Lu Batman Bimestriel # 10.
Batman 82 – 85 :
Ayé. Fini.
Une dernière remarque pour la postérité. Dans le chapitre 81, Thomas Wayne a étalé à lui seul sept des alliés de Batou (Robin, Red Robin, Signal, Batgirl, Batwoman, Orphan et Huntress), sans parler de Batou lui-même, et là il suffit d’une Cat avec un coup de pied pour lui briser le dos, parce qu’il est pas fichu de prévoir ses agissements.
Enfin bref. Fini.
Mon avis sur ces presque quatre ans du run de Tom King, c’était pour moi une descente aux enfers pour le personnage de Batman, qui n’a cessé de perdre en intérêt au fur et à mesure que l’histoire se concentrait presque exclusivement sur sa relation avec Catwoman. Comme si tout ce qui faisait l’intérêt de Batman se résumait à Selina et sa capacité à pouvoir vivre heureux avec elle. Et de toute façon Cat est devenue le pilier central de toute cette histoire, à un point tel que même dans la dimension Flashpoint Thomas a lui aussi connu une histoire avec Catwoman (au point de nous ressortir cette chamaillerie de gamin sur la première fois où ils se sont rencontrés, comme pour Bat et Cat dans la dimension principale). Tout gravitait autour d’elle, tout dépendait d’elle dans l’histoire, et Batman a plus souvent joué le rôle de pantin que de héros.
Des dialogues insupportables, répétitifs, sans aucune consistance, des personnages réduits pour la majorité à leur fonction première dans la mise en scène de King (Bane est une vaste blague, pire encore que Kite Man, et je préfère éviter d’aborder le cas des robots que sont devenus le Joker et le Sphinx), et surtout un Batman amorphe 80% du temps et une Catwoman omnipotente et omnisciente.
Detective Comics 1014 – 1017 :
Nora Fries, tin tin tin tin, une fois sortie de son sommeil de glace, devient pire que son mari, à cause du sérum de régénération livré par Luthor. Quoi qu’il en soit, elle finit par se séparer de son mari parce que lui voulait en finir avec sa vie de criminel, alors qu’elle est en mode Super Sadique God Super Sadique. Ou Super Sadique Blue. Littéralement. Instauration d’un nouveau méchant dans l’univers de Batman, à voir ce qu’ils en feront, en espérant que ce sera plus intéressant qu’un Pingouin Empereur. Mais j’en doute.
Le dernier chapitre est écrit par Tom Taylor et s’intéresse aux disparitions d’orphelins dans un orphelinat Wayne. L’occasion d’un travail d’équipe avec Damian, d’une pique cinglante de ce dernier (“C’est un peu déconcertant que tu possèdes des immeubles remplis de Robin de rechange”), et d’un final… pas très joyeux. Un récit sans grande prétention mais plaisant à lire.
Suicide Squad Black Files 1-6 :
L’escadron des Ombres, on dirait le nom qu’un gosse donnerait à son organisation secrète de GI Joe. Bref. Cela dit, ça reste toujours mieux que le nom original, Suicide Squad Black.
La Suicide Squad Black est à la Suicide Squad ce que la Justice League Dark est à la Justice League, à savoir… non, pas une marque de fainéantise et de manque visible d’originalité de la part des créateurs de ces équipes (quoique si, quand même), mais une section destinée à combattre les menaces liées à la magie. Amanda Waller a créé cette unité après l’affaire Eclipso (dans Justice League Vs Suicide Squad). Dans cette histoire, il s’agit de débusquer et arrêter par tous les moyens possibles Sebastian Faust, fils de Felix Faust, qui a l’intention de mettre un terme à toute la magie dans le monde.
Prêtez bien attention au personnage du Docteur Thaumaturge au début de cette histoire, il n’aura aucune incidence ni aucun rôle dedans et disparaîtra très vite, et pas d’une mort, non il disparaîtra simplement de l’histoire, sans avoir fait quoi que ce soit, si ce n’est acte de présence. Tous les membres de cette Suicide Squad bis sont présentés par un petit texte en blanc qui indique leurs capacités / pouvoirs et parfois un aspect de leur personnalité. C’est aussi le cas du Docteur Thaumaturge, à ceci près que l’on rajoute qu’il est non binaire. Pourquoi ? Ça n’a aucun impact sur le récit et sur la mission pour laquelle on l’a engagé. Zéro intérêt à l’histoire, c’est comme si on avait spécifié qu’El Diablo était latino ou que Rick Flag était hétéro. Ça ne définit ni la personnalité du personnage ni son rôle au sein de l’équipe. Et pour ce qu’ils en font, on est encore plus en droit de se poser des questions sur ce choix. Cela dit, ce personnage est une création du scénariste de cette histoire, Jai Nitz. Ça explique pas mal de choses d’un coup.
Cela étant dit, sans avoir été spécialement bluffé par la narration et la mise en scène, je n’ai pas non plus passé un mauvais moment. J’ai apprécié le traitement de certains personnages comme celui de l’antagoniste principal, Sebastian Faust, le fils de Felix Faust, sa motivation, et sa façon d’aborder le problème de l’Escadron des Ombres, en leur proposant de les libérer de l’emprise de Waller sur eux.
Mais l’histoire passe bien trop de temps à se pencher sur la réalisation de la mission de l’escadron plutôt qu’à mettre plus en avant les enjeux et surtout les nombreux personnages. Par exemple, Aladdin apparaît de nulle part et on semble partir du principe qu’il n’y a pas lieu de donner au personnage le temps de respirer (créé lui aussi par Jai Nitz, tiens tiens). On sait juste qu’il est l’équivalent soviétique de Sebastian Faust et que ce dernier lui a dérobé tous ses trésors. C’est d’ailleurs le cas pour la majorité des personnages, dont la plupart seront obscurs pour le lecteur lambda et n’auront de toute façon pas assez de développement ni de contexte pour donner envie au lecteur de s’attacher à eux. Par exemple, la personnalité de Grrrargouille ? Elle se fait manipuler par Faust par la suite, mais on en saura jamais plus sur elle. Pareil pour Juniper, en dehors du fait qu’elle a des pouvoirs liés à la sève, comme Poison Ivy et Swamp Thing.
L’histoire générale est sympathique, avec quelques bonnes scènes de dialogue, mais l’exécution est bancale, les personnages ne sont pas suffisamment caractérisés pour la plupart et on a du mal à comprendre la présence de certains d’entre eux (en particulier tous les perso créés par Nitz), quand d’autres disparaissent purement et simplement de l’histoire. Comment est-on alors censé s’attacher un tant soit peu à eux ?
Et puis confier la narration à El Diablo en lui faisant écrire une lettre à Killer Frost, aucun intérêt.
"With the first link, the chain is forged. The first speech censured, the first thought forbidden, the first freedom denied, chains us all irrevocably." -Jean-Luc Picard
Star Trek - The Next Generation / The Drumhead