Le Mystère des Pingouins

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Posté dans : Anime & Animation

  • Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #509159

    Si l’on compare cet animé avec d’autres longs métrages japonais récemment diffusés ici, je dirais que c’est bien moins foutraque que Les Enfants de la Mer (malgré quelques points communs) et bien plus adulte que Wonderland, chouette mais un peu faiblard conte de fée familial. Très bon film celui-ci !
    J’apprécie beaucoup le collégien génial et introverti Aoyama, de même que la championne aux échecs Hamamoto, ça nous change un peu des antihéros de la scolarité :-). Les autres collégiens sont aussi très habilement croqués. C’est avec adresse que le mystère s’insère peu à peu dans la vie à la fois banale et typée d’une petite ville très “japonaise”, en crescendo, et quel mystère ! Chacun pourra l’interpréter comme il veut, à la différence des sermons scolastiques de gourou écolo des “Enfants de la Mer”, qui n’ont plu ni à Xanatos ni à Klaark ni à moi.
    L'”assistante dentaire”, avec beaucoup de charme un peu sensuel et de naturel, devient une pièce essentielle de l'”énergie pingouin”, entre autres inattendus.
    Toutefois les enfants de la salle où j’étais semblaient déroutés, à entendre leurs “pourquoi… ?”, et les parents avaient à leur expliquer ou à les rassurer (?). Faut dire, on ne leur sert en France que du sirop expurgé de tout “traumatisme potentiel”, les Japonais étant bien plus audacieux dans le contact avec le monde qu’ils leur proposent. Le hiatus culturel demeure, infrangible.
    D’un autre côté le titre “Le mystère des Pingouins” (c’est “L’autoroute des Pingouins” en japonais) fait croire par sa connotation puérile à un film mièvre, et de trop jeunes enfants n’avaient aucune chance de saisir le fil, bien que de belles scènes drôles ou spectaculaires fonctionnaient pour eux aussi.
    Quant à moi j’ai beaucoup aimé la qualité du design, des mises en scène, des coloris, des idées (fascinantes).
    Il n’est presque plus en salles, ne le ratez pas !

    Xanatos
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    Xanatos le #509218

    Tout d’abord, je vais copier coller ma critique du film, puis, je répondrai à la tienne ô combien passionnante mon cher Yupa ! 😀 Tu as eu raison de créer un sujet qui lui soit dédié, un film aussi bon que celui ci le mérite.

    Le Mystère des Pingouins Le Mystère des Pingouins Réalisation: Hiroyasu Ishida Aoyama est un jeune écolier de 11 ans. C’est un garçon intelligent, studieux, assidu au travail et très sérieux. Il est très proche de l’assistante dentaire, une jeune femme décontractée, pleine d’humour, maligne et charmante. Un jour des Pingouins envahissent du jour au lendemain le village dans lequel vit Aoyama. Les habitants se demandent si ils ne sont pas échappés d’un zoo à proximité de la ville… Or, il n’en est rien ! Plus étonnant encore, ces petits animaux disparaissent dès lors qu’ils quittent la ville. D’ou viennent ils ? Que veulent ils ? C’est ce mystère que Aoyama tentera d’élucider en compagnie de son meilleur ami ainsi que de l’assistante dentaire. Voici un film résolument surprenant, déconcertant, mais également attachant ! Je l’ai personnellement beaucoup aimé, mais il s’est avéré être assez différent de l’idée que je m’en faisais. Tout d’abord, techniquement parlant, le film est beau… très beau. Le character design est à la fois joli et expressif, les décors sont très variés et détaillés, et l’animation est excellente et très fluide. A ce titre, les scènes où des centaines de pingouins avancent à toute vitesse sont un véritable joyau. Les interactions entre les différents personnages sont réussies et vraisemblables, on sent une vraie alchimie entre Aoyama et ses camarades et surtout envers la belle assistante dentaire dont le jeune garçon est amoureux. Leur relation est par ailleurs assez touchante… Aoyama et la belle assistante dentaire J’ai beaucoup aimé également l’humour du film: les personnages sont très drôles, certaines de leurs expressions sont cocasses et on a parfois quelques bons gags. J’ai cependant été étonné par l’histoire. Non pas qu’elle soit mauvaise, loin, très loin de là. Mais le récit ne correspondait pas tout à fait à l’idée que je m’en faisais. Je m’attendais à voir un film d’animation familial et enfantin (sans être mièvre pour autant) avec une histoire classique mais réussie, et ce ne fut pas tout à fait le cas. Le scénario est au contraire très complexe et recherché, il est assez métaphysique voire philosophique, et il est capital de suivre attentivement celui ci sous peine de perdre le fil. Je ne sais pas si je le conseillerai aux plus jeunes, car, si le long métrage n’a rien de violent ou d’érotique, son intrigue pourra sembler nébuleuse pour les plus jeunes. Je m’en suis bien rendu compte dans la salle, les enfants présents semblaient vraiment déboussolés. Le film est moins accessible par exemple que Wonderland – le royaume sans pluie qui est bien plus familial. Ceci dit, Le Mystère des Pingouins est infiniment plus enthousiasmant que Les Enfants de la Mer qui souffrait d’un scénario bancal, sans queue ni tête et de protagonistes antipathiques. Ce n’est fort heureusement pas le cas du Mystère des Pingouins les personnages principaux comme Aoyama et l’assistante dentaire sont au contraire fort sympathiques et attachants, et la trame, bien que complexe, n’est pas incompréhensible pour autant, elle sait entretenir les fausses pistes et les faux semblants et distiller des révélations petit à petit. J’ai donc beaucoup aimé ce long métrage à la fois intelligent, drôle, mignon, charmant et imprévisible. Le mystère des Pingouins est assurément le film d’animation le plus original que j’ai vu cette année au cinéma. Pour ma part, je vous le recommande chaudement car il est plaisant et sort des sentier battus. ?

