujet du magnifique film d’animation Les Schtroumpfs et le village perdu , adaptation remarquable de l’oeuvre phare de Peyo .

J’ai seulement hier remarqué qu’il y a une saga BD de 6 albums déjà sur Les Schtroumpfs et le Village des Filles, spin off évident du film que nous avons beaucoup aimé, Xanatos. Il serait intéressant de savoir si elle est indépendante du (déplorable) trust tiroir-caisse du fils et de la fille Culliford…

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Lord Yupa le 4 juin 2023 à 20 h 46 min #538518

Qui est ce Schtroumpf ?  Bien sûr, pas de spoil, je ne vous le dirai pas ! Enfin une bonne BD adaptée des petits lutins bleus, et qui l’avoue (“d’après Peyo”, au lieu de l’usine à saucisses stupides et fausses SIGNEE PEYO, non mais quel scandale !!).

Ce serait trop dommage de spoiler, mais juste un peu du début  : un Schtroumpf se réveille le matin sur le toit (très arrondi…) d’une maison-champignon du village. Ensommeillé, il fait un pas… et tombe durement sur la tête. Un autre Schtroumpf  se précipite et lui demande  : “ça va ? Tu t’es pris une méga schtroumpf sur ta schtroumpf !” Et lui répond : “J’ai pris quoi sur ma quoi ? Faut articuler ! Tu mâches un truc quand tu parles ?” Le Schtroumpf est scandalisé ” Mais je schroumpfe rien quand je schtroumpfe !” Non seulement l’intrus est incapable de comprendre le langage, mais il a un nez plus gros que les autres, ne sait pas pourquoi il porte un collant blanc (“Je fais de la danse ?”) et se stupéfie à voir tous les autres : “Mais vous êtes tous pareils !!”  – “Non pas tous ! Bonjour je suis la Schtroumpfette” intervient-elle. “- La schtrouf pète ?” Tout le village le soupçonne vite d’être Gargamel métamorphosé, ce qu’il avait réussi une fois. Mais non, selon les tests du Grand Schtroumpf, l’intrus est authentique, mais venu d’ailleurs et amnésique. C’est la Schtroumpfette qui lance alors une expédition à 4, avec le Schtroumpf à Lunettes et le Schtroumpf Costaud, pour suivre ensemble et remonter le parcours de l’inconnu. de là une rocambolesque aventure pleine d’inattendu et de drôlerie, d’autant que le dessin de Tébo est en lui-même hilarant !

Excellent, à lire !

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Lord Yupa le 16 juin 2023 à 22 h 14 min #538725

Apolline

C’est le tome 4, avant-dernier album de l’excellent cycle Filles Uniques et il ne démérite pas ! Que sera le dénouement ? Encore un fin et superbe récit de psychologie qui sait parler vrai et peut concerner tous les ados ! Après les puissants profils de Paloma, puis de Céleste, puis de Sierra, voici donc la grande et athlétique joueuse de rugby Apolline, si serviable, si solide en apparence. Des cinq “filles uniques” c’est celle dont les parents ont le plus brillant statut social et intellectuel… hélas pour elle. Elle est traitée de “gouine”, certes, mais son vrai drame est différent, et l’on comprend pourquoi c’est la très introvertie Céleste qui seule va deviner lequel. La volcanique Sierra reste la même, et évolue pourtant. La haine et le mépris ont-ils renoncé ? On en arrive aux énigmes autour de Chélonia….  la suite, la suite !

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Xanatos le 21 juin 2023 à 15 h 15 min #538792

Filles Uniques tome 4

Encore un volume absolument exceptionnel, remarquable et captivant de bout en bout 😀 .

Je suis en tout point d’accord avec toi Yupa ! 😀

Effectivement, des cinq filles de la bande, Appoline est l’une des plus bienveillantes, elle semble de prime abord calme, sereine et tranquille…

Mais ce n’est qu’une façade. En effet, elle souffre intérieurement en raison du fait (entre autres) que ses parents, sont certes très intelligents et cultivés, mais sont également des personnes ignobles et abjectes, extrêmement condescendantes et hautaines qui ne manquent pas une occasion pour rabaisser leur fille qui est pourtant gentille comme tout.

Spoiler

Il y a aussi une scène glaçante au cours de laquelle, on frémit et on craint que Appoline fasse “le grand saut”.

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Céleste étant de nature discrète et réservée, c’est elle en effet qui a percé à jour le mal intérieur qui ronge son amie…

Quant aux rapports entre Chélonia et le père de Céleste, la guerre est déclarée: ce dernier a essayé d’attenter à sa vie et la jeune fille est prête à tout pour faire de la vie de cet homme ignoble un enfer !

Quoi qu’il en soit, Chélonia, Sierra, Céleste et Paloma se montrent très chaleureuses, altruistes et bienveillantes envers Appoline et la soutiennent énormément. J’ai adoré que Sierra dise ouvertement à Appoline non seulement qu’elle doit s’aimer mais toujours exprimer clairement le fond de sa pensée et ne pas se sacrifier perpétuellement pour les autres.

Sinon pour être franc avec vous, ce quatrième album de Filles Uniques m’a franchement bouleversé, car, quand j’étais au lycée en première, j’avais deux camarades de classe, des garçons qui étaient super sympas, plein d’humour et cultivés… et dont les parents étaient des monstres qui les considéraient comme des moins que rien et des déchets de l’humanité et ils insultaient carrément leurs fils en les traitant de minables lors de la réunion parents professeurs uniquement sous prétexte qu’ils avaient de mauvaises notes… Alors que ce n’étaient pas des fauteurs de trouble, ils ne faisaient jamais de chambard en classe, ils étaient toujours ponctuels, jamais en retard, très gentils avec tout le monde. Ils étaient pourtant travailleurs mais leurs efforts n’étaient pas toujours récompensés. Et les parents de Appoline me faisaient fortement penser à ceux de mes deux copains, ce qui me faisait éprouver une forte empathie envers elle et démontrant, une fois de plus, le réalisme de cette oeuvre.

Ah et j’ai adoré que 

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Sierra pour clouer le bec des abominables parents de Appoline… a embrassé celle-ci et répondu à ses sentiments !

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😀

Et j’ai été scié par le dénouement de l’album se concluant sur un cliffhanger: 

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Céleste découvre avec stupeur et émotion via l’ordinateur de Chélonia… que Paloma est sa petite soeur !

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Filles Uniques est une BD franco belge puissante, forte, viscérale, émouvante et touchant directement le coeur du lecteur.

Tout comme toi mon cher Yupa, J’attends avec impatience et ferveur le cinquième et dernier tome, mais cette série magnifique me manquera ensuite beaucoup…

A lire absolument ! 😀

 

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Xanatos le 22 juin 2023 à 16 h 27 min #538811

Soda: le pasteur sanglant

Scénario: Olivier Bocquet

Dessins: Bruno Gazzotti

David Solomon/Soda a de plus en plus mal à dormir depuis quelques jours et fait d’épouvantables cauchemars qui le font réveiller en sursaut. Il s’interroge d’où vient l’origine de son anxiété…

Cependant, il ne tarde pas à se rendre compte que la réalité le rattrape et n’est pas moins éprouvante que les rêves qui le tourmentent tant: en effet un serial killer sévit depuis quelques temps et tue plusieurs femmes innocentes.

Lui et ses collègues se rendent sur les lieux du nouveau crime perpétré par ce mystérieux tueur… quelle n’est pas leur stupeur de se rendre compte que non seulement la victime a survécu à l’attaque dont elle fit l’objet (elle était allongé sur un tas d’ordures, inconsciente) mais en plus elle désigne Soda comme étant l’homme qui a tenté de mettre fin à ses jours !

Ceci n’est pas sans troubler notre flic de choc: et si les “absences” qu’il ressentait sous entendait qu’il aurait une deuxième personnalité ? Ce qui l’interpelle encore plus, c’est que Tchaïkowski et Babs assurent qu’il consulte un psychiatre depuis une semaine alors qu’il n’en a pas le souvenir.

Notre héros connaîtra-t-il le fin mot de l’histoire ?