    Xanatos
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    Xanatos le #509219

    Si l’on compare cet animé avec d’autres longs métrages japonais récemment diffusés ici, je dirais que c’est bien moins foutraque que Les Enfants de la Mer (malgré quelques points communs) et bien plus adulte que Wonderland, chouette mais un peu faiblard conte de fée familial. Très bon film celui-ci ! J’apprécie beaucoup le collégien génial et introverti Aoyama, de même que la championne aux échecs Hamamoto, ça nous change un peu des antihéros de la scolarité :-). Les autres collégiens sont aussi très habilement croqués. C’est avec adresse que le mystère s’insère peu à peu dans la vie à la fois banale et typée d’une petite ville très “japonaise”, en crescendo, et quel mystère ! Chacun pourra l’interpréter comme il veut, à la différence des sermons scolastiques de gourou écolo des “Enfants de la Mer”, qui n’ont plu ni à Xanatos ni à Klaark ni à moi. L’”assistante dentaire”, avec beaucoup de charme un peu sensuel et de naturel, devient une pièce essentielle de l’”énergie pingouin”, entre autres inattendus. Toutefois les enfants de la salle où j’étais semblaient déroutés, à entendre leurs “pourquoi… ?”, et les parents avaient à leur expliquer ou à les rassurer (?). Faut dire, on ne leur sert en France que du sirop expurgé de tout “traumatisme potentiel”, les Japonais étant bien plus audacieux dans le contact avec le monde qu’ils leur proposent. Le hiatus culturel demeure, infrangible. D’un autre côté le titre “Le mystère des Pingouins” (c’est “L’autoroute des Pingouins” en japonais) fait croire par sa connotation puérile à un film mièvre, et de trop jeunes enfants n’avaient aucune chance de saisir le fil, bien que de belles scènes drôles ou spectaculaires fonctionnaient pour eux aussi. Quant à moi j’ai beaucoup aimé la qualité du design, des mises en scène, des coloris, des idées (fascinantes). Il n’est presque plus en salles, ne le ratez pas !

    Mon avis rejoint globalement le tien Yupa. Il se rapproche en effet un peu des Enfants de la Mer sauf que, dieu merci, Le Mystère des Pingouins est largement moins abscons et pompeux et bien plus enthousiasmant.

    Tu fais bien de souligner que le héros Aoyama est un collégien studieux et bon élève, les enfants ou jeunes adolescents héros de manga, séries animées ou films d’animation étant trop souvent des cancres.

    Aoyama est un garçon curieux, cartésien, toujours désireux de trouver une réponse scientifique ou d’élucider les mystères qui l’intriguent.

    Quant à l’assistante dentaire, il est vrai qu’elle est très belle et sexy, tout en étant sympathique, enjouée et compatissante.

    Ce que tu racontes au sujet des enfants présents dans la salle ne m’étonne guère, c’était pareil pour moi dans la séance où j’ai vu le long métrage, bon nombre d’entre eux étaient déboussolés et déconcertés par le propos du film.

    Il est vrai que le long métrage est moins abordable qu’un film tel que Wonderland – le royaume sans pluies qui visait vraiment un public familial.

    Le Mystère des Pingouins est au contraire plus complexe et moins facilement accessible, tout en étant pas excessivement nébuleux comme l’est Les Enfants de la Mer.

    Le film est en effet visuellement splendide et l’animation est brillante, c’est un pur enchantement visuel.

    Je suis tout de même très mécontent que le distributeur l’ait amputé de 10 minutes ce qui n’est respectueux ni envers le réalisateur, ni envers le public.

    Espérons que All the Anime le proposera en version intégrale lors de sa sortie DVD/Blu-Ray, sinon, je prendrai une édition physique étrangère pour bénéficier de la version intégrale non censurée.

     

    Lord-Yupa
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    Lord Yupa le #517984

    Le Mystère des Pingouins, remontée de topic !

    Confronté au confinement et au désert de programmes TV vraiment prenants, j’ai décidé de revisionner ce beau film assez énigmatique que je n’avais vu qu’à sa sortie en salle.
    A le revoir, on remarque mieux encore le soin extrême avec lequel ISHIDA Hiroyasu a voulu restituer tout ce qui typifie une petite bourgade comme il y en a des dizaines de milliers au Japon : la vie y est résolument moderne, aux antipodes de lieux folkloriques équivalents en Inde, en Afrique ou Amérique du Sud, et pourtant une foison de détails reflète un style de vie et un décor qui ne peut dénoter que le Japon, et je ne parle pas des kanji. Il n’est que de constater le frappant leitmotiv visuel du distributeur de boissons !
    Je n’avais pas remarqué au cinéma que jamais le nom de l’assistante dentaire ne nous est donné : Aoyama l’appelle Onê-san, “grande soeur”, ce qui est normal dans une relation affective entre gamin(e) et jeune adulte plus âgée, et les autres enfants la nomment Kanojo, “Elle”.
    Aoyama est certes un surdoué, il le sait et en montre une certaine vanité ; en même temps, son jeune âge rêveur se remarque au fait que ses “recherches” ont un côté bien peu rigoureux, voire foutraque avec ses calculs sans but et sa théorie de l'”énergie pingouin”. Cela rappelle un peu “Les Recherches d’un Chien”, récit de Kafka sur un canidé de génie qui veut élucider le mystère des humains : on sent une démarche qui a une apparence rationnelle, mais qui aboutit à des absurdités car le chien ne sait pas penser au sens où nous l’entendons…
    La grande force d’Aoyama, c’est qu’il décrit toutes les situations telles qu’elles doivent être sur le plan rationnel, désarçonnant le gros brutal Suzuki ; celui-ci voudrait l’humilier, le persécuter, mais il n’y arrive pas bien. Lui représente la très primitive loi “dominant / dominés”, approuvée par ses deux lâches valets, aveuglément à ses ordres ; Aoyama assume tout et le prend de si haut que Suzuki n’a aucune prise. Donc il s’inclinera, vaincu. En même temps, Aoyama n’a absolument pas compris que les piques de Suzuki envers la jeune Hamamoto révèlent son amour pour elle, alors que l’ami binoclard effacé et timide l’a parfaitement saisi : telles sont les limites de l’orgueilleux surdoué !
    La mystérieuse sphère d'”eau”, la “Mer” semble bien une sorte de trou noir dangereusement venu d’un univers parallèle dans le nôtre. “Elle”, non humaine en fait et qui procède donc sans doute de la “Mer” dont elle connaît l’intérieur, peut créer des pingouins afin d’obturer ce trou, du moins si elle le veut. “Elle” semble aimer profondément la vraie mer près de laquelle elle a vécu, et la préférer finalement à celle de la sphère, qui lui est pourtant vitale. Elle aime aussi énormément Aoyama. C’est pourquoi Elle “trahit” en lançant avec son jeune ami son armée de pingouins pour anéantir la “Mer” et en sauver les chercheurs humains avalés. Mais en décidant de les ramener ainsi qu’Aoyama “à la maison”, elle anéantit également sa possibilité d’existence parallèle. Les pingouins font éclater les ultimes bulles d’eau de la “Mer”, et “Elle” va disparaître, conformément à la conclusion exacte d’Aoyama. C’est un vrai chagrin d’amour pour lui. Mais il aime aussi sans l’avouer Hamamoto (qui jalouse “Elle”!) et il finira par l’épouser dans un lointain futur probable…
    Beau et même grand film !

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