Nouveau tome des aventures de Soda, 9 ans après le 13e tome <b>résurrection </b> qui devait être un diptyque mais qui restera à jamais inachevé, Philippe Tome, créateur de la série étant mort en 2019 avant d’avoir conclu cette histoire.

Ce volume 14 fait donc table rase du précédent et repart sur une aventure inédite du vrai faux pasteur, la série étant confiée à un nouveau scénariste Olivier Bocquet. Ce volume marque aussi le grand retour de Bruno Gazzotti, LE dessinateur emblématique de la série.

Alors que vaut ce nouvel opus ?

En ce qui concerne les dessins, Gazzotti n’a pas perdu la main, son trait est toujours aussi magnifique et somptueux et cela fait rudement plaisir de le revoir sur la série 😀 (dans le tome 13 il fut temporairement remplacé par Dan Verlinden).

New York demeure toujours une ville très impressionnante sous sa plume tant les décors sont détaillés et les personnages demeurent beaux et expressifs et les scènes d’action sont toujours aussi impressionnantes.

Au sujet de notre héros Soda, depuis le volume 11 Prière et <b>balistique </b>, il demeure assez sombre, colérique et mélancolique, le fait de cacher perpétuellement la vérité à sa mère pèse de plus en plus sur ses épaules. L’évolution du personnage est cohérente, mais je ne peux m’empêcher de regretter le Soda plus enjoué sachant faire preuve occasionnellement d’humour, sa personnalité plus joyeuse me manque…

L’histoire quant à elle demeure plaisante et prenante, mais souffre hélas d’un défaut regrettable: elle est très prévisible ce qui n’était pas le cas de ses précédentes aventures.

En effet, j’avais deviné d’entrée de jeu 

Spoiler

que non seulement Soda n’avait pas perpétré les crimes dont on l’accuse mais que c’était le psychanalyste le vrai coupable qui avait perpétré ces meurtres ignominieux !

[collapse]

C’est assez dommage.

Malgré tout, je trouve le retour de Soda réussi mais pas parfait. 🙂

Un bon album qui ne fait toutefois pas partie des meilleurs, mes favoris étant lève toi et meurs, Dieu seul le sait, Et délivre nous du mal, Dieu seul le sait qui font partie pour moi du pinacle de la série (les tomes 7 à 10).

 

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Lord Yupa le 23 juin 2023 à 20 h 05 min #538828

Oui, j’ai beaucoup aimé moi aussi les classiques de Soda et j’attendais ton avis, Xanatos, sur le posthume album 14. L’acheter me fait hésiter (il est cher !), et puis ce spin-off de certains westerns qui aimaient à jouer du contraste entre religion chrétienne et tuerie dès les années 1960, c’était une bonne idée de le relancer dans le New-York moderne, mais on n’en est plus là… Chouettes dessins toujours cependant.

Comme je suis à Amiens pour les RV de la BD et l’expo spéciale Chloé Cruchaudet à la MJC de la ville, je reviendrai en parler ici la semaine prochaine.

• Cette réponse a été modifiée le il y a 10 mois et 2 semaines par  Lord Yupa.

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Lord Yupa le 25 juin 2023 à 9 h 05 min #538832

Comme je le disais, les titres des anciens Soda (et les couvertures, qui montrent souvent un revolver voisinant avec la croix du pasteur) jouent à plein sur le poignant du contraste, façon western “Une Bible et un fusil”. C’est daté aujourd’hui, mais ici à la convention d’Amiens, il y a tous ces anciens albums et je vais peut-être en acheter un. Faute de mieux, car je suis assez déçu par le second temps fort (c’est au premier, les 3 et 4 juin, qu’il y avait les auteurs que je voulais (re)voir). Impossible d’approcher le grand Benoît Peeters, assiégé par les dédicaces. Très peu de nouveautés à part plein de monstres et de zombies.  Un espace-expo Hilda qui s’adresse aux tout petits, alors que la poétique fantasmagorie de Luke Pearson est fascinante pour tous les âges… Bref, pas grand-chose à dire, sauf sur la belle expo Chloé Cruchaudet, mais j’y reviendrai